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lundi 3 octobre 2016

Bilan 3 : Challenge Victor Hugo ouvert à tous !


Le challenge Victor Hugo : Voulez-vous être des nôtres?

Aujourd'hui je publie le bilan du challenge Victor Hugo avec les noms de chaque participante. Mais avant je veux vous rappeler que le challenge a déjà deux ans. Nous l'avions repris avec Moglug pour poursuivre l'initiative de Val mais je suis à l'heure actuelle seule à m'en occuper, Moglug s'étant retirée.
Le principe est simple : lire Victor Hugo et publier une chronique sur vos ressentis de lecture dans votre blog. Vous pouvez nous rejoindre à tout moment.
Vous pouvez constater que ce challenge Victor Hugo en recoupe d'autres : le challenge romantique de Claudialucia ou le challenge Théâtre d'Eimelle Tous en scène ou encore  le jeudi poésie d'Asphodèle car il est possible d'aborder Victor Hugo par toutes ses facettes. Théâtre, romans, poésies, pamphlets, discours, lettres, opéras, le choix est vaste  et le temps infini – à l'image de la renommée de ce grand homme.
Pour les admirateurs les plus enthousiastes, il vous est également possible de corser le défi en l'élargissant aux films, livres, musées, lieux, etc. consacrés à Victor Hugo ou à l'une de ses œuvres.
Pour participer, il suffit de laisser un commentaire au bas de cet article, ici et d'afficher sur votre blog ou sur les articles concernés l'un des logos du challenge proposés sur cette page. N'oubliez pas d'y joindre le lien de la présentation du challenge. Pour chaque chronique publiée, pensez bien à nous le signaler en commentaire de ce billet.

LECTURES COMMUNES  jusqu'au mois de décembre


Pour le 20 Octobre 2016 :  Lettres de Juliette Drouet ou biographie de Henri Troyat :  Juliette Drouet  OU Juliette Drouet : Mon grand petit homme, mille et une lettres d'amour (Gallimard) OU  tout autre livre de correspondance entre Drouet-Hugo
Miriam, Margotte, Claudialucia, Laure (?)

Pour le  20 Novembre 2016Biographie de Victor Hugo  : Un été avec Hugo de Laura El Makki (Equateurs/ Parallèles) OU Victor Hugo de Sandrine Filipetti (livre de poche) Ou Olympio ou la vie de Victor Hugo de Maurois. Victor Hugo et Dieu, Emmanuel Godo, Cerf, 2002 Victor-Marie, comte Hugo, Charles Péguy, 1910, rééd. Fario 2014 ;)  Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, Adèle Hugo, Lacroix,1863 etc..
  Bref! une biographie de Hugo au choix.
Miriam, Nathalie, Claudialucia, Eimelle (?), Margotte

Pour le 20 Décembre : un drame : Torquemada (du recueil Théâtre en liberté)

Margotte,  Miriam, Nathalie, Laure, claudialucia

 Je propose de continuer notre exploration du Théâtre en Liberté (livre de poche Folio Gallimard) dans le cadre du challenge Victor Hugo, du challenge romantique et aussi du Challenge Tous en Scène d'Eimelle pendant l'année 2017 en alternant drames et comédies. Je vous donnerai un calendrier  des oeuvres ultérieurement.




Lire l’oeuvre
Victor Hugo La cour des miracles dans  Notre-Dame de Paris
La cour des miracles Notre-Dame de Paris

Roman
Théâtre
Poésie
Bug-Jargal
Han d'Islande
Le dernier jour d'un condamné
Notre-Dame de Paris
Claude Gueux
Les misérables
Les travailleurs de la mer
L'homme qui rit
Quatrevingt-treize
Cromwell
Amy Robsart
Hernani
Marion Delorme
Le roi s'amuse
Lucrèce Borgia
Marie Tudor
Angelo, tyran de Padoue
Ruy Blas
Les Burgraves
Torquemada
Théâtre en liberté (posthume)
Odes et ballades
Les orientales
Les feuilles d'automne
Les champs du crépuscule
Les voix intérieures
Les rayons et les ombres
Les châtiments
Les contemplations
La légende des siècles
Autres poèmes dispersés


