Le cauchemar Johann Heinrich Fussli, peintre britannique romantique
Dans son blog Désirs d'Histoire, Olivia nous propose le jeu d'écriture : Des mots une histoire.
Mais ??? quels sont ces lions pas superbes et pas généreux, pour paraphraser Hugo (à l'envers!), qui proposent ces mots pour créer un poème? Mais enfin, c'est le jeu! Alors voilà! La Belle Surinée est née de là, un pastiche à la manière romantique!
Tryptique – cheminée – essentiel – biscuit – circonvolution – abbatiale – licorne – porte – masque – destinataire – délicatesse – hybride – douce – guignolet – lécher – désemparé – suriner – châtaigne – vache – platane – dérapage
Dessin de Victor Hugo
Pastiche Romantique
La Belle Surinée
La belle aux longs cheveux et aux yeux de châtaigne,
licorne au doux sourire dont vous étiez l'amant,
Et qui allait masquée au rendez-vous d'amour,
Le coeur léger, constant, vers son destinataire,
Comment avez-vous pu? comment avez-vous fait
Pour plonger dans son sein une dague acérée
La suriner ainsi, tigre altéré de sang!
La belle aux longs cheveux et aux yeux de châtaigne,
licorne au doux sourire dont vous étiez l'amant,
Et qui allait masquée au rendez-vous d'amour,
Le coeur léger, constant, vers son destinataire,
Comment avez-vous pu? comment avez-vous fait
Pour plonger dans son sein une dague acérée
La suriner ainsi, tigre altéré de sang!
Les monstres de l'Enfer et les chevaux dentés
mangeront votre coeur, votre foie, votre nez.
Bergère en biscuit sur une cheminée,
Elle marchait gracieuse, et son col délicat
S'inclinait tendrement sur son buste d'albâtre.
Avec délicatesse, elle gît, à présent,
les chiens lèchent ses pieds, ô douce damoiselle Bergère en biscuit sur une cheminée,
Elle marchait gracieuse, et son col délicat
S'inclinait tendrement sur son buste d'albâtre.
Avec délicatesse, elle gît, à présent,
Sous le platane hybride, ils dérapent sans cesse
dans le sang vermeillet, mignonnet, guignolet.
De paître et de brouter, la vache a cessé
les circonvolutions de son cerveau obscur
ont capté l'essentiel, la mort désemparée.
ont capté l'essentiel, la mort désemparée.
Doucement, doucement, dans l'ombre de la nuit
La Nature oublie la belle aux yeux châtaigne
La Nature oublie la belle aux yeux châtaigne
La blanche damoiselle qui hante l'abbatiale
et son gémissement lugubre dans les ruines
Du passant attardé dans la forêt obscure
fait frissonner le poil et claquer les genoux.
Le tryptique à l'autel porte la mort infâme
de la vierge au long col et qui allait masquée,
La Belle Surinée pleure sa longue plainte.
et son gémissement lugubre dans les ruines
Du passant attardé dans la forêt obscure
fait frissonner le poil et claquer les genoux.
Le tryptique à l'autel porte la mort infâme
de la vierge au long col et qui allait masquée,
La Belle Surinée pleure sa longue plainte.
Blog d'Olivia Désirs d'histoire
Challenge qui commence le 1er Novembre dans mon blog. Je prends un peu d'avance!
Non mais c'est pas possible ça ! Il faut que tu en fasses un recueil de ces poèmes, ils sont magnifiques et même les mots imposés semblent avoir été faits pour ! Tu m'épates ! Surtout continue, hein ! Et je vais voir ton challenge romantique de plus près (j'avis promis de m'arrêter, je sens que je vais succomber...) To logo déjà me fait rêver...
RépondreSupprimerBon, c'est un pastiche donc j'ai forcé la dose! A faire un pastiche autant y aller!
RépondreSupprimerOui, Asphodèle rejoins-nous dans ce challenge romantique! Dans le romantisme, il y en pour tous les goûts, littérature mais aussi peinture et musique, tous les genres, romans, poésie, théâtre, correspondances etc.. tous les styles, panache, démesure, emphase, épopée mais aussi discrétion, rêve, mystère.. toute l'Europe, France, Angleterre, Allemagne etc... Sand, Chateaubriand, Musset, Hugo, Nerval, Dumas mais aussi les Bronté, Scott, Shelley, Byron, Keats, Lermontov, Pouchkine, Manzoni et j'arrête la liste parce qu'elle est immense!
j'admire cette facilité à écrire... mais est-ce aussi facile que cela semble ?
RépondreSupprimer@ 32 octobre : non, ce n'est pas si facile! D'ailleurs, je respecte le rythme et le nombre des syllabes mais je n'applique pas les règles pour les rimes. Déjà, il faut parvenir à placer des mots!
RépondreSupprimerEt surtout aujourd'hui c'était très difficile à cause du choix des mots que je ne pouvais pas utiliser dans une poésie; la seule solution rédiger une satire du romantisme.
