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dimanche 23 janvier 2011

Dimanche en poésie : Haiku et Tanka

Hasui Kawase  : mare de Shiba
En recherchant des Haikus, une forme de poésie que j'aime beaucoup, j'ai découvert un site intitulé Haïku sans frontière qui nous invite à découvrir cette poésie classique japonaise qui a fait son chemin en Occident de nos jours et toutes les autres formes moins connues comme le Tanka, le Renku, le Haïbun, le récit d'un rêve.
Le HAIKU, même si certains poètes prennent des libertés avec une forme contraignante, présente traditionnellement  3 vers comprenant respectivement 5/7/5 syllabes.

Haiku de Kusatao NAKAMURA

Kusatao Nakamura (ou KUSATAO) naît en Chine en 1901 et meurt à Tokyo en 1983 Sur le site Haïku sans frontière; présentation: Alain Kervern; traduction des haïkus: Makoto Kemmoku et A. Kervern.
Manger du raisin
Une grappe après l'autre
Comme une grappe de mots
Aube glacée
Chant de grillon
C'est mon enfant qui dort

Le TANKA est un poème construit en deux parties dont la seconde renforce l'autre. Il présente traditionnellement  un tercet  dont chaque vers compte respectivement 5/7/7 syllabes comme dans le Haïku et un distique dont chaque vers compte 7 syllabes.

TANKA de Jean-Michel MAYOT
Tanka de la nuit d'hiver
Veillée en hiver
Le feu à l'âtre s'épuise
En ombres chinoises
Sous son abat-jour en fer
La lampe s'épanche en flaque

Tanka de l'amour
Crocus dans la neige
Vous m'arrosiez de lumière
Comme un vol d'oiseaux
La peur doucement fuyait
Tout en moi devenait ailes

Les compagnons Troubadours du dimanche de Bookworm :
Edelwe, Mango, Abeille, Emmyne, Chrestomanci, Mariel, Laurence , Ankya, Herisson08, Anjelica , George, Uhbnji , Fleur, Esmeraldae, Armande, Satya, Zik, Lystig, Amos, Bookworm, Emma, Julien, Marie, Yueyin , Soie , Alex , Hambre , Katell , Mathilde, Schlabaya, Hilde, Saphoo, La plume et la page, Tinusia, Chrys, Roseau, MyrtilleD, Cagire, Caro[line], L’or des chambres, Violette, claudialucia, Séverine, Maggie, Sev, Azilis, Wens,sophie57

dimanche 16 janvier 2011

Mariama Bâ : Une si longue lettre

Mariama Bâ est Sénégalaise. Professeur, mère de neuf enfants, mariée et divorcée, elle a toujours lutté pour la cause des femmes, pour leurs droits à l'éducation et à l'égalité et contre la polygamie et le système des castes. Avec Une si longue lettre elle écrit un très beau livre qui présente la condition féminine au Sénégal à travers les personnages de deux femmes, différentes l'une de l'autre mais toutes deux d'une grande dignité.

A la mort de son mari Modou, Ramatoulaye, bouleversée, adresse une lettre à son amie d'enfance Aïssatou, Une si longue lettre. Nous découvrons la vie de ses deux femmes à travers leurs souvenirs d'enfance puis leur statut de femmes mariées et mères de famille. Tous deux ont vécu l'immense chagrin de voir leur mari épouser une autre femme attiré par la jeunesse de leur corps neuf pas encore déformé par les grossesses successives. Marima Bâ dépeint avec beaucoup de justesse les sentiments de ces épouses bafouées que l'on met devant le fait accompli quand le  second mariage est déjà célébré. Abandon, condition de la femme traitée comme une marchandise, chagrin, blessures qui ne se referment jamais, humiliation,  amertume, dépression ou révolte...  Toutes deux vont réagir selon leur caractère :  Aïssatou  divorce, Ramatoulaye, trop attachée aux traditions, peut-être aussi trop attachée à Modou après vingt-cinq ans de vie commune et douze enfants,  refuse de partir.
Une si longue lettre en abordant ainsi les difficultés des femmes au Sénégal brosse aussi un tableau de la société sénégalaise; l'existence des castes qui créent des hiatus entre les différentes couches de la population, intolérance, préjugés, sentiment de supériorité d'une caste sur l'autre, suprématie du sang, de la noblesse de naissance. Ainsi Mawdo Bâ, un Toucouleur, fils d'une Dioufene, Guelewar du Sine, fait scandale en épousant Aïssatou, une "courte robe", la fille d'un bijoutier. Il cédera  sans trop de difficulté à sa mère en acceptant une deuxième épouse choisie par elle. Nous voyons aussi les coutumes et les rites qui entourent un enterrement, les croyances religieuses, les mouvements politiques et  le syndicalisme d'un pays en pleine mutation, plein d'espoir après l'Indépendance..
Mon coeur est en fête chaque fois qu'une femme émerge de l'ombre. Je sais mouvant le terrain des acquis, difficile la survie des conquêtes : les contraintes sociales bousculent toujours et l'égoïsme mâle résiste.
Instruments des uns, appâts pour d'autres, respectées ou méprisées, toutes les femmes ont le même destin que des religions ou des législations abusives ont cimenté.
Ce court roman écrit dans une langue élégante est un vibrant plaidoyer pour la liberté des femmes et un cri d'espoir pour l'avenir à la recherche du bonheur.
Le mot bonheur recouvre bien des choses, n'est-ce pas?J'irai à sa recherche. Tant pis pour moi si j'ai encore à t'écrire une si longue lettre...
Je remercie Miriam de m'avoir fait découvrir Mariama Bâ en m'envoyant cette si longue lettre.

