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Georgia O'Keeffe : Abstraction white rose (1927)
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Splendide exposition que celle de Georgia O’ Keeffe à la Tate Modern à Londres qui a eu lieu du 6 Juillet au 30 Octobre 2016. Elle permet de voir toute l’étendue du talent de Georgia O’Keeffe considérée comme l’un des plus grands peintres américains, son évolution, et aussi les rapports étroits qu’elle entretient avec la photographie, en particulier avec l’oeuvre de Alfred Stieglitz, son mari. Si je continue à aimer particulièrement ses fleurs, j’ai été heureuse de découvrir ses paysages urbains de New York, ses paysages de désert et ses montagnes sculptées par la couleur du New-Mexique.
L'abstraction
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Grey Line with Black, Blue and Yellow (1923) |
Le début de l'exposition montre l'intérêt de Georgia O' Keeffe pour l'abstraction dès sa première exposition en 1917 dans la célèbre galerie d'avant-garde new-yorkaise d'Alfred Stieglitz lorsqu’elle était encore professeur
d’art en Virginie et au Texas. Elle s'intéresse à la synesthésie, correspondances entre le son, la forme et la couleur qui traduisent les sentiments qu'elle éprouve en écoutant de la musique.
Dès 1918, à New York, c’est le début de ses fleurs d’abstraction qui lui valent de la part de la critique d‘être appréciée pour ses qualités « féminines » et pour l’érotisme de ses oeuvres que l’on cherche à interpréter par la psychanalyse. Une appréciation qu'elle juge réductrice, condescendante et qui d'ailleurs fait scandale comme si son oeuvre avait un double sens, une ambiguïté. Elle s’agace et s’insurge : « Si les gens voient des symboles érotiques dans mes peintures, c’est leur affaire ».
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Georgia O'Keeffe : Green and blue music (1919-1921) |
Même si l'on voit dans les fleurs de Georgia O'Keeffe la représentation de l'appareil génital féminin, ce qui d'ailleurs n'enlève rien à la beauté de ce qui est représenté, il est certain qu'elles ont pour elle d'autres significations. Green and blue music est un travail sur le rythme, le mouvement et traduit la musique en images.
Influence de la photographie : New York
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Photographie de Albert Stieglitz |
Avec Stieglitz et ses amis, elle fait connaissance avec l’art photographique et un échange fructueux va se former entre les deux artistes, entre la peinture et la photographie.
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Georgia O'Keeffe :Radiator Building-Night
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Elle décide alors de peindre New York dès 1925 stimulée par la grandeur de la ville, des gratte-ciel, et tout ce qui rend cette cité hors norme.
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New York Street with Moon : Georgia O'Keeffe
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Elle ne changera de thème qu' après le crash de 1929 qui met fin à l’utopie américaine.
Les fleurs
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George O' Keeffe : Oriental Poppies 1937 |
Elle reprend le thème de la fleur car, dit-elle « personne ne regarde une fleur, -vraiment- c’est si petit- Nous n’avons pas le temps… »
Elle la peint avec réalisme, cherchant à échapper à ceux qui y voient une allusion anatomique. Son observation précise, minutieuse et son interprétation démesurément grossie, donnent au spectateur l’impression de pénétrer dans un univers étrange, magique où celui-qui regarde devient minuscule. De même que l'Alice de Lewis Caroll, qui ne cesse de rétrécir ou de grandir, on est est amené à comprendre la relativité de toutes choses. La peinture de ces fleurs nous donnent un regard neuf. Nous ne pouvons plus voir la nature de la même façon.
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Georgia O' Keeffe : Two Calla Lilies on Pink (1928) |
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Georgia O'keeffe : Jimson Weed/White Flower No. 1, 1932 |
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Georgia O'Keeffe : Black iris III 1926 |
Le Nouveau-Mexique : une nouvelle source d'inspiration
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Georgia O'Keeffe : Black mesa landscape |
Ce sont ensuite des séjours répétés au Nouveau-Mexique où elle se sent chez elle et où elle s’installera définitivement en 1949. Le paysages du Nouveau Mexique, le désert, les crânes d’animaux, les montagnes rouges sont les sujets de ces peintures. Elle est fascinée par la culture des peuples amérindiens du sud-ouest dont elle peint les objets rituels.
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Georgia O'Keeffe : From the fareway, Nearby 1937 |
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Georgia O'Keeffe : Black cross with Star and Blue |
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Georgia O' Keeffe par Alfred Stieglitz |
Georgia O'Keeffe, née le 15 novembre 1887 à Sun Prairie, dans le
Wisconsin, et morte le 6 mars 1986 à Santa Fe, Nouveau-Mexique, est une
peintre américaine considérée comme une des peintres modernistes
majeures du XXᵉ siècle.
oh c'est superbe! Merci pour cette visite d'expo virtuelle! (pour les symboles érotiques, ... moi aussi je les vois! )
RépondreSupprimerOui,c'est vrai, ils sont évidents. Mais je crois que cela l'énervait parce que les gens ne voulaient voir que cela de ses oeuvres.
SupprimerTrès beau billet très bien illustré j ai découvert Ô KEEFE à l'exposition de l Orangerie sur les peintres américains des années 30
RépondreSupprimerCe devait être une belle exposition! Moi j'ai vu beaucoup de ces tableaux à Washington dans les magnifiques musées de cette ville..
SupprimerTu as en moi une inconditionnelle de Georgia O'Keeffe dont j'ai découvert les oeuvres lorsque nous habitions en Arizona, elle était partout présente et j'avais toujours rêvé d'aller faire une petite retraite à Ghost Ranch, dans l'état du Nouveau Mexique qu'elle affectionnait tant. Pour la petite histoire, quand Alfred Stieglitz lui parla de l'érotisme qu'il voyait dans ses fleurs, elle en pleura.
RépondreSupprimerGeorgia O'Keefe enfin pour qui la couleur était tout.
Moi aussi je suis une inconditionnelle et ceci d'autant plus après cette exposition. Ghost Ranch ! il y avait une partie de l'exposition consacrée à Ghost Ranch. j'aime cette anecdote.
SupprimerMagnifiques alliances entre abstraction et sensualité, quelles nuances !
RépondreSupprimerC'est exactement cela, cette alliance entre abstraction et sensualité qui fait la beauté de certaines de ses toiles.
SupprimerC'est une femme peintre qui m'a fait découvrir Georgia O'keeffe il y a une vingtaine d'années ; j'ai d'ailleurs un livre sur elle. J'aurais adoré cette expo.
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