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mercredi 26 novembre 2014

Tarjei Vesaas : Si je devais faire un voeu

La chaleur de l'âtre  pour illustrer le poème de Tarjei Vesaas : si je devais faire un voeu
La chaleur de l'âtre (source image)


Si je devais faire un voeu de Tarjei Vesaas

Eteignez les lampes !
Taisez les lumières !
Si je devais faire un vœu, ce serait la chaleur
De l’âtre un soir à la noirceur de charbon !
  
Et si je devais faire un vœu, ce serait
Que les flammes du bois de pin
Attirent ici de nombreuses personnes, parmi lesquelles
Serait peut-être celle que j’aimerais le plus –
  
Et si je devais faire un vœu,
Là, près du feu de l’âtre, ce serait
Qu’une petite main apeurée
Et cherchant dans l’ombre
Trouve la mienne – puis ne bouge plus –

 Lisières du Givre



Lisières de givre est une anthologie composée à partir des onze recueils publiés par Vesaas,
Lisières du givre : éditions Grèges



Tarjei Vesaas (1897_1970) est un écrivain norvégien. Son œuvre est dominée par les thèmes existentiels du Mal, de l'Absurde, ainsi que par l'omniprésence de la Nature. Elle se caractérise par une forte dimension symbolique et onirique. Ses parents possédaient la ferme de Vesås et Tarjei, l'aîné des trois fils, devait prendre la succession de son père sur l'exploitation familiale. Ses parents étaient des personnes relativement cultivées qui entretenaient l'intérêt de la lecture, souvent collective et à voix haute, lors des longues et sombres soirées d'hivers.(Wikipédia)
je n'ai lu qu'un livre de lui mais du genre que l'on n'oublie jamais : Palais de glace (1963). Si vous ne le connaissez pas, lisez-le vite!





mardi 25 novembre 2014

Katarina Mazetti : Le Viking qui voulait épouser la fille de soie/ Monique Lévi-Strauss : Une enfance dans la gueule du loup




                         Le Viking qui voulait épouser la fille de soie de Katarina Mazetti

Ce roman historique conte la rencontre entre deux civilisations, l'une occidentale et nordique, celle des Vikings, rude et frustre et celle, orientale, raffinée, de la famille d'un marchand de soie à Kiev. 

Nous sommes en Suède au Xème siècle. Un constructeur de bateau, Sabjörn, vit seul dans une ferme avec ses deux fils, Svarte et Kare, ne pouvant se consoler de la disparition de sa femme dont il n'a pu retrouver la trace malgré ses recherches. Il se laisse aller, ne gère plus ses biens et crée, par son favoritisme envers l'un, une rivalité voire un antagonisme entre les deux frères.
A Kiev, Milka, jeune fille habituée au luxe vit dans une riche demeure avec son frère Radoslav qui veut devenir soldat. Elle est entourée de ses deux esclaves : Petite Marmite et Poisson d'Or. Lors d'un de ses voyages, le père des deux jeunes gens est tué et Kiev tombe au mains des pillards. Milka et Radoslav se sauvent en montant à bord du navire viking. C'est le début d'un changement complet et irréversible pour Milka, son frère et ses esclaves. Milka épousera l'un des deux frères viking et doit s'habituer aux moeurs de ces barbares nordiques. C'est aussi le commencement de nombreuses aventures à découvrir!

Ce que j'en pense :
Ce roman est bien documenté et nous fait pénétrer dans la vie quotidienne des vikings, leurs conditions de vie, la place des femmes dans le foyer, leurs coutumes et leurs voyages. Nous y découvrons de nombreux détails intéressants. Les personnages sont vivants et nous les suivons avec plaisir dans leurs tribulations. Ce n'est pas un grand roman mais un livre qui se lit avec plaisir et nous apprend beaucoup sur ce peuple.

Une enfance dans la gueule du loup de Monique Lévi-Strauss




Ce livre n'est pas un roman mais un témoignage que Monique Lévi-Strauss entreprend bien des années après les faits pour raconter l'histoire qui a été la sienne et aussi peut-être pour exorciser ses démons et faire la paix avec ses parents - et surtout son père-  qu'elle juge sévèrement.

"Le récit de mon enfance de mon adolescence peut se lire comme un document. Le destin singulier d'une enfant belge de mère juive, à qui on impose de vivre en Allemagne sous le Troisième Reich".

Son père, en effet, l'envoie une première fois en Allemagne en 1938 pour apprendre une langue étrangère malgré l'opposition de sa famille maternelle qui, entourés de réfugiés persécutés par les nazis,  connaît bien la situation et les dangers qu'encourt un enfant belge de mère juive à cette époque.. Le père récidive quand pour honorer son contrat de travail en Allemagne il installe toute sa famille  là-bas dès la fin de 1939. Monique, son frère et sa mère seront alors coincés là-bas pendant toute la durée de la guerre, le père étant emprisonné lorsque l'Allemagne envahit la Belgique. On ne sait pas trop comment la mère fait pour s'en sortir mais elle vit dans l'angoisse demandant même à sa fille, catholique, de la baptiser.

