Le livre de John Grisham est du style que j’appelle livre de procès où tout en menant une enquête passionnante qui cherche à établir la vérité, l’avocat et son cabinet déjouent les subtilités d’un procès et nous initient aux subtilités de la loi américaine, ici, avec ce roman L’allée du sycomore, dans l’état du Mississipi.
Seth Hubbard, richissime propriétaire et entrepreneur américain, atteint d’un cancer en phase terminale, décide de se suicider. Il laisse un testament olographe qui infirme le précédent homologué devant notaire et dans lequel il déshérite sa famille, son fils et sa fille, pour laisser toute sa fortune à son aide-ménagère et soignante, Lettie. Voilà qui va obligatoirement entraîner un procès ! Déshériter ses enfants porte déjà, en soi, un lourd parfum de scandale mais si l’héritière désignée est noire, alors, les haines raciales se réveillent. L’avocat blanc Jack Brigance, va, à la demande du testateur, relever le défi et faire respecter sa dernière volonté.
Le roman est intéressant à plusieurs niveaux :
Le thème majeur du roman est le racisme dans les états du Sud, avec les exécutions liées au Ku Kux Klan dans un proche passé, les tensions et inégalités raciales et cela jusqu’à nos jours. Jack Brigance en sait quelque chose, lui qui vient de gagner un procès en faveur d’un noir et qui l’a payé au prix fort. Sa famille a été menacée de mort et il a dû mettre sa femme et sa fille à l’abri pendant quelque temps, sa maison a été incendiée détruisant tout son patrimoine et tuant le chien bien-aimé de sa petite fille. Il est en grande difficulté financière et son habitation en location doit toujours être surveillée par la police. Bientôt le passé va le rattraper avec cette question qui devient cruciale : pourquoi Hubbard a-t-il choisi de se pendre dans cette parcelle de terre qui lui appartient et que l’on appelle l’allée du sycomore?
Le roman joue sur le suspense judiciaire : Jack Brigance va-t-il gagner ? Le testament olographe est-il valide ? Est-il moral qu’un père déshérite ses enfants même s’il ne les aime pas et réciproquement ? Et pourquoi veut-il laisser toute sa fortune précisément à Lettie ? Quelles difficultés aura à surmonter l’avocat ? Quels arguments emploieront ses adversaires ? Lettie a-t-elle profité de la maladie de son patron pour l’influencer ? Le procès va-t-il tourner en un règlement entre blancs et noirs car les deux communautés prennent partie dans l’affaire ?
Nous pénétrons aussi les dessous pas toujours très sympathiques de ce milieu judiciaire : certains avocats voient dans le malheur de leurs clients une manne financière inépuisable et font traîner les procès pendant des années, comptabilisant à la minute près leur travail. Il décrit les luttes sournoises entre les membres du barreau, l’art de tirer la couverture à soi, de se concilier le juge, les coups bas, les mensonges, au mépris de toute idée de justice.
Enfin Grisham en peignant les réactions des uns et des autres face à la fabuleuse fortune léguée par Seth Hubbard peint une comédie humaine pleine d’ironie. D’un côté les avocats blancs ou noirs des deux partis qui essaient de s’emparer de la galette quitte à ne laisser aux héritiers -quels qu’ils soient- que des miettes ! De l’autre, la bassesse des enfants lésés qui jouent le grand jeu de l’amour envers leur père qu’ils avaient totalement délaissé. Et puis la famille de Lettie qui ne cesse de s’agrandir de manière démesurée, les cousins les plus éloignés faisant surface, dès lors qu’elle a de grandes espérances !
Une intéressante et agréable lecture même si l’on comprend rapidement pourquoi Seth Hubbard a légué sa fortune à Lettie, le suspense du livre étant ailleurs.
Un auteur que je n'ai jamais lu. Son roman a l'air plutôt prenant, sur un thème toujours d'actualité. (je t'ai envoyé un mail il y a une dizaine de jours, je n'ai pas l'impression que tu l'aies reçu).
RépondreSupprimerC'est un roman agréable à lire et en même temps qui dénonce une société basée sur la haine raciale. Un polar intéressant.
Supprimerje ne crois pas avoir déjà lu cet auteur, il faudrait que je découvre!
RépondreSupprimerGrisham, c'est un auteur facile à lire, agréable à découvrir après une lecture ardue, et qui sait parler de la société.
Supprimerjamais essayé Grisham, je le note dans un coin
RépondreSupprimerJe n'en ai pas beaucoup lu mais ils sont toujours intéressants.
Supprimerun roman lu il y a pas mal de temps mais que j'ai comme toi bien aimé, bon pas un grand roman mais un polar intéressant et j'avais aimé l'atmosphère de ce livre
RépondreSupprimerJe n'ai rien lu de cet auteur mais le thème a l'air intéressant. PS : nous publions sur instagram le billet sur Balzac (il apparaîtra sur mon blog le 29 janvier) avec Rachel.
RépondreSupprimerDonc je le publierai le 29 Janvier.
SupprimerPS : j'ai marqué 22 janvier pour la publication de Balzac... LEs secrets de la princesse de Cardignan
RépondreSupprimerMais si j'ai bien compris le 22 janvier sur Instagram et le 29 sur le blog ?
SupprimerJe n'ai pas pu répondre avant car les réponses aux commentaires ont été à nouveau bloqués pendant quelques jours.
RépondreSupprimerbloquées ! grrr !
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