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mercredi 20 avril 2011

Lorsque Lou: Phillipe Djian et Myles Himan


Lorsque Lou, ce court roman nous entraîne dans une histoire rocambolesque, où nous allons de surprises en surprises et ne sommes jamais au bout de nos étonnements! Il faut dire que les tribulations de notre héros qui sont absolument terribles s'accumulent à un tel point que nous ne pouvons nous empêcher de rire. L'humour (noir) triomphe!
Pourtant la situation n'est pas rose pour notre héros, un français, transporté dans le grand Nord canadien, à Riverdale dans le Manitoba, retenu prisonnier par une famille de dingues, les frères Conroy, dans cette ville du bout du monde, peuplé d'exaltés qui ont le poing ou l'arme facile! Si vous y ajoutez, pendant la longue période hivernale, des ours blancs altérés de sang qui se promènent en liberté dans les rues à la recherche de nourriture, vous avouerez que notre héros  s'est fourré dans une drôle de galère. Vous vous demanderez alors pourquoi cet imbécile ne s'enfuit pas. La réponse est simple Tom Conroy est le chef de la police, son frère Richard tient l'aérodrome et George dirige la Poste. Vous croyez peut-être avoir cerné le fond du problème? Mais pas du tout!
Ajoutez encore pour corser la sauce, les raclées fréquentes que lui administre Lou Conroy, sorte de géant aux lourdes patasses :
Lorsque Lou me soulevait du sol, traversait le bar et me jetait au milieu de la rue, je ne savais pas si c'étaient mes os ou la pellicule de glace qui se brisait sous mon poids.
Admettez aussi que ce type complètement barjot, Lester, qui tente de l'assassiner à plusieurs reprises n'est pas le moindre de ses soucis! Il faut savoir de plus que Sarah Conroy, sa maîtresse, le déteste et ne fait pas un geste pour le défendre.  Alors vous saurez presque tout!
Tout! Hum! Mais encore...
Apprenez que son presque ami, Higgins, professeur d'université, écolo forcené, hésite, dans le feu de l'action, entre sauver l'ours ou sauver l'homme et qu'il lui en veut à mort parce qu'il choisit l'homme !
Et pourtant... Notre héros préfère cette vie insensée à  sa vie antérieure. Nihiliste? masochiste? Désespéré? Mais, Il est possible que, au dénouement, le lecteur puisse espérer une Renaissance? Sait-on jamais? Le personnage a l'air d'être sacrément doué pour le malheur!
Lisez le livre si vous voulez tout comprendre de ce récit concocté avec un certain brio par Phillipe Djian où les grands espaces glacés du Nord canadien jouent un rôle important, album magnifiquement illustré par Myles Himan, peintre américain, né dans le Vermont.

mardi 19 avril 2011

Angela Largo : Le petit marchand des rues


Le petit marchand des rues de Angela Largo est un album qui s'adresse aux enfants à partir de 4 ans.
Il n'y a pas de texte mais seulement des illustrations, d'ailleurs fort expressives, nul besoin de paroles. Elles  racontent l'histoire d'un petit garçon qui vend des fruits dans les rues bondées de voitures d'une grande ville au Brésil. Et cet enfant se heurte à l'indifférence, la mauvaise humeur, la méchanceté des  automobilistes. Il ne parvient pas à vendre un seul fruit.  Alors, il vole... des fruits qu'il se met à vendre dans les rues d'une grande ville au Brésil au milieu de l'indifférence, de la mauvaise humeur, la méchanceté des automobilistes. Un éternel recommencement, un cycle qui reprend sans cesse et  qui laisse bien peu d'espoir au gamin de pouvoir échapper à la pauvreté.
Vous allez me dire, c'est un histoire horrible, trop triste? Et oui ... mais il est bon de faire comprendre à nos bambins que tous les enfants n'ont pas la même chance, et que tous pourtant devraient pourtant avoir les mêmes droits. Il découvrira peut-être que l'injustice et l'inégalité existent mais aussi qu'un peu de solidarité et d'amitié pourraient améliorer bien des choses sur notre planète. Et il  appréciera peut-être encore plus le bonheur d'avoir une famille qui l'aime. Le livre est, en effet, assez riche pour permettre une discussion avec l'enfant et amorcer une réflexion à son niveau. J'espère pouvoir donner une éducation  comme celle-là à ma petite fille quand elle sera un peu plus grande!
Les illustrations sont de véritables tableaux qui jouent sur les couleurs pour exprimer les sentiments sans aucun réalisme : L'enfant a le visage vert et affrontent des gens et des chiens aux visages rouges, aux dents pointues, aux traits effilés comme des bêtes sauvages ou des sorciers cruels. Les automobiles  sont  parées de couleurs vives, voire violentes, jaunes, rouges ou vert criard alors que l'univers de l'enfant environné de bleu et noir est sombre et glauque. Parfois, lorsque petit garçon vole un paquet à l'intérieur d'un véhicule, l'image vire au cauchemar mais il y aussi des moments de tendresse quand il partage son maigre repas avec un chien des rues, comme lui, ou quand il aperçoit dans une voiture une maman câlinant son bébé  dans des teintes doucement bleutées.
Un très bel album!

