Il m’en aura fallu du temps pour lire Au revoir là-haut de Pierre Lemaître, prix Goncourt 2013 qui est dans ma PAL depuis ce temps-là !
Et bien au moins l’on ne pourra pas dire que je suis dans l’actualité et que je n’ai pas eu le temps de réfléchir.
J’ai beaucoup aimé Au-revoir là haut car il nous montre toutes les horreurs de la guerre et pas seulement des combats puisque le roman commence quand finit le conflit en 1918. Non, il nous montre l’Après et cela n’a rien de réjouissant.
L’Après c’est ce qu’il advient des combattants comme Albert, caissier dans une banque avant la guerre, et qui ne retrouve pas son travail à son retour, obligé de gagner sa vie avec toutes sortes de petits boulots et à vivre dans la misère. Dans l’Après les « héros » sortis du peuple et encore vivants deviennent encombrants.
Mais pas le lieutenant de Pradelle, noble ruiné, qui a su profiter de la guerre pour se faire un tremplin et épouser la fille d’un grand industriel Mr Péricourt. La richesse et les honneurs sont pour lui qui qui n’a pas hésité à tuer ses hommes ou à les faire tuer pour gagner ses médailles.
Quant au fils de Péricourt, Edouard, gueule cassée, qui a failli mourir pour sauver Albert, il préfère passer pour mort plutôt que de rejoindre ce père qui l’a toujours rejeté, grand bourgeois qu’il méprise, milieu social dont il dénonce l’hypocrisie.
Et puis il y a les profiteurs, ceux qui vont s’enrichir sur les sépultures des soldats tombés ou sur les monuments aux morts qui fleurissent dans toute la France. Les spéculations les plus affreuses ont lieu sur les dépouilles des héros. Le charnier de la grande Guerre engraisse tous ceux qui vont exploiter la mort à leur profit.
C’est avec virulence que Pierre Lemaître fait le portrait de la pourriture qui gangrène la classe dominante; c’est avec lucidité qu’il dénonce la lâcheté, l’hypocrisie et l’enrichissement de tous ceux qui tirent des profits de la guerre.
Le roman est très bien écrit, d’une plume évocatrice qui fait naître des images et nous submerge de terreur et d’émotion : ainsi la scène où Albert est enseveli dans un trou d’obus et se retrouve nez à nez avec la tête d’un cheval ou encore ces passages fiévreux, à l’hôpital, qui décrivent la douleur physique et morale d’Edouard qui a eu le visage emporté par un éclat d’obus.
Et bien au moins l’on ne pourra pas dire que je suis dans l’actualité et que je n’ai pas eu le temps de réfléchir.
J’ai beaucoup aimé Au-revoir là haut car il nous montre toutes les horreurs de la guerre et pas seulement des combats puisque le roman commence quand finit le conflit en 1918. Non, il nous montre l’Après et cela n’a rien de réjouissant.
L’Après c’est ce qu’il advient des combattants comme Albert, caissier dans une banque avant la guerre, et qui ne retrouve pas son travail à son retour, obligé de gagner sa vie avec toutes sortes de petits boulots et à vivre dans la misère. Dans l’Après les « héros » sortis du peuple et encore vivants deviennent encombrants.
Mais pas le lieutenant de Pradelle, noble ruiné, qui a su profiter de la guerre pour se faire un tremplin et épouser la fille d’un grand industriel Mr Péricourt. La richesse et les honneurs sont pour lui qui qui n’a pas hésité à tuer ses hommes ou à les faire tuer pour gagner ses médailles.
Quant au fils de Péricourt, Edouard, gueule cassée, qui a failli mourir pour sauver Albert, il préfère passer pour mort plutôt que de rejoindre ce père qui l’a toujours rejeté, grand bourgeois qu’il méprise, milieu social dont il dénonce l’hypocrisie.
Et puis il y a les profiteurs, ceux qui vont s’enrichir sur les sépultures des soldats tombés ou sur les monuments aux morts qui fleurissent dans toute la France. Les spéculations les plus affreuses ont lieu sur les dépouilles des héros. Le charnier de la grande Guerre engraisse tous ceux qui vont exploiter la mort à leur profit.
C’est avec virulence que Pierre Lemaître fait le portrait de la pourriture qui gangrène la classe dominante; c’est avec lucidité qu’il dénonce la lâcheté, l’hypocrisie et l’enrichissement de tous ceux qui tirent des profits de la guerre.
Le roman est très bien écrit, d’une plume évocatrice qui fait naître des images et nous submerge de terreur et d’émotion : ainsi la scène où Albert est enseveli dans un trou d’obus et se retrouve nez à nez avec la tête d’un cheval ou encore ces passages fiévreux, à l’hôpital, qui décrivent la douleur physique et morale d’Edouard qui a eu le visage emporté par un éclat d’obus.