Ce que j'en pense :
J'ai été intéressée par ce document d'une expérience absolument incroyable et la description de la vie quotidienne pendant la guerre vue par cette lycéenne lucide et consciente du danger. Je me suis intéressée aussi à sa vie après la guerre, ses études de médecine, à New York et surtout à Paris, aux rencontres qu'elle fait avec des intellectuels de l'époque… Un grand merci à Aifelle pour la découverte de ce livre.


Et voilà deux livres en un seul billet! j'ai décidé de venir à bout de mon retard!

lundi 24 novembre 2014

Jim Fergus : Souvenir de l'amour Chrysis

Souvenir de l'amour de Jim Fergus Editions Cherche-Midi  collection Pocket : La photo de la première de couverture est celle de Gabrielle Jungbluth (Chrysis)
La photo de la première de couverture est celle de Gabrielle Jungbluth

J'aime le Jim Fergus de Mille femmes blanches et de La fille sauvage, un peu moins celui de Souvenir de l'amour Chrysis. Pourtant le roman n'est pas inintéressant et il est bien écrit mais le sujet m'a moins interpellée et le roman ne m'a pas vraiment accrochée.
Avec sa compagne Mari qui est en phase terminale d'un cancer, Jim Fergus se rend en Europe pour une consultation médicale. Au cours de son voyage, il découvre chez un antiquaire niçois un tableau de Gabrielle dite Chrysis Jungbluth intitulé Orgie (1925) qu'il offre à Mari. Cette découverte est prétexte à une recherche sur cette artiste-peintre, femme libre, qui fréquente les milieux artistiques parisiens. Le roman conte aussi la rencontre de Chrysis avec un cow boy américain, Bogey, et qui s'est illustré pendant la guerre, en 1916, date de son engagement dans la légion étrangère avec son cheval "Crazy Horse". Porté disparu sur le front, il se retrouve perdu dans le Paris d'après guerre, traumatisé par l'horreur qu'il vient de vivre et n'ayant pas le courage de revenir à la vie officiellement.  Une histoire d'amour naît entre Chrysis et lui.

Orgie de Gabrielle Chrysis  Jungbluth (1925)

Ce que j'en pense :
J'ai bien aimé cette immersion dans les milieux artistiques du début du XX ème siècle à Montparnasse, avec en arrière-fond la guerre de 14 qui viens de se terminer marquant encore les esprits par son horreur et sa folie. Le roman m'a permis de découvrir cette jeune peintre des Années Folles et les difficultés des femmes pour réussir dans ces milieux qui pourtant ne devraient pas être conventionnels. En avance sur son temps, elle cherche à briser les tabous concernant le sexe, d'où ce tableau nommé Orgie qui montre le sexe décomplexé, lavé de la souillure originelle et libéré de l'idée de péché propre au judéo-christianisme. Le tableau peint une liberté sexuelle surprenante pour l'époque. Je n'ai pas été très convaincue, par contre, par les explications sur la naissance de ce tableau impliquant le cow boy de Chrysis. Si le livre est agréable à lire, il manque un peu de consistance et l'ayant lu déjà il y a quelques mois, je n'en garde que quelques traces qui concernent essentiellement  le parcours de la jeune peintre. Le reste, en particulier l'analyse psychologique, me paraît un peu rapide.

Gabrielle Chrysis Jungbluth : Article de Elle voir Ici

Gabrielle " Chrysis " Jungbluth, née en 1907 à Boulogne-sur-Mer d'un colonel vétéran de la Grande Guerre et d'une mère bien de son époque, n'était guère programmée pour l'insolence. Mais voilà, elle veut jusqu'au bout des ongles être peintre, ce qui la conduit à Paris dans l'atelier d'Humbert, professeur de Braque et de Marie Laurencin. La lecture d'" Aphrodite ", roman de Pierre Louÿs, qu'elle découvre caché dans la bibliothèque familiale, est une révélation. Jeune fille modèle (qui toujours refusera de jouer les modèles pour ses amis peintres, elle sait de quel côté du chevalet elle veut être), elle était Gabrielle. Intrépide et anti-conventionnelle, lâchant la bride à ses audaces artistiques et à ses élans secrets, elle deviendra, sous le pseudonyme de l'héroïne de Louÿs,  Chrysis . Parce que telle est sa vraie nature. Qu'elle dévoilera dans le fameux tableau " Orgie " et dans la mise en scène effectuée pour sa réalisation.



vendredi 21 novembre 2014

Atelier Les plumes d'Asphodèle : Une Nuit sur le Mont Chauve, hommage à Modeste Moussorgsky


 Francisco Goya peintre romantique espagnol : le sabbat des sorcières
Francisco Goya : peintre romantique espagnol : Le sabbat des sorcières

Une nuit sur le Mont Chauve

 Hommage à Modeste Moussorgsky

 

Mont chauve, solitudes vaines
Passeur blanc des fêtes amères,
Vol de sorcières, sarabandes
Chats ténébreux, Esprit des morts
Démon lubrique, fesse ardente,
Orgiaques, déchaînées, brûlantes,
Bacchantes !

