Les Physiciens de l’écrivain suisse Friedrich Dürrenmatt (1921-1990) est une pièce qui raconte l’histoire de fous… pas si fous ! Et pourtant, au départ on se laisse embarquer dans une histoire qui paraît effectivement n’avoir aucun sens. Disons que le lecteur (je ne peux dire le spectateur, parce que je n’ai pas vu la pièce, malheureusement) se retrouve dans un imbroglio qui sème le trouble. On ne sait trop où l’auteur veut en venir !
Dans un hôpital psychiatrique la directrice, la médecin-chef Mathilde von Zahnd, a regroupé ses malades par métier et donc trois physiciens se retrouvent ensemble dans une aile du bâtiment. L’un d’eux qui se prend pour Newton vient d’étrangler une infirmière et nous apprenons par l’inspecteur qui enquête sur le meurtre que ce n’est pas la première ! Une autre a été étranglée pas un autre malade, celui qui se prend Einstein. Le troisième physicien, Mobius, n’a pas encore tué la sienne ( mais cela viendra, il suffit de patienter.)
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Plus tard nous découvrons que les trois physiciens ne sont pas fous. Désolée de vous donner le mot de la fin mais c’est difficile de faire autrement si l’on veut révéler le sens de la pièce !
Newton et Einstein sont en réalité des espions venus des Etats-Unis et d’Union Soviétique pour récupérer l’invention du génial Mobius, celui-ci ayant détruit son oeuvre pour qu’elle ne soit pas exploitée pour le Mal.
Evidemment, on pense tout de suite à la récupération des savant nazis par les deux blocs opposés après la deuxième guerre mondiale. J’ai lu l’histoire de Wernher Von Braun, par exemple, qui, après avoir travaillé pour Hitler, reçu par les Américains, s’est mis au service de la NASA. C’est tout à fait le sujet de cette pièce et d’une manière moins datée et pour poser le problème de morale de manière plus générale, nous nous retrouvons toujours face à la célèbre formule de Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».
Comme je ne connais pas Friedrich Dürrenmatt mais que la date de cette pièce correspond en gros à celles de Ionesco et Beckett, je me suis demandé si ce théâtre ne rejoignait pas le théâtre de l’Absurde. Je n’ai rien trouvé là-dessus mais cette pièce m’y fait penser par son côté burlesque et son apparent manque de sens.
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| Chez Cléanthe |



Je n'ai jamais lu Friedrich Dürrenmatt mais le mot absurde m'est venu en lisant ton billet. La mention de Ionesco et Beckett me fait un peu peur, je l'avoue. Je connais moins le second mais le premier est à la fois génial et bizarre.
RépondreSupprimerDurrenmatt n'est pas plaisant à lire mais je l'imagine sur scène ! C'est comme Ionesco ou Beckett, il faut les voir sur scène !
Supprimerau théâtre cette pièce doit être formidable.
RépondreSupprimerC'est ce que je pense. Le lire, par contre, laisse perplexe !
SupprimerJ'avais beaucoup aimé La promesse de cet auteur, un court roman, et moi qui suis à l'affût de pièces de théâtre sympathiques à lire ces derniers temps, je n'ai pas pensé à ses oeuvres. Merci pour le rappel ! Bon, je ne sais pas si je vais commencer par cette pièce, mais il me semble qu'il en a écrit d'autres.
RépondreSupprimerSes romans effectivement semblent intéressants.
SupprimerJ'ai du mal avec le théâtre de l'absurde, mais de Dürrenmatt j'ai lu la pièce La visite de la vieille dame qui se lit extrêmement bien. J'aimerais aussi la voir jouée, mais rien ne m'a manqué à la lecture.
RépondreSupprimerJ'aime le théâtre de l'absurde pour avoir eu l'occasion de voir souvent des pièces de Ionesco ou Beckett ! Il faudra que je lise La visite de la vieille dame.
SupprimerJe retiens "pas plaisant à lire", je préfère passer mon chemin, mais je note que la pièce vaudrait le coup, si jamais elle passe dans mon coin.
RépondreSupprimerIl y a eu une époque où le théâtre de l'absurde était à la mode et on pouvait voir des pièces chaque année. Maintenant c'est encore possible mais plus rare.
SupprimerJ'ai lu "La panne" de Friedrich Dürrenmatt : un court roman sur un gars qui tombe en panne de voiture mais qui est recueilli par un ancien juge à la retraite. Alors qu'il dîne avec lui et des amis de celui-ci, il se retrouve dans un simulacre de procès.
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé et j'adore le théâtre de l'absurde de Beckett et Ionesco. Je me dis qu'il faudrait que je redécouvre Friedrich Dürrenmatt avec d'autres ouvrages.
Ce que tu dis de La Panne me paraît être, à priori, très visuel, très scénique, en tout cas facilement adaptable au théâtre, une sorte de huis- clos.
SupprimerJe n'ai encore jamais lu Dürrenmatt, pourtant un auteur important suisse. Je vais plutôt commencer par des titres comme "La promesse" ou "La panne", sur lesquels j'ai lu des billets très enthousiastes. Je note que celui-ci est davantage à voir sur scène.
RépondreSupprimerPuis-je me permettre de prendre le billet pour le bilan des "Feuilles allemandes" que nous organisons en novembre ?
Mais oui, bien sûr, tu peux le prendre pour les Feuilles allemandes; Je n'y avais pas pensé.
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