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samedi 11 juin 2011

George Sand : Pauline


Pauline est un court roman de George Sand qui décrit en peu de pages mais avec une plume énergique et forte les tourments intérieurs d'une jeune fille, héroïne éponyme du roman, et ses relations avec son amie Laurence.
Dans la première partie qui se passe en province, Laurence qui est devenue une actrice célèbre revient par hasard à Saint-Front, la ville qu'elle a quittée pour aller vivre à Paris. Elle décide de rendre visite à son amie Pauline dont elle n'a plus eu de nouvelles depuis son départ.
Laurence vit dans l'aisance, ce qui lui permet d'assurer le confort matériel de sa mère et de sa soeur. Pauline, elle, vit dans la solitude et l'austérité et soigne sa mère aveugle. Les deux jeunes filles, en se retrouvant, renouent immédiatement avec leur amitié mais il ne faut pas longtemps pour que Laurence s'aperçoive de la souffrance morale et matérielle de Pauline. Aussi lorsque la mère de cette dernière meurt, Laurence croit bien  faire en invitant Pauline à venir partager sa vie à Paris. La seconde partie se déroulera donc dans la capitale. Mais comment réagira Pauline face à la vie brillante de son amie admirée de tous; comment vivra-t-elle l'hospitalité pourtant désintéressée de Laurence et sa réussite?
La première partie rend compte de la vie grise, monotone, terne d'une petite bourgade provinciale dans laquelle on croit reconnaître La Châtre, ville que George Sand jugeait laide et sans ouverture.  L'écrivain peint avec brio et humour l'esprit de ces petits bourgeois étriqués et moralisateurs. Toujours prête à dénigrer la morale des comédiens, toute cette clique bien-pensante vient ensuite, pour tromper son ennui et en constatant la réussite de Laurence, lui  faire sa cour et se prévaloir d'être son amie! Les scènes provinciales décrites par George Sand tiennent de la meilleurs comédie de moeurs. Le lecteur ne peut s'empêcher de sourire quand, au cours du dîner où Pauline et sa mère ont convié le Maire pour lui faire rencontrer Laurence, on voir arriver Madame la mairesse qui passait par là, par hasard, puis une seconde, une troisième visite... jusqu'à ce que le salon soit bondé! Ce qui fait déclarer à la mère de Pauline :
Oui-da, mesdames, je me porte mieux que jamais puisque mes infirmités ne font plus peur à personne. Il y a deux ans que l'on n'est venu me tenir compagnie le soir et c'est un merveilleux hasard qui m'amène toute la ville à la fois.
George Sand dénonce donc les travers de la vie provinciale  et ceci  d'une dent acérée qui prouve qu'elle a eu à souffrir elle-même de cet état d'esprit  :
Quoi qu'on dise à cet égard, il n'est point de séjour où la bienveillance soit plus aisée à acquérir, de même qu'il n'en est pas où elle soit plus facile à perdre. Le temps est un grand maître; il faut dire en province que c'est l'ennui qui modifie, qui justifie tout.
A côté de cette dénonciation sociale, George Sand explore l'âme humaine avec une perspicacité et une clairvoyance qui font froid au dos. En adoptant le point de vue de Laurence, l'écrivain laisse deviner, en effet, la vérité sur les relations de Pauline, fille exemplaire, avec sa mère aveugle. Peu à peu sous les gestes de dévouement de son amie, Laurence voit percer l'impatience, la rancoeur de la jeune fille qui n'a plus de vie personnelle. Sous l'affection de la vieille dame pointe l'égoïsme de la malade qui sait qu'elle sacrifie sa fille et au final sa peur d'être abandonnée.
La seconde partie présente la vie parisienne et nous voyons évoluer plusieurs spécimens d'hommes que j'ai déjà rencontrés dans mes lectures sandiennes, celui de l'ami fidèle et désintéressé, ici le vieil acteur Lavallée. Et  celui du dandy superficiel et mondain, Montgenays, incapable d'aimer vraiment et pour qui les conquêtes féminines sont surtout un moyen de briller dans le monde. Ce Montgenays n'est pas sans rappeler le héros de Indiana, Raymon. L'attitude de Pauline envers lui ressemble aussi à celle d'Indiana et révèle un manque  de lucidité voire d'intelligence difficile à accepter. Les ressorts qui permettent à Montgenyas d'abuser Pauline tiennent plus, en effet, du  mélodrame que du roman de moeurs.
Ce que j'ai préféré dans cette seconde partie, c'est l'étude psychologique toujours aussi fine qui étudie les progrès de la jalousie dans l'âme de Pauline. C'est ici que Pauline devient vraiment l'héroïne du roman car ce sont ses sentiments qui font évoluer l'action et conduisent à ce naufrage d'une amitié que Laurence ne peut rien faire pour éviter.
La morale, écrit George Sand, s'il faut en trouver une, c'est que l'extrême gêne et l'extrême souffrance sont un terrible milieu pour la jeunesse et la beauté. Un peu de goût, un peu d'art, un peu de poésie, ne seraient point  incompatibles, même au fond des provinces, avec les vertus austères de la médiocrité.