Chevalier, oiseau étoilé
Transfiguré par la lumière
Satan jette des trilles gaies
Il rit dans l'ombre… et attend
pour la cueillir tel un fruit mûr.
Voluptueuses insomnies
Voyages fous et épuisants,
Et l'ivresse, de son sommeil
de sa chanson, trouble la fête.
Insomnies, portes infernales!

Prologue de la vie qui passe,
Matin,
Promesse du soleil, tu viens
effaçant les cris du Mont Chauve
Et les sueurs de son front blême
Tu viens et  tu reviens, Matin,
Ecoutant les rires d'enfants.

Et de sa nuit, la jeune Vierge
Au silence des matins bleus
Aux sources vives du torrent
Recommencement incessant,
Et de sa nuit, la jeune Vierge
Efface l'orgie de ses rêves.

Dagnan-Bouveret : Marguerite au sabbat musée de Cognac
Dagan-Bouveret : Marguerite au sabbat


Sur le Thème de La NUIT les mots imposés dans l'atelier d'écriture Les plumes d'Asphodèle étaient cette fois-ci : Vol, chat, transfigurer, chauve, blanc, solitude, silence, matin, se ressourcer, ivresse, ténébreux, épuisant, insomnie, étoilé, fête, rêver, sommeil, voyage, chanson, fesse, recommencement, voluptueux, sarabande, passeur, prologue, pavillon.
J'ai laissé de côté deux mots de côté : pavillon et se ressourcer.

 Modeste Moussorsky

 
Modeste Moussorgsky musicien romantique russe, appartient au groupe des Cinq
Modeste Moussorgsky (1839-1881)
Modeste Moussorsky est un musicien romantique russe (1839-1881). Il étudie la musique de Beethoven avec Balakirev en 1856 et sous son influence décide de se consacrer à la musique.. Il décide alors de quitter son régiment car il était destiné à une carrière militaire. Il rejoint de 1866 à 1869 le groupe des Cinq composé de Borodine, de Rimski-Korsakov, de Balakirev et Cui avec lesquels il s'est lié d'amitié. Ils se fixent pour but de faire de la musique russe un art national en s'appuyant sur le répertoire musical populaire de leur pays. Pouchkine, le poère romantique russe avait ouvert la voie en écrivant ses oeuvres en langue russe (le français était alors la langue de la noblesse) et en puisant dans le folklore populaire. Une démarche commune à tous les artistes romantiques, en particulier les poètes et les musiciens allemands. La nuit sur le mont Chauve (1867), inspirée d'un récit de Gogol  La nuit de la Saint Jean, est une de ses compositions symphoniques les plus connues. La musique suit un programme établi : Voix souterraines, apparition des esprits des ténèbres puis de Chernobog (divinité des ténèbres dans la Russie païenne) – Adoration de Chernobog – Sabbat des sorcières – Sonnerie de la cloche du village et évanouissement des apparitions – Aube naissante.

La suite pianistique Les Tableaux de l'exposition (1874) est une autre oeuvre majeure. Mais Moussorgsky est aussi l'auteur d'un des plus grands opéras russes qui célèbre l'âme de la Russie à travers son Histoire : Boris Godounov (1868). Celui-ci  fut mal reçu par ses amis du groupe des Cinq; en revanche il enthousiasma Liszt.  Le musicien sombre  ensuite dans l'alcoolisme mais malgré sa déchéance physique, il écrit un cycle de chants très sombres : Chants et danses de la mort et entreprend un tournée en 1879 avec la contralto Daria Léonova, tournée qui lui redonne le goût de la musique. Il meurt à Saint Pétersbourg en 1881.

 Une Nuit sur le Mont Chauve interprétée par l'orchestre d'Aix-les-Bains

Les plumes d'Asphodèle : atelier d'écriture



jeudi 20 novembre 2014

Challenge Victor Hugo Bilan 1 : les participants

Logo du challenge Victor Hugo

Le 5 Novembre 2014, Moglug et moi-même, avons repris le challenge Victor Hugo avec l'accord de Val qui l'a initié. Voici maintenant la liste des participants. Nous sommes huit pour l'instant et vous pouvez à tout moment nous rejoindre. Voir l'annonce du challenge en cliquant dans la marge gauche de mon blog sur la vignette située sous celle du challenge romantique.
Les lectures antérieures sur Victor Hugo effectuées dans le cadre des LC ou du challenge romantique ou du challenge Hugo de Val sont admises. N'hésitez pas à me dire si j ai oublié des titres.

Je vous rappelle que nous avons proposé des lectures communes que vous êtes libres de suivre que vous soyez inscrits au challenge ou non.