samedi 15 janvier 2011

Irène Schwartz et Frédéric Stehr : Soupir apprend à siffler


Soupir apprend à siffler de Irène Schwartz et  Frédéric Stehr aux éditions L'école des Loisirs fait partie d'une série d'albums qui raconte les apprentissages de Soupir, petite marmotte qui a tout à apprendre de la vie et de sa soeur Mariette : La fessée de Mariette et de Soupir, Mariette et Soupir ont perdu maman, Mariette et Soupir cherchent une maison...

Dans cet album Soupir va être initié aux différentes manières de siffler  par sa grande soeur Mariette. Mais n'allez pas croire que c'est une occupation futile. Bien au contraire! Car de ces sifflements dépend la survie de famille marmotte. Ainsi Mariette apprend à Soupir comment siffler en cas d'avalanche,  comment signaler le vol de l'aigle, l'approche de l'hermine ou du renard, tous les dangers qui guettent la gent animale dans la haute montagne où ils vivent. Mais Soupir n'est pas très doué et la journée se passe en sifflements signalant les pires catastrophes. Pas étonnant si les amis conviés au goûter ne sont pas au rendez-vous! Heureusement  la leçon aura porté ses fruits et Soupir pourra sauver sa famille en sifflant le vol de l'aigle.

L'histoire est charmante, les dessins aussi, très doux, avec des couleurs pastel et des détails précis sur les paysages et les différents animaux. L'enfant pourra s'identifier aux deux petites marmottes qui sont bien mignonnes. Pourtant, le récit manque un peu d'originalité et de surprise.
dailogues-croises-capture-d_ecran-2010-05-27-a-10-14-261.1295108886.png  Merci à Dialogues croisés et aux éditions : L'école des Loisirs.

Raymond Queneau, La Cimaise et la Fraction


Décidément j'aime l'Oulipo! A partir de  La Cigale et la Fourmi de Jean de La Fontaine, Raymond Queneau (on sait combien les Oulipiens aiment les mathématiques) a appliqué la variation+7, c'est à dire qu'il a remplacé chaque nom du texte par le septième nom qui le suit dans le dictionnaire. Il a fait de même ensuite pour chaque verbe et chaque adjectif. C'est ainsi qu'a été créée la fable : La Cimaise et la Fraction. Or, rares sont les personnes qui ne reconnaissent pas le texte car la structure du vers et surtout de la syntaxe (formes verbales, tournures interrogatives, exclamatives ...) a été conservée.
La cimaise ayant chaperonné tout l’éternueur,
Se tuba fort dépurative quand la bixacée fut verdie :
Pas un sexué pétrographique morio de  moufette ou de verrat.
Elle alla crocher frange
Chez la fraction sa volcanique,
La processionnant de lui primer
Quelque gramen pour succomber
Jusqu’à la salanque nucléaire.
"Je vous peinerai, lui discorda-t-elle,
Avant l’apanage, folâtrerie d’Annamite,
Interlocutoire et priodonte."
La fraction n’est pas prévisible ;
C’est là son moléculaire défi.
"Que ferriez-vous au tendon cher ?
Discorda-t-elle à cette énarthrose.
- Nuncupation et joyau à tout vendeur,
Je chaponnais, ne vous déploie.
- Vous chaponniez ? j’en suis fort alarmante.
Eh bien ! débagoulez maintenant."