lundi 18 avril 2011

Susan Fletcher : Avis de Tempête



La lecture de Un bûcher sous la neige m'a donné envie de lire d'autres oeuvres de Susan Fletcher. J'ai donc continué la découverte de cet écrivain avec Avis de Tempête, qui, s'il ne m'a pas autant fascinée que le livre précédent, est un bon roman que j'ai lu avec intérêt.
Moïra passe de longs moments au chevet de sa petite soeur Amy dans le coma depuis cinq ans après une chute accidentelle. Elle a longtemps détesté Amy dont la naissance a correspondu pour elle à son envoi en pension loin de ses parents. Elle a toujours éprouvé des sentiments négatifs envers elle, la tenant pour responsable de son éloignement, refusant de s'occuper de la fillette, la  rudoyant ou affichant une parfaite indifférence.
Le sentiment de culpabilité qu'elle éprouve envers sa soeur la pousse à lui raconter son histoire, une manière de lui demander pardon. Nous découvrons un personnage entier, sensible, sauvage, brillante élève dans les matières scientifiques mais repoussée par les autres à cause de son physique disgracieux. Moïra pense que personne ne peut l'aimer et lorsque un jeune homme la courtise, elle imagine qu'il veut se moquer d'elle. Plus tard, devenue son épouse, elle sera à nouveau en proie à la jalousie, ce qui l'amènera au bord de la rupture. Cette confession qui se poursuit de jour en jour permettra à Moïra de faire la paix avec elle-même.
Au départ, j'ai été un peu déçue parce que je m'attendais à ce que le personnage d'Amy prenne une grande place dans le récit et dans l'analyse mais le récit est à une voix : C'est Moïra qui parle, qui présente le monde autour d'elle et si nous voyons Amy, c'est épisodiquement lorsque sa grande soeur la rencontre, c'est à dire peu souvent. Peu à peu, cependant, je me suis laissée prendre par le récit, par les souffrances de cette jeune fille qui se croit mal aimée de ses parents après la naissance de ce bébé qui naît onze ans après elle, alors qu'on ne l'attendait plus. Le monde de l'adolescence qu'elle décrit dans la pension n'est pas tendre avec les sarcasmes des camarades de classe, le harcèlement qu'elle subit de leur part, même s'il y a de temps en temps la gentillesse d'un professeur, le bonheur de l'étude avec son professeur de biologie.
Les talents de conteuse de Susan Fletcher qui m'avait déjà frappée dans Un bûcher sous la neige, sont bien présents. Certains passages  sont très forts:  celui par exemple où la mère enceinte fait une fausse couche dans la neige après avoir voulu porter secours à ses voisins privés d'électricité, celui où Moïra nage dans l'eau glaciale et escalade au péril de sa vie un immense rocher glissant, couvert de moules et d'algues, celui encore où l'on découvre Miss Bailey, dans l'escalier, la tête en bas, les jupes relevées, foudroyée par un accident cérébral...
Susan Fletcher a aussi le don de faire vivre les personnages secondaires, de les croquer comme un peintre le ferait, sur le vif : on voit les parents de Miss Bailey pleurer, petits vieillards recroquevillés sur le banc érigé en l'honneur de leur fille morte, madame Bannister atteinte d'un grave maladie, dire en regardant une photo et en parlant d'elle-même : "comme elle était jolie!" ou encore Annie dégringoler du toit sur lequel elle s'était réfugiée pour échapper au vaccin qui la terrifie.
Vous découvrirez aussi, dans cette pension de jeunes filles, un squelette facétieux qui prouve que l'humour est au rendez-vous.
Mais c'est encore dans la description de la nature que Susan Fletcher excelle le plus  : même si celle-ci est moins présente, hélas, que dans Un bûcher sur la neige, la mer sur la côte-ouest du Pays de Galles,  impose sa présence, si primordiale pour Moïra qu'elle fait partie de sa vie, qu'elle est son premier souvenir :
Quelque fois on allait en barque à Skomer Island : un ciel moutonneux et des ailes pour nous propulser. Je voyais des fous de Bassan, des cormorans huppés et des fulmars; des mouettes à dos noir et des cormorans. Des phoques s'ébattaient sur les rochers, des mouettes tridactyles hurlaient leur nom, et puis il y avait les macareux. Eux, c'étaient mes préférés. J'aimais leurs ailes rapides, leur façon maladroite de toucher terre, et leurs gros becs charbonneux.

dimanche 17 avril 2011

Paul-Jean Toulet : dans Arle où sont les Aliscamps...

