La Muette  raconte sans fioritures, ni pathos, le sort des femmes en Iran quand  elles ne se plient pas aux règles imposées par un pouvoir religieux  totalitaire.
Le récit est raconté par une jeune fille de quinze ans et nous donne  un choc dès le début : "J'ai quinze ans, je m'appelle Fatemeh mais je  n'aime pas mon prénom. Je vais être pendue bientôt".
En prison, en attendant la mort, elle raconte dans un  petit cahier qu'un gardien compatissant lui a donné, comment sa tante,  la Muette, a été condamnée à la lapidation pour s'être donnée à l'homme  qu'elle aimait. Pour éviter cette mort horrible, le père de  Fatemeh, frère de la Muette, donne  sa propre fille en mariage au mollah, un vieil homme  concupiscent, qui accepte d'intervenir pour commuer la lapidation en  pendaison. Fatemeh n'a que 13 ans, elle va être violée par le vieillard,  privée de liberté, de livres, d'études, transformée en esclave et  bientôt mère d'une enfant dont elle hait le père. Sans appui, sans  soutien, elle ne peut se libérer que par un geste horrible qui la fera condamnée à mort.
Le style de Chahdortt Djavann se refuse à tout  sentimentalisme. Epuré, sobre, il n'a pas besoin d'effet pour atteindre  son but. J'admire cette femme, écrivain, et ses propos courageux et  lucides.
7 mai , 2007  Chahdortt Djavann : 
"On peut aujourd’hui mesurer la perversité  du double langage auquel ont recours les islamistes pour défendre  l’oppression des femmes au nom de la liberté individuelle et la barbarie  religieuse au nom de la liberté culturelle.
Hani Ramadan, le frère de Tarik Ramadan, qui  défend officiellement la lapidation des femmes et l’exécution des  homosexuels au nom de la charia, a été invité à l’UNESCO, le dimanche 18  janvier (2004), pour défendre ses idées, dans le cadre d’un colloque  sur la laïcité et la démocratie.
Bien entendu, il devait débattre avec  quelques intellectuels français. Ainsi se trouve porté à son comble  l’escroquerie intellectuelle qui consiste à débattre avec les  apologistes de la torture et de l’assassinat, à banaliser l’horreur,  comme si la liberté était la liberté de tout faire, comme si le fascisme  et la défense de la lapidation étaient une opinion.
Je suis véhémente, j’ai la rage au cœur et  je n’arrive pas à comprendre qu’on accepte de débattre ”  démocratiquement ” avec les islamistes qui défendent au nom des lois  d’Allah les images de la barbarie institutionnelle."
26 Mai 2007 Chahdortt Djavann
"Dans tous les systèmes  les plus barbares, on voile les femmes. Pourquoi le supporte-t-on [en  Europe]? Parce qu’il s’agit de femmes et de musulmanes. Au nom de la  différence culturelle ? Pourquoi ne pas accepter la lapidation et  l’excision en ce cas ? Dans tous les pays musulmans, il y a des mariages  de jeunes mineures avec des messieurs vieillissants. C’est une  différence culturelle, n’est-ce pas ? Mais ici elle est considérée comme  un délit : la pédophilie. Qu’en pensent ces intellectuels et les  islamologues ?"
Article de mon ancien blog 

 
 
Ce livre a l'air vraiment très beau
RépondreSupprimer@ ogresse : terrible!
RépondreSupprimerIl faut absolument que je lise cette auteure qui ne manque pas de courage. Et au moins elle sait de quoi elle parle.
RépondreSupprimerJe viens de le lire et il m'a beaucoup marqué.
RépondreSupprimerDaphné