Les compagnons Troubadours du dimanche de Bookworm :
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jeudi 13 janvier 2011

Apollinaire, La chanson du Mal-Aimé : et je chantais cette romance...

 

Guillaume Apollinaire écrit La Chanson du Mal-Aimé en 1903 lors d'un voyage à Londres qu'il fit au mois de Novembre de la même année. Le poème lui est inspiré par le refus d'Annie d'accepter le mariage. Ce très long poème dont vous lisez ici le début  est dédié à Paul Léautaud où il fait allusion à son amour naissant pour Marie Laurencin en 1908.
 La Chanson du Mal-Aimé
A Paul Léautaud
Et je chantais cette romance
En 1903 sans savoir
Que mon amour à la semblance
Du beau Phénix s'il meurt un soi
Le matin voit sa renaissance

Un soir de demi-brume á Londres
Un voyou qui ressemblait à
Mon amour vint à ma rencontre
Et le regard qu'il me jeta
Me fit baisser les yeux de honte
Je suivis ce mauvais garçon
Qui sifflotait mains dans les poches
Nous semblions entre les maisons
Onde ouverte de la mer Rouge
Lui les Hébreux moi Pharaon
Que tombent ces vagues de briques
Si tu ne fus pas bien aimée
Je suis le souverain d'Égypte
Sa sæur-épouse son armée
Si tu n'es pas l'amour unique
Au tournant d'une rue brûlant
de tous les feux de ses façades
Plaies du brouillard sanguinolent
Où se lamentaient les façades
Une femme lui ressemblant
C'était son regard d'inhumaine
La cicatrice à son cou nu
Sortit saoule d'une taverne
Au moment où je reconnus
La fausseté de l'amour même
Lorsqu'il fut de retour enfin
Dans sa patrie le sage Ulysse
Son vieux chien de lui se souvint
Près d'un tapis de haute lisse
Sa femme attendait qui'il revînt
L'époux royal de Sacontale
Las de vaincre se réjouit
Quand il la retrouva plus pâle
D'attente et d'amour yeux pâlis
Caressant sa gazelle mâle
J'ai pensé à ces rois heureux
Lorsque le faux amour et celle
Dont je suis encore amoureux
Heurtant leurs ombres infidèles
Me rendirent si malheureux
(...)
Mon beau navire ô ma mémoire
Avons-nous assez navigué
Dans une onde mauvaise à boire
Avons-nous assez divagué
De la belle aube au triste soir
Adieu faux amour confondu
Avec la femme qui s'éloigne
Avec celle que j'ai perdue
L'année dernière en Allemagne
Et que je ne reverrai plus


Les compagnons Troubadours du dimanche de Bookworm :

mercredi 12 janvier 2011

Maurice Carême , Il a neigé

Paysage de neige : Guillaumin



Et en ces jours neigeux un poème de Maurice Carême pour nous rappeler notre enfance :

Il a neigé dans l'aube rose
Si doucement neigé,
Que le chaton croit rêver.
C'est à peine s'il ose
Marcher.
**
Il a neigé dans l'aube rose
Si doucement neigé,
Que les choses
Semblent avoir changé.
**
Et le chaton noir n'ose
S'aventurer dans le verger,
Se sentant soudain étranger
À cette blancheur où se posent,
Comme pour le narguer,
Des moineaux effrontés.

Les compagnons Troubadours du dimanche de Bookworm :