Lectures communes

pour le 10 Décembre
Pour ceux qui le souhaitent, une lecture commune autour de Bug-Jargal est déjà prévue pour le 10 décembre 2014. Vous pouvez vous inscrire à tout moment.

Inscrits :  Claudialucia, Margotte, Laure, Miriam, Moglug, 


En janvier, chacun(e) pourra publier et illustrer son poème préféré de Victor Hugo.

Inscrits : Aaliz, Claudialucia, Margotte, Miriam, Moglug, Valentine


En février, la lecture commune se fera autour d'une oeuvre biographique au choix : n'hésitez pas à piocher dans la liste ci-dessus ou à nous en proposer d'autres. 

Claudialucia, Moglug

Et pourquoi pas en mars, Hernani, la pièce fétiche de Victor Hugo, celle qui a déclenché la fameuse bataille ? 

Claudialucia,  Nathalie, Moglug ...

Ensuite nous verrons...

Chaque étape est une proposition indépendante et n'est pas obligatoire, vous pouvez tout aussi bien participer au challenge en lisant à votre rythme les ouvrages qui vous tentent le plus ; ou ne pas être inscrit au challenge mais choisir de participer ponctuellement à l'une des étapes mensuelles.
 







Logo du challenge Victor Hugo de claudialucia et Moglug dessin de Vcitor Hugo
Logo du challenge Victor Hugo

Les participants

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Aaliz blog Cherry livres

Annonce du challenge Victor Hugo :

Nouvelles acquisitions et autres joyeusetés


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Claudialucia  blog Ma librairie

Annonce du challenge Victor Hugo de Moglug et claudialucia

Lectures  antérieures de Victor Hugo au cours de Lc et pour le challenge romantique

Victor Hugo : Souvenir de la nuit du 4


Victor Hugo : Exposition  Les arcs-en-ciel du noir(musée Victor Hugo)


Victor Hugo : Les misérables


Victor Hugo et les surréalistes : la cime des rêves (musée Victor Hugo)


Victor Hugo : L'homme qui rit


Victor Hugo : l'homme qui rit (citation) La vie n'est qu'un pied à terre...


Victor Hugo : L'homme qui rit (citation) C'est de l'enfer des pauvres...


Victor Hugo L'homme qui rit (citation) : le genre humain existe...


Victor Hugo : L'homme qui rit (citation) : une habitude idiote qu'ont les peuples...


Hugo : Les travailleurs de la mer


Victor Hugo : Quatre-vingt treize

Victor Hugo :  Bug-Jargal (LC)

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Cleanthe blog Dans la bibliothèque de Cléanthe

 

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 Eimelle blog les carnets d'Eimelle









 L'annonce du challenge
http://lecture-spectacle.blogspot.fr/2014/11/challenge-victor-hugo.html

Lucrèce Borgia

Ruy Blas

Le roi s'amuse

D'après les misérables: Tempête sous le crâne

L'homme qui rit

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Laure  blog Mic-Mélo

 Bug-Jargal (LC)

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Margotte :  blog Le bruit des pages

Bug-Jargal (LC)

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Miriam  blog Carnets de voyage


Victor Hugo : Les travailleurs de la mer

Victor Hugo : l'homme qui rit

Victor Hugo : l'enfant grec 

Bug-Jargal  (LC)

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Moglug  Blog Synchronicité et sérendipité

 

Annonce du challenge Victor Hugo de Moglug et de claudialucia

Emmanuel Godo : Victor Hugo et dieu

Bug-Jargal (LC)

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Nathalie Blog Mark et Marcel

 

 

 

 


Extraits du discours prononcé aux
funérailles de Balzac

Quatre-vingt-treize

Les Travailleurs de la mer

mercredi 19 novembre 2014

Françoise Guérin : Les enfants de la dernière pluie

Françoise Guérin : les enfants de la denrière pluie Editions du masque


Avec Les enfants de la dernière pluie Françoise Guérin publie son troisième roman policier ayant pour personnage principal l'officier de police, le commandant Eric Lanester.
Nous le retrouvons ici avec son équipe, plongé dans une histoire complexe qui nous envoie dans une direction pour mieux nous perdre au tournant et nous ramener vers une autre… inattendue!
Cette fois-ci, Lanester est aux premières loges. Alors qu'il est allé voir son frère interné à l'hôpital psychiatrique, il assiste à la mort en direct d'un homme tué et défenestré par un infirmier qui se suicide aussitôt. On découvre bien vite que le meurtrier n'était pas dans son état normal, ayant ingéré des psychotropes dangereux. Bientôt, on s'aperçoit que plusieurs cas de violence et de suicide sont liés à ces médicaments au sein même de l'hôpital. Qui est responsable? Le chef de service qui les prescrit? Les laboratoires qui les commercialisent?
L'enquête de Lanester l'amène jusqu'aux archives de l'établissement, où aidé par l'archiviste Elizabeth Bassonville, il peut accéder aux documents qu'il demande. Une exposition réalisée dans le bâtiment par l'archiviste lui permet de prendre connaissance des poèmes de Théophobe le Diaoul, un poilu de la guerre de 14, grièvement blessé, qui fut interné jusqu'à ses derniers jours au service des Agités. Pourquoi ces poèmes vont-ils hanter la mémoire du commandant, pourquoi a-t-il l'intuition qu'il s'agit d'un fait important?