Les Alyscamps de Vincent Van Gogh




Dans Arle où sont les Aliscams,
quand l'ombre est rouge, sous les roses
Et clair le temps,
*
Prends garde à la douceur des choses,

Lorsque tu sens battre sans cause
Ton coeur trop lourd,
 *
Et que se taisent les colombes :
Parle tout bas, si c'est d'amour,
  Au bord des tombes.

samedi 16 avril 2011

Halla S. Haasse : Un long week end dans les Ardennes


Un long week-end dans les Ardennes de Hella S. Haasse, écrivain néerlandais pose le problème de la Mémoire familiale liée à la guerre et au nazisme, à l'attitude que chacun a eu face à cette idéologie raciste qui niait les principes fondamentaux de liberté et d'égalité. Ce roman met en scène des personnages singuliers dans un étrange manoir au coeur de la forêt ardennaise. Il y a Edith Waldschade, une grande pianiste, qui défend la mémoire de son père, le professeur Erik Waldschade, éminent anthropologue qu'elle admire et qui a étudié les légendes et les superstitions populaires de l'Europe du Nord, notamment en ce qui concerne les loups.. Elle-même élève trois loups dans la forêt qui entoure son domaine. Elle entretient des rapports de haine-répulsion avec sa soeur qui dirige une secte suspecte de liens avec des groupes néo-nazis, avec son beau-frère qui vit à ses crochets et joue le gentleman farmer, et sa nièce, une évaporée sans cervelle, qui ne rêve que de célébrité. C'est dans ce contexte tendu que survient un homme qui affirme être son demi-frère et dont elle ignorait jusqu'à l'existence : Erwin Waldschade. Quel est son but? Pourquoi apparaît-il après tant d'années de silence, pourquoi accuse-t-il son père? Les théories du professeur Erik Waldschade allaient-elles vraiment dans le sens de l'idéologie nazie comme le pense Erwin? Ou bien, parce qu'il s'intéressait au patrimoine culturel allemand, a-t-il été à tort considéré comme suspect de sympathie au nazisme comme le croit Edith? A l'issue de ce drame étouffant qui va se jouer en grande partie dans ce huis-clos familial, Edith va découvrir pourquoi elle a été séparée de Yon, (Jonathan Altmann) musicien comme elle, qu'elle aime toujours mais qui est parti en Israel rejoindre sa soeur et qui ne lui a plus jamais donné de ses nouvelles.
Le récit est intéressant de par la variation des points de vue entre le narrateur et deux personnages essentiels qui sont à la fois témoins et protagonistes de l'action :
Mathias  Crone, journaliste, écrit une encyclopédie sur les loups. C'est à ce titre qu'il s'intéresse à Edith Waldschade et qu'il parviendra à s'introduire dans le manoir, entrant ainsi dans l'histoire et y jouant un rôle non négligeable car il mène une enquête qui nous éclairera.
Nous découvrons Edith par les lettres qu'elle écrit à Yon, non pour les lui envoyer puisqu'elle ne sait plus rien de lui mais pour entretenir son souvenir. A travers ces lettres nous sont révélés le passé et le présent de la pianiste, ses sentiments, ses pensées intimes.
Le thème du loup est omniprésent dans l'histoire, génie tutélaire ou bête maléfique?Il est vu à travers le prisme des légendes et des superstitions et introduit une note fantastique dans le roman, en particulier avec le tableau gigantesque qui orne le mur d'une salle du château et peint le loup légendaire Fenrir en train d'avaler le soleil. Mais le symbolisme du loup est complexe. Pour le professeur Waldasche, Fenrir en avalant le soleil marque la fin de la civilisation occidentale "menacée par d'immenses flux migratoires". A cette affirmation Erwin répond :
Je partage sa conviction que cette immigration est le phénomène radical de ce siècle et probablement du suivant. Mais je le regarde d'une manière radicalement opposée. Pour moi, ce n'est pas une menace. Au contraire, je veux contribuer à ce processus migratoire, à ce mélange ethnique.
Car Erwin est le personnage clef du roman. Il est plein de ressentiment et d'aversion pour ce père qui ne l'a jamais aimé et s'est débarrassé de lui dès qu'il a pu, assumant seulement son entretien matériel. Il est persuadé que c'est pour des raisons ethniques que son père l'a repoussé ainsi. En se faisant reconnaître par ses soeurs, il vient briser l'ordre établi, troubler la  bonne conscience de cette société bourgeoise mais aussi les manipuler, jouer avec leur destin. A la fin du roman, Erwin va s'opposer à ce père disparu depuis longtemps, en prenant le contrepied : il crée un centre d'hébergement pour demandeurs d'asile, provoquant de la part des conservateurs et des groupuscules racistes des troubles sociaux.
A t-il pour autant changer l'attitude d'Edith? Cette  femme qui a toujours évité de parler à Yon de sa judaïcité, qui n'a rien voulu savoir de la famille Altmann disparue pendant l'Holocauste, qui a toujours évité de sonder le passé de son père, ne lui ressemble-t-elle pas, en fait?
Erik Waldasche confiait à sa fille pendant la guerre :
 Nous sommes à l'ère des loups, la bêtise et la malveillance ont tôt fait de placer sous un mauvais éclairage des choses bonnes en elles-mêmes. Ne rien dire est encore la meilleure manière de protéger ce qu'on pense.