Challenge initié par George Sand


George Sand : Nouvelles (1) La Marquise et Lavinia

Dans ce recueil Editions Des femmes de Eve Sourian sont réunies cinq nouvelles que  Georges Sand  a écrites à l'âge de trente ans quand la jeune femme, après avoir quitté son mari, Casimir Dudevant, se rend à Paris et cherche sa voie pour devenir indépendante en gagnant sa vie. C'est à ce moment qu'elle découvre sa vocation littéraire. Le "métier d'écrire" devient une passion et elle écrit énormément "avec autant de facilité dit-elle que je ferai un ourlet". C'est une période douloureuse pour elle, elle est hantée par le suicide, trop "lâche" dit-elle pour mettre fin à ses jours. C'est pourquoi ces textes que l'écrivain aimait particulièrement et qu'elle rassemblera en 1861 dans un recueil, une trentaine d'années environ après leur rédaction, reflètent ses préoccupations de l'époque. Ils ont tous pour personnages principaux des femmes. Ils traitent de thèmes communs :  la femme par rapport à l'amour, au mariage, ses relations avec les hommes dans la société, l'infériorité de sa position, sa difficulté à être indépendante...
Les titres de ces nouvelles : La Marquise, Lavinia,  Metella, Mattea et Pauline
La Marquise
La marquise est une vieille femme peu spirituelle, ce que la société encline aux stéréoptypes attendrait d'elle. Pourtant quand on daigne l'écouter, elle a beaucoup à raconter; c'est ce dont s'aperçoit le narrateur qui l'interroge sur sa vie passée. Mariée à seize ans au Marquis de R., beaucoup plus âgé qu'elle, veuve à seize ans et demi, la Marquise de R, a eu une telle expérience de la sexualité qu'elle cesse tout commerce amoureux avec les hommes. Non par vertu, dit-elle, mais par dégoût, aversion et haine envers eux. Mais une femme sans mari ou amant n'a aucun soutien dans la société et subit humiliations, sarcasmes, railleries. Pour faire cesser ce harcèlement constant, la Marquise prend un amant qu'elle n'aime pas, le plus terne et le plus sot qui soit. Elle subit sa présence auprès d'elle pendant soixante ans, ce qui lui assure la tranquillité d'esprit et une relative indépendance. L'amour passion mais platonique et romanesque, elle le vivra pourtant à travers le personnage d'un acteur, Lélio. Mais n'est-ce pas les ombres du Cid ou de Cinna qu'elle admire à travers lui?
Dans cette courte nouvelle, on sent la rage et la révolte de George Sand. C'est avec âpreté qu'elle dénonce cette aberration qui pousse les toutes jeunes filles dans le lit des vieillards, cette société fausse, froide et méprisante où les conventions, le qu'en dira-t-on règnent en maître, où la femme doit obéir à ce que l'on attend d'elle. En prenant un amant, la Marquise entre dans les normes voulues par la société mais renonce à elle-même. C'est une sorte de suicide moral. Certes, George Sand a beaucoup en commun avec son héroïne mais elle ne veut pas lui ressembler. Contrairement à la Marquise, l'écrivain ne veut pas se contenter d'entrer dans un moule et de passer à côté de la vie.  Quand elle écrit ce texte, elle doit subir, elle aussi, les pressions sociales, elle est l'objet d'un scandale que suscite son farouche désir d'indépendance. Elle ne renoncera pas, ne voulant pas comme la jeune femme de la nouvelle se contenter de faux semblants et d'un amour fantasmé, idéalisé et factice lui donnant, à tort, l'impression d'avoir vécu.
Lavinia
Lavinia est aussi le type de la femme victime de l'homme. Elle a passionnément aimé Sir Lionel Bridgemont, un dandy fat et sans coeur, à qui elle s'est donnée et qui l'a abandonnée. Profondément blessée, elle a accepté d'épouser un vieillard dont elle est veuve. Mais Sand lui accorde une revanche ... bien amère. Quand elle revoit Lionel, Lavinia a gagné en beauté, en assurance, en raffinement. Ce qui provoque un retour de flammes chez le jeune homme. La demande en mariage du riche comte de Morangy attise encore les sentiments du dandy en redonnant du prix à Lavinia. Il ne peut supporter qu'elle lui échappe et lui demande à son tour de l'épouser. Mais Lavinia ne choisit ni l'un ni l'autre.
Nous retrouvons ici donc des thèmes semblables à ceux de La Marquise. Abandonnée et déshonorée, Lavinia cède aux conventions sociales en épousant un homme âgé. Elle le paie chèrement :  l'alliance d'un vieux lord ne m'a jamais bien lavée de la tache cruelle qui couvre une femme délaissée. On sait qu'un vieillard reçoit toujours plus qu'il ne donne. Elle refuse d'aimer à nouveau, protégée, en cela, non par la vertu mais par la méfiance.  les hommes apparaissent dans leur superficialité, incapables d'un sentiment vrai, inconstants,  vaniteux, soucieux surtout de leurs succès féminins et de leur carrière.
Le ton de Sand emprunte parfois au registre du vaudeville. Ainsi, certains passages font sourire :  Sir Lionel caché sur un balcon doit assister, furieux, aux déclarations d'amour de son rival; de plus, Lavinia s'en va et l'oublie! Mais l'amertume domine. Si Lavinia refuse l'amour, ce n'est pas comme la Marquise pour se plier aux exigences de la société. Au contraire, elle décide de se retirer du monde, de sa perfidie, de sa fausseté. Mais la véhémence douloureuse avec laquelle elle s'exprime, sa colère, sa haine, cachent mal les blessures profondes qui lui ont été infligées et l'amour qu'elle porte toujours à Sir Lionel.
" Et puis je hais le mariage, je hais tous les hommes, je hais les engagements éternels, les promesses, les projets, l'avenir arrangé à l'avance par des contrats et des marchés dont le destin se rit toujours.
A la fin de ce récit, Sir Lionel, loin d'être désespéré, recouvre ses esprits, se rabiboche avec sa fiancée actuelle, la riche Margaret, qui lui permettra de vivre dans l'opulence et de réussir dans la vie.
Allons lui dit Henry* en le voyant baiser la main de Miss Margaret, l'année prochaine nous siégerons au parlement.  (*Henry cousin de Lavinia)
On le voit, la conclusion est loin de tout romantisme. Cynique, pessimiste, désabusée, elle montre que George Sand en écrivant ces mots est revenue de tout... comme son héroïne! Car l'indépendance à un prix pour la femme, semble dire George Sand. Elle ne peut l'acquérir sans souffrance!