L'enquête ne manque pas de suspense, de rebondissements et Lanester ne cesse de courir de graves dangers. De plus, Françoise Guérin nous introduit dans le milieu psychiatrique et  décrit les subtilités de l'analyse qu'elle connaît bien puisqu'elle est elle-même psychologue. Mais si le récit nous tient en haleine, il n'en reste pas moins que celui qui capte le plus notre attention est Lanester. Dans ce roman nous pénétrons un peu plus dans son enfance et nous comprenons mieux encore les raisons de sa fragilité et ses rapports avec son frère. C'est décidément un personnage attachant. Si l'on y ajoute des passages plein d'humour, Les enfants de la dernière pluie est une lecture agréable et intéressante. Un bon policier!

A noter  la qualité du prologue, un court texte, deux pages qui ont beaucoup de force et d'émotion et en disent long sur les tourments de l'adolescence en général et sur le passé du personnage.


Un grand merci à l'auteur, Françoise Guérin, pour ce livre qu'elle fait voyager dans nos blogs.

lundi 17 novembre 2014

Antony Marra : Une constellation de phénomènes vitaux




Une constellation de phénomènes vitaux, -organisation, irritabilité, mouvement, croissance, reproduction, adaptation, c'est la définition de la vie dans Le dictionnaire médical des médecins soviétiques. Chercher des définitions dans le dictionnaire, c'est ce que fait Natasha pour fuir ses souvenirs, traumatisée par la guerre en Tchétchénie et par son horrible expérience des réseaux de prostitution en Italie quand elle a voulu fuir son pays.


Tchétchénie 1994 source

Antony Marra explore dans son roman Une constallation de phénomènes vitaux, un pays déchiré par deux guerres depuis 1990. La première de 1994 à 1996 : lorsque la Tchétchénie se déclare état indépendant et souverain et refuse de signer le traité constitutif de la Fédération de Russie, elle est envahie par les troupes russes; la seconde de 1999 à 2009 (mais est-elle totalement terminée?) lorsque des chefs de guerre islamistes tchétchènes radicaux désireux de reconstituer le Caucase islamique en regroupant plusieurs républiques perpètrent des attentats en Russie et mettent à nouveau le feu aux poutres.
Le récit fait des va-et-vient entre les deux guerres avec des retours du passé au présent et du présent au passé. On y voit toute l'horreur des bombardements, la destruction systématique des villes, la pénurie dans les magasins comme dans les hôpitaux, mais aussi les exactions, les crimes de guerre commis par des combattants des deux bords fanatisés, qui n'ont que faire des droits de l'homme. Et entre les deux, la situation désespérée d'un peuple qui, s'il souhaite l'indépendance de son pays, n'adhère pas à l'islamisme vit dans la peur, la précarité

 Nous suivons la vie de ces hommes et de ces femmes pris dans la tourmente, s'attendant à tout moment à être dénoncés, arrêtés, torturés, tués, cherchant à subsister au milieu de cette boucherie. L'écrivain crée de beaux personnages, très forts, devenus hors norme bien malgré eux, tant il faut se transformer, se faire une cuirasse pour continuer à avancer. Il y a Sonja, médecin chef dans un hôpital déserté qui cache Havaa, une petite fille recherchée par les russes qui ont amené son père.  Akhmed, musulman, un homme juste, mauvais médecin mais bon dessinateur, qui a pris Havaa sous son aile et est prêt à se sacrifier pour sauver l'enfant qu'il aime comme un père. Khassan un professeur d'université, auteur d'un traité sur la Tchétchénie, père d'un fils devenu collabo.

Au milieu de cette désespérance, le récit aux fils embrouillés nous réserve bien des surprises : les personnages qui semblent n'avoir aucun rapport entre eux finissent par voir leur route se recouper. Un thème, celui de la  mémoire, de la lutte contre l'oubli, est récurrent car c'est pour les habitants, en effet, une manière de résister, de préserver leur dignité. La soeur de Sonja, Nastasha, dessine, avec le plus de réalisme possible, leur ville détruite sur les murs de l'hôpital  pour donner l'illusion qu'elle est toujours là.  Akhmed, lui, fait le portrait des disparus et l'accrochent aux arbres du village.
Malgré la mort qui rôde, l'écrivain introduit aussi des moments d'humour  : l'infirmière Deshi déteste les hommes et en particulier les médecins depuis qu'elle a été trahie par un oncologue et terrorise Akhmed, le grand costaud.