Ne rien dire! C'est peut-être cela que Hella Haasse condamne, c'est ce que Erwin lui reproche à son père :
"Intervenir, oui mais sans courir de risques personnels. Jamais il n'a osé prendre parti ouvertement avant ou après la guerre. Et jamais il n'a eu une parole après la guerre pour l'holocauste.
Edith ne veut pas écouter son frère, prend congé de lui pour partir en concert. Elle se réfugie dans son art comme son père se cachait derrière ses livres et ses citations de Goethe, refusant de prendre parti. Rien n'a changé malgré le drame qui vient d'avoir lieu.

Voilà ma réponse; je n'ai  rien de plus à te dire. Les mots s'arrêtent où commence la musique. Au revoir Erwin.

Quand être breton dérange! Nouvel Observateur



Je relaie  cette information que j'ai trouvée dans le blog de Clara et je vous invite à faire de même si, comme moi, vous êtes choquée par les termes péjoratifs employés par ce journaliste du Nouvel Observateur concernant la Bretagne et les Bretons.
Il s'agit d'une critique du disque de Nolwenn Leroy qui reprend des chansons du Folklore breton. Si le journaliste s'était contenté de critiquer la qualité du disque, la voix de la chanteuse, l'orchestration, le choix des chansons... ce serait tout à fait légitime. Je ne connais pas cette chanteuse et je n'ai jamais écouté son disque, je serai donc bien en peine de me prononcer mais le débat n'est pas là! Il s'agit de tout autre chose.
Sous prétexte de faire de l'esprit, ce monsieur se livre à des plaisanteries de bas étage sur la culture bretonne. Il fait preuve d'un mépris et d'un manque d'ouverture qui nous rappelle la France de jadis, celle où l'on interdisait  aux enfants de parler leur langue maternelle à l'école. Il se fait le porte-parole passéiste d'un centralisme borné qui a l'outrecuidance de croire qu'il est le seul critère du goût et la culture. On se doute bien que la Bretagne n'est pas la seule dans le collimateur de ce journaliste, c'est la culture du "terroir" qui est visée donc de toutes les régions françaises. Comme si la France ne  s'était pas construite sur ses différences même si elle a d'abord voulu les étouffer, comme si la France ne s'enrichissait pas de ses cultures variées.
Jugez plutôt ! Je cite :
La pochette montre la chanteuse à 5 ans, en Bigouden, comme une preuve génétique de sa bretonnante traçabilité. Garantie née coiffée. Après le bébé-éprouvette, le bébé-cornette.
Nolwenn Leroy, droite dans ses sabots, s'enivre de cadastre, d'ancrage et de toponymie:
Quand elle n'inhale pas avec extase «l'odeur de la bouse mouillée», cette Finistérienne au nom si peu républicain oppose une fin de non-recevoir à l'expérience jacobine
Avec son prénom de sainte décapitée, Nolwenn affiche un pedigree de la vieille roche
Car bien entendu tout ce qui a trait à la culture des régions a quelque chose de suspect. De là à faire un amalgame  entre le foulard et la coiffe bretonne, il n'y a qu'un pas, vite franchi  :
De toute évidence, le fichu de Nolwenn se porte mieux dans l'opinion que celui de Diam's.
L'article conclut  en passant la brosse à reluire aux bretons avec une citation de Renan exaltant la "race" bretonne (pour mieux enfoncer la Normande, d'ailleurs! mais ceci est un autre sujet!): "Jamais race ne fut plus impropre à l'industrie et au commerce", ceci afin de mieux accuser la chanteuse de mercantilisme éhonté.
Autrement dit, si vous choisissez de chanter dans la langue de votre région, si vous cherchez à mettre en valeur votre  patrimoine régional, soit vous êtes en train de spéculer pour gagner du fric sur les valeurs que vous défendez, soit vous développez une forme d'intégrisme, soit vous êtes  maurrassien (à la manière du député UMP Christian jacob)  ou disons le d'un autre manière, vous flirtez avec l'extrême-droite!
Et vous êtes aussi, bien entendu, anti-mondialiste puisque la question est posée dès le début de cet article lamentable :  le terroir contre la mondialisation ?
Dans son droit de réponse , les propos de Nolwen sont clairs et dignes :
Je suis extrêmement choquée par ce procès d'intention que je trouve indigne. Comme j'estime douteux et déplacé l'emploi, pour me décrire, des termes : «preuve génétique de sa bretonnante traçabilité», «droite dans ses sabots, ivre de cadastre, d'encrage et de toponymie», «affichant un pedigree de la vieille roche» ou «premier robot de fabrication 100% bretonne».
J'ai choisi de réaliser cet album sans aucune arrière-pensée, car mon attachement à la Bretagne et à sa culture est sincère. Mon projet n'a jamais été de mettre en avant mes origines et de m'inscrire ainsi dans une mouvance protectionniste où seuls sont encensés ceux qui peuvent se targuer d'un droit du sol.
Affirmer qu'il en serait ainsi relève de la malveillance. Et prétendre que j'aurais imaginé cet album comme un «coup financier» relève de l'intention de me nuire.
Mais le journaliste récidive dans un autre article  avec la même suffisance et le même mépris.
Nous publions une petite critique espiègle sur le disque d’une chanteuse yéyé, et on nous menace d’une guerre civile et d’une extermination. N’est-ce pas beaucoup pour un loup, un renard et une belette (j’en profite pour préciser que j’ai le plus grand respect pour ces trois espèces animales)?
Mais ne vous inquiétez pas, Bretons, avec ses bons baisers de Paris, ce monsieur vous le  déclare, il vous aime ou plutôt il aime vos plages et rappelle "des évidences touristiques" et oui, c'est ainsi qu'il formule sa déclaration d'amour... en touriste! Une vision de carte postale bien superficielle, preuve que ce journaliste n'a rien compris à l'émotion et à l'indignation que son triste article suscite.
Lire Mango
Lire Wens