Quelques films

L'homme qui rit de Jean Pierre Ameris 2012 avec Gérard Depardieu
L'homme qui rit de jean Pierre Ameris
Les misérables, réalisé par Richard Boleslawski, 1935

Les misérables de Raymond Bernard, avec Harry Baur, 1934

L'homme qui rit, réalisé par Paul Leni, 1928

La belle espionne, réalisé par Raoul Walsh (adapté de L'homme qui rit), 1953

 L'exilé, réalisé par Henry Colomer, 2002

Victor Hugo, exil, réalisé par Axel Clévenot, 2002

L'homme qui rit, réalisé par Jean-Pierre Améris, 2012

L'histoire d'Adèle H , François Truffaut 1975 (récit du glissement vers la folie d'Adèle, fille de Victor Hugo)

·   
 Bandes Dessinées 

L'homme qui rit de Morvan-Dellestret


Victor Hugo en B.D., Daniel et Hélène Martha, illustré par Pierre Frisano, Larousse, 1985.   
Victor Hugo BD de Swysen Joker Editions  2014
Victor Hugo  aux frontières de l'exil de Esther Gil et Laurent Paturaud
 Victor Hugo l'homme qui rit BD de Jean-David Morvan et Nicolas Delestret   (4 tomes)
 Victor Hugo  Notre- Dame de Paris de Robin Recht et Jean Bastide(3 tomes)




 
 Etudes et autres ouvrages sur Victor Hugo, son œuvre et sa famille :



Juliette Drouet 1806_1883  comédienne la maitresse de Victor Hugo
Juliette Drouet la maitresse de Victor Hugo

      
      
Victor Hugo et Dieu, Emmanuel Godo, Cerf, 2002 
      
Victor-Marie, comte Hugo, Charles Péguy, 1910, rééd. Fario 2014 ;)
 
Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, Adèle Hugo, Lacroix,1863 
 
Lettres à la fiancée 1820-1822, Victor Hugo, Bibliothèque Charpentier, 1901  


Olympio ou la vie de Victor Hugo, André Maurois, Hachette, 1954  ( chargement sur Kindle)
 
Victor Hugo : tome 1 : avant l'exil 1802-1851 ; tome 2 : après l'exil 1851-1864  de Jean-Marc 
 Hovasse, Fayard, 2001 : une biographie de référence de 1300 pages écrite par un spécialiste de V. Hugo. Le livre est cher mais vous le trouverez dans toute bonne bibliothèque ;)
 
Victor Hugo : tome 1 : je suis une force qui va ; tome 2 : je serai celui-là,1844-1885, Max Gallo, Poche, 2002 : certains reprochent à cette biographie romancée et controversée son manque de profondeur et d'analyse, mais la lecture est plaisante, agréable et documentée. 

Histoire du romantisme, Théophile Gautier, Poche, 2011 : on y découvre l'admiration des jeunes romantiques envers leur idole Victor Hugo et la fameuse bataille d'Hernani.
 
Léopoldine, l'enfant muse de Victor Hugo, Henri Gourdin, Presses de la Renaissance, 2007
 
L'exilée, Adèle Hugo, la fille,  Marie-Louise Audiberti, La part commune, 2009 
      
L'engloutie, Adèle, fille de Victor Hugo, 1830-1915, Henri Guillemin, Seuil, 1985
   
 Biographie de Juliette Drouet par Henri Troyat 

 Lieux de visites


Place Victor Hugo : Besançon la maison natale

 La maison natale de Victor Hugo à Besançon
La maison de Victor Hugo, place des Vosges, à Paris 
La maison de Victor Hugo, Hauteville House, à Guernesey


Opéras

Air du duc « Questa o quella per me pari sono » Rigoletto de Verdi
Verdi Rig 1.jpg


Ernani, Giuseppe Verdi, 1844

Rigoletto, Giuseppe Verdi, 1851, d'après Le roi s'amuse

Lucrezia Borgia, Gaetano Donizetti, 1833


N'hésitez pas à nous proposer d'autres titres ! 