En résumé un beau livre riche, avec des moments de pure poésie, où l'amour inspire des actes qui redonnent confiance à la nature humaine. Un sujet qui interpelle et qui ne peut laisser indifférent.




Rentrée littéraire 2014 : il s'agit du premier livre d'Antony Marra,


 Merci à Dialogues croisés et aux Editions JC Lattès

dimanche 16 novembre 2014

L'enfant sauvage de TC Boyle et Mémoire et rapport sur Victor de l'Aveyron de Jean Itard

L'enfant sauvage de TC Boyle le livre de poche  image du film de François Truffaut
L'enfant sauvage de TC Boyle et François Truffaut

Le fait divers


En automne 1797 des chasseurs de l'Aveyron découvrirent dans la forêt un enfant nu, hirsute, sale et famélique, qui semblait insensible au froid et vivait comme une bête sauvage dans les bois, se nourrissant de racines, de baies et de petites proies qu'il mangeait crues. Ils le capturèrent et l'amenèrent au village mais il s'échappa. Il fut à nouveau attrapé en 1799 et confié à plusieurs personnes avant d'être remis au docteur Itard qui cherchera à l'éduquer. Le garçon avait vraisemblablement été abandonné dans la forêt et une cicatrice au cou prouvait que l'on avait cherché à l'égorger. Comme quoi l'histoire du Petit Poucet s'appuyait bien sur la réalité d'une époque où la famine décimait les familles de paysans à la progéniture nombreuse.
 Le premier son que l'enfant parvint à prononcer est le "O " c'est pourquoi le docteur l'appela Victor, voyant qu'il se retournait à ce prénom. Son premier mot est "lait".
Mémoires et rapport sur Victor de l'Aveyron est écrit en 1801 et en 1806 par Jean Itard pour témoigner de son expérience. Cet écrit va permettre de suivre peu à peu toutes les étapes de l'évolution de l'enfant sauvage avec ses moments de régression, de découragement, mais aussi de progrès. Le médecin a représenté pour Victor l'image du père qui éduque mais punit, comme on le voyait à l'époque, sévère et exigeant. C'est madame Guérin, la gouvernante à laquelle il fut confié, qui représente l'amour maternel.

L'enjeu philosophique

Jean jacques Rousseau et  Jean Itard : deux conceptions opposées de la nature de l'homme
Jean Jacques Rousseau

Tout est bien sortant des mains de l'Auteur des choses; Tout dégénère entre les mains de l'homme.
 Qu’il sache que l’homme est naturellement bon, qu’il le sente, qu’il juge de son prochain par lui-même ; mais qu’il voie comment la société déprave et pervertit les hommes.  (Discours sur l'origine des inégalités entre les hommes)

L'enfant sauvage a passionné les philosophes et scientifiques de l'époque car il pouvait répondre aux débats qui agitaient les savants sur la nature humaine.
L'homme est-il bon à l'état de nature? Pour Jean Jacques Rousseau, tout ce qui est inné chez lui serait perverti par l'acquis, par l'éducation et la société. Au contraire Diderot, dans sa Lettre aux aveugles à l'usage de ceux qui y voient, affirmait que nos idées ne sont pas de l'ordre de l'inné puisqu'ils dépendent de nos sens. Un aveugle n'appréhende pas le monde comme le fait celui qui y voit, il lui faut une éducation s'il recouvre la vue.

Denis Diderot Lettres aux aveugles à l'usage de ceux qui y voient

 L'enfant sauvage  est une démonstration des assertions de Diderot : Victor qui a été éloigné de la société ne parle pas mais émet des sons gutturaux; il n'est pas sourd mais il ne perçoit pas les bruits de la civilisation comme les voix et la musique. Il ne fait pas la différence entre un objet réel et un objet représenté en peinture. Son odorat ne distingue pas les odeurs nauséabondes des autres. De plus, au niveau du toucher, il est insensible au froid de même qu'à la chaleur. Quant à ses idées, elles ne sont au service que de ses besoins primaires : manger et boire. Les expériences menées sur l'enfant sauvage aboutissent à cette évidence : en dehors des caractères biologiques communs, la nature humaine n'existe pas en soi. L'homme sans la civilisation est réduit à l'animalité. Il est donc le produit de son éducation et de son milieu social. Dès lors si l'on admet que la nature humaine n'est pas innée, l'idée d'un dieu créant l'homme à son image est mise à mal.

On comprend pourquoi le sensualisme de Diderot lui valut d'être enfermé à Vincennes; on comprend aussi pourquoi l'abbé Sicard, directeur de l'institut des sourds et muets qui avait pris en charge Victor avant le docteur Itard, préféra voir en lui un dégénéré, un idiot congénital, ce qui réglait tous les problèmes philosophiques et métaphysiques. Mais le mémoire de Jean Itard prouve que l'enfant sauvage est doué d'intelligence, qu'il a pu acquérir des savoirs malgré ses difficultés, mais qu'il a manqué de stimulation et de l'apprentissage en société à une époque cruciale de sa vie, l'enfance. Il y a des retards que l'on ne peut combler.