jeudi 14 avril 2011

Yeux ouverts, Yeux fermés : Solomos/Camus. Proverbe Arabe/ LéviChédeville/ Saint-Exupéry/ Oaculo/ HOrn/Kenyatta


Léonard de Vinci

Le grand poète Grec  Dyonisos Solomos a écrit :
Toujours ouverts, toujours veillants les yeux de mon âme

et Albert Camus :
Le grand courage, c'est encore de tenir les yeux ouverts sur la lumière comme sur la mort.



OdilonRedon

A quoi sert la lumière du soleil, si on a les yeux fermés.
Proverbe arabe


On voit tellement de choses lorsqu'on ferme les yeux
Dominique Lévy-Chédeville
 
 
"Les yeux sont aveugles ; il faut chercher avec le cœur."
Antoine de Saint Exupéry
"Tous ceux qui voient n'ont pas les yeux ouverts ; et tous ceux qui regardent ne voient pas."
Baltasar Gracian Oraculo
On rêve trop souvent les yeux fermés, il faut plutôt rêver les yeux ouverts.
Mike Horn
Lorsque les Blancs sont venus en Afrique, nous avions les terres et ils avaient la Bible. Ils nous ont appris à prier les yeux fermés : lorsque nous les avons ouverts, les Blancs avaient la terre et nous la Bible.
Jomo Kenyatta
 
De Chiffonnette

mercredi 13 avril 2011

retour de Lozère












Merci pour vos bons souhaits de vacances. Que la montagne est belle sous le soleil avec des températures jamais égalées en ce mois de Mars, les primevères et les jonquilles dans les prés et les cerisiers en fleurs... ses salades de pissenlits! Sous le pont, le Tarn avec sa réserve de pêche et ses truites! Croyez-moi, elles sont géantes!

dimanche 3 avril 2011

Retour d’Espagne : une brassée d’images (2)

Les Asturies et les Picos de Europa

Splendide région entre ciel et terre, entre montagnes et océan :
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Picos de Europa : sierra de Covadonga

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Côte Verte de LLanes à Ribadesella

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Côte Verte de LLanes à Ribadesella
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Picos de Europa : doline (route de Covadonga)

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Desfiladora de Los Bayos

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Picos de Europa : route de Cavodonga

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Côte Verte


horreo-de-fuentes-asturies-jpg.1238787554.jpg Horreo de Fuentes (petit village à côté de Arriondas)
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marché de Cangas de Onis
spécialités : fromages, cidres, haricots de toutes les couleurs


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église de Nuestra Senora de Lebena
Desfiladeros de la Hermida


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Narthex de l'église de Nuestra Senora de Lebena







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monastère abandonné près de Llanes

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Llanes

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plage de Llanes

vendredi 1 avril 2011

Départ en Lozère : Enfant, je vivais dans ce pays de Alphonse Salafia

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Pendant une semaine, je suis là!
A bientôt