Challenge de George


  Challenge de Sabbio

Le monde de George Sand


George Sand par Nadar
Le Monde George Sand est un beau recueil de photographies consacré à l'écrivain, sa famille, ses amis et d'une manière plus générale à son époque.
Paru aux éditions  du patrimoine il est préfacé par Simone Veil qui lui rend hommage ainsi : Tout le temps qu'elle a vécu, elle a écrit, et par là, elle a puissamment agi sur ses contemporains. Le XXème siècle qui vient de s'achever a quelque peu masqué la force de son talent. Le moment est donc venu de reconnaître que George Sand est un auteur majeur de notre patrimoine, à la fois, femme, artiste, combattante et témoin de son temps.
L'introduction de Anne-Marie de Brem présente un court aperçu de la vie d'Aurore Dupin, de son mariage avec le baron Dudevant, de son combat de femme pour se libérer. Enfin nous assistons à la naissance de George en tant qu'écrivain puis à son engagement politique et social. Elle montre aussi l'importance de la famille et de son rôle de mère et surtout de grand mère lorsque approche la vieillesse "l'âge le plus heureux et le plus favorable de la vie".
Anne-Marie de Brem s'intéresse aussi aux contradictions de George Sand, cette femme  célèbre, reconnue,  entourée, respectée par de nombreux amis mais qui se plaint toujours de sa timidité, de sa sauvagerie : "Vous trouverez un personne bien timide et bien muette; mais ne vous en préoccupez pas et rien de ce que vous direz ne seraperdu pour moi". Un écrivain qui a besoin de silence et de recueillement pour réfléchir à la mission de l'artiste dans le monde mais qui sengage dans la lutte sociale et révolutionnaire à côté de ses amis politiques, Louis Blanc, Ledru-Rollin, Barbès, Lamartine..
Le recueil est divisé en cinq  chapitres qui regroupe les thèmes suivants :
Les liens de sang, de chair et d'encre
Belles-lettres
De l'art
La scène du pouvoir
L'univers du spectacle
Aurore Dudevant
Parmi ces images, il y a bien évidemment les superbes photographies de Nadar  : George à soixante ans en mars 1864, son fils Maurice Dudevant et sa belle fille Lina, Auguste Clesinger, le mari de sa fille Solange et surtout les deux magnifiques portraits de ses petites filles, Aurore et Gabrielle Dudevant, adolescentes. A côté de Nadar, ses contemporains Millet, Bisson,  Berthier, Verdot, Angerer,  Appert,  Bayard..





Challenge George Sand de George


George Sand : L'Orgue des Titans


L'orgue du Titan, récit fantastique, donne son titre au recueil de contes de George Sand paru à l'école des Loisirs/ classiques. Tous sont issus de deux ensembles : Les contes d'un grand-mère et Les légendes rustiques.

