Quelques jours sans internet et des kilomètres parcourus à la recherche de notre deuxième maison près de Halonharjatie au nord de Mikkeli au bord du lac Kyyvesi! Quand je dis à la recherche, ce n'est pas seulement une façon de parler, même le GPS rend son tablier (si j'ose m'exprimer ainsi) et nous envoie dans de petits chemins de terre pour nous déclarer ensuite que cette route est inconnue. Nous avons voulu atteindre le village de Raivola où a vécu Edith Sodergran mais en vain. Le GPS nous a envoyés vers des chemins interdits aux voitures et les cartes sont d'une imprécision consternante. Bref ! l'aventure! La nuit tombe vers 17H30 mais, depuis le changement d'heure, à 16H30.
La Finlande n'a pas la variété et la beauté sauvage et grandiose de la Norvège (qui reste mon coup de coeur) mais ces grandes étendues plantées de pins, sapins, mélèzes ( près de trente variétés de conifères) et de bouleaux qui se déroulent à l'infini ne manquent pas de charme. Nous sommes à la fin de l'automne, les bouleaux offrent parfois la surprise de leur feuillage d'or lumineux mais la plupart ont perdu leurs feuilles et leurs troncs noirs et blancs se dressent, élégants et graciles, vers un ciel nuageux; la neige est tombée, hier, mais n'a pas tenu au sol. Les glaciers ont raboté les roches tendres, creusant des dépressions où se nichent les lacs. Chacun se ressemble et pourtant est différent, de taille, de couleur, parsemé d'îles, réserves d'eau faisant partie d'un grand
tout, car tous communiquent entre eux. Nous marchons sur les roches les plus anciennes d'Europe, de presque deux millions d'années. La trace des glaciers est partout, roches moutonnées, moraines, verrous...
La dernière fleur de l'automne
Je suis la dernière fleur de l'automne.
Je fus bercée dans le berceau de l'été,
Je fus placée en sentinelle contre le vent du nord.
Des flammes rouges ont éclos
Sur ma joue blanche.
Je suis la dernière fleur de l'automne.
Je suis l'ultime semence du printemps mort,
II est si facile de mourir la dernière :
J'ai vu le lac si fabuleux, si bleu,
J'ai entendu battre le cœur de l'été mort,
Mon calice ne porte pas d'autre semence que de mort.
Je suis la dernière fleur de l'automne.
J'ai vu les profondeurs stellaires de l'automne,
J'ai contemplé la chaude lumière des foyers lointains,
II est si facile de suivre le même chemin,
Je refermerai les portes de la mort.
Je suis la dernière fleur de l'automne.
Je suis la dernière fleur de l'automne.
Je fus bercée dans le berceau de l'été,
Je fus placée en sentinelle contre le vent du nord.
Des flammes rouges ont éclos
Sur ma joue blanche.
Je suis la dernière fleur de l'automne.
Je suis l'ultime semence du printemps mort,
II est si facile de mourir la dernière :
J'ai vu le lac si fabuleux, si bleu,
J'ai entendu battre le cœur de l'été mort,
Mon calice ne porte pas d'autre semence que de mort.
Je suis la dernière fleur de l'automne.
J'ai vu les profondeurs stellaires de l'automne,
J'ai contemplé la chaude lumière des foyers lointains,
II est si facile de suivre le même chemin,
Je refermerai les portes de la mort.
Je suis la dernière fleur de l'automne.
Edith Södergran
Jeudi 24 journée de voyage : arrivée à "La maison bleue" située à Halonharjuntie au nord de Mikkeli près de Haukivuori
Vendredi 25 Octobre : promenade à pied sur les rives du lac Kyyvesi ; le charme automnal de la Finlande.
Lac Kyyvesi |
Lac Kyyvesi |
Lac Kyyvesi |
Lac Kyyvesi |
Lac Kyyvesi |
Lac Kyyvesi |
Samedi 26 Octobre : Direction Jyvälkyla, une ville située au Nord de l'immense lac Paijanne, le plus long et le plus profond de Finlande. Un détour vers la Finlande centrale pour aller visiter l'église Petäjävesi, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, construite entre 1736 et 1765 par les paysans finlandais. Fermée au public en automne et en hiver, hélas! elle est très belle extérieurement avec ses murs et son toit en bois, son campanile de trois étages ajouté en 1821.
L'église Petäjävesi |
Ensuite nous avons poussé jusqu'à la ville de Manttä, à l'est du Lac Paijanne pour aller voir deux musées mais la nuit tombait déjà et nous n'en avons vu qu'un, celui dédié à Gustaf Serlachius, riche papetier dont la vie est relatée par l'intermédiaire de figures en papier mâché. Oeuvres curieuses ! Le siège de l'entreprise est richement décoré par l'artiste, peintre, sculpteur, Eric Erhstrom.
C'est là que se trouve le tableau célèbre de Akselli Gallen-Kallala, un des plus grands peintres finlandais, intitulé Problème et qui montre le musicien Sibelius, Eric Erhstrom et Kallala lui-même, lors d'un soirée plus qu'arrosée !
Akseli Gallen-Kallala : Problème |
A gauche, Eric Erhstrom, Gallen-Kallala au centre et Sibelius à droite.
Toujours aussi belles photos ! En effet, ça n'a pas l'air très fréquenté...:-) Profite bien de ton séjour.
RépondreSupprimercela me rappelle la Lettonie cette histoire de chemins de terre dans la forêt sauf qu'il fallait demander son chemin en Russe (et en cyrillique sur la carte) et que le GPS finissait par nous retrouver
RépondreSupprimerAlors, vous avez fini par le trouver cet hébergement ? Notre pays doit paraître bien petit face à ces étendues de nature vierge. Les photos sont belles.
RépondreSupprimerUn beau poème et des bouleaux qui me font rêver de la Russie.
RépondreSupprimerBelles photos et beau poème ! Merci à toi !
RépondreSupprimerCe poème d'Edith Södergran est bien mélancolique. Automne, mort, dernière, comme une litanie... Tu as parlé de la peintre Helene Schhjerfbeck dans ton précédent message, j'avais vu l'exposition à elle consacrée au musée d'art moderne de Paris. Elle a peint des autoportraits successifs dansa déchéance physique jusqu'à sa mort... J'avais bien aimé la sincérité de cette artiste et avais noté cette phrase d'elle si censée : "Il manque toujours la touche finale à une oeuvre d'art. Tout ce qui est achevé est mort". Le souci toujours, de la fin...
RépondreSupprimerUn début d'hiver de charme avec ce qu'il faut encore des couleurs automnales et de tapis de neige qui fond bien vite après avoir laissé un souvenir de tapis blanc.
RépondreSupprimerLa poésie d'E. Sodergran fait écho ici à sa vie altérée par la maladie.
Enfin des découvertes picturales en ce qui me concerne, j'aime le dernier tableau de Gallen Kallala, sujet d'une série si je comprends bien.
Merci à toutes pour vos commentaires. J'ai peut-être jugé hâtivement Helene Schhjerfbeck car il y avait très peu d'oeuvres dans ce petit musée de Riimaki mais par la suite j'aurais eu envie d'approfondir cette découverte. Hélas! je n'ai pas eu le temps à Helsinki.Effectivement, la poésie de Södergran fait écho à sa maladie et à la mort qu'elle sait inévitable.
RépondreSupprimerPour miriam : nous aussi le GPS a fini par nous retrouver, sinon on y serait encore !