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Source du Tarn



Avec un petit poème en prime de Alphonse Salafia
Enfant, je vivais dans ce pays
Enfant
Je vivais ce pays
Je le respirais simplement
Je le buvais
Comme on boit
L’eau de la source
Je le regardais
Comme on regarde
Le ciel et les nuages
Je le voyais
Comme on voit
Le blé pousser
Il était là
Comme l’arbre
Est toujours présent
Ce pays simple et froid
Dur
Et tendre
Pourtant
Ce pays d’eau
Et d’oiseaux
De loups
De cailloux
Ce pays de vipères
Et de chemins de terre
Lozère
Comme une pierre
Qui garde son mystère... 
Alphonse Salafiaici

mercredi 30 mars 2011

Lectures du mois de Mars 2011

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Avignon: sculpture


Blandine Le Callet  edit Stock La Ballade de Lilla K.

Janet Frame : éditions Joelle Losfeld Vers l'autre été

Frédéric Vargas et Edmond Baudoin : Librio policier Le marchand d'éponges

Caryl Ferey Folio policier Zulu

Nouvelles grecques   éditions Klincksiek

 29 récits d'auteurs modernes (1)
Alexandros Papadiamantis (2)

Pascal Teulade  et Jean Charles Sarrazin :   album pour la jeunesse Ecole des loisirs
 Le plus beau de tous les cadeaux du monde



 Edmond Baudoin   album BD  les essuie-glaces



Suzanne Fletcher éditions Plon Un bûcher sous la neige

Henning Mankell :  L'Homme inquiet


Ahmadou Kourouma :   Points Allah n'est pas obligé

Et chaque Jeudi, la citation; chaque Dimanche, une poésie.

mardi 29 mars 2011

La ballade de Lila K, Blandine Le Callet

Un monde où les livres sont interdits

Comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, Blandine Callet a imaginé dans son roman, La ballade de Lila K, un monde très proche du nôtre où les livres sont interdits et considérés comme nuisibles à la santé. Ils sont remplacés par des grammabooks visuels plus faciles à expurger de tout contenu illicite. Monsieur Kaufmann, une vieux monsieur anticonformiste, tuteur de Lila,  montre à  la fillette, qui n'en a jamais vu, un vrai livre et lui  explique ce que c'est :
J'ai posé la main sur la feuille. J'ai palpé, puis j'ai gratté les lettres, légèrement de l'index, Monsieur Kauffmann disait vrai, elles étaient prises dans la matière.
- Ca ne peut pas s'effacer?
-Non, c'est inamovible. Indélébile. Là réside tout l'intérêt : avec le livre, tu possèdes le texte. Tu le possèdes vraiment. Il reste à toi, sans que personne ne puisse le modifier à ton insu. Par les temps qui courent, ce n'est pas un mince avantage, crois-moi, a-t-il ajouté à voix basse.  Ex Libris veritas, fillette.  La vérité sort des livres. Souviens-toi de ça : Ex libris veritas.
 Je ne comprenais pas bien où il voulait en venir, ni pourquoi il prenait un air si  solennel. Mais j'ai hoché la tête, à tout hasard. Ex libris veritas. D'accord, s'il y tenait.

