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mardi 16 mai 2017

Norvège : Les îles Lofoten

Les  îles Lofoten

Je suis maintenant dans les îles Lofoten,  dans le village de Stamsund . Voici quelques vues de ces petits ports avec leurs cabanes de pêcheurs, les Rorbuer, (singulier Rorbu), de ces séchoirs de morues dressés au bord des fjords ou dans les villages (l'odeur est pénétrante ! ),  de ces paysages grandioses avec ses montagnes aux falaises abruptes plongeant dans l'eau turquoise des fjords. Une merveille !

 Stamsund  sur l'île Vestvagoy : notre Rorbu

Stamsund : village de pêcheurs

Stamsund  : Notre Rorbu



Une des pièces du Rorbu



le site de Stamsund 

A l'entrée du port de Stamsund

Ile Vestvagoy : Borg, Eggum, Vestersand, Attakleiv

 
Borg le site viking

 
Borg  : la maison des vikings

Vestersand
Vestersand


La plage de Eggum

Eggum

Plage de sable de Attakleiv

Attakleiv

Le sud des îles Lofoten : Flakstadoy, Moskenesoy

Sakrisoy

 Sakrisoy : séchoir à morues
 
Reine

Reine : les Robuer

Reine : les Robuer



Nusfjord



Nusfjord


A Nusfjord les oiseaux nichent sur les façades des maisons
Sur les falaises de A

et encore quelques paysages

Lofoten




lundi 15 mai 2017

Tor Jonsson : poète norvégien

Tor Jonsson
Un autre grand poète norvégien m’accompagne pendant de voyage. J’emporte avec moi dans mes valises le recueil de Tor Jansson  (1916_1951): Pour me consoler de la mort, j’ai le rêve paru aux Editions Rafael de Surtis collection Pour une rivière de vitrail.

 Pour me consoler de la mort, j’ai le rêve, est une anthologie de plusieurs recueils. Le titre est en lui-même déjà un poème mais aussi une philosophie. De même pour les titres de ses autres oeuvres  :  Maturation dans l’obscur est son premier recueil paru en 1942 et donne la coloration de toute son oeuvre, l’ombre,  la couleur grise, la solitude et la souffrance.
Suivent Montagnes près d’un lac bleu (1946), Nuits de fer (1948), Un journal pour mon coeur. Ce dernier écrit en 1951 avant son suicide est un peu son testament littéraire.
Voilà ce que Pierre Grouix, le traducteur, dit de sa poésie  : « Si amour et mort s’unissent intimement dans la poésie de Tor Jonsson, c’est parce que la limite n’est pas nette entre rêve et réalité. Loin des rumeurs d’Oslo et d’une certaine pratique élitiste de la littérature et de la poésie, Tor Jonsson, originaire de Lom dans le Gudbrandsdal (la perle des vallées norvégiennes), est en prise directe avec le monde qui l’entoure. Tout comme un autre poète écrivant en néo-norvégien (ou nynorsk), celui-ci du Télémark – Tarjei Vesaas -, un homme est à l’écoute de la nature qui l’entoure et lui parle. Il en traduira les voix. »
Tor Jansson est né en 1916  à Lom dans une splendide vallée de la Norvège du Sud où il a vécu dans un grand dénuement matériel et une profonde solitude morale. Son père est mort quand il était jeune, et sa mère, malade, était entièrement démunie. Il a dû travailler très tôt comme ouvrier agricole ou jardinier. C’est pourquoi, les souvenirs d’enfance dans le hameau qui l’a vu naître y jouent un grand rôle. La pauvreté de sa famille et de tous ces cultivateurs rivés à la terre qui connaissent la faim, nourrissent son oeuvre. L’amour de sa terre natale et la révolte contre la misère des hommes sont donc à la base de sa poésie. Il écrit une poésie engagée qui dénonce les injustices sociales et qui trahit une grande solitude. A la mort de sa mère, il part à Oslo et devient journaliste.

  La maison d’enfance

La maison de Tor Jonsson

La maison d’enfance
Je remercie la maison d’enfance
pour, derrière les vitres embuées, la haine
contre les conditions de vie d’un métayer.
Le rêve blême que tu me donnas,
le chagrin amer que tu cachas
témoignent d’un printemps.

Dans cette pièce misérable
Le chagrin a toujours geint
et aiguisé son long couteau.
Dans cette pièce ont grandi
les bons rêves dont les rayons
entoureront ma vie à jamais.

Je vais vers mon hameau de toujours
et plante de belles fleurs
sur chaque tombe au loin de l’oubli.
Je remercie la maison d’enfance
pour la haine dans la solitude sacrée
et la moisson qu’elle m’offrit.

Un poème sur tout ce que j’aime
prend racine dans la petite maison chez moi,
derrière les pleurs d’une mère.
Le poème fait exploser l’épiderme
dans le bruissement de la pauvreté
et le chagrin sur la terre.

Mais la poésie - la force du Verbe- reste la consolation et la raison de vivre.

Le Verbe

Lom : Starvekirke

 Le Verbe

A quoi sert de chanter
comme la rivière dans le désert?
A quoi sert de remonter
les horloges pour les morts?

A quoi sert de bâtir
toute la beauté du monde
quand le Verbe doit céder
face à la faim et aux épées?

C’est ce que nous nous demandons étonnés
aux heures d’abattement
Mais cette pensée nous revient :
un mot est un miracle.

Oubliés les grands de ce monde
et tout ce qu’ils accomplirent.
Mais la vie est éternité.
Et éternel est le verbe.

Enfin un dernier poème que j'aime beaucoup  : 

Les oies cendrées

Oies cendrées et soleil levant : Robert Hainard (source)

Les oies cendrées

Quand les oies cendrées trouvent leur V
vers le nord,
alors chaque graine s’anime dans le bois,
chaque fleur croît.

