Hospitalisée à la suite d’une opération, Lucy Barton reçoit la visite impromptue de sa mère, avec laquelle elle avait perdu tout contact. Tandis que celle-ci se perd en commérages, convoquant les fantômes du passé, Lucy se trouve plongée dans les souvenirs de son enfance dans une petite ville de l’Illinois – la pauvreté extrême, honteuse, la rudesse de son père, et finalement son départ pour New York, qui l’a définitivement isolée des siens. Peu à peu, Lucy est amenée à évoquer son propre mariage, ses deux filles, et ses débuts de romancière dans le New York des années 1980. Une vie entière se déploie à travers le récit lucide et pétri d’humanité de Lucy, tout en éclairant la relation entre une mère et sa fille, faite d’incompréhension, d’incommunicabilité, mais aussi d’une entente profonde.
Salué comme un chef-d’oeuvre par la critique littéraire aux États-Unis, Je m’appelle Lucy Barton est un grand roman contemporain sur la solitude, le désir et l’amour. (quatrième de couverture éditions Fayard)
Salué comme un chef-d’oeuvre par la critique littéraire aux États-Unis, Je m’appelle Lucy Barton est un grand roman contemporain sur la solitude, le désir et l’amour. (quatrième de couverture éditions Fayard)
Après Mischling d’Affiniy K. dont je parle dans le billet précédent, j’ai enchaîné avec Je m’appelle Lucy Barton d’Elizabeth Strout... Les hasards de l’emprunt en bibliothèque !
J’ai donc eu du mal à entrer dans le livre au début car de Mischling à Lucy Barton, c’est un grand écart qu’il m’a fallu faire. Après avoir erré dans l’enfer d’Auschtwtiz, j’ai eu l’impression de me retrouver dans un livre léger !
Ce qui est parfaitement injuste. L’écriture d’ Elizabeth Strout est simple, claire et va droit au but mais elle n’est pas légère et elle traite de sujets qui peuvent tous nous concerner et portent la mélancolie de l’enfance et de ses peurs dont on ne guérit jamais vraiment. Une vie d’enfant où les mots et le mépris blessent tout autant que les coups reçus.
Les thèmes de ce roman ? Les rapports d’une fille et de sa mère et plus généralement ceux que nous entretenons avec notre famille quand nous atteignons l’âge adulte. La béance qui peut se créer entre un enfant qui poursuit des études supérieures par rapport à ses parents et au reste de la fratrie qui n’accède pas au même niveau d’instruction. La difficulté de vivre dans une famille pauvre et marginale, sous le regard indifférent ou cruel de la société. Un regard qui vous suit jusqu’à l’âge adulte et vous fait douter de vous-même. Mais aussi comment l’amour de la lecture, les livres et plus tard l’écriture peuvent vous sauver du désespoir.
Et finalement, au bout du chemin, la solitude, cette impossibilité de dire « je t’aime » malgré l’amour qui déborde et qui s’exprime autrement, dans les actes.
C’est un peu de sa vie que nous livre Elizabeth Strout même si Lucy Baron est un personnage fictif. Et elle le fait avec finesse, émotion et pudeur dans de belles pages où elle parle de sa mère qui reste à son chevet de jour comme de nuit parce qu’elle n’a pas d’autre moyen de d'exprimer son amour à sa fille malade; où elle dit la souffrance qu’elle-même a infligé à ses enfants par son divorce car personne n'est capable d'un amour parfait. Un roman où elle fait part de son travail d’écriture et de ses débuts dans la littérature.
Un livre sensible et intelligent qui parle d’amour quand on n'a pas les mots pour le dire.
Je l’ai déjà dit : je m’intéresse à la façon dont on peut se sentir supérieur à quelqu’un d’autre ou à un autre groupe de gens. ça arrive partout, tout le temps. Quelque soit le nom qu’on donne à ce besoin de trouver quelqu’un à rabaisser, je le considère comme ce qu’il y a de plus vil en nous.
tu as raison, on n'en guérit pas, même après la lecture du énième livre qui raconte - mutatis mutandis - ce qu'on a vécu ;-)
RépondreSupprimerJ'aime la manière dont Elizabeth Strout traite ce thème. le personnage de la mère est intéressant ; elle parle beaucoup et toujours des autres, jamais d'elle-même et de ses sentiments.
SupprimerJ'espère pouvoir le lire, car j'avais aimé un autre de ses livres (Olive Kitteridge, très bien)
RépondreSupprimerJ'ai moi aussi aimé Olive Kitteridge que je préfère encore à celui-ci.
Supprimerdur de lire après des livres très forts, je retiens celui là en tout cas comme possibilité de lecture je ne l'ai pas vu à la bibli mais j'ai du le raté
RépondreSupprimerEn fait, c'est un livre tout à fait intéressant !
SupprimerVoilà qui m'intéresse beaucoup ; je note ce livre en espérant le trouver à la bibli (deux bibliothèques fermées en ce moment pour travaux, le service réservation annulé pour cause de manque de personnel ... la lecture n'est pas du tout la priorité de ma ville)
RépondreSupprimerAh bon ! Je pensais qu'une grande ville comme la tienne avait un bibliothèque digne de ce nom. Moi qui me plains toujours de la mienne, j'y ai trouvé celui-ci ainsi que Mischling et La disparation...
SupprimerC'est vrai, le livre qui succède à une oeuvre forte et profonde nous paraît manquer de quelque chose, on n'y entre pas vraiment.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ta phrase de conclusion. Bonne fin de semaine, Claudialucia.
Finalement j'y suis entrée ! A toi aussi bon week end.
SupprimerUne amie m'avait décidé de ne pas l'acheter par que c'était déprimant mais il faut mieux bien sûr se faire une opinion par soi-même.
RépondreSupprimerDéprimant ? Je venais de lire Mischling, rien ne pouvait me déprimer après ça ! Non, plutôt nostalgique !
SupprimerVotre article me donne immédiatement envie de la lire. Oui, comme il est difficile d'aimer et de savoir exprimer son amour, particulièrement en famille. Il m'a également donné envie de vivre dans une ville ayant une vraie bibliothèque, celle dans laquelle on peut faire des découvertes... Mais c'est une autre histoire ! Bon dimanche Claudialucia.
RépondreSupprimerET moi qui me plains toujours de ma bibliothèque ! pas assez de nouveaux livres et ouverte que l'après midi sur le mercredi et samedi.
Supprimerj'ai eu un peu de mal à accrocher, j'aurais peut-être du insister d'avantage!
RépondreSupprimerJe verrai si je le trouve à la médiathèque... J'en ai beaucoup entendu parler.
RépondreSupprimerBonne journée.