lundi 3 janvier 2011

David Trueba : Savoir perdre



Avec Savoir perdre, couronné par le grand prix national de la Critique 2008, traduit de l'espagnol par Anne Plantagenet en août  2010, l'écrivain, scénariste et réalisateur espagnol, David Trueba, brosse un portrait pessimiste et désabusé de l'Espagne et plus précisément de Madrid à notre époque.
Ce pays, nous le découvrons à travers quatre personnages principaux dont l'écrivain nous offre une tranche de vie qui s'étend sur une période d'un an environ. C'est le temps d'une année scolaire, celle de Sylvia que nous découvrons au lycée, deux semaines après la rentrée de Septembre au début du roman et que nous quittons en juillet, à la fin du récit, le résultat de ses examens en poche. Pendant ce laps de temps, ces quatre personnages autour desquels David Trueba brosse toute une galerie de portraits, vivent des moments fondamentaux de leur vie. Tous s'acheminent vers un échec qui les marquera irrémédiablement mais avec plus ou moins de cruauté. C'est le sens du titre : Savoir perdre, ce qui somme toute est une philosophie difficile que tous ne sauront atteindre. Si je vous dis que dans ce constat assez noir, seuls les jeunes gens s'en sortent vraiment, vous ne serez pas étonnés, je suppose. En effet, l'espoir réside encore dans la jeunesse et éclaire - même si ce n'est pas sans nostalgie-  cette vision de la vie et de la société.
La découverte de la sexualité et de l'amour bouleverse la vie de Sylvia qui a tout juste 16 ans même si elle sait cet amour condamné d'avance et sans avenir. De plus, elle doit faire face au divorce de ses parents et gérer la solitude et les angoisses de son père Lorenzo, assister sa grand-mère Aurora dans la longue maladie qui amène inexorablement  la vieille dame vers la mort. La jeune fille est sur le point de rater son année scolaire et au-delà son avenir qui paraît bien compromis mais sa maturité, son intelligence, son courage lui permettent de limiter les dégâts et de faire face. C'est un personnage intéressant malgré ses erreurs et ses mensonges, comme l'est d'ailleurs Aurora, sa grand-mère qui a su aimer les autres avec altruisme. Quant à la  mère de Sylvia, Pilar, qui a choisi d'être heureuse en vivant un nouvel amour, elle vient compléter ces beaux portraits de femmes aux trois âges de la vie, ce qui introduit un peu d'optimisme dans le roman.
Ariel, le footballeur argentin qu'aime Sylvia, a vingt ans. Il a un côté touchant, un peu enfantin quand il reste seul à Madrid après le départ de son frère aîné. Le mal du pays, la solitude, la pression qui pèse sur ses épaules au niveau sportif quand la nécessité de gagner un match enlève tout plaisir de jouer, sont parfois trop lourds à supporter. C'est l'occasion pour Trueba de dénoncer ce milieu du football perverti par les sommes colossales qui sont désormais en jeu. Un milieu du fric sale où la parole donnée ne compte pas, où l'on peut rompre un contrat sans état d'âme, où chacun, du joueur à l'entraîneur en passant par toutes les personnes impliquées dans ce sport y compris la presse, ne pense qu'à s'en mettre plein les poches. Ariel aime sincèrement Sylvia même s'il est effrayé par son extrême jeunesse. Il essaie de l'oublier en côtoyant un monde factice, prostituées, groupies énamourées, filles superficielles uniquement préoccupées par le sexe et le paraître. C'est un milieu où l'on peut facilement être corrompu et perdre sa vie et son talent en beuveries et relations sexuelles sans lendemain qui laissent un arrière-goût d'amertume et de vide. Lui aussi va être perdant mais l'espoir lui est permis.
Les deux autres personnages sont Lorenzo, le père de Sylvia dont la situation est désespérée. A travers lui, nous côtoyons le monde des sans-papiers mais aussi de ceux qui  exploitent leur misère et leur précarité! Enfin Léandro, grand-père de Sylvia et père de Lorenzo, incarne le naufrage de la vieillesse. Sa passion pour une prostituée au moment où la femme qu'il a aimée est en train de mourir ressemble à un suicide, une auto-destruction programmée. Il y perd non seulement son argent mais plus encore, sa dignité, son honneur, ses raisons de vivre. A travers Leandro et son enfance, Trueba présente les traumatismes de la guerre civile qui a marqué toute la société espagnole.
Le style de Trueba est sec, phrases courtes, nerveuses, souvent au présent de narration, comme si l'écrivain nous présentait un instantané, un tableau qui s'anime, là, devant nos yeux. Il s'agit d'un constat, d'un état de lieu sans concession. C'est un grand roman par l'ampleur de ses vues mais le refus de l'émotion, la distanciation voulue par l'écrivain font que le lecteur reste un témoin extérieur et n'est jamais vraiment partie prenante sauf, peut-être, mais seulement dans une certaine mesure, pour Sylvia et Ariel.

dailogues-croises-capture-d_ecran-2010-05-27-a-10-14-261.1295109300.pngMerci à Dialogues croisés et aux éditions Flammarion

dimanche 2 janvier 2011

Joseph Delteil et son village natal Château de Villar-en-Val : vacances de Noël

 

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Château de Villar-en-Val, village natal de Joseph Delteil

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J'ai fêté Noël avec toute ma famille à Villar-en-Val dans l'Aude pas très loin de Carcassonne. Nous avions loué un grand gîte au pied du château de Villar.
Là, dans ce petit village qui semble loin de tout, j'allais avoir la surprise de rencontrer le poète et écrivain Joseph Delteil. C'est en effet, ici qu'il naît,  à la ferme de la Pradeille en 1894. Plus tard, son père achète une parcelle de vignes à Pieusse au cœur des Corbières.  Il y demeure jusqu’à son certificat d’étude puis il intégre l’école Saint-Louis à Limoux. Il est ensuite élève au collège Saint-Stanislas (petit séminaire) de Carcassonne.

