Si j'ai appelé ce blog "Ma Librairie" c'est grâce à ce bon vieux Montaigne qui m'a suivie durant toute ma vie, alors je me dis que "à tout seigneur, tout honneur" et qu'il sera le premier à paraître ici.
J'ouvre son livre, une vieille édition Flammarion de 1934 découverte dans la bibliothèque familiale quand j'avais quinze ans et me voilà dans "sa librairie"; il s'adresse à moi comme un ami :
" Chez moi, je me détourne un peu plus souvent à ma librairie... Je suis sur l'entrée, et vois sous moi mon jardin, ma basse-cour, ma cour, et dans la plupart des membres de ma maison. Là je feuillette à cette heure un livre, à cette heure un autre, sans ordre et dessein, à pièces décousues. Tantôt je rêve; tantôt j'enregistre et dicte en me promenant, mes songes que voici. Elle est au troisième étage d'une tour; le premier, c'est ma chapelle, le second, une chambre et sa suite, où je me couche souvent, pour être seul; au-dessus, elle a une grande garde-robe. Je passe là et la plupart des jours de ma vie, et la plupart des heures du jour; je n'y suis jamais la nuit."
Ainsi, c'est dans "le commerce des livres" que Montaigne se plaît par dessus tout :
"Il me console en la vieillesse et en la solitude; il me décharge du poids d'une oisiveté ennuyeuse"; Il émousse les pointures de la douleur, si elle n'est pas du tout extrême et maîtresse. Pour me distraire d'une imagination importune, il n'est que de recourir aux livres..."
Et là, je pourrais parler à sa place, décrire ce sentiment de sécurité que j'éprouve lorsque j'ai une pile de livres non lus sous la main,
" Le malade n'est pas à plaindre qui a la guérison dans sa manche".
cette impression de posséder un trésor dont je peux disposer à mon gré,
cette impression de posséder un trésor dont je peux disposer à mon gré,
"J'en jouis, comme les avaricieux d'un trésor"
ce plaisir anticipé et gourmand de la découverte
"Ils sont à mon côté pour me donner du plaisir à mon heure"
et surtout l'impression que quoi qu'il m'arrive ( qui ne soit pas une souffrance "extrême" ou "maîtresse") les livres ne me trahiront pas.
"c'est la meilleure munition que j'aie trouvée à cet humain voyage.."
Oui, Montaigne, la littérature nous accompagne en "cet humain voyage " et nous permet de vivre.
Belle façon de commencer ou de poursuivre un blog qu'une citation de Montaigne et celle-là en particulier. Nous sommes plusieurs, je crois, à pouvoir reprendre à notre compte ce que dit ce grand humaniste. je n'ai rien trouvé de mieux non plus que cet oubli et ce bonheur apportés par les livres qui m'entourent. Bienvenue à ton nouveau blog.
RépondreSupprimerMerci Mango! Tu es la première à me laisser un commentaire et cela me fait vraiment plaisir. J'ai encore beaucoup de travail à faire pour mettre au point ce nouveau blog ..
RépondreSupprimerEt c'est vrai que les mots de Montaigne nous parlent à toutes et à tous!
Ah ?! Ton blog change de visage ! J'apprécie toujours le côté "sobre" qui met en valeur le contenu... et j'apprécie aussi d'apprendre que nous y retrouverons tes anciens articles ! Bon courage pour ce travail de fourmi :)
RépondreSupprimer@ cagire : merci! C'est vrai que c'est un travail de longue haleine après trois ans de publication!
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