Certains de ces récits témoignent du désir de l'écrivain de conserver les croyances populaires des paysans du Berry. Elle fait véritablement oeuvre d'ethnologue en explorant l'imaginaire collectif, en collectant, avec l'aide de son fils Maurice, les anecdotes qui sont colportées par voie orale, en comparant les manifestations du surnaturel avec celles d'autres provinces françaises en particulier de la Normandie. Ce faisant elle s'efforce de préserver le patrimoine culturel du Berry en fixant la mémoire des coutumes, des mentalités et des mots spécifiques du terroir. Sa démarche me rappelle un peu celle de Frédéric Mistral pour la Provence, très conscient lui aussi des richesses de son pays et désireux de conserver cette mémoire collective, précieuse, uniformisée sinon sacrifiée par le centralisme français. Ce recueil  témoigne de l'intérêt du romantisme pour le folklore et les traditions et aussi pour le fantastique.
C'est ainsi que nous nous aventurons dans le pays berrichon, affrontant les Flambettes ou Flamboires ou feux fous, ces météores bleuâtres que tout le monde a rencontrés la nuit.(Tiens! tiens! souvenir de mon enfance, je découvre les feux follets avec La petite Fadette!). Parfois, ce sont les Demoiselles du Berry qui nous tourmentent, cousines des Milloraines de Normandie, êtres d'un taille gigantesque. Nous rencontrons encore au détour d'un sentier, au fond d'un bois ou près d'un marais, les meneux de loups, vestige de la légende des lycanthropes ou loups garous ou encore le  Moine fou, Moine libertin ou Moine bourru qui donne de si mauvais conseils aux jeunes fiancés.
Ces contes-là ne font pas peur et ils sont même pour certains assez amusants car les esprits ne sont pas toujours les plus fins et les hommes leur jouent parfois de bons tours!
D'autres histoires présentent une tonalité différente et exploitent un fantastique étroitement lié à la nature toujours présente. Dans L'orgue du Titan, par exemple, la montagne douée de vie est la cause d'hallucinations visuelles et auditives. Le Géant Yeous, dernier récit du recueil en fait partie et tranche sur les autres contes par sa longeur. Il  pourrait même passer pour un court roman. C'est celui qui m'a le plus intéressée.
Yéous est une grande roche dressée qui vue de loin avait un peu l'air d'une statue énorme. Impressionnant par sa taille, il domine la maison de Miquelon, paysan qui vit et travaille à ses pieds et le considère comme un Dieu païen qu'il méprise. Le géant se venge en s'abattant sur la maison et en estropiant Miquelon. Celui est obligé de mendier sur les routes avec sa famille. A sa mort, Miquel, son fils, décide de reconquérir la terre de son père et n'aura de cesse de débarrasser la propriété des rocs qui la parsèment.
Le roman présente un curieux mélange entre réalisme et fantastique. Miquel qui ne veut pas s'avouer vaincu doit charrier des tonnes de pierres qui sont les restes du Géant effrondré, un travail physique démesuré. Mais la nuit, il voit les pierres s'animer et le corps du géant renaître. Le combat qu'il mène prend alors une autre dimension. C'est à la Nature elle-même qu'il se mesure, celle-ci apparaissant comme un Dieu tout puissant. Et le fait que, dans cette lutte, ce soit Miquel qui l'emporte par son intelligence, sa force et sa patience, en dit beaucoup, à mon avis, sur les idées de George Sand et sa foi en la grandeur de l'Homme.