Les participants : Bilan 3

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Aaliz blog Cherry livres

Annonce du challenge Victor Hugo :

Nouvelles acquisitions et autres joyeusetés


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Claudialucia  blog Ma librairie

Annonce du challenge Victor Hugo de Moglug et claudialucia



Victor Hugo : Souvenir de la nuit du 4


Victor Hugo : Exposition  Les arcs-en-ciel du noir(musée Victor Hugo)

 Victor Hugo : Les misérables


Victor Hugo et les surréalistes : la cime des rêves (musée Victor Hugo)


Victor Hugo : L'homme qui rit


Victor Hugo : l'homme qui rit (citation) La vie n'est qu'un pied à terre...


Victor Hugo : L'homme qui rit (citation) C'est de l'enfer des pauvres...


Victor Hugo L'homme qui rit (citation) : le genre humain existe...


Victor Hugo : L'homme qui rit (citation) : une habitude idiote qu'ont les peuples...

L'homme qui rit au festival d'Avignon 2016 compagnie Chaos vaincu


Hugo : Les travailleurs de la mer(LC)


Victor Hugo : Quatre-vingt treize(LC)


Victor Hugo :  Bug-Jargal (LC)

Victor Hugo : Notre- Dame de Paris (LC)

Victor Hugo : Claude Gueux (LC)

Demain dès l'aube  : poésie préférée(LC)

 Lart d'être grand-père 

La rose de l'infante La légende des siècles

 Vieille chanson du jeune temps poésie (je ne pensais pas à rose...) Julos Beaucarne

Hernani (LC ) 

Ruy Blas LC

Représentation de Mangeront-ils au bois de Boulogne

Mangeront-ils? festival d'Avignon 2016 compagnie Les Barriques

Les spectacles Victor Hugo au festival d'Avignon 2016

Victor Hugo : Mangeront-ils? Lecture commune 

Victor Hugo : Mazeppa et Marcus Malte dans le Garçon 

Biographie de Juliette Drouet de Henri Troyat

Victor Hugo ou La légende d'un siècle de GIorda

Torquemada LC  théâtre Victor Hugo

Victor Hugo Bon conseil aux amants

Judith Perrignon : Victor Hugo vient de mourir


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Cleanthe blog Dans la bibliothèque de Cléanthe

 

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 Eimelle blog les carnets d'Eimelle









 L'annonce du challenge
http://lecture-spectacle.blogspot.fr/2014/11/challenge-victor-hugo.html


Lucrèce Borgia

Ruy Blas

Le roi s'amuse
 

 Tempête sous un crâne d'après les misérables: Lecture spectacle

L'homme qui rit


Hernani

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Laure  blog Mic-Mélo

 

 

 Bug-Jargal (LC)

 Le dernier jour d'un condamné

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Margotte :  blog Le bruit des pages

 

 

Bug-Jargal (LC)

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Miriam  blog Carnets de voyage


Victor Hugo : Les travailleurs de la mer

Victor Hugo : l'homme qui rit

Victor Hugo : l'enfant grec

Hauteville : la maison de Victor Hugo

Bug-Jargal  (LC)

Hernani

 Notre-Dame de Paris (LC)

 Ruy Blas LC

Mangeront-ils? lecture commune 

Torquemada LC

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Moglug  Blog Synchronicité et sérendipité

 

Annonce du challenge Victor Hugo de Moglug et de claudialucia


Emmanuel Godo : Victor Hugo et dieu


Bug-Jargal (LC) 

Les oiseaux : poème

 Hernani 

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Nathalie Blog Mark et Marcel

 

 

 

 


