Je relaie cette information que j'ai trouvée dans le blog de Clara et je vous invite à faire de même si, comme moi, vous êtes choquée par les termes péjoratifs employés par ce journaliste du Nouvel Observateur concernant la Bretagne et les Bretons.
Il s'agit d'une critique du disque de Nolwenn Leroy qui reprend des chansons du Folklore breton. Si le journaliste s'était contenté de critiquer la qualité du disque, la voix de la chanteuse, l'orchestration, le choix des chansons... ce serait tout à fait légitime. Je ne connais pas cette chanteuse et je n'ai jamais écouté son disque, je serai donc bien en peine de me prononcer mais le débat n'est pas là! Il s'agit de tout autre chose.
Sous prétexte de faire de l'esprit, ce monsieur se livre à des plaisanteries de bas étage sur la culture bretonne. Il fait preuve d'un mépris et d'un manque d'ouverture qui nous rappelle la France de jadis, celle où l'on interdisait aux enfants de parler leur langue maternelle à l'école. Il se fait le porte-parole passéiste d'un centralisme borné qui a l'outrecuidance de croire qu'il est le seul critère du goût et la culture. On se doute bien que la Bretagne n'est pas la seule dans le collimateur de ce journaliste, c'est la culture du "terroir" qui est visée donc de toutes les régions françaises. Comme si la France ne s'était pas construite sur ses différences même si elle a d'abord voulu les étouffer, comme si la France ne s'enrichissait pas de ses cultures variées.
Jugez plutôt ! Je cite :
La pochette montre la chanteuse à 5 ans, en Bigouden, comme une preuve génétique de sa bretonnante traçabilité. Garantie née coiffée. Après le bébé-éprouvette, le bébé-cornette.Nolwenn Leroy, droite dans ses sabots, s'enivre de cadastre, d'ancrage et de toponymie:
Quand elle n'inhale pas avec extase «l'odeur de la bouse mouillée», cette Finistérienne au nom si peu républicain oppose une fin de non-recevoir à l'expérience jacobine
Avec son prénom de sainte décapitée, Nolwenn affiche un pedigree de la vieille roche
Car bien entendu tout ce qui a trait à la culture des régions a quelque chose de suspect. De là à faire un amalgame entre le foulard et la coiffe bretonne, il n'y a qu'un pas, vite franchi :
De toute évidence, le fichu de Nolwenn se porte mieux dans l'opinion que celui de Diam's.
L'article conclut en passant la brosse à reluire aux bretons avec une citation de Renan exaltant la "race" bretonne (pour mieux enfoncer la Normande, d'ailleurs! mais ceci est un autre sujet!): "Jamais race ne fut plus impropre à l'industrie et au commerce", ceci afin de mieux accuser la chanteuse de mercantilisme éhonté.
Autrement dit, si vous choisissez de chanter dans la langue de votre région, si vous cherchez à mettre en valeur votre patrimoine régional, soit vous êtes en train de spéculer pour gagner du fric sur les valeurs que vous défendez, soit vous développez une forme d'intégrisme, soit vous êtes maurrassien (à la manière du député UMP Christian jacob) ou disons le d'un autre manière, vous flirtez avec l'extrême-droite!
Et vous êtes aussi, bien entendu, anti-mondialiste puisque la question est posée dès le début de cet article lamentable : le terroir contre la mondialisation ?
Et vous êtes aussi, bien entendu, anti-mondialiste puisque la question est posée dès le début de cet article lamentable : le terroir contre la mondialisation ?
Dans son droit de réponse , les propos de Nolwen sont clairs et dignes :
Je suis extrêmement choquée par ce procès d'intention que je trouve indigne. Comme j'estime douteux et déplacé l'emploi, pour me décrire, des termes : «preuve génétique de sa bretonnante traçabilité», «droite dans ses sabots, ivre de cadastre, d'encrage et de toponymie», «affichant un pedigree de la vieille roche» ou «premier robot de fabrication 100% bretonne».
J'ai choisi de réaliser cet album sans aucune arrière-pensée, car mon attachement à la Bretagne et à sa culture est sincère. Mon projet n'a jamais été de mettre en avant mes origines et de m'inscrire ainsi dans une mouvance protectionniste où seuls sont encensés ceux qui peuvent se targuer d'un droit du sol.
Affirmer qu'il en serait ainsi relève de la malveillance. Et prétendre que j'aurais imaginé cet album comme un «coup financier» relève de l'intention de me nuire.
Mais le journaliste récidive dans un autre article avec la même suffisance et le même mépris.J'ai choisi de réaliser cet album sans aucune arrière-pensée, car mon attachement à la Bretagne et à sa culture est sincère. Mon projet n'a jamais été de mettre en avant mes origines et de m'inscrire ainsi dans une mouvance protectionniste où seuls sont encensés ceux qui peuvent se targuer d'un droit du sol.
Affirmer qu'il en serait ainsi relève de la malveillance. Et prétendre que j'aurais imaginé cet album comme un «coup financier» relève de l'intention de me nuire.
Nous publions une petite critique espiègle sur le disque d’une chanteuse yéyé, et on nous menace d’une guerre civile et d’une extermination. N’est-ce pas beaucoup pour un loup, un renard et une belette (j’en profite pour préciser que j’ai le plus grand respect pour ces trois espèces animales)?
Mais ne vous inquiétez pas, Bretons, avec ses bons baisers de Paris, ce monsieur vous le déclare, il vous aime ou plutôt il aime vos plages et rappelle "des évidences touristiques" et oui, c'est ainsi qu'il formule sa déclaration d'amour... en touriste! Une vision de carte postale bien superficielle, preuve que ce journaliste n'a rien compris à l'émotion et à l'indignation que son triste article suscite.
Lire Mango
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