56270471_p12954715271.1296135011.gif Initié par Chiffonnette

lundi 28 mars 2011

Janet Frame


Le roman de Janet Frame Vers l'autre été met en scène un personnage fictif, Grace Cleave, néo-zélandaise exilée en Angleterre qui est le double de l'écrivain et lui permet de raconter un moment de sa vie à Londres. Janet Frame n'a pas voulu que ce roman paraisse de son vivant. Plus tard, elle écrira son autobiographie : Un ange à ma table que Jane Campion à porté à l'écran. Il faut dire que Janet Frame n'a pas eu une vie banale et pour bien comprendre son livre il est bon de la connaître un peu.
Janet Frame est née en Nouvelle-Zélande en 1924 dans une famille modeste de cinq enfants. D'une sensibilité excessive, maladivement timide et renfermée, incapable de s'exprimer à l'oral, mais très douée intellectuellement, elle a très tôt déclaré qu'elle voulait être poète et écrivain. Ses parents, pour qui cela ne pouvait être un métier sérieux, ont préféré l'orienter vers le métier d' institutrice. La mal-être qu'elle en a éprouvé, ajouté à la mort par noyade de ses deux soeurs à dix ans d'intervalle, l'ont plongée dans la dépression. Après une tentative de suicide en 1945, les médecins ont diagnostiqué à tort une schizophrénie et elle a été enfermée dans un asile psychiatrique pendant 8 ans. Là, elle a subi deux cents électrochocs et n'a échappé à la lobotomie que parce que le livre qu'elle a publié pendant son internement, le Lagon (1951) a remporté un prix littéraire. Libérée, sauvée par la littérature, elle publie en 1957 : Les hiboux pleurent vraiment puis elle quitte la Nouvelle-Zélande pendant sept ans. Elle gagne sa vie en exerçant toutes sortes de petits métiers mais elle continue toujours à écrire. Elle n'a trouvé le courage de retourner dans son pays natal qu'à la mort de son père en 1963.
Elle est l'auteur de quinze romans, de quatre recueils de nouvelles et de poèmes. Elle a été pressentie deux fois pour le prix Nobel et est morte en 2004.
Dans Vers l'autre été, Grace Cleave, écrivain, vit en exil à Londres où elle ressent angoisse, froid et solitude. Dans son petit meublé, elle ne cesse pourtant d'écrire et de publier. Ecrivain déjà reconnue, elle reçoit un jour la visite d'un journaliste Philippe Thirkettle, pour une interview, mais comme d'habitude, elle se sent incapable de répondre à ses questions. Philippe qui a épousé une néo-zélandaise l'invite pour un week end chez eux. Pendant ce séjour de Grace-Janet dans la famille de Philip et d'Anne, avec les enfants Noël et Sarah, des thèmes reviennent, lancinants : celui  de l'exil, du mal du pays. Le récit alterne entre le présent de Grace et des retours vers le passé, dans son enfance, entre l'Angleterre froide et pluvieuse et le soleil, la luminosité de la Nouvelle Zélande.
Comment s'était-elle jamais habituée à vivre en Grande-Bretagne, se demanda-t-elle. Comment avait-elle pu échanger le soleil, la plage, la tente chatoyante de lumière, le paysage spectaculaire, montagnes, rivières, ravins, glaciers, contre la blessure saignante de briques qui semblait une part importante de ce pays ; les arbres grêles de l'hiver, si fatigués, qui poussaient dans la crasse, comme si un dieu débraillé, penché au-dessus de la blessure qu'il voulait nettoyer avait pris quelques brindilles pour la sonder, et amusé par ce qu'il voyait, les avait laissées plantées dans la blessure.
A cela s'ajoute, le thème de l'impossible communication. Grace ne parvient pas à exprimer ce qu'elle ressent; chaque fois qu'elle veut parler, la peur de mal agir, de dire quelque chose d'incongru, de contrarier son interlocuteur, la paralyse. Dès son enfance, Grace savait qu'il fallait faire très attention avec les mots, les mots sont dangereux, ils veulent parfois dire autre chose que ce qu'ils disent et c'est peut-être ce qui la retient de s'exprimer.
Grace Cleave est vouée à la solitude car pense-t-elle rien n'est simple quand votre esprit va-et-vient entre les différentes tranches d'un monde extérieur dangereux et d'un monde intérieur sûr et secret. Surtout lorsque l'on s'aperçoit que le monde secret a disparu ou qu'il s'est tellement étendu qu'il est devenu un cauchemar public.
La solitude, Grace a en l'habitude. Les gens sont heureux de rencontrer l'écrivain célèbre qu'elle est devenue mais bien vite, ils sont déçus, s'ennuient en sa compagnie. Elle se regarde alors sans complaisance et souvent même avec consternation. Quand elle s'entend débiter des platitudes, dire des sottises par pure timidité, elle est parfois au bord du désespoir. Son ironie s'exerce à ses dépens et lui fait mal... A nous aussi, lecteurs, car la souffrance de cette femme est palpable, ses angoisse semblent, par le pouvoir de l'écriture, se matérialiser, se transformer en images effrayantes ou insolites.
Alors qu'elle analysait les yeux de Philip Grace sentit à l'arrière de son esprit un mouvement de portes coulissantes qui s'ouvraient pour laisser sortir au soleil, des petits animaux dotés de griffes et de dents pointus dont la fourrure dégageait une odeur nauséabonde. (...) Le petit animal "partit en exploration jusqu'à ce qu'il découvre le grillage, les limites; il n'était pas libre finalement; on l'avait seulement laissé sortir et cligner des yeux au soleil le temps de nettoyer sa cage!
Si un loup mettait les vêtements de grand mère je m'en apercevrais tout de suite- ou peut-être pas. C'est facile de se tromper sur les gens.. leurs visages changent.. quelque fois les gens ont l'air de loups..
Il faut tant de courage pour vivre!
Savez-vous quel courage il faut aux êtres humains pour marcher sur terre, se dresser harcelés par le temps qu'il fait et par l'espace; toujours objet d'attaques, survivant encore; comment l'homme peut-il oser se planter ainsi, et connaître la magnificence de l'esprit qui le pousse à construire une structure qui soit plus que quatre murs et un toit...Comment l'homme peut-il oser? C'est un prodige qu'il ne se construise pas une petite hutte, y entre, ferme et verrouille la porte, et y passe sa vie tête humblement baissée".
Il faut tant de courage aussi pour être une femme comme Janet Frame, si brillante lorsqu'elle écrit mais murée en elle-même quand il s'agit de parler surtout dans une société qui préfère le paraître, le brio superficiel à la profondeur, donc la parole à l'écrit! Et encore n'était-elle pas entrée dans cette société médiatisée à l'extrême que nous connaissons où passer à la télévision dispense d'avoir de la valeur!
A la recherche de son identité, elle se découvre oiseau migrateur, c'est à dire pas tout à fait humaine, elle s'enfuira avant la fin du week end, incapable de supporter plus longtemps ces échanges vouées à l'échec au sein d'une vie familiale qui lui fait peur mais dont elle est parfois jalouse. De toutes façons "C'était perdu d'avance"!
La seule solution c'est peut-être de rentrer chez elle :  "Bonjour maman bonjour papa," car "le lointain nous regarde; les barges s'envolent vers l'autre été et nul ne sait où il s'étendra ce soir"