Challenge George Sand sur une idée de George


George Sand : Marianne

Marianne est un délicieux petit roman de George Sand écrit à Nohant en Mai 1875 près d'un an avant sa mort. Délicieux parce qu'elle y conte une histoire d'amour où l'amoureux est si aveugle sur ses propres sentiments envers  la jeune femme qu'il aime, que cela donne lieu à des situations piquantes, des joutes verbales au cours desquelles le lecteur lucide s'amuse de ce personnage sans douter un seul instant de l'issue possible.
De quoi s'agit-il ? Pierre André se retire à la campagne auprès de sa mère à l'âge de quarante ans. Intelligent, érudit, à la fois scientifique et poète, il a échoué dans sa carrière faute de savoir se mettre en avant, souffrant d'une excessive timidité liée à un manque de confiance en lui. Sa voisine qui est aussi sa filleule, Marianne Chevreuse, 25 ans, pourvue d'une fortune confortable qui la rend indépendante, vit seule depuis la mort de ses parents. Elle a refusé jusque-là toutes les demandes en mariage. Mais depuis le retour de Pierre, un froid s'est glissé dans leur relation sans que celui-ci puisse en comprendre la cause. Lui-même a renoncé à la vie, trop pauvre pour songer à se marier, trop vieux pour aimer. Mais quand un ami lui demande d'arranger un mariage avec Marianne pour son fils Phillipe, pourquoi Pierre est-il si contrarié?Pourquoi la jeune fille accepte-t-elle de rencontrer ce prétendant? Pourquoi trouve-t-il Philippe si déplaisant? Pourquoi en veut-il à Marianne de sa coquetterie envers le jeune homme? Il faudra que Marianne y mette du sien aidée par la mère de Pierre pour qu'il finisse par comprendre!
Une bluette, ce roman? Et bien non! Certes, ce n'est pas l'oeuvre capitale de George Sand mais l'on y trouve tous les grands thèmes développés par elle au cours de sa création littéraire alliée à une finesse de ton, à l'art du non-dit, à une analyse psychologique tout en demi-teinte qui ne manque pas d'humour. J'ai eu en le lisant une pensée pour la Sylvia de Marivaux du Jeu de l'amour et du hasard et de son : "Ah! j'y vois clair dans mon coeur". Et ceci d'autant plus que Sand place dans la bouche de son héroïne à peu près les mêmes mots  : Enfin! se dit Marianne en reprenant au pas le chemin de sa demeure, il me semble que je vois clair à présent; j'ai bien cru qu'il ne m'aimerait jamais!" Mais ce n'est pas dans son coeur que la lucide Marianne décèle la vérité, c'est dans celui de Pierre.
Le thème récurrent dans tous ses romans est bien sûr celui de la femme et du mariage. Marianne est une jeune fille indépendante, fière, qui entend rester maîtresse d'elle-même et tenir sa destinée en main. Elle exerce son droit de décision quant à son mariage qu'elle veut fonder sur l'amour et non sur des considérations marchandes. On voit que ce thème est constant chez George Sand (Indiana, Consuelo...) elle-même mal mariée, séparée de son mari, est partisane de l'égalité dans le mariage, du rétablissement du divorce.
La nature tient aussi un grand rôle dans le roman et est le lien entre Marianne et Pierre. Tous les deux se retrouvent dans cet amour qui est aussi une disposition naturelle de l'esprit à goûter la solitude et la beauté loin de la foule et des ambitions humaines. Tous les deux  savent "voir" la nature, ce qui est un don précieux. Cette idée se concrétise dans les paroles que Pierre adresse à Philippe qui est peintre : Marianne dit que l'on ne doit pas aller de l'atelier à la campagne, mais aller de la campagne à l'atelier, c'est à dire que l'on n'apprend pas à voir parce qu'on est peintre mais que l'on apprend à être peintre parce que l'on sait voir. Voilà une belle définition de l'Art de la part de George Sand!
Enfin comme toujours dans les romans de George Sand et bien que ce soit ici plus rapide des notations sur la vie et les moeurs paysannes au XIXème siècle, la description précise des cours de fermes mais aussi des intérieurs donnent un intérêt et un pittoresque certains au roman.

