« Un Pagnol à l’Irlandaise »
Cette comédie dramatique raconte l’histoire de deux célibataires quarantenaires, Anthony et Rosemary.
Anthony
a passé toute sa vie dans la ferme familiale, enfermé dans sa solitude.
Rosemary, qui vit dans la ferme voisine depuis toujours, l’attend …
laissant s’écouler les années éternellement.
Alors que le père
d'Anthony menace de le déshériter et de vendre la ferme, le rêve de
Rosemary s’effondre. Et si Anthony venait à s’envoler loin, loin d’ici
?...
Dans cette pièce, John Patrick Shanley propose une
introspection, à la fois drôle et émouvante, sur nos rêves et nos
désirs, enfouis sous la chape du déni et de la fuite. La remise en cause
des certitudes et des peurs est douce et familière car l’histoire qui
nous est présentée est à la fois proche et éloignée de notre quotidien.
On se rassure en se disant que c’est « non loin d’ici ». La pièce parle d'amour, de deuil et de transmission. Les personnages ressemblent à des archétypes qui, se fissurant, expriment une humanité touchante, comme dans une photo de Raymond Depardon. Ils transmettent un message d’espoir : il n’est jamais trop tard pour vivre librement. Mais pour cela il faut s’affranchir des atavismes familiaux… Et le plus tôt sera le mieux !
La qualification d'un Pagnol à l'irlandaise ne me paraît pas bien choisie ! Non, le ton n'est pas celui de Pagnol et nous sommes loin de la faconde, du soleil et des mas provençaux. La pièce nous parle du froid et de la solitude, de "taiseux" qui ne savent pas exprimer pas leurs sentiments, des années qui s'écoulent avec le passage triste (mais beau) des saisons, des envies de suicide, des rêves d'évasion.
Nous vivons en Irlande, dans des fermes isolées, nous pourrions être en Lozère sur les hautes terres... La comparaison avec le film de Raymond Depardon me paraît plus juste.
Nous sommes dans un pays où le père est prêt à enlever la ferme à son fils parce qu'il "n'aime" pas la terre même s'il la travaille laborieusement, cette terre, et y consacre sa vie. Le ton est juste et vrai, entre émotion et humour.
La pièce est comme une petite musique douce, mélancolique, rythmée par les belles images en écran de fond, aux couleurs de l'automne, de la neige et de la floraison, en un retour qui paraît éternel ! Et on aimerait qu'ils se disent, "je t'aime ", ces deux-là, au lieu de vivre seuls, crevant de solitude, chacun dans sa maison familiale, après la mort de leurs parents. Heureusement, la pièce se termine par une jolie note d'espoir !
Un beau spectacle que j'ai beaucoup aimé et bravo aux quatre comédiens!
John Patrick Shanley, Adaptation : Julie Delaurentis
- Mise en scène : Manuel Olinger
- Interprète(s) : Pierre Santini, Gregori Derangère, Michèle Simonnet, Julie Delaurenti
- Lumières : Didier Brun
- Musiques : Jean-François Farge
- Décor : Virgile Baron
- Costumes : Atelier Des Petites Mains
- Régisseuse : Floriane Vaesken
- Photos : Aurore Vinot
Produit par la compagnie Div'Art avec la participation de Gilles Bonamy.
Soutenu par la SPEDIDAM, Le Parc naturel régional Normandie Maine et le Conseil Départemental de l'Orne.
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