John Locke : contre les idées innées 

John Locke (1632-1704)

John Locke, philosophe anglais combat  la théorie des idées innées de Descartes. Il pense que l'esprit est une table rase c'est à dire une tablette de cire vierge sur laquelle on écrit.Celui-ci tire ses connaissances de l'expérience qui s'appuie sur les sensations et la réflexion.

Supposons donc qu'au commencement, l'Âme est qu'on appelle une Table rase, vide de tous caractères, sans aucune idée, quelle qu'elle soit. Comment vient-elle à recevoir des idées ? Par quel moyen en acquiert-elle cette prodigieuse quantité que l'imagination de l'Homme, toujours agissante et sans bornes, lui présente avec une variété presque infinie ? D'où puise-t-elle tous ces matériaux qui font comme le fond de tous ses raisonnements et de toutes ses connaissances ? À cela je réponds en un mot, de l'Expérience : c'est le fondement de toutes nos connaissances, et c'est de là qu'elles tirent leur première origine.  John Locke (Essai philosophique concernant l'Entendement humain.)

Jean Itard et Son Mémoire

Jean Marc Gaspard Itard médecin spécialiste de la surdité et de l'éducation spécialisée, a étudié le cas de Victor l'enfant sauvage
Jean Marc Gaspard Itard
Jean Itard (1774_1838) est médecin à l'institut des sourds et muets quand on lui confie Victor. Gagné aux théories de Locke et de Diderot, il pense que l'homme est un produit culturel, un être construit et non pas inné. Empirique, il va essayer de le démontrer en observant les progrès de l'enfant qui, pour être lents et limités, n'en sont pas moins probants..

Quand on lit  Mémoire et rapport sur Victor de l'Aveyron on est d'abord étonné par la qualité du style. Dans sa préface, le médecin a des accents véritablement pascaliens (le Pascal des deux infinis) mais qui se révèlent un hommage non pas à Dieu mais à la civilisation et à l'influence de la société.

Jeté sur ce globe sans forces physiques et sans idées innées, hors d'état d'obéir par lui-même aux lois constitutionnelles de son organisation, qui l'appellent au premier rang du système des êtres, l'homme ne peut trouver qu'au sein de la société la place éminente qui lui fut marquée dans la nature, et serait, sans la civilisation, un des plus faibles et des moins intelligents des animaux : vérité, sans doute, bien rebattue, mais qu'on n'a point encore rigoureusement démontrée... Les philosophes qui l'ont émise les premiers, ceux qui l'ont ensuite soutenue et propagée, en ont donné pour preuve l'état physique et moral de quelques peuplades errantes, qu'ils ont regardées comme non civilisées parce qu'elles ne l'étaient point à notre manière, et chez lesquelles ils ont été puiser les traits de l'homme dans le pur état de nature. Non, quoi qu'on en dise, ce n'est point là encore qu'il faut le chercher et l'étudier. Dans la horde sauvage la plus vagabonde comme dans la nation d'Europe la plus civilisée, l'homme n'est que ce qu'on le fait être ; nécessairement élevé par ses semblables, il en a contracté les habitudes et les besoins ; ses idées ne sont plus à lui ; il a joui de la plus belle prérogative de son espèce, la susceptibilité de développer son entendement par la force de l'imitation et l'influence de la société.

Les méthodes du docteur Isard

Lenfant sauvage de T.C. Boyle, d'après les mémoires de Jean Itard  et avec François Truffaut dans le rôle de Jean Itard: l'apprentissage de l'alphabet
François Truffaut dans le rôle de Jean Itard : l'apprentissage de l'alphabet
Quant aux méthodes du docteur Itard , il les expose en début de son mémoire :

Sous ce dernier point de vue, sa situation (celle de Victor) devenait un cas purement médical, et dont le traitement appartenait à la médecine morale, à cet art sublime créé en Angleterre par les Willis et les Crichton, et répandu nouvellement en France par les succès et les écrits du professeur Pinel.

Guidé par l'esprit de leur doctrine, bien moins que par leurs préceptes qui ne pouvaient s'adapter à ce cas imprévu, je réduisis à cinq vues principales le traitement moral ou l'éducation du Sauvage de l'Aveyron.

Première vue : L'attacher à la vie sociale, en la lui rendant plus douce que celle qu'il menait alors, et surtout plus analogue à la vie qu'il venait de quitter.

Deuxième vue : Réveiller la sensibilité nerveuse par les stimulants les plus énergiques et quelquefois par les vives affections de l'âme.

Troisième vue: Étendre la sphère de ses idées en lui donnant des besoins nouveaux, et en multipliant ses rapports avec les êtres environnants.

Quatrième vue : Le conduire à l'usage de la parole en déterminant l'exercice de l'imitation par la loi impérieuse de la nécessité.