Un roman très fort, une dénonciation de la guerre et de ceux qui en vivent et en tirent profit, un récit qui ne peut laisser indifférent.
PS : Dans mes discussions avec Wens (blog en effeuillant la marguerite), nous avons eu des divergences sur ce livre. Je vous en fais part car il est intéressant d’avoir des points de vue différents. Si Wens est d’accord pour louer la force de l’écriture, il trouve que Pierre Lemaître force trop le trait; pour lui le lieutenant Pradelle est une caricature. Ce dernier cumule trop de turpitudes sur sa seule tête : aristocrate déchu et corrompu, meurtre de ses propres soldats, trafic des cercueils, vie dépravée.. Un peu plus de mesure sur ce personnage aurait renforcé la critique sociale.
PS : Dans mes discussions avec Wens (blog en effeuillant la marguerite), nous avons eu des divergences sur ce livre. Je vous en fais part car il est intéressant d’avoir des points de vue différents. Si Wens est d’accord pour louer la force de l’écriture, il trouve que Pierre Lemaître force trop le trait; pour lui le lieutenant Pradelle est une caricature. Ce dernier cumule trop de turpitudes sur sa seule tête : aristocrate déchu et corrompu, meurtre de ses propres soldats, trafic des cercueils, vie dépravée.. Un peu plus de mesure sur ce personnage aurait renforcé la critique sociale.
J'avais beaucoup aimé ce roman. Je n'ai pas été gênée que l'auteur force un peu le trait, je trouve que c'est un peu la loi du genre... (j'ai pensé aux romans feuilletonesques du XIXème siècle)
RépondreSupprimerje suis d'accord, moi non plus cela ne m'a pas gênée mais en plus Wens en tant qu'historien y voit des erreurs. Un lieutenant charge devant ses hommes, il ne peut venir derrière; ce n'est pas u haut gradé à l'arrière; il partage le quotidien des soldats, leurs souffrances, difficile de croire qu'il va les tuer lui-même ... et puis pourquoi faire du zèle juste à la fin de la guerre? etc. Pour Wens historiquement et psychologiquement, le personnage ne tient pas le coup.
SupprimerTu sais, quand un roman est bon, attendre un peu n'enlève rien au plaisir de lecture;
RépondreSupprimerBien sûr! J'en suis profondément convaincue.
SupprimerBonjour Claudialucia, toujours pas lu le roman mais j'ai lu cet été, l'adaptation en BD. Pas mal mais sans plus. Bonne journée.
RépondreSupprimerJe ne connais pas la Bd j'aimerais bien voir les masques) mais j'espère que le livre te plaira. Il va y avoir un film...
SupprimerIl est dans ma liseuse j ai survolé ton billet pour avoir la surprise
RépondreSupprimerOui, c'est ce que je fais quand je veux avoir la surprise..
SupprimerComme toi, j'avais mis du temps avant de lire ce Goncourt. C'est un livre dérangeant qui se lit très facilement. Ce n'est pas mon coeur de coeur de l'année, mais cette dénonciation m'avait vraiment marquée.
RépondreSupprimerMoi aussi! Par exemple les exactions autour des cercueils ou le sort réservé aux poilus après a gare me touchent beaucoup. Il vaut mieux être un héros mort qu'un héros vivant aux yeux de ceux qui détiennent le pouvoir.. et ce sont les mêmes qui envoient à la boucherie.
SupprimerQuand on a attendu longtemps on est parfois déçu, je vois que comme moi tu l'as apprécié, je n'aime pas beaucoup les polars de cet auteur mais ce roman là j'ai vraiment aimé
RépondreSupprimerMoi aussi ! Par contre j'ai envie de découvrir ses polars. Je me doute qu'ils doivent être dérangeants aussi !
SupprimerJe l'ai acheté quand il est sorti et je ne l'ai toujours pas lu.... Patience, patience...
RépondreSupprimerUn livre sur un rayon de bibliothèque est un livre lu! Mais il lui faut attendre son heure!
SupprimerJe ne l'ai pas lu et ne me sens pas franchement tentée. Peut-être parce que je n'ai pas aimé le seul polar lu de cet auteur.
RépondreSupprimerC'est pourtant un bon livre mais c'est sûr que c'est un sujet peu réjouissant!
SupprimerBien sûr que les personnages sont des archétypes, mais c'est un procédé littéraire normal et fort utile car, s'ils ne le sont pas dans la vraie vie, la vraie vie est également beaucoup plus longue, plus confuse, plus incertaine et tâtonnante, ce qui ne serait pas une qualité pour un roman.
RépondreSupprimerWens n'est pas d'accord. Pour lui, un bon roman montre des personnages complexes qui restent vrais. Là on met toutes les bassesses et les crimes sur le dos d'un seul (ou presque).