Extraits du discours prononcé aux
funérailles de Balzac


Quatre-vingt-treize


Les Travailleurs de la mer

Notre-Dame de Paris

 Burg-Jargal  LC

Hernani LC

Ruy Blas LC

Mangeront-ils? LC

Torquemada : LC

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Ont aussi participé à la LC Victor Hugo pour le choix du poème préféré : 

 

 



samedi 1 octobre 2016

Pierre Lemaître : Au revoir là-haut



Il m’en aura fallu du temps pour lire Au revoir là-haut de Pierre Lemaître, prix Goncourt  2013 qui est dans ma PAL depuis ce temps-là !
Et bien au moins l’on ne pourra pas dire que je suis dans l’actualité et que je n’ai pas eu le temps de réfléchir.
J’ai beaucoup aimé Au-revoir là haut car il nous montre toutes les horreurs de la guerre et pas seulement des combats puisque le roman commence quand finit le conflit en 1918. Non, il nous montre l’Après et cela n’a rien de réjouissant.
L’Après c’est ce qu’il advient des combattants comme Albert, caissier dans une banque avant la guerre, et qui ne retrouve pas son travail à son retour, obligé de gagner sa vie avec toutes sortes de petits boulots et à vivre dans la misère. Dans l’Après les « héros » sortis du peuple et encore vivants deviennent encombrants.
Mais pas le lieutenant de Pradelle, noble ruiné, qui a su profiter de la guerre pour se faire un tremplin et épouser la fille d’un grand industriel Mr Péricourt. La richesse et les honneurs sont pour lui qui qui n’a pas hésité à tuer ses hommes ou à les faire tuer pour gagner ses médailles.
Quant au fils de Péricourt, Edouard, gueule cassée, qui a failli mourir pour sauver Albert, il préfère passer pour mort plutôt que de rejoindre ce père qui l’a toujours rejeté, grand bourgeois qu’il méprise, milieu social dont il dénonce l’hypocrisie.
Et puis il y a les profiteurs, ceux qui vont s’enrichir sur les sépultures des soldats tombés ou sur les monuments aux morts qui fleurissent dans toute la France. Les spéculations les plus affreuses ont lieu sur les dépouilles des héros. Le charnier de la grande Guerre engraisse tous ceux qui vont exploiter la mort à leur profit.

C’est avec virulence que Pierre Lemaître fait le portrait de la pourriture qui gangrène la classe dominante; c’est avec lucidité qu’il dénonce la lâcheté, l’hypocrisie et l’enrichissement de tous ceux qui tirent des profits de la guerre. 
Le roman est très bien écrit, d’une plume évocatrice qui fait naître des images et nous submerge de terreur et d’émotion : ainsi la scène où Albert est enseveli dans un trou d’obus et se retrouve nez à nez avec la tête d’un cheval ou encore ces passages fiévreux, à l’hôpital, qui décrivent la douleur physique et morale d’Edouard qui a eu le visage emporté par un éclat d’obus.
Un roman très fort, une dénonciation de la guerre et de ceux qui en vivent et en tirent profit, un récit qui ne peut laisser indifférent.

PS : Dans mes discussions avec Wens (blog en effeuillant la marguerite), nous avons eu des divergences sur ce livre. Je vous en fais part car il est intéressant d’avoir des points de vue différents. Si Wens est d’accord pour louer la force de l’écriture, il trouve que Pierre Lemaître force trop le trait; pour lui le lieutenant Pradelle est une caricature. Ce dernier cumule trop de turpitudes sur sa seule tête : aristocrate déchu et corrompu, meurtre de ses propres soldats, trafic des cercueils, vie dépravée.. Un peu plus de mesure sur ce personnage aurait renforcé la critique sociale.

jeudi 29 septembre 2016

Festival du Polar 2016 à Villeneuve-lez-Avignon



Le festival du polar 2016 de Villeneuve-Lez-Avignon a lieu du vendredi 30 septembre au dimanche 2 Octobre. Le thème retenu cette année est  : Le vert broie du noir