Cinquième vue : Exercer pendant quelque temps sur les objets de ses besoins physiques les plus simples opérations de l'esprit en déterminant ensuite l'application sur des objets d'instruction.


Et chacune de ses expériences est passionnante et de même ses conclusions que je vous laisse découvrir mais qui aboutissent, vous vous en doutez, à  souligner le rôle de l'éducation de l'enfant dès le plus jeune âge mais aussi à prouver l'importance du développement des sens pour l'acquisition des facultés intellectuelles et morales. On comprend pourquoi cet écrit à servi de base à un film (Truffaut voir Wens) et à plusieurs textes - dont le roman de T.C. Boyle- mais aussi à le médecine, en jetant les bases de la psychiatrie infantile.

L'enfant sauvage de TC Boyle

TC Boyle : écrivain américain, auteur de L'enfant sauvage
TC Boyle
Dans ses remerciements à la fin  de son roman L'enfant sauvage, TC Boyle se dit redevable à deux ouvrages : The wild Boy of Aveyron  de Harlan Lane et The forbidden experiment de Roger Shattuck. Mais il cite aussi le mémoire d'Itard au cours du roman. Tous ces textes ont donc la même source : le rapport d'Itard, remarquable à la fois par le style, la clarté de l'exposition, la précision et la rigueur de l'analyse scientifique, l'intelligence de la déduction.
Le roman est agréable à lire et solidement documenté; Il prend, bien sûr, quelques libertés de romancier avec l'histoire, mais conserve fidèlement la trame, montrant en particulier les différentes étapes expérimentées par Itard. Il se lit avec intérêt surtout si l'on ne connaît pas l'original. Mais ce qui m'a surprise, c'est que l'écrivain se soit contenté de raconter une histoire, certes intéressante, mais sans chercher à en dégager les significations profondes. Il n'a pas mis en valeur le bouleversement que les recherches de Jean Itard constituent dans l'histoire de la pensée et ses répercussions dans le domaine de la philosophie et de la métaphysique. 
Je préfère donc garder pour cet écrivain le souvenir de Water Music, un roman que j'ai beaucoup aimé lors de sa parution.


 Enigme 102

Félicitations à : Aifelle, Asphodèle, Dominique, Eeguab, Dasola, Kathel, Keisha, Miriam, Nathalie, Somaja, Thérèse, Valentyne...  et merci à tou(te)s les participant(e)s.

La réponse est : L'enfant sauvage de Tc Boyle
le film :  L'enfant sauvage de François Truffaut
 l'origine : Mémoire et rapport sur Victor de l'Aveyron par Jean Itard
* on peut trouver le mémoire de Jean Isard sur le net en accès gratuit


Rendez-vous le 29 Novembre, cinquième samedi du mois

vendredi 14 novembre 2014

Enigme du samedi 102 : Un livre/Un film

Logo claudialucia /Wens Enigme du samedi Un livre/un film
Enigme du samedi : un livre/un film

Un  livre/un film

Pour ceux qui ne connaissent pas Un Livre/un film, notre énigme du samedi, je rappelle la règle du jeu.

Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le 1er et le 3ème samedi du mois, et le 5ème pour les mois avec cinq samedis, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film. Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur. Eeguab ne nous relaiera pas cette année mais nous le remercions de tout le travail accompli l'année dernière.

Consignes  

Vous pouvez donner vos réponses par mail, adresse que vous trouverez dans mon profil : Qui suis-je? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs seront donnés le Dimanche

Prochain rendez-vous

Donc rendez-vous  le cinquième samedi du mois :  le 29 Novembre

Enigme 102

Aujourd'hui l'énigme du samedi est plus complexe, du moins à mon avis, parce qu'il ne s'agit pas d'une adaptation d'un roman mais de deux oeuvres, Roman et film, portant le même titre, traitant du même sujet,  un fait divers qui eau lieu à la fin du  XVIIIème siècle. Le film comme le roman ont pour base un Mémoire rédigé entre 1801 et 1806 par un médecin. Wens vous donnera les détails pour trouver le réalisateur français et le film. Ici, je vous donne un extrait du texte du romancier américain qui s'est intéressé à ce fait divers et à ses répercussions philosophiques quant à la nature de l'homme et au rôle de l'éducation. Quel est le titre de du roman? Le nom du romancier et si possible le nom de l'auteur du Mémoire?


Un soir d'automne, alors que les premières averses de la saison éparpillaient les feuilles au pied des arbres tel un tapis de billets, les branches luisant d'un noir éclat sur un ciel diminué, des chasseurs du village de…, qui rentraient chez eux, bredouilles et transis, aperçurent une silhouette humaine dans la pénombre devant eux. C'était, semblait-il, un enfant; un garçon. Il était entièrement nu et indifférent au froid.absorbé par quelque tâche-il essayait de casser des noix entre deux pierres, comprirent bientôt le chasseurs-, il ne les vit pas approcher.