Challenge George Sand initié par George Sand


George Sand : Indiana

Ceux qui m'ont lu sans prévention comprennent que j'ai écrit Indiana avec le sentiment non raisonné, il est vrai, mais profond et légitime, de l'injustice et de la barbarie des lois qui régissent encore l'existence de la femme dans le mariage, dans la famille et dans la société.
(La cause) que je défendais est-elle donc si petite? C'est celle de la moitié du genre humain, c'est celle du genre humain tout entier; car le malheur de la femme entraîne celui de l'homme...
C'est ce qu'écrit George Sand dans la préface de 1842 pour la réédition de ce livre, dix ans après la première parution. Cette vibrante déclaration n'est donc pas pour me déplaire surtout en des temps où le statut de la femme, partout dans le monde, reste si fragile. En 2010, une femme meurt tous les deux jours en France sous les coups de son mari. C'est donc avec un intérêt tout aussi vibrant que j'ai ouvert ce livre que je n'avais encore jamais lu.
Le récit d'abord : Indiana est une jeune créole de l'île Bourbon âgée de dix neuf ans. Venue en France après son mariage, elle vit dans un petit château de La Brie avec son mari, le colonel Delmare et son cousin, sir Ralph. Ce dernier après avoir veillé sur elle pendant son enfance continue à jouer le rôle de protecteur en détournant d'elle les sautes d'humeur et la violence de l'irascible colonel. Mariée contre son gré par un père qui ne l'aimait pas à ce vieil homme épais, au front chauve, à la moustache grise, à l'oeil terrible, la jeune femme, malade psychiquement, dépérit, sans amour, esclave dans sa propre maison, sans espoir d'une vie heureuse. En dehors de Ralph, elle n'a pour amie que sa suivante et soeur de lait, Noun, jeune créole à la beauté resplendissante. C'est au milieu de cet ennui mortel que survient un évènement qui va modifier le cours de sa vie. Le colonel Delmare tire sur un homme qui s'est introduit nuitamment dans sa propriété et le blesse. Celui-ci, un voisin du colonel,Raymon de Ramière, est transporté au château et soigné par Indiana. Le colonel, fou furieux, jaloux, croit qu'il s'agit de l'amant de sa femme puis est rassuré quand Ralph lui apprend que Monsieur de Ramière courtise Noun. Indiana l'ignore. Aussi quand Raymon après avoir séduit et abandonné la servante entreprend un siège assidu auprès de Madame Delmare, celle-ci qui ne connaît rien à l'amour ni à la société est une proie toute désignée pour ce jeune dandy parisien,héros des salons éclectiques.
Je ne dévoilerai pas plus longtemps l'intrigue mais disons qu'elle est assez complexe et parfois peu crédible surtout lors du dénouement. La confession de Ralph trop romantique à mon goût et un rien larmoyante, le suicide proposé, "organisé" et raté, ne m'ont pas toujours convaincue.
Pourtant ce premier roman de George Sand a des qualités certaines et c'est avec générosité, ferveur et conviction, qu'elle critique la haute société, son hypocrisie et dénonce la condition faite aux femmes. Il faut être une femme rompue aux règles de cette caste, en effet, pour survivre dans ce monde brillant mais corrompu. Indiana va croire naïvement aux serments de Raymon car elle ne connaît pas les jeux de la séduction;  si elle aime c'est avec passion, complètement, sans songer aux conventions et aux regards des autres. Elle ne sait pas qu'il faut feindre, user d'artifice. Une femme avertie prend un amant mais à condition de présenter une façade irréprochable. Indiana a horreur de la tromperie, elle est prête à sacrifier sa réputation à son amour. Or, dans ce XIXème siècle où la femme n'a aucun droit devant la loi, il lui faut la protection de ses proches, le respect de ses amis,  sinon elle n'a plus aucune ressource et est à la merci des violences conjugales. Lorsque sa tante, madame de Carjaval, se détourne d'Indiana, et une fois Ralph parti, celle-ci n'a plus de recours, plus d'issue. Mais Sand ne se contente pas de présenter la condition de la femme du monde. A travers Noun, elle montre celle de la femme du peuple qui a encore moins de valeur en tant qu'être humain qu'Indiana :
Que voulez-vous! Raymon est un homme de moeurs élégantes, de vie recherchée, d'amour poétique. Pour lui une grisette n'était pas une femme, et Noun, à la faveur d'une beauté de premier ordre, l'avait surpris dans un jour de laisser-aller populaire.
Le portrait de Raymon est subtil et réussi en Don Juan qui ne supporte pas qu'on lui résiste et dont la passion est attisée par le refus, par la difficulté. Pas forcément menteur, il est sincère - du moins l'espace d'un moment - quand il avoue son amour, séduit par ses propres paroles d'orateur brillant, entraîné par l'expression ardente de ses sentiments. Mais comme ceux-ci se dégonflent vite quand il faut faire face à des responsabilités ou courir le risque de se mettre au ban de la société! Raymon aime plaire, il aime briller, il tient à paraître dans le monde qui est le sien et qui l'admire. S'il est capable d'éprouver des remords, si sa conscience parfois le tourmente, le jeune homme agit en égoïste et fait toujours passer son bien être avant celui des autres. c'est pourquoi il peut s'accommoder assez bien du mal qu'il fait aux femmes surtout si elles ne sont que des servantes comme Noun.
C'est ainsi que George Sand elle-même résume le personnage dans sa préface : Raymon, c'est la fausse raison, la fausse morale par qui la société est gouvernée; c'est l'homme d'honneur comme l'entend le monde, parce que le monde n'examine pas d'assez près pour tout voir.
J'ai moins adhéré au portrait de Ralph que l'écrivain place face à Raymon pour représenter le type de l'homme d'honneur :  L'homme de bien, vous l'avez à côté de Raymon; et vous ne me direz pas qu'il est l'ennemi de l'ordre; car il immole son bonheur, il fait abnégation de lui-même devant toutes les questions d'ordre social.
Tellement d'abnégation qu'il apparaît comme une figure insipide, sans grand intérêt tout au long du roman et quand enfin il se révèle, c'est pour faire pleurer les chaumières. En fait George Sand sacrifie avec lui  à la mode romantique et le personnage me paraît trop idéalisé pour être crédible.
Quant à Indiana? Alors qu'elle se conduit avec dignité et grandeur face à la brutalité son mari, elle ne cesse de s'humilier devant son amant. Jugez plutôt : elle est séduite par Raymon avant de savoir qu'il a causé la mort de Noun. Elle l'apprend? elle continue à être éperdue d'amour. Il l'humilie, il lui ment, il la laisse, la jette, l'abandonne, revient, repart, la reprend etc... Indiana est toujours prête à revenir, plus on la bat, plus elle aime!  Mais que faut-il faire à cette femme pour qu'elle cesse de se traîner aux genoux de son amant comme une chienne énamourée? Notons, cependant, que cet amour est toujours platonique car Indiana refuse l'amour physique et semble nier son corps, ne pas s'accepter en tant que femme. Ce que l'on peut comprendre étant donné la triste expérience qu'elle vit avec son mari.
Le personnage est donc complexe, plein de contradictions, une femme malade, une victime désignée pour la haine des hommes. Pourtant, Indiana m'a été carrément insupportable car avant d'être un personnage de chair comme Sand sait en créer, Indiana représente d'abord un type : c'est la femme, l'être faible chargé de représenter les passions comprimées, ou, si vous l'aimez mieux, supprimées par la loi, explique l'écrivain.
Et elle ajoute : Voilà ce que je vous répondrais si vous me disiez qu'Indiana est un caractère d'exception, et que la femme ordinaire n'a, dans la résistance conjugale, ni cette stoïque froideur, ni cette patience désespérante. Je vous dirais de regarder le revers de la médaille, et de voir la misérable faiblesse, l'inepte aveuglement dont elle fait preuve avec Raimon.
Et c'est parce qu'elle  sert à une démonstration, je crois, que le personnage est moins intéressant. A force d'en faire le type de la femme faible,  George Sand lui enlève toute crédibilité. Indiana finit par paraître inhumaine dans sa passion égoïste et peu intelligente dans son aveuglement. L'auteur qui en était sans doute consciente cherche à justifier son attitude par ces mots :
je crois que si Indiana eût voulu comprendre la sèche vérité, elle n'eût pas traîné jusque là un reste de vie épuisée et flétrie.
C'est peut-être  aussi par calcul que George Sand a peint Indiana sous ce jour. Tel qu'il est son roman a été incriminé comme portant atteinte à l'institution du mariage, un plaidoyer contre l'ordre social. On lui a reproché son immoralité.
Pourtant George, consciente de ses hardiesses avoue avoir opté pour une certaine prudence, avoir mis une sourdine sur ses cordes quand elles résonnaient trop haut :
"Peut-être lui rendrez-vous justice, si vous convenez, écrit-elle en parlant de l'auteur c'est à dire d'elle-même au masculin, qu'il vous a montré bien misérable l'être qui veut s'affranchir de son frein légitime, bien désolé le coeur qui se révolte contre sa destinée.
On peut se demander, face à ces critiques, comment le livre aurait été reçu si elle avait tracé le portrait d'une femme forte et intelligente comme Marcelle de Blanchemont du Meunier d'Angibault? Les attaques auraient été plus virulentes encore certes mais à mon avis, le roman aurait gagné à montrer une femme faible peut-être, opprimée certes, passionnée soit, mais moins stupide. La cause des femmes aussi!
Ce livre est lu dans le cadre du challenge George Sand initié par George dans son blog George Sand et moi. 