Voilà les renseignements que j'ai pu lire dans le programme de ce douzième festival du polar http://chartreuse.org/site/12e-festival-du-polar

Et d'abord ce qu'en écrit Pascal Dessaint, auteur associé de ce festival  :

"C’est difficile, plus encore aujourd’hui qu’hier, d’envisager le Polar comme une simple figure de style. L’époque est aux tourments, à la déraison, à la perte des repères. Écrire un polar n’est pas seulement écrire une histoire, c’est aussi une idée, un point de vue sur le monde, un engagement. Sur la planète Polar, je préfère le roman noir, celui que l’on dit social. J’aime moins les histoires de
flics que celles qui mettent en scène des humains que le système a broyés. Il me semble que parmi toutes les qualités, le Polar doit avoir celle de témoigner des souffrances, de s’indigner. Le Polar, c’est un regard sur le désastre, la nécessité d’en parler. Le Polar est une littérature critique et responsable.
Le Polar est pour reprendre une citation de Jean Rouaud « une boîte noire enregistrant en permanence les bruits du monde ». Il parle ainsi depuis longtemps de la Nature. Les paysages inspirent les auteurs, la faune et la flore qui les peuplent aussi. À tort, on dirait que c’est nouveau. Il y a une longue tradition, on pense à Edward Abbey, James Lee Burke, Carl Hiaasen ou Trevanian.
La Nature est un thème récurrent du Polar et, évidemment, il est question des dommages qui lui sont causés. Il faut dire que la planète va mal et que c’est beaucoup à cause de nous. Et dès que ça va mal, souvent, il faut bien un témoin, il y a un auteur de Polar pour raconter, les tragédies industrielles, les effets du réchauffement climatique, la misère humaine qui en résulte, l’appauvrissement de notre
monde... les sujets sont innombrables et angoissants. Il n’y a pas d’autre choix. La boîte noire... Ça serait bien qu’elle puisse alerter et nous servir non pas après mais avant la catastrophe. "

Pascal Dessaint partage sa vie entre le nord de la France où il est né en 1964 et Toulouse où il vit aujourd’hui, deux univers qui nourrissent son inspiration.Ses romans ont été récompensés par plusieurs prix importants dont le Grand Prix de la littérature policière, le Grand Prix du roman noir français, le Prix Mystère de la Critique et le Prix Jean-Amila Meckert. En 1999, il publie Du bruit sous le silence, premier polar dont l’action se déroule dans le monde du rugby. Depuis Mourir n’est peut-être pas la pire des choses(2003), tous ses livres sont sous le signe de la nature malmenée. Il évoque la catastrophe AZF de Toulouse dans Loin des humains

Un plateau international d'auteurs


Un auteur de Nature Writing chez Gallmeister : Bruce Holbert ICI

Oui, je sais je vais faire envie à certaines blogueuses mais les éditions Gallmeister et un auteur de Nature Writing Bruce Holbert seront là!  Petit clin d'oeil à Keisha! 

Mais bien d'autres écrivains encore à rencontrer ou à découvrir : aux côtés des auteurs français et francophones dont Barbara Abel (Belgique), Franck Bouysse, Hervé Claude, Sandrine Collette, Marin Ledun, Michaël Mention, Colin Niel, le festival du polar aura la chance d’accueillir à nouveau des auteurs étrangers : Bruce Holbert et Jax Miller (États-Unis), Mimmo Gangemi (Italie), Monica Kristensen (Norvège), Deon Meyer (Afrique du Sud), Arni Thorarinsson (Islande).

