De temps en temps, j’aime lire les écrits de Nicolas Vanier et me replonger dans la neige, le froid polaire, les lacs gelés, les montagnes aux déclivités effrayantes et les exploits héroïques et surhumains ! C’est ce que j’appelle mon syndrome Jack London et James Curwood. Je suis tombée dans la potion magique de leurs livres presque à ma naissance et j’y retourne sans cesse par un biais ou par un autre.
Dans ce récit intitulé la Grande course, Nicolas Vanier raconte sa participation à l’une des plus difficiles et des plus exigeantes courses de traîneaux du monde : dans l’enfer de la Yukon Quest !
26 participants qui sont les plus grands mushers (conducteurs de traîneaux) du monde, beaucoup d’accidents, beaucoup d’abandons, de nombreux chiens mis en repos dans les droppers (lieu où sont laissés les bêtes trop fatigués pour continuer sur décision des vétérinaires) .
Inutile de dire que j’ai aimé ! J’ai suivi avec intérêt toutes les étapes et les détails techniques de la course qui réclame des capacités physiques et intellectuelles des animaux comme de leur musher, endurance, rapidité, volonté, capacité d’analyse : Les chiens de tête sont capables de prendre la bonne décision en une fraction de seconde, de négocier un tournant dangereux, de choisir la bonne piste, d’éviter les nombreux pièges tendues par la neige ou le gel… Les obstacles à franchir malgré la fatigue obsédante, le manque de sommeil accumulé, le froid, (des températures à -50°!) sont les étapes de cette course qui accumule les difficultés.
Ce que j’aime dans ce récit, c’est d’abord le rapport de Nicolas Vanier avec ses chiens, cet amour réciproque, cette compréhension mutuelle qui font qu’il est véritablement en communion avec eux. J’ai aimé que l’animal passe toujours avant le maître qui prend d’abord soin d’eux avant de s’occuper de lui-même à chaque étape. J’ai aimé connaître le nom de chacun, les distinguer d’après leur caractère, leurs qualités et leurs faiblesses. Quand Nicolas Vanier s’interroge sur ce qui le pousse à s’infliger tant d’épreuves, à aller toujours aux limites de ses forces, et quand il se demande la même chose pour ses chiens, la réponse est la même pour l’homme comme pour les bêtes.
Jamais je n’ai senti une telle communion avec mes chiens, ressenti une telle harmonie. Leurs souffles font écho au mien. Leur fatigue est la mienne. Je suis une sorte d’archer qui fait vibrer les cordes d’un bel instrument, en osmose avec son orchestre, et dont aucune fausse note ne vient troubler la mélodieuse partition qu’ensemble nous écrivons sur le pupitre de cette course.
Et puis, bien sûr, il y a les paysages, la traversée du Kondklide avec les traces des chercheurs d’or et l’hommage de Nicolas Vanier à Jack London ( et oui, je sais, je ne ne suis pas la seule ! ), les aurores boréales qui illuminent les nuits d’une beauté irréelle, les silhouette des loups qui mêlent leur voix à la lumière des cieux, une beauté à couper le souffle qui est une récompense aux souffrances endurées pendant la course.
Au cours de ses réflexions pendant cette longue course, Nicolas Vanier fait sienne cette phrase : « il vaut mieux accomplir sa vie que la rêver » , j’ai envie de lui répondre que oui, bien sûr, il a théoriquement raison mais… quand je me plonge dans ces récits d’aventures et de glace, moi qui aime tant la neige, les pays nordiques et qui suis si frileuse, si peu sportive, je me dis que c’est bien la vie, aussi, parce qu’on peut la rêver !
PS : les documents en annexe sont appéciables : d'abord une carte qui permet se suivre l'itinéraire de Whitehorse à Fairbanks, puis le lexique du vocabulaire de la course, les dessins de l'attelage, les résultats de la course (à ne pas lire avant la fin du livre pour bénéficier du suspense !) et des photos.
Tu aimes vraiment le froid? Effectivement dans la lignée de Lonfon!