George Sand : Le meunier d’Angibault






Le meunier  d'Angibault de George Sand a pour personnage principal, la baronne, Marcelle de Blanchemont. Celle-ci vient de perdre son mari qu'elle n'aimait pas. Veuve et indépendante, mère d'un petit garçon, elle est désormais libre d'épouser Henri Lémor, pauvre étudiant devenu ouvrier avec qui elle vit un amour platonique. Cependant, celui-ci, gagné aux idées socialistes, refuse le mariage avec une femme riche qui est du sang des des oppresseurs. La jeune femme bien décidée à devenir digne de son bien-aimé est prête à renoncer aux privilèges de sa classe sociale et à sa fortune déjà bien compromise par son mari. Elle se rend, accompagnée de son fils Edouard, dans sa propriété de Blanchemont, chez son fermier Bricolin. Celui-ci, rusé et ladre, est le type même de paysan enrichi d'après la Révolution. Prêt à  racheter les biens de la noblesse déchue, il va lui proposer d'acquérir son domaine pour une bouchée de pain. Là-bas, Marcelle rencontre aussi le meunier d'Angibault surnommé le Grand-Louis, jeune homme honnête et travailleur. Le meunier est amoureux de Rose Bricolin mais ne peut l'épouser car  le père de la jeune fille veut la marier à un homme riche.  Marcelle se lie d'amitié avec le meunier et avec Rose et fera tout son possible pour rendre leur union possible. De son côté, elle va lever les obstacles qui la séparent de  Henri.