La présence de deux éditeurs



Depuis 2006, les Éditions Gallmeister se consacrent à la découverte des multiples facettes de la littérature américaine, devenant ainsi l’unique éditeur français à se spécialiser exclusivement dans ce domaine. Figurent dans son catalogue des écrivains américains emblématiques du Nature Writing et des auteurs tels que Craig Johnson (présent lors de l’édition 2015) ou Bruce Holbert, invité de cette édition du festival. Olivier Gallmeister viendra parler du Gang de la clé à mollette d’Edward Abbey paru dans les années 70 : ce grand roman épique de l’Ouest américain est une dénonciation cinglante du monde industriel, hommage à la nature et hymne à la désobéissance civile. Côté français, c’est la collection Territori des Éditions la Manufacture de livres qui sera mise à l’honneur à travers la présence de deux auteurs de la collection et d’une exposition photographique à partir des couvertures de romans.

35 auteurs seront réunis à la Charteuse et dans différents lieux de Villeneuve pendant le festival.

Le prix 2016

La chartreuse de Villeneuve lez Avignon
Le prix 2016 sera décerné lors de l’inauguration du Festival, le samedi 1er octobre à 11h30, à l’un des auteurs suivants.  Sélection 2016 :

L’innocence des bourreaux
de Barbara Abel (Belfond)
-
La dame de pierre
de Xavier-Marie Bonnot (Belfond)
-
La revanche du petit juge
de Mimmo Gangemi (Le Seuil)
-
Dedans ce sont des loups
de Stéphane Jolibert (Le Masque)
-
Quelqu’un à tuer
d’Olivier Martinelli (La Manufacture de livres)
-
Les infâmes
de Jax Miller (Ombres Noires)
-
Obia
de Colin Niel (Rouergue noir)
-
Le crime, histoire d’amour
d’Arni Thorarinsson (Métaillé)
-
Et justice pour tous
de Michaël Mention (Rivages)

Le programme

La chartreuse de Villeneuve lez Avignon
Tables rondes avec les écrivains, dédicaces, théâtre,  cinéma.. Et en plus visite de la Chartreuse de Villeneuve pour ceux qui le souhaitent.

mercredi 28 septembre 2016

Philippe Jaccottet : l'enfant dans ses jouets...



L’enfant, dans ses jouets, choisit, qu’on la dépose
auprès du mort, une barque de terre :
le Nil va-t-il couler jusqu’à ce coeur?


Longuement autrefois j’ai regardé ces barques des tombeaux
pareilles à la corne de lune.
Aujourd’hui, je ne crois plus que l’âme en ait l’usage,
ni d’aucun baume, ni d’aucune carte des Enfers.

Mais si l’invention tendre d’un enfant
sortait de notre monde,
rejoignait celui que rien ne rejoint?

Ou est-ce nous qu’elle console, sur ce bord?


Philippe Jaccotet Leçons dans A la lumière d'hiver Poésie/Gallimard






Philippe Jaccottet, né le 30 juin 1925 à Moudon, est un écrivain, poète, critique littéraire et traducteur suisse vaudois. Philippe Jaccottet s'installe, avec sa famille, à Lausanne en 1933. Son enfance est déjà marquée par l'écriture… (wikipedia)

lundi 26 septembre 2016

Diane de Margerie : A la recherche de Robert Proust



A la recherche de Robert Proust de Diane de Margerie paru chez Flammarion pour la rentrée littéraire 2016 part d’un constat : le petit frère de Marcel, Robert, (moins deux ans les séparaient) n’existe pas dans La Recherche du temps perdu. Le narrateur Marcel y est devenu fils unique. Certaines scènes familiales qui impliquaient Robert, comme celle décrite dans Contre Sainte Beuve à propos d’un chevreau, transposée dans La Recherche du temps perdu, n’ont désormais, qu’un acteur, lui-même.

Diane de Margerie scrute donc les rapports entretenus par les deux frères depuis leur enfance à travers des photographies, des témoignages, des lettres de l’auteur ou de ses amis, et des études littéraires. Mais bien sûr, La Recherche est à  la base de cet essai. L’analyse révèle l’intimité de Marcel et de son frère, nous dit qui se cache derrière les personnages de l'oeuvre et éclaire d’un jour nouveau le roman.


