Résultat de l'énigme n°55
Bravo à : Aifelle, Dasola, Eeguab, Pierrot Bâton, Syl.
Merci aussi aux courageuses qui ont participé mais qui n'ont pas trouvé la réponse (difficile!) ! Ce sera pour la prochaine fois!
Merci aussi aux courageuses qui ont participé mais qui n'ont pas trouvé la réponse (difficile!) ! Ce sera pour la prochaine fois!
Le roman : Le coup de l'escalier de William P. MacGivern
Le film : Le coup de l'escalier de Robert Wise
Odds against to morrow est un roman de William Peter MacGivern paru en traduction française sous le titre Le coup de l' escalier. Outre qu'il n'y a pas d'escalier dans le roman (et même s'il y en a un dans le film de Robert Wise, il ne joue pas un grand rôle) le titre est fort mal choisi car il ne rend pas compte du sens du roman comme le fait le titre anglais. Je ne me risque pas à le traduire* car cela est plutôt difficile mais il signifie que les personnages n'ont rien à espérer de l'avenir, que les chances de réussite ne sont pas bonnes. Bref! Earl, Ingram et Burke sont des perdants et nous en sommes avertis d'avance. Si bien que ce qui est intéressant dans ce roman, ce n'est pas le fait policier lui-même, ce sont les personnages et la société dans laquelle ils évoluent.
Earl, un pauvre blanc né au Texas n'a pas eu de chance dans la vie. Il a fait de la prison alors qu'il était innocent et se retrouve sans travail, entretenu par sa femme Lorry, ce qu'il ne peut supporter. Il va accepter la proposition de Novak de braquer une banque; il en est de même de Ingram, un noir, qui a perdu une forte somme au jeu et est menacé de mort par un caïd. Enfin, Burke, un ancien flic véreux, se joint à eux. C'est un pari perdu d'avance. Le casse échoue, Burke est tué et Ingram et Earl, blessé, s'enfuient. Ils vont se réfugier dans une ferme où ils se terrent, recherchés par la police. Mais Earl hait Ingram parce qu'il est noir. Pourtant, les circonstances vont peu à peu faire évoluer leurs rapports. L'amitié serait-elle possible entre un blanc et un noir? Peut-être, dans un monde qui ne serait pas ce qu'il est!
Le thème du racisme est donc largement développé dans le roman qui est écrit en 1957, en pleine lutte contre la ségrégation qui avait commencé dès 1955 par le refus de Rosa Parks de céder sa place à un blanc dans un bus, et ensuite, par les combats menés par Marin Luther King. Si en 1957, certains lois ségrégationnistes ont déjà été révisées, la ségrégation ne sera abolie qu'en 1960 et ce n'est qu'en 1964 que paraît la loi interdisant toute discrimination raciale. Dans le roman, Ingram a peur de rentrer dans un bar qui n'est pas réservé aux noirs alors qu'il en a le droit et nous voyons que s'il est pris dans l'équipe de braqueurs, c'est parce qu'il est noir et peut remplacer le serveur, les noirs occupant toutes les places subalternes dans la société. Le racisme de Earl est d'autant plus virulent qu'il a été, comme Ingram, au bas de l'échelle sociale. Né au Texas, Earl, le pauvre blanc a connu la même misère que ses voisins noirs et il se raccroche d'autant plus à la seule supériorité que lui reconnaît alors la loi : la blancheur de leur peau! Il méprise donc Ingram et ne manque pas une occasion de l'humilier en l'appelant Bamboula, en le frappant.
Contrairement au film de Robert Wise où le rôle d'Ingram est tenu par Harry Bellafonte, crooner plein de charme et d'élégance et dont la stature et la force rivalisent à celles de Earl incarné par Robert Ryan, Ingram dans le roman est un petit homme maigre et effacé, timide et gentil, qui baisse la tête devant le blanc. C'est pourtant lui qui révèlera une véritable grandeur d'âme en venant à aide à Earl alors qu'il pourrait s'enfuir et en étant prêt à donner sa vie pour empêcher un meurtre. Cette attitude entraînera chez Earl un sursaut de conscience qui transformera le gangster raciste et réveillera ce qu'il y a de meilleur en lui.
Le film de Robert Wise s'éloigne beaucoup du roman. Comme dans le livre, le scénario s'intéresse aux raisons qui font que ces hommes acceptent l'attaque de la banque, ce qui éclaire la psychologie et le passé de chaque personnage. Cela existe dans le roman mais c'est plus rapidement exposé. Le braquage de la banque reste un fait secondaire pour les deux mais la fin est très différente. Dans le film, un dénouement rapide montre que les deux hommes périssent en s'enfuyant. La mort rétablit symboliquement l'égalité entre blanc et noir. Dans le livre un long développement est consacré à la fuite des deux bandits et l'auteur va s'intéresser à l'évolution de ses personnages.
Si j'ai beaucoup aimé le film de Wise magnifiquement filmé et qui présente des images avec de superbes clairs-obscurs, je crois que j'ai préféré le roman pour cette dernière partie absente du film mais qui éclaire les personnages d'un jour différent et fait que l'on s'attache plus à eux.