L'intrigue du roman pourrait paraître assez classique; une double histoire d'amour contrarié. Mais notons que si l'une des situations est courante :  un jeune homme, Louis, ne peut épouser la fille qu'il aime, Rose,  à cause du père de celle-ci parce qu'il est trop pauvre, l'autre, par contre, est moins banale! Pour Marcelle et Henri, l'obstacle ne vient pas d'une tierce personne détenant l'autorité, mais de l'amoureux lui-même qui s'y refuse au nom d'un idéal si bien que l'on a une inversion complète et inattendue du schéma romanesque habituel : un jeune homme ne peut pas épouser celle qu'il aime parce qu'elle est trop riche! Sont ainsi placés au centre du roman le problème de l'argent et de l'égalité sociale. Car Le meunier d'Angibault porte toutes les grandes idées socialistes de George Sand. Elle y dénonce le pouvoir de l'argent que symbolise le fermier Bricolin et l'émergence d'une classe sociale en train de supplanter la noblesse en abandonnant toute valeur, tout idéal, toute humanité pour s'enrichir, thème que l'on retrouve dans de nombreux romans de cette époque et qui ne manque pas d'intérêt. Pourtant, il est finalement plus facile à la baronne d'abandonner ses préjugés de classe, de considérer le meunier et Rose comme ses amis et ses égaux que de renoncer complètement à sa fortune. Et ceci non pour des raisons égoïstes mais parce qu'elle craint pour l'avenir de son enfant :
Hélas! chère Rose, dans un temps où l'argent est tout, tout se vend et tout s'achète.(..) De même que l'on paie les sacrements à l'église, il faut, à prix d'argent, acquérir le droit d'être homme, de savoir lire, d'apprendre à penser, à connaître le bien du mal. Le pauvre est condamné, à moins d'être doué d'un génie exceptionnel, à végéter, privé de sagesse et d'instruction.
Voici une belle plaidoirie en faveur du peuple et à plusieurs reprises l'écrivain a des accents sincères et lyriques pour dénoncer l'inégalité et l'oppression exercée par une classe sociale sur les pauvres gens. Notons  aussi au passage que George Sand, pourtant très croyante,  égratigne l'Eglise et réprouve la vénalité du clergé.
Le dénouement du roman sera rousseauiste et consistera pour tous à aller vivre au moulin d'Angilbault du fruit d'un labeur honnête, au milieu de la nature. L'utopie de George Sand prête un peu à sourire surtout au jour d'aujourd'hui comme dirait le père Bricolin, où  triomphe le grand capital international. Mais il faut se replacer au XIX ème siècle, en 1845, date de parution du roman, pour voir combien ses idées sont, sinon révolutionnaires, du moins généreuses et hors du commun. On comprend pourquoi le roman n'a pas été toujours favorablement accueilli par la critique et le public de son époque.
Le thème de la nature et du pays est  aussi un des intérêts du roman car Le meunier d'Angibault est bien ancré dans la campagne berrichonne et en particulier dans un lieu à part nommé la Vallée-Noire. C'est avec plaisir que l'on découvre les paysages, les coutumes et les portraits du peuple berrichon que George Sand brosse sans paternalisme et avec un respect certain.
Chez la plupart des paysans de la Vallée-Noire, la misère la plus réelle, la plus complète, se dissimule discrètement et noblement sous ces habitudes consciencieuses d'ordre et de propreté. La pauvreté rustique y est attendrissante et affectueuse. (..) Il faudrait si peu du superflu du riche pour faire cesser l'amertume de leur vie, cachée sous ses apparences de calme poétique!
J'ai beaucoup aimé aussi le personnage de Marcelle de Blanchemont qui malgré son éducation aristocratique est une femme décidée, courageuse, qui sait prendre  son destin en main et affronter la réalité sans se lamenter. A côté d'elle, la figure de son amoureux, Henri Lémor, un peu larmoyant, est bien fade. Le meunier d'Angibault est beaucoup plus intéressant. Il représente l'homme du peuple, tel que l'idéalise George Sand, intelligent, instruit même s'il n'est pas érudit, travailleur, courageux et altruiste;  ajoutez-y sa force et sa beauté physiques! ajoutez-y aussi la fierté qui le fait agir avec respect envers la baronne mais  aussi en égal. Il représente le bon sens car, contrairement à Marcelle de Blanchemont, il ne dédaigne pas l'argent; il sait combien il est difficile de le gagner!  Mais il ne le place pas au-dessus de tout et se contente de lui accorder sa juste place. C'est la limite de l'utopie sandienne car pour amener Bricolin à marier sa fille au meunier, il n'y aura pas conversion miraculeuse du personnage trop avide et déshumanisé par son avarice; seul l'argent pourra le convaincre!
Un autre personnage qui joue un rôle dramatique dans le récit (c'est elle qui va incendier le château) introduit un souffle romantique dans cet ouvrage politique et champêtre : celui de la folle, La Bricoline, soeur de Rose, qui a perdu la raison à la suite d'un amour contrarié. Ce personnage qui hante les ruines du château, semblable a un fantôme, inspire à la fois la peur car elle peut être très violente et la compassion car la souffrance générée par ses crises de folie est décrite par l'auteur d'une façon magistrale. Enfin le  mendiant, oncle Cadoche, au terrible passé, apparaît tour à tour sous les traits d'un vieux sorcier, assis sur la Pierre des morts, posté sur les chemins pour égarer les voyageurs et d'un génie bienfaisant (bien que inquiétant)  puisque c'est lui qui va assurer le bonheur de Grand Louis et de Rose. Au croisement du réel et de la magie, il donne au roman une dimension fantastique.


Ce livre est lu dans le cadre du challenge George Sand initié par George dans son blog George Sand et moi.