Robert et Marcel Proust

Marcel a sans conteste reçu un choc à la naissance du petit frère, lui qui avouera  plus tard dans une lettre à un ami qu’il  est « jaloux à chaque minute  à propos de rien ». Sa maladie, son asthme qui se déclarera à l’âge de neuf ans, peut être considéré comme une manière de capter l’attention et les soins maternels. Marcel réagit en étant d’une douceur quasi maternelle envers son frère, en protégeant son cadet durant la petite enfance comme s’il voulait prendre la place de la mère, manipuler son affection. Puis les deux frères s’éloignent l’un de l’autre à l’adolescence et bientôt le petit frère va se marier, devenir chirurgien et plus tard entretenir un rapport inversé avec Marcel, fragile, malade, qu’il appelle alors « mon petit ». Trahison originelle qui tue chez Marcel le mythe de  de la fraternité… et de la famille car son père lui aussi médecin, en entretenant une complicité étroite avec Robert, exclut Marcel, considéré comme « nerveux » « hypersensible ».

"Le mot trahison qui revient des dizaines de fois dans La Recherche évoque irrésistiblement pour moi l’époque où Marcel s’est trouvé comme « remplacé » par la naissance d’un second fils, puis l’inévitable détachement quand le petit frère quitte la protection de l’aîné en même temps que ses boucles et ses jupes. "

Proust en conclut que les liens familiaux ne peuvent qu’être brisés à cause des trop grandes ressemblances qui divisent les familles. Or, comme le constate Diane de Margerie, le parallèle entre les frères Proust s’accompagnent d’abord de forts contrastes :
Si tous deux ont une grande intelligence, une vive curiosité intellectuelle, l’égocentrisme de Marcel tourné vers lui-même, sa maladie, ses intérêts, son oeuvre, contraste avec le dévouement, le désintéressement, l’ouverture de Robert ouvert aux autres pour soulager leurs souffrances.
Pourtant, malgré ces différences, les frères ont des points communs. Tous les deux s’intéressent au détail, à l’anormalité, aux relations entre le corps et l’esprit, l’un à travers « le scalpel de l’écriture », l’autre « à travers le bistouri ». Tous deux ont pour intérêt commun : « de décortiquer l’âme et le corps » « d’étudier la maladie -  la maladie  de l’amour comme celle de la chair. ».

Il faut constater d’ailleurs l’importance des termes de médecine dans l’oeuvre de Marcel qui a été initié par la fréquentation des milieux médicaux à la table de son père et le nombre de médecins qui peuplent La Recherche, comme le docteur Cottard ou le docteur du Boulbon, Marcel s’inspirant de praticiens qu’il a fréquentés. On constate aussi une défiance de l’écrivain pour la médecine et les médecins -il refusera de se faire soigner-. Dans La recherche les portraits ironiques qu’il brosse d’eux lui permettent de régler ses comptes avec son père et son frère, et montrent la supériorité de l’homme d’art sur l’homme de science : " La résurrection possible, l’espoir d’immortalité ne sont permis qu’à l’artiste".  Ainsi la mort de Bergotte « il était mort. Mort à jamais? Qui peut le dire? »

Enfin si Robert est absent de La Recherche, constate Diane de Margerie, il y figure pourtant sous les traits d’un personnage Robert de Saint Loup qui apparaît tout au long du roman.

« Oui, Saint Loup est vraiment le frère idéal auquel Marcel-le-narrateur peut songer à loisir à travers le silence observé sur le frère réel. »

Voilà donc un aperçu de ce court essai (150 pages) intéressant et riche, que je n’ai fait que résumer. Il y est aussi question, bien sûr, des rapports entre les perceptions corporelles et la mémoire, de la différence entre le souvenir et la mémoire, de la culpabilité envers la mère, de l'homosexualité, de Céleste qui fut la garde malade et l’amie de Marcel, des similitudes entre Flaubert et Marcel, entre les frères Proust et les frères James (Henry et William) et de bien d’autres personnages réels ou fictifs côtoyés ou créés par Marcel Proust… Un régal!