RépondreSupprimerMais non , je suis frileuse, je ne supporte pas le froid sauf en imagination, donc par l'intermédiaire d'un livre ! Par contre, j'aime les pays nordiques, c'est vrai ! et la neige aussi ! Mais elle est rare à Avignon !
SupprimerVoilà un livre que je lirai avec plaisir puis l'offrirai à mon fils qui a eu la chance de participer à une course de traîneaux il y a des années....et il en parle encore. Surtout des chiens.
RépondreSupprimer(pour une raison inconnue, je ne reçois plus les avis de tes publications...je viens de me réinscrire en espérant que...)
C'est vrai que ce doit être addictif et que l'on doit s'en souvenir toute sa vie !
SupprimerJe me suis totalement retrouvée dans ton dernier paragraphe. Moi aussi j'aime la neige mais je suis frileuse (les pays du nord me fascine) et lire des récits d'aventure alors que je ne suis pas très sportive ni téméraire...
RépondreSupprimerTout à fait comme toi ! Les pays du Nord me fascinent aussi. Je suis allée en Norvège deux fois, un merveilleux pays, des paysages sous la neige au mois de Mai, les troupeaux de rennes en migration estivale, les îles Lofoten... Grandiose ! Et la Finlande, moins spectaculaire que la Norvège mais avec un charme fou, des lacs partout, des forêts de bouleaux à l'infini ... En Suède, je n'ai visité que Stockholm qui est une belle ville avec ses parcs verts et fleuris, ses palais-musées, ses petites îles...
SupprimerTu as de la chance ! Jen ne suis jamais allée en Norvège. Par contre, j'ai fait un road trip, il y a quelques années avec des escales rapides au Danemark, en Suède et en Finlande.
SupprimerHé bien, au chaud, tu peux suivre sa course... ^_^
RépondreSupprimerC'est cela l'intérêt, bien au chaud !
SupprimerJe suis aussi frileuse que toi et je n'irais pas me fourrer dans une galère pareille mais .. j'aime beaucoup lire aussi ce genre de récit, ça m'enchante. Je note celui-ci. Et heureusement que l'on peut rêver, les aventures comme celles de Nicolas Vanier restent l'exception.
RépondreSupprimerJ'aime bien le terme de "galère"; c'est tellement vrai que Nicolas Vanier lui-même se pose des questions pour savoir pourquoi il est allé s'y fourrer ! En même temps je comprends qu'il y a des moments dans cette course d'une telle perfection que l'on en devient "accro" ! Pour nous, c'est bien de rêver !
SupprimerJe lis pas mal sur les rapports entre hommes/animaux et hommes/nature en ce moment. Mais j'ai du mal avec Nicolas Vanier, son aspect médiatique, depuis l'affaire des flamants roses de Camargue (voir par exemple l'article de Reporterre en août 22).
RépondreSupprimerL'aspect médiatique, c'est un peu obligé, parce que pour entretenir des chiens de traîneau, participer à ces courses, c'est très onéreux et si l'on a pas de fortune personnelle, il faut bien gagner de l'argent (livres, films, sponsors). Par contre, je ne connaissais pas l'histoire des flamands roses et j'ai lu l'article. C'est vrai que c'est scandaleux un tel désastre et au point de vue écologique c'est une perte irréparable.
SupprimerJe te suis à 100% j'ai lu plusieurs de ses livres et j'adore les récits où il y a vent, neige, blizzard etc j'ai une petite collection de ce genre de récit et j'aime les rouvrir de temps à autre
RépondreSupprimerSi tu as des titres à me conseiller, je suis partante.
SupprimerMême si je préfère les expéditions à caractères scientifiques, qui mettent l'accent sur l'écologie, à celles purement sportives, j'admets que ce doit être intéressant. D'où vient donc notre fascination pour les pays froids ?
RépondreSupprimerMa mère adore Vannier, il faudrait que j'en lise au moins un...
RépondreSupprimerJ'adore ce genre de récit et pourtant, je ne l'ai jamais lu ! A faire donc...
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