Je n'avais pas pu voir L'odeur de la guerre au festival d'Avignon en juillet 2023 et voilà que la pièce est programmée à nouveau ce mois de Novembre à Avignon, à la Scala de Provence
L’odeur de la guerre est l’histoire de Jeanne qui cherche à échapper au déterminisme de son milieu et à se libérer des violences qu’elle a subies dans son corps. Née dans un foyer modeste où la parole est difficile, et malgré l’amour de ses parents prisonniers eux-mêmes de leur condition sociale, elle ne connaît de la sexualité que le viol, un « accident » qui laisse des séquelles.
Là où l’école n’a pas réussi, elle va trouver cette libération à travers les cours de théâtre qu’elle suit lorsqu'elle arrive à Paris et qui ouvrent son esprit à la beauté des mots, de la langue, et à la beauté des sentiments. Là où elle ne peut parler parce qu’elle n’a pas les mots, parce qu’elle n’est « rien », son professeur lui donne l’exemple de Molière mettant en scène des personnages du peuple dans Dom Juan, personnages qui ne sont pas « rien », au contraire, mais vrais et touchants parce qu’ils n’essaient pas d’être autre chose que ce qu’ils sont.
A travers le sport qu’elle pratique, la boxe thaïlandaise, c’est le corps qui se libère de ses tensions, de ses colères, qui réapprend à bouger, à reprendre possession de lui-même.
« On ne boxe pas pour se battre, pour se bagarrer, pour faire mal, lui dit son coach, la boxe, c’est une question d’équilibre. »
Photo Émeric Gallego |
Jeanne, c’est Julie Duval, la comédienne seule en scène, qui a écrit le texte et interprète sa propre histoire. Elle est tous les personnages et parvient d’un geste, d’un changement de voix, d’une expression du visage, à nous les faire voir, à nous faire partager leurs sentiments. La mise en scène de Juliette Bayi, minimaliste, un banc, un punching ball, des gants de boxe, est efficace, joue sur le corps, son retrait, sa douleur, son affranchissement, et nous transporte dans des espaces différents.
Un bon spectacle, très physique ! Effectivement Julie Duval est boxeuse-comédienne ou comédienne-boxeuse. Elle a de la présence et s’impose aux spectateurs.
c'est chouette pour elle que le spectacle soit reprogrammé hors festival !
RépondreSupprimerA chaque fois que tu publies un billet dédié au théâtre, je me dis que je devrais lire plus de pièces et surtout retourner en voir. Il y a une époque, lorsque je vivais à Paris, où j'y allais très régulièrement. Le plaisir tenait aussi dans le fait de découvrir chaque fois un nouveau lieux de spectacle.
RépondreSupprimerJe vais faire attention si ce spectacle passe dans mon coin. C'est intéressant ce mélange boxe-comédie.
RépondreSupprimerCe matin, sur Télématin on présentait une jeune Afghane qui s'entraine à paris pour combattre en TaeKwando pour les jeux olympique. Combattre pour le droit des femmes afghanes!
RépondreSupprimerJ'en avais lu une bonne critique et elle semble méritée. Quelle énergie physique et mentale pour ce seule-en-scène, j'imagine, un excellent exutoire.
RépondreSupprimerNe dit on pas "un esprit sains dans un corps sain" ?
RépondreSupprimerJeanne en est la parfaite illustration