La maison de Pétrodava* de Virgil Gheorghiu paru en 1961 est un roman envoûtant et il est très difficile de s'en détacher dès lors que vous avez ouvert la première page.
Pétrodova est situé dans la vallée de Bistritza, sur le versant oriental des Carpates, en Moldavie, la patrie de Virgil Gheorghiu. C'est là que réside la famille Rocca, une dynastie d'éleveurs de chevaux. Le récit de La maison de Petrodava se déroule autour de deux figures de femmes exceptionnelles : Roxana Rocca et sa fille Stella toutes deux éprises de justice avec une intransigeance qui n'admet aucune pitié. Nous sommes au début du XXème siècle et la guerre de 14 va bientôt éclater.
Roxana, l'unique héritière de Petraky Roca, accepte d'épouser l'instituteur du village, Lucian Apostol, et ceci bien qu'il soit un homme de la plaine et par là suspect de bien des faiblesses, à une condition : qu'il lui soit toujours fidèle. On verra ce qu'il en coûte au jeune homme de trahir sa promesse! Stella est le portrait de sa mère. Comme elle, éleveuse d'étalons farouches, comme elle en lutte contre une Nature sauvage avec laquelle elle se mesure victorieusement. Elle défendra son premier mari, le prince russe Illiyuskin, cousin du tsar, en l'arrachant aux mains des Bolchéviks. Veuve, elle épousera en seconde noce, le lieutenant Michel Barasab qui quitte l'armée parce qu'il a peur de la mort et de la guerre. C'est un être trop sensible pour vivre avec une femme Rocca. Il ne pourra pas en sortir indemne.
Les personnages de ce roman sont des personnages de tragédie antique. Le sens de l'honneur -ici de la justice- exclut toute tendresse, voire toute humanité. L'écriture est à la fois lyrique et épique. Nous sommes pris dans ce récit haletant, sans concession, avec des personnages féminins hors du commun, exacerbées, grandioses, qui vont jusqu'au bout pour être fidèles à elles-mêmes, jusqu'à la folie, jusqu'à la mort. Certaines scènes de ce roman sont d'une force incroyable : la scène de la mort de Lucian Apostol, la lutte de Stella contre le torrent déchaîné...
La nature tient un rôle à part entière dans le roman; de même les chevaux fougueux des Carpates en symbiose avec leurs maîtres, complicité qui exclut tous ceux incapables d'y participer.
Ce roman qui nous dépeint les coutumes et les mentalités d'un peuple orgueilleux et dur façonné par l'âpreté de la vie dans les hautes montagnes des Carpates - que Gheorghiu connaît bien puisqu'il est le sien - est une oeuvre qui ne peut laisser personne indifférent.
J'ai beaucoup aimé ce livre!
RépondreSupprimerJamais lu et je ne connaissais pas du tout ce livre, Virgil Gheorghiu reste pour moi l'auteur de la 25 ème heure mais je vais noter celui là
RépondreSupprimerpas lu celui-là... je note...
RépondreSupprimervilaine tentatrice,
bises
J'ai la 25e heure jadis, je note celui-là.
RépondreSupprimerComme Dominique et Aifelle j'ai lu il y a bien longtemps La vingt-cinquième heure,ainsi que La seconde chance.De ce dernier roman j'avoue ne plus rien me rappeler.Mais La vingt-cinquième heure est un livre d'une grande force.
RépondreSupprimertu me tentes beaucoup avec ce livre qui semble hors du commun...
RépondreSupprimerL'histoire me tenterait beaucoup, je pense, je note le titre :)
RépondreSupprimer@ miriam : j'étais sûre que c'était le genre de roman que tu aimais!
RépondreSupprimer@ Dominique : J'espère que tu le liras car je suis presque sûre que tu l'aimeras.
RépondreSupprimer@ mazel : C'est bien d'être une tentatrice quand il s'agit d'un aussi bon roman!
RépondreSupprimer@ Aifelle : N'hésite pas! c'est vraiment une très belle écriture.
RépondreSupprimer@ EEguab : Oui et Les Noirs chevaux du Carpate est aussi une oeuvre d'une grand force!
RépondreSupprimer@ Kathel : C 'est le genre de livre qui met en scène (et si bien) des personnages hors du commun mais qui correspondent à une réalité, à la mentalité de ce peuple à l'époque de l'auteur.
RépondreSupprimer@ sybille : Ce roman est un de mes livres préférés! C'est te dire!
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