*comment le traduiriez-vous?
Earl, un pauvre blanc né au Texas n'a pas eu de chance dans la vie. Il a fait de la prison alors qu'il était innocent et se retrouve sans travail, entretenu par sa femme Lorry, ce qu'il ne peut supporter. Il va accepter la proposition de Novak de braquer une banque; il en est de même de Ingram, un noir, qui a perdu une forte somme au jeu et est menacé de mort par un caïd. Enfin, Burke, un ancien flic véreux, se joint à eux. C'est un pari perdu d'avance. Le casse échoue, Burke est tué et Ingram et Earl, blessé, s'enfuient. Ils vont se réfugier dans une ferme où ils se terrent, recherchés par la police. Mais Earl hait Ingram parce qu'il est noir. Pourtant, les circonstances vont peu à peu faire évoluer leurs rapports. L'amitié serait-elle possible entre un blanc et un noir? Peut-être, dans un monde qui ne serait pas ce qu'il est!
Le thème du racisme est donc largement développé dans le roman qui est écrit en 1957, en pleine lutte contre la ségrégation qui avait commencé dès 1955 par le refus de Rosa Parks de céder sa place à un blanc dans un bus, et ensuite, par les combats menés par Marin Luther King. Si en 1957, certains lois ségrégationnistes ont déjà été révisées, la ségrégation ne sera abolie qu'en 1960 et ce n'est qu'en 1964 que paraît la loi interdisant toute discrimination raciale. Dans le roman, Ingram a peur de rentrer dans un bar qui n'est pas réservé aux noirs alors qu'il en a le droit et nous voyons que s'il est pris dans l'équipe de braqueurs, c'est parce qu'il est noir et peut remplacer le serveur, les noirs occupant toutes les places subalternes dans la société. Le racisme de Earl est d'autant plus virulent qu'il a été, comme Ingram, au bas de l'échelle sociale. Né au Texas, Earl, le pauvre blanc a connu la même misère que ses voisins noirs et il se raccroche d'autant plus à la seule supériorité que lui reconnaît alors la loi : la blancheur de leur peau! Il méprise donc Ingram et ne manque pas une occasion de l'humilier en l'appelant Bamboula, en le frappant.
Contrairement au film de Robert Wise où le rôle d'Ingram est tenu par Harry Bellafonte, crooner plein de charme et d'élégance et dont la stature et la force rivalisent à celles de Earl incarné par Robert Ryan, Ingram dans le roman est un petit homme maigre et effacé, timide et gentil, qui baisse la tête devant le blanc. C'est pourtant lui qui révèlera une véritable grandeur d'âme en venant à aide à Earl alors qu'il pourrait s'enfuir et en étant prêt à donner sa vie pour empêcher un meurtre. Cette attitude entraînera chez Earl un sursaut de conscience qui transformera le gangster raciste et réveillera ce qu'il y a de meilleur en lui.
Le film de Robert Wise s'éloigne beaucoup du roman. Comme dans le livre, le scénario s'intéresse aux raisons qui font que ces hommes acceptent l'attaque de la banque, ce qui éclaire la psychologie et le passé de chaque personnage. Cela existe dans le roman mais c'est plus rapidement exposé. Le braquage de la banque reste un fait secondaire pour les deux mais la fin est très différente. Dans le film, un dénouement rapide montre que les deux hommes périssent en s'enfuyant. La mort rétablit symboliquement l'égalité entre blanc et noir. Dans le livre un long développement est consacré à la fuite des deux bandits et l'auteur va s'intéresser à l'évolution de ses personnages.
Si j'ai beaucoup aimé le film de Wise magnifiquement filmé et qui présente des images avec de superbes clairs-obscurs, je crois que j'ai préféré le roman pour cette dernière partie absente du film mais qui éclaire les personnages d'un jour différent et fait que l'on s'attache plus à eux.
*comment le traduiriez-vous?
Bon, hier aucune idée, je n'ai donc pas insisté, et j'ai bien fait, je n'avais aucune chance de trouver. Bravo aux futés! Bon dimanche
RépondreSupprimerJe t'avais avertie que nous serions machiavéliques dans notre énigme 55!
Supprimerpas lu, pas vu et même wikipédia ne m'a pas renseignée! Mais je continuerai à jouer. on ne peut pas ggagner à tous les coups!
RépondreSupprimeret puis selon la formule consacrée: l'important c'est de....
SupprimerAucune chance pour moi non plus car j'ignorais totalement et le livre et le film !! bouh
RépondreSupprimerJe n'avais jamais vu le film ni lu le livre avant de proposer cette énigme! Ca te console?
SupprimerUn acteur noir, chanteur, dans ces années là, m'a donné quasiment instantanément la clef de l'énigme. Il faut dire qu'il était craquant le bel Harry avec sa voix de velours. Je note le roman, l'écrit est souvent plus subtil que l'adaptation cinématographique.
RépondreSupprimerLe film est bon et présente des qualités mais il obéit à certaines conventions : les personnages principaux doivent être interprétés par des acteurs charismatiques et beaux pour assurer sa réussite. le roman n'a pas besoin de cet artifice.
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