LIVRE VOYAGEUR

dailogues-croises-capture-d_ecran-2010-05-27-a-10-14-261.1300743582.pngMerci à Dialogues croisés et aux éditions Joelle Losfeld

samedi 26 mars 2011

Fred Vargas et Edmond Baudoin, Le marchand d'éponges




Je ne m'attendais pas en ouvrant cette courte nouvelle de Frédéric Vargas, extraite du recueil Cinq francs pièces et  illustrée par Edmond Baudoin, à ressentir un tel plaisir de lecture. Le marchand d'éponges est une nouvelle graphique dont le charme est lié à la parfaite adéquation jamais redondante entre le récit et l'image, tous deux imprégnés de poésie, d'humanisme et d'humour.
On y retrouve toutes les qualités de Fred Vargas à la fois dans le récit et dans les dialogues.
Le commissaire Adamsberg enquête sur le meurtre en pleine nuit d'une jeune femme de la haute société. Il interroge un SDF qui a assisté au meurtre mais ce dernier ne veut rien dire. Il sait trop, lui qui est un laissé pour compte, lui qui vend des éponges dans les rues de Paris, au milieu de l'indifférence générale, que si la victime était d'un milieu modeste, il n'y aurait pas un tel déploiement de police pour rechercher les meurtriers.
Vargas excelle dans la confrontation de ces deux êtres que tout pourrait opposer et qui, pourtant, se ressemblent. Le commissaire Adamsberg, notre "pelleteur de nuages" et Pi,  vieillard crasseux, malmené par la vie, qui se révèle aussi poète à sa manière, sont faits pour se comprendre. C'est en lui accordant attention et respect que le commissaire Adamsberg parviendra à obtenir son témoignage. Comme d'habitude Fred Vargas s'intéresse aux humbles, aux marginaux à qui la vie n'a jamais fait de cadeau. On sent la tendresse dont elle les pare. Son SDF est vrai, vivant et finalement sympathique même s'il est peint sans idéalisme. Mais il est aussi hors norme avec son don exceptionnel pour les chiffres, tout comme l'est Adamsberg, remueur de chimères, qui va avoir un idée formidable pour faire vendre les éponges de Pi.
Quant aux dialogues insolites, inattendus, ils entraînent le lecteur dans un monde décalé et poétique où rire et émotion se rencontrent.

Les illustrations d'Edmond Baudoin en noir et blanc nous promènent dans les rues de Paris, sur les places, dans le métro. La ville devient un personnage à part entière. Les  images des déambulations d'Adamsberg, dans le silence de la nuit, le long de la Seine, sous les ponts, sont propres à la méditation et dégagent une mélancolie qui vont bien avec  personnage. La variation des points de vue, lorsque l'image nous permet de nous élever pour contempler la ville dans son ensemble ou la Seine vue d'une gargouille de Notre-Dame donne à l'homme sa juste place, une petite silhouette solitaire dans une ville immense, splendide pourtant dans son indifférence. J'ai beaucoup aimé aussi les affiches sur les murs du métro de Paris pendant le dialogue du commissaire et du SDF, un arrière fond plein de signification qu'il faut regarder avec minutie.
Parfois l'image est en décalage avec le dialogue, a tel point qu'une autre histoire racontée cette fois par Baudoin interfère avec le récit de Vargas. Ainsi quand Adamberg et Pi parlent dans un café, on voit au premier plan un couple d'amoureux(?) qui aperçoit quelque chose hors champ et a l'air effrayé. C'est comme si le dessinateur nous disait : attention, moi aussi je raconte ! Il n'y a pas que Adamsberg et Pi , les autres aussi existent et ont leur histoire personnelle.
Voir l'article de wens .




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initié par Sabbio