Alors une convulsion naît
dans les jeunes pensées,-
Alors les V d’oies cendrées pointent
vers les temps non nés-




dimanche 14 mai 2017

Laponie- Sapmi : La route du cap Nord

La route du Cap Nord

A partir d'Alta, nous voilà partis vers l'île de Mayeroya ou se situe Le Cap Nord, le point extrême de l'Europe, dominant l'océan et la mer de Barens de ses falaises abruptes de plus de 300 mètres de hauteur.
Le paysage est d'une incroyable beauté sous la neige, encore plus somptueux que celui de Kautokeino. Une route plate, droite la plupart de temps, légèrement sinueuse parfois, traverse de longues plaines démesurées où la neige encore épaisse, ouatée, nous plonge au coeur d'une blancheur incroyable, féérique.  
Parfois la neige tombe ou la grêle puis le soleil brille. Les changements de lumière subits sont extraordinaires. Le paysage offre une variété de tons et de couleurs,  l'eau des fjords reflète les sautes d'humeur du ciel, tour à tour gris, aux reflets d'argent, moiré, bleu intense...



Route du Cap Nord
Route du Cap Nord
route du Cap Nord
route du Cap Nord

Et puis soudain,  un troupeau de rennes nous arrête, traversant nonchalamment la route, pour aller brouter la maigre végétation dénudée des bords du fjord qui sont leur pâturage d'été.

Les rennes : pâturage printemps-été
Les rennes : pâturage printemps-été

 Puis à Kafjord, un long tunnel, impressionnant, plonge assez abruptement sous le fjord pour remonter ensuite vers l'île de Mageroya et son  chef-lieu  Honningsvag.

Le port de Honningsvag.


Enfin le panneau tant attendu : Cap Nord ...


La montée vers le Cap Nord

.... et après une bonne grimpette jusqu'à ses hauteurs, le cap Nord, noyé dans le brouillard.

Le cap Nord : arrivée avec le brouillard
Le cap Nord : arrivée avec le brouillard

Mais deux heures après nouveau changement :

Le Cap Nord : sans brouillard et sans touristes (très vite repartis)
Le Cap Nord : sans brouillard et sans touristes
Le Cap Nord : Face à la mer de Barens

Le cap Nord

Et le retour avec la vue sur Honningsvag dans le lointain.

Route du Cap Nord  : Vers Honningsvag
Route du Cap Nord :  vers Honningsvag

Et à nouveau, à perte de vue ...


Route du Cap Nord : retour vers Alta

mercredi 10 mai 2017

Laponie -Sapmi : le pays des samis Laponie Norvégienne

Finnmark : Le vidda, haut plateau du pays sami (Printemps)

 Le Vidda

Le vidda , lac 

Aujourd'hui une grande virée dans le Finmarkvidda, ces hauts plateaux couverts de lichens et de neige où paissent les rennes en hiver. En Mai, au "printemps", la transhumance des rennes vers la côte ouest du pays a déjà eu lieu mais nous avons vu quelques rennes en enclos, trop jeunes pour partir. Il paraît qu'il n'y a plus de neige et qu'il fait chaud. C'est vrai, cette après midi la température oscillait entre entre zéro et deux degrés.
Les rennes en enclos
Mais le Vidda encore tout couvert de neige, couronné de montagnes rondes et peu élevées, hérissé de petits bouleaux rabougris aux branches noircies, avec ses lacs en plein dégel, donnent une impression d'immensité... un véritable désert arctique à perte de vue. C'est impressionnant, comme l'est cette route toute droite qui la traverse et se divise, l'une vers Kautokeino, l'autre vers Karasjok, les seules voies qui permettent de traverser le Vidda. Un campement same abandonné, le squelette en bois des huttes d'éleveurs sans leur toile...

Campement same abandonné

 Kautokeino

Kautokeino, capitale same
 Kautokeino est considérée comme la "capitale" des Sames. L'élevage des rennes continue à y être l'activité traditionnelle et l'on compte plus de 1000 000 bêtes dans cette région. 
 Tout est fermé à cette époque de l'année, les musées, les restaurants (sauf un qui nous a sauvés de la famine). Pas de touristes ! Nous avons mangé à côté d'autochtones, aussi, avons-nous pu entendre la langue des sames. 

La ville elle-même paraît assez austère et l'on comprend sans peine ce que peut-être la nuit polaire dans ces contrées !  Je me suis imaginée avec Klemet et Nina, les deux policiers  des rennes dans les livres d'Olivier Turc.  La neige en fondant découvre une végétation brunâtre et rêche et  devient  de la  boue dans les chemins.
 
Kautokeino, capitale same
Kautokeino
Musée de kautokeino
Pas de costumes traditionnels à cette époque de l'année. Les grandes fêtes de mariage à Pâques et celle de la Transhumance sont terminées. Pour le moment les seuls costumes samis que j'ai vus étaient portés par un couple à Alta le jour de mon arrivée, vu aussi à Alta des personnes en costumes norvégiens qui préparent la fête nationale du 17 Mai.

J'écris devant la fenêtre de la maison où nous logeons. Il est 24H. Il fait encore jour et le fjord d'Alta est gris, parcouru de courants argentés. La neige commence à fondre depuis ce matin. Le bonhomme de neige de Léonie a survécu mais a perdu le nez et les yeux. Demain nous irons au Cap Nord.


Le bonhomme de neige d'Alta ! Jour de l'arrivée

le Ford d'Alta vue de notre maison

le Ford d'Alta vue de notre maison :  Hier 1 heure du matin

le Ford d'Alta vue de notre maison :  Hier 4 h du matin