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Le  premier roman de Delteil  Sur le fleuve Amour en 1922 attire sur lui l'attention des surréalistes et en particulier de Breton et d'Aragon. Il rejoint donc le groupe et s'installe à Paris. En 1925 son Jeanne d'Arc que Breton qualifie de "saloperie" l'exclut du mouvement. En 1931, malade, il quitte Paris et  part s'installer dans le sud.  A partir de 1937, il vit près de Montpellier en compagnie de son  épouse Caroline Dudley, qui fut la fondatrice de la Revue Nègre. C'est là qu'il meurt en 1978  après avoir écrit une quarantaine de livres dont j'ai retenu quelques titres : Le Cœur grec (1919); Le Cygne androgyne (1921); Sur le Fleuve Amour (1922); Jeanne d'Arc (1925, Prix Femina); Ode à Limoux(1926); Jesus II (1947); La Deltheillerie (1968);Correspondance privée Henry Miller-Joseph Delteil, Paris, Pierre Belfond, 1980 .

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A Villar-en-Val, un sentier de poésie a été aménagé pour rendre hommage au poète. Il est jalonné par des extraits de ses vers. Quand je l'ai parcouru, ce sentier, il était saupoudré parcimonieusement d'une neige légère et glacée. Dans la solitude de ce paysage d'hiver,  les mots de Joseph Delteil, purs et simples, claquaient comme des étendards.


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La chapelle de Villar-en-Val
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Les compagnons Troubadours du dimanche de Bookworm :

samedi 1 janvier 2011

Meilleurs voeux pour l’année 2011

William Turner



Avec cette image du soleil sur l'océan, souvenir d'un voyage de l'année qui se termine, tous mes voeux pour l'année 2011 ... et pour tous, amoureux des livres, ces quelques phrases  :

La lecture est une amitié 
Marcel Proust 
Une lecture bien menée sauve de tout y compris de soi-même 
Daniel Pennac
Peu de livres changent la vie. Quand ils la changent c'est pour toujours
Christian Bobin

jeudi 16 décembre 2010

le jeudi, c’est citation avec François Cavanna


Il faut mépriser l'argent, surtout la petite monnaie.



mercredi 15 décembre 2010

Pierre Very et Christian-Jaque : les disparus de Saint-Agil

Van Stroheim et Martin Squelette : Chiche-Capon!


Pour les fêtes de Noël, si vous cherchez une idée de cadeau originale et de qualité pour les enfants dans le style DVD ou roman et dans le genre policier sympa et plein d'humour, allez-voir le blog de Wens : En effeuillant le Chrysanthème  consacré aux romans, films noirs ou policiers.


mardi 30 novembre 2010

Lecture du mois de Novembre 2010

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Le Musée de peinture médiévale du Petit Palais (Avignon)


Paul Doherty : Le combat des reines Grands détectives 10/18 (347p.) traduit de l'anglais par C. Armandet et N. Markovic

Daeninckx-Tardi BD : Le der des Ders éditions Casterman (1997)

Dang Thuy Tang : Les carnets retrouvés (1968_1970) éditions Picquier  (276p) traduit du Vietnamien parJean-Claude Garcias

Benoît Charlat : Nenegle sur la Montagne éditions L'école des Loisirs  Adorable album pour tout petits (septembre 2008)

George Sand : L'orgue du Titan . Editions L'école des Loisirs classiques  (octobre 2009)

Louise Eldrich : La malédiction des Colombes éditions Albin Michel (Juin 2010) traduit de l'américain par Isabelle Reinharez (lecture en cours)

Géraldine Brooks : La solitude du docteur March Editions Belfond traduit de l'américain par Isabelle Philippe Septembre 2010

David Peace : Tokyo, ville occupée Editions Rivages: Thriller

Maïté Laboudigue : Bande de froussards Editions kaléidoscope Album pour enfants

samedi 27 novembre 2010

Le tag de l’amitié : lecture, cinéma, voyage …




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Mango et Gwenaelle m'ont taguée : en voici le résultat