Comment as-tu fait encore? As-tu choisi le tableau avant d'écrire pour t'en inspirer ou est-ce le hasard qui fait trop bien les choses?
RépondreSupprimerBravo pour cet exercice de style!
Pour le Romantisme, je m'interroge. Je crois que je suis tout à l'opposé de ce qu'on appelle familièrement "romantique" mais je suis curieuses d'une époque que je connais du lycée il y a bien, bien longtemps
J'adore !
RépondreSupprimerJe vois le meurtre, je vois le fantôme, magnifique !
Je suis toujours subjuguée par ton apparente facilité à intégrer les mots dans ces magnifiques poèmes... Je suis d'accord avec Asphodèle : il va falloir en faire un recueil !!!
RépondreSupprimerQuelle imagination !
RépondreSupprimerTu m'épatoufles !
Bravo pour cette brillante performance poétique et pour le choix judicieux de son illustration.
Un poème enivrant aux limites toujours repoussées. :-)
RépondreSupprimerIl y a là largement de quoi sustenter notre imaginaire. :-)
@ Miriam : Non je n'ai pas choisi le tableau avant d'écrire mais après (sauf pour l'image du cheval que j'ai introduit après mon choix).
RépondreSupprimerSinon, j'ai rédigé le poème en essayant de rechercher les différents thèmes du Romantisme, y compris ses stéréotypes puisqu'il s'agit d'un pastiche : donc je savais que je devais parler d'amour (fou,si possible) de la mort (crime passionnel) et de fantômes ou tout autres manifestations surnaturelles. Il me fallait des ruines (si possible de château ou d'église mais là ce fut un abbatiale car c'était le mot imposé), la nature, la forêt ( avec un voyageur égaré), puis un petite touche médiévale (les romantiques aiment le Moyen-âge) il me manque la lune pour être entièrement dans le bain romantique. Bien entendu, ce sont des codes, de conventions, puisque le poème est une satire du romantisme qui est ennemi du mot propre (préférence pour la métaphore, la périphrase)du mot trivial, réaliste : suriner, guignolet, vache, biscuit... donc j'ai insisté sur la trivialité en ajoutant poil, claquer les genoux etc..
Mais tu ne m'en demandais pas tant, peut-être?
@ Miriam : PS :
RépondreSupprimerJe sais que tu n'es pas romantique au sens où on l'entend habituellement. Moi aussi d'ailleurs! Mais les romantiques sont de grands voyageurs et pour toi qui a un blog de voyages, c'est un beau thème à choisir. C'est ce qui me plaît chez les romantiques, on les met tous dans le même sac, alors qu'ils sont tous différents.
@ Olivia : Merci !
RépondreSupprimer@ Amélie : Un commentaire très gentil. Pourtant, chaque fois, j'ai l'impression que je n'arriverais pas à intégrer ces mots!
RépondreSupprimer@ Tilia : Toi , la spécialiste de la peinture tu dois connaître ce peintre, Johann H Fussli? Je le découvre.
RépondreSupprimer@ ceriat : Merci! Mais est-ce que l'intention satirique apparaît?
RépondreSupprimerTes poèmes sont sublimes, un vrai bouquet de palisirs à lire, à découvrir
RépondreSupprimerMerci
Bonen journée
@mitié
Le grand Totor aurait été fou de jalousie si ....
RépondreSupprimerBravo ! Finalement ce mot qui faisait tant peur a trouvé sa place de façon magistrale. Quel talent en tout cas !
RépondreSupprimerEffrayant ...et très réussi . Des chevaux dentés qui rongent le cœur !!! Quel cauchemar ! :-)
RépondreSupprimerCovix : merci pour ton mot sympa; Bon week end !
RépondreSupprimer@ Pierre; Le Grand Totor lui-même! Waouh!
RépondreSupprimerJean-Charles: tu vois que je l'ai employé deux fois ce mot-là!
RépondreSupprimer@ valentyne ; un vrai cauchemar, tu as raison!
RépondreSupprimera tous, merci pour votre visite, je vous souhaite un bon week end!
RépondreSupprimerJe me répète toutes les semaines, mais ton poème est magnifique bravo ! Les romantiques ne l'auraient pas renié !
RépondreSupprimerimpressionnant !
RépondreSupprimerquelles images tu fais apparaître...
brrr
heureusement que tu nous précises dans le titre que c'est un pastiche romantique
je trouve que c'est réussi, vraiment !
belle et douce nuit-journée
mille bisous
sourire
@ Aymeline : et je te remercie. Les romantiques auraient été un peu surpris qu'on serine leur héroïne , oh! oui! Et toi, cette fois, tu n'as pas écrit? Je suis allée dans ton blog et je n'ai rien vu.
RépondreSupprimer@ sourire : Une visite dans la nuit, au clair de lune , belle romantique... et merci pour cette apparition...
RépondreSupprimerj'ai publié mon texte le lundi en fait j'étais en retard je l'avoue^^
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