Vinternatt * : Nuit d'hiver
Dressez-vous dans la nuit, sommets crépusculaires
Vagues pétrifiées s’élançant vers le ciel
Suaire aux plis figés, domaine des esprits,
Royaume de la Mort, dans ta blanche noirceur,
Violette argentée, éblouie de lumière,
Mystère de la nuit et des trolls et des fées.
Dressez-vous dans la nuit, sculptées par la beauté
Froides apparitions, vertigineux effroi,
Solitudes peuplées, glaçage d’un gâteau
Improbable, sucré, aux rondeurs torturées,
Glaciale féérie, tu divagues, tu chantes
Un air purifié, mystère de la vie
un chant pur et doré qui m’emplit de bonté
Au jardin de l’esprit, aux neigeuses contrées,
Etoile de la vie, hivernale et bleutée.
Harald Oskar Sohlberg
Harald Sohlberg : autoprotrait |
Harald Oskar Sohlberg (1869-1939) est un des plus grands peintres de Norvège. Il illustre le style néo-romantique qui fleurit dans les années 1890 après le réalisme des années 80.. Nuit d'hiver à Rondane que l'on peut voir au musée d'Oslo est le tableau phare de ce mouvement.
Il se forma chez Zahrtmann à Copenhague (1891-92) et chez Harriet Backer
à Oslo. Il poursuivit ensuite ses études à Paris et à Weimar. Avec sa première toile, Braise de nuit (1893, Oslo,
Ng), il participe, dans les années 1890, à l'introduction en Norvège de la
peinture d'atmosphère néo-romantique, qu'il continue d'illustrer : Nuit d'été (1899, id.), Pré fleuri près de Røros (1905, id.), Nuit d'hiver à Rondane (1914, id.) ainsi que la monumentale réalisation Nuit (1902-1903, Trøndelag Kunstgalleri, Trondheim). La
solitude et l'infini de la nature imprègnent tout son art, qui
s'exprime dans un dessin sévère, finement détaillé et une luminosité
évoquant l'émail. (source encyclopédie larousse)
Les montagnes de Rondane fut l'un de ses sujets de prédilection, il a passé 15 ans à les peindre ainsi que la ville de
Roros.
Harald Sohlberg Après la tempête de neige ; rue de Roros Harald Sohlberg : rue de Roros Harald Sohlberg : principale rue de Roros |
Harald Sohlberg : Maison de pêcheur |
Harald Sohlberg : Pré fleuri près de Roros |
Rhooo Claudia, je croyais que ce poème était du peintre, tu ne m'as rien dit dans ton commentaire alors je suis venue vérifier ! Quelle beauté que ce poème ! Et les tableaux du peintre (surtout le premier) collent parfaitement à tes mots ! J'aime beaucoup le dernier tableau aussi avec cet arbre-elfe-fée-troll tordu vers le ciel ! Encore une fois, je m'incline devant ton poème ! ;)
RépondreSupprimerJ'ai écrit le poème en pensant à ce premier tableau! C'est vrai que l'arbre du dernier tableau a l'air vivant, il me fait penser à Un troll. J'aime tout dans ce peintre mais le tableau sur la montagne est particulièrement saisissant! Et il en a fait d'autres tout aussi beaux sur ce sujet. Et dire qu'au mois de mai je vais les découvrir en "vrai" à la National Gallery d'Oslo!
RépondreSupprimerGrand merci, ClaudiaLucia pour la découverte de ce peintre norvégien de grand talent (moi aussi j'adore le troll qui lève les bras au ciel dans le tronc de l'arbre ;-))
RépondreSupprimerD'après l'article sur Harald Sohlberg dans le Wikipédia norvégien il existe au moins 3 versions de "Nuit d'hiver à Rondane" peintes entre 1901 et 1924. Dont celle de 1914 (conservée à la Nasjonalgalleriet d'Oslo) avec laquelle ton poème cadre encore mieux, en raison de la croix qui figure sur le sommet triangulaire. À ces trois versions, on peut ajouter une aquarelle de 1911 que je viens de trouver dans La Tribune de l'Art. Mais ma version préférée est celle de 1918-1924, dans laquelle un renard traverse le paysage enneigé.
Encore merci pour ton choix de tableaux, tous plus beaux les uns que les autres.
Je suis comme toi, emballée par ce peintre! Je n'ai pas vu la version avec le renard mais deux autres avec des éclairages et des dominantes de couleur très différentes et toutes magniifiques.
SupprimerLe dernier tableau fait penser à certaines illustrations de Rackam avec ses créatures fantastiques. Je t'envie de voir toutes ces toiles en vrai bientôt. Et bravo pour ton poème qui est tout-à-fait en harmonie avec les peintures.
RépondreSupprimermerci; oui j'ai beaucoup de chance de partir en Norvège.
SupprimerHello ClaudiaLucia
RépondreSupprimerJe suis sans voix. De la pure poésie.
J'ai aussi une préférence pour le dernier tableau, cette femme-arbre implorant le ciel.
J'espère que tu consignes tes écrits dans un recueil, il ne faut surtout pas les laisser dans l'ombre.
Gros bisous
Merci Soène! L'arbre-femme est très beau, en effet, mais je crois que je les aime tous.
SupprimerJ'aime tout : le poème et le travail de ce peintre que je ne connaissais pas... Merci!
RépondreSupprimerMerci à toi! Et ce n'est pas le seul peintre que j'ai découvert dans le néo-romantisme norvégien. Je parlerai aussi ici de Nicholas Astrup.
SupprimerSi un jour quelqu'un te vole la Tempête de neige tu sauras que c'est moi
RépondreSupprimerDans ma magnanime bonté (je suis souvent magnanime!) je te donne ce tableau (mais je volerai le vrai à Oslo!).
SupprimerLe tableau et le poème sont tout à fait en harmonie ! Je ne connaissais pas du tout ce peintre et tu as vraiment l'air d'aimer ce qu'il a fait pour aller ainsi à sa découverte à Oslo, où il ne doit pas faire très chaud au mois de mars. Ton poème a cette espèce de luminosité, de reflets des mots et des images, c'est vraiment superbe !
RépondreSupprimerMerci Monesille. Non ce sera en Mai et je pense qu'il ne fera pas trop froid (moins chaud, certes, qu'à Avignon mais tant pis!) et les jours seront très longs..
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RépondreSupprimerMagnifique poème pour une "Glaciale féérie", et ce tableau magique.
Oh, quelle belle inspiration ! Tu me fais découvrir ce peintre contemporain de Munch - que je rêve d'aller découvrir un jour à Oslo.
RépondreSupprimerQuel poeme magnifique!Bravissimo! Je ne connaissais pas ce peintre (bon, je ne suis pas à la pointe question peinture!) mais les toiles sont saisissantes. Comme Soene, j'ai flashé sur la femme arbre.
RépondreSupprimerBises
Bravo Claudia pour ton texte qui va des crépuscules pétrifiés et trollturés (?) à l'étoile de la vie, pureté et bonté. J'avais visité aussi quelques fjords, magnifiques (Geiranger) et j'étasi allé aussi à Lillehammer où se sont déroulés les J.O. un peu plus tard. Félicitations.
RépondreSupprimerBravo pour les mots, le rythme c'est joliment écrit et illustré, merci
RépondreSupprimerTrès beaux tableaux ! Il y a des similitudes avec Munch, je trouve. Bravo pour ton poème !
RépondreSupprimerQue de couleurs dans ton poème ;-)
RépondreSupprimerJ'aime particulièrement l'image montagne-mer ("sommets crépusculaires, Vagues pétrifiées "
Bon dimanche ClaudiaLucia ;-)