1. Quand vous étiez petite, que répondiez-vous à la question : "Et toi, que veux-tu faire quand tu seras plus grande ?" ?

le-monde-du-silence.1290875033.jpgJe voulais être "étudiante"  (suite à une lecture, laquelle?)  mais aussi  Scaphandrier (Le monde du silence  : Louis Malle-le commandant Cousteau), éleveur de chevaux dans le Wyoming (Flicka de Mary O'Hara)  trappeur dans le Grand Nord (Bari chien-loup de Curwood, l'appel de la forêt de Jack London)

2. Quels ont été vos BD et dessins animés préférés ?
Le Peter Pan de Walt Disney et les BD de Vaillant un hebdomadaire pour enfants où de grands noms de dessinateurs de  BD ont fait leurs premières armes.

3. Quels ont été vos jeux préférés ?
Jouer avec mon amie aux héros de nos lectures communes (en se déguisant avec des couvertures et des jupes de nos mères) .

4. Quel a été votre meilleur anniversaire et pourquoi ?
Mes 15 ans, ma première montre et un grand bouquet de glaieuls chez ma soeur d'adoption.
Mes 16 ans et un voyage inoubliable en Italie, début d'un grand amour pour ce pays, avec ma mère.

5. Qu'est-ce que vous auriez absolument voulu faire que vous n'avez pas encore fait ?
Il y a encore beaucoup de pays que je voudrais visiter!

6. Quel a été votre premier sport préféré ?
La danse classique et la natation

7. Quelle était votre première idole de musique ?
Marcel Huylbrock, un ténor!  Si vous connaissez, faites-moi signe!!

8. Quel est le plus beau cadeau de noël (ou équivalent) que vous ayez reçu ?
Les patins d'argent! le livre, bien sûr! pas de vrais patins!

vendredi 26 novembre 2010

Maïté laboudigue : Bande de froussards!



J'adore Bande de froussards de Maité Laboudigue! Ce délicieux album pour enfants de trois à six ans raconte l'histoire d'un petit lapin, Isidore. Celui-ci veut traverser les bois pour aller jouer avec, euh! B... que dis-je? ... avec son copain Albert. Mais ni Yoyo, ni Gudule ne veulent l'accompagner! Bande de froussards!  Il faudra pourtant beaucoup de courage à Isidore pour affronter seul les dangers  de ce voyage mais il y parviendra muni de son "épée magique", une belle fleur rouge qui deviendra un beau cadeau pour B... euh! mais chut, ne révélons pas les secrets d'Isidore!
Ce livre présente de très belles illustrations stylisées tant pour les personnages que pour la nature, forêt, champs, massifs de roses, aux couleurs vives, chaudes et colorées, sans mièvrerie aucune : un régal pour les yeux.
L'histoire, elle, est pleine d'enseignement mais sans insistance et lourdeur. Elle raconte que la peur est un sentiment naturel et que le véritable courage est de parvenir à la surmonter. Elle montre que l'imagination joue des mauvais tours quand elle nous fait voir des monstres là où il n'y en pas. Par contre, elle vient à notre aide et elle est même précieuse quand elle nous aide à affronter nos terreurs. L'intelligence et la ruse peuvent nous permettre d'échapper à la brutalité symbolisée ici par les chasseurs. Enfin l'amour donne des ailes et nous fait accomplir des prouesses!
L'album est si riche que l'enfant ne remarquera pas tous les détails la première fois. Les illustrations des pages de garde nous permettent d'observer le territoire où se situe le récit  comme s'il s'agissait d'une carte : Où sont les maisons de Gudule, de Yoyo et d'Isidore? Où habite Albert ? Retrouvons la petite maison de la forêt? et les deux arbres rattachés par un lien rouge?
il faudra le lire et le relire avec lui pour découvrir leur signification. Par exemple, que porte Isidore à son poignet gauche et pourquoi? Qu'est-ce qui se cache réellement dans la forêt derrière les arbres?
Comme dans tout livre d'initiation, l'enfant s'identifiera au petit lapin. Lui aussi deviendra un preux chevalier, épée à la main pour rejoindre sa belle mais.. dans un pays où les armes sont des fleurs et où l'on préfère ignorer la violence!


dailogues-croises-capture-d_ecran-2010-05-27-a-10-14-261.1290792112.png Mes remerciements à la librairie Dialogues croisés et aux Editions Kaléidoscope