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| Saint John Perse |
A présent laissez-moi, je vais seul.
Je sortirai, car j'ai affaire : un insecte m'attend
pour traiter. Je me fais une joie
du gros oeil à facettes : anguleux, imprévu,
comme le fruit d'un cyprès.
Ou bien j'ai une alliance avec les pierres
veinées-bleu : et vous me laissez également,
assis, dans l'amitié de mes genoux.

ce poème est bien obscur à comprendre, je crois qu'il va me falloir plusieurs lectures pour tenter d'entrevoir quelque chose (mais j'ai souvent ce problème avec ce poète!) Bon dimanche poétique
RépondreSupprimer@ ogresse : je crois que c'est parce que l'on se laisse intimider par Saint John Perse qu'on a cette impression d'obscurité. Mais si tu le prends au premier degré, ce n'est rien d'autre que la vision d'un enfant qui part à la découverte des insectes et des pierres, un univers transfiguré par la poésie. Je le vois assis, replié sur lui-même, les genoux ramenés contre son thorax, la tête penchée vers ses précieux trésors.
RépondreSupprimer
RépondreSupprimerc'est étonnant de voir combien certaines personnes sont incapables de prendre les mots au degré où le poète les prend : on dit souvent "au pied de la lettre", il doit y avoir un "au pied des mots" et c'est donc bien non le langage "d'un enfant" mais la vision parlée d'un être devenu adulte qui garde au fond de lui cette innocence de l'enfance, cette innocence qui prend le monde au pied des mots et au pied des choses et découvre que les choses ont des mots. Il se revoit, se souvient de cette posture qui est celle merveilleuse de l'enfant aimant son corps, prenant conscience de son corps et de la beauté du monde, assis par terre, ses genoux contre son cœur, il en train de réaliser qu'il est quelqu'un, qu'il a une âme poétique qui est la même que celle du monde. Il est devenu le monde.