SupprimerQuant à moi,je dirai que tous les romans ne présentent pas des archétypes et que certains, au contraire, cherchent la vérité psychologique... et historique si l'on choisit d'écrire un roman historique. Mais j'ai aimé le roman et ne suis pas gênée par ce personnage.
J'ai déjà pas mal de livres sur la période à lire. pourquoi pas quand j'aurai fini ceux de ma PAL... Mais bon, rien de bien nouveau dans ce roman...
RépondreSupprimerC'est sûr que l'on a tellement écrit sur la guerre de 14-18 ! On pourrait en rester à Céline, Barbusse ou Dorgelès. Mais c'est le propre de la littérature que de reprendre les grands mythes ou les grandes tragédies de l'humanité : Antigone, Ulysse, Médée, Thésée, Enée, la guerre de Troie, les Guerres napoléoniennes, les deux guerres mondiales... L'important c'est d'avoir quelque chose de personnel à dire. C'est ce que fait Pierre Le Maître en faisant un portrait des profiteurs de guerre et en dénonçant les barbaries parmi les classes sociales où elles se trouvaient.
SupprimerComme toi je prends le temps, il est dns ma PAL depuis s sortie ou presque, on me l'avait offert mais je n'ai pas encore été tentée, la guerre est un sujet que j'évite(car j'ai trop lu dessus à une époque) mais j'aime les polars de Lemaître, son style donc je devrais aimer celui-ci, quand l'heure viendra. J'aime beaucoup quand Wensounet donne son avis, un petit grain de sel qui n'est pas pour me déplaire !!! :D
RépondreSupprimerOui, je pense que ce livre pourra te plaire quand tu auras à nouveau envie d'aborder un tel sujet. Il y a des moments ou l'écriture de Pierre Lemaître te fait vivre la situation, c'est d'une grande violence.
SupprimerQuant à Wensounet, son modèle de base reste Céline pour la guerre de 14-18 et c'est vrai que c'est un immense écrivain et qu'il a vécu avec ses tripes l'horreur de la guerre, cette boucherie voulue par une classe sociale qui en tire profit.
Maintenant cela devient un sujet historique, on a plus de recul pour juger des choses (encore que Céine a une grande lucidité), mais on ne les vit pas dans sa chair. Doit-on arrêter d'en parler? Je crois que non à condition que cela ne devienne pas un exercice de style, juste pour briller. Il me semble que le livre de Pierre Lemaître est sincère et convaincant.
J'ai lu un polar de Pierre Lemaître (le dernier d'une trilogie, je n'avais pas compris qu'ils se suivaient^^) et il était hyper violent mais très addictif ! Cela dit, après celui-ci, je n'ai toujours pas lu les deux autres tellement je crains la "cruauté" de son réalisme dans les scènes de meurtre... Alors pour celui-ci j'imagine, malgré les inexactitudes relevées par le surineur-historien !!! :D Je pense comme toi qu'on ne doit surtout pas arrêter d'en parler mais en parler plus pertinemment parfois, oui et sans attendre les dates de commémoration pour ce faire...
SupprimerJe n'ai pas lu les polars de Pierre Lemaître (je le ferai un jour) mais je persiste à trouver que ce livre est bon ! Comme il a été écrit il y a trois ans, on ne peut pas dire que c'est par opportunisme pour coïncider avec les dates de commémoration. Quant à son réalisme (la scène où le personnage est enseveli)il ne peut être aussi violent que parce qu'il est servi par la force de l'écriture. Et la violence n'est pas gratuite parce qu'elle rappelle ce qu'a été cette guerre en particulier et qu'elle condamne sans appel la guerre en général.
SupprimerDe l'Or rouge ;
RépondreSupprimerEncore un sujet très difficile et je t'avoue que je ne me sens pas vraiment tentée... Plus tard peut-être. J'ai feuilleté la BD l'autre fois dans ma librairie, même elle ne m'a pas tentée ! Bonne semaine Claudia Lucia
Et je signe L'or rouge, l'or des chambres puisqu'il m'est impossible de laisser désormais mon nom et mon URL avec blogspot :0(
Bizarrerie de blogspot,on se demande bien pourquoi. Même si tu signes l'Or tout simplement, je saurai qui tu es !
SupprimerJe ne l'ai toujours pas lu mais il me tarde de le lire. Je ne sais plus quel livre prioriser, il y en a tant!
RépondreSupprimerBon tu me donnes envie de le ressortir...
je connais ça, la panique de devoir choisir car il y en a tant mais.. c'est aussi un bonheur cette abondance !
SupprimerJ'ai également beaucoup aimé ce roman. Le passage du début, avec le cheval sur la ligne de front, m'est encore très présent en mémoire ...
RépondreSupprimerPS = je t'ai envoyé un mail pour faire voyager "Oreo", l'as-tu reçu ?
Je lis aussi souvent des romans bien longtemps après la vague ! Celui-ci en effet ne peut laisser indifférent.
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