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jeudi 25 mai 2017

Norvège : Les îles Vesteralen

Vesteralen : Liland près de Sortland  : Vue de notre fenêtre à minuit 18 mai 2017

Les îles Vesteralen sont très belles, très semblables aux Lofoten, mais pourtant subtilement différentes. Là aussi, de grandes montagnes déchiquetées, tailladées qui forment des crêtes acérées et plongent dans la mer mais un espace plus grand que dans les îles Lofoten très étroites où les à-pics sont plus vertigineux et où  les routes épousent plus étroitement le contour des fjords et de la mer. Aux Vesteralen, la vie est plus rurale, la terre prend plus d'importance avec ses longues étendues tourbeuses et ses petits bouleaux noirs, ses prés qui sortent de l'hiver, tout hérissés d'herbes mortes, remplis de bosses échevelées qui semblent sortir de la terre et que nous appelons, ma petite fille et moi, des têtes de trolls. Là aussi, les habitants vivent de la pêche mais il y a un peu moins de morues séchées et l'odeur qui va avec : ouf ! Par contre, comme dans les Lofoten, les grands cercles métalliques dans l'eau indiquent des bassins d'élevage du saumon. D'ailleurs, j'en mange tous les jours et je commence à crier grâce.

Ici, plus encore que dans les Lofoten, c'est le domaine des oiseaux : Les oies bernache revenues de leur lointaine migration se partagent les bords des plages, les cygnes chanteurs des Vesteralen que l'on aperçoit dans les lacs encore à demi-gelés, les hérons cendrés, et toutes sortes d'oiseaux de mer qui nichent sur les parois rocheuses près des villages, à proximité des humains. 
Nous espérions faire un safari pour aller voir les baleines car elles se ravitaillent non loin des côtes, à Andenes, mais c'est un peu trop tôt dans la saison. Tous les jours, promenades dans des paysages splendides et recherche de coquillages sur les plages. En dehors de deux jours ensoleillés, le temps est plus pluvieux et plus froid que dans les Lofoten d'où ces jeux de lumière et ces nappes de brouillard absolument irréels.
Les îles Vesteralen compte cinq îles importantes :


 Langoya en direction de Myre, Sto, Nyksund

Le port de Sto



De Sto à Nyksund

Dès que l'on quitte le bord de l'eau c'est pour s'élever dans la montagne et retrouver la neige et la glace.

Ile de Hadseloya en direction de Melbu

Melbu

Eglise de Melbu
Les oies bernache


Les parcs de saumons

Andoya vers Andenes, Bleik, Stave et Skogvoll

Andenes




Bleik

 
Cygnes chanteurs de Skogvoll

Echassier

 Langoya vers Hovden et Nikvar

Hovden





Nykvag



Langoya vers Straume, Vinje, Ringstad




Les têtes de troll prêts à sortir de terre !



Liland :  Notre maison sur l'ile Hinnoya

Hjerborg Wassmo vit à Myre  sur l'île Langoya mais c'est sur l'île Hinnoya à Reinsnes, près de Liland où nous logeons,  qu'elle a situé l'action du Livre de Dina.

Le  fjord à Reinsnes sur Hinnoya
Liland sur l'île Hinnoya :  Notre maison au toit herbu
Des arbres poussent sur la toiture
Vue de notre fenêtre le 18 Mai

Vue de notre fenêtre Vesteralen Minuit le 19 mai
Vesteralen vue de notre fenêtre minuit le 20 mai



 Vesteralen vue de notre fenêtre minuit le 21 mai
 

Nous n'aurons pas vu l'île Skogsoya. Et maintenant Tromso où nous prendrons l'avion pour la France dans trois jours.



mercredi 17 mai 2017

Laurence Fugier : Le géant du pays des glaces



Ma petite-fille est en CP. Elle vient juste d'avoir 7 ans et va commencer à participer à mon blog pendant les vacances pour vous faire partager ses lectures.  Elle a choisi pour pseudonyme son deuxième prénom : Appoline
Ma librairie sera désormais le blog de la petite-fille et de sa grand-mère, le lieu de rencontre d'Appoline  et Claudialucia.

Titre du livre :

Le géant du pays des glaces (6-9 ans)

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Auteur du livre : 

Laurence Fugier

Illustrateur : 

Julia Chausson

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Edition : 

Rue du monde

Collection : 

Papagayo poche

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Résumé  d'Appoline

Le stalo, un gros monstre géant veut se marier avec Maret, une jeune fille sami. Aslak, son papa fait semblant de marier sa fille mais il construit une fille en bois avec une tenue de mariage sami . Le géant croit que c’est Maret et tout de suite Aslak et sa famille fuient très loin et le stalo reste avec sa fausse femme en bois. Après le stalo va comprendre et il les poursuit mais il n’arrive à les rattraper.
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La phrase que j’ai préférée : 

Les journées durent à peine plus d’un éclair et les nuits une éternité juste troublée par la lune et l’aurore boréale.

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l’histoire :

Réelle Imaginaire Historique

Passionnante Intéressante Ennuyeuse

Amusante Inventive Triste Emouvante Effrayante
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J’ai aimé l’histoire :

Un peu    Moyennement  beaucoup   Un coup de coeur

J’ai aimé l’illustration :

Un peu    Moyennement   beaucoup   Un coup de coeur

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Ce que j’ai pensé du livre

C’est intéressant de lire des histoires d’une famille sami. J’ai appris que les samis sont des éleveurs de rennes, qu’ils vivent en Laponie dans un pays de glace au nord du cercle polaire. En hiver, il ne fait jamais nuit et en été il fait toujours jour.  Ils mettent des filets pour pêcher les poissons et ils vont chasser les perdrix.  Ils croient au géant de glace qui s’appelle le stalo. Avec les bois des rennes ils font des petits jouets. Les vêtements samis sont bleus et rouges avec un peu de jaune. Ils sont très beaux.
 Les illustrations sont un coup de coeur parce que l’on dirait des aquarelles qui montrent les montagnes enneigées, le grand lac rempli de glace avec la lune qui se reflète et les couleurs des rennes rouges dans la neige blanche. 

Poupée sami musée d'Alta
Fiche n° 4 : Appoline

L'avis de la grand mère : 

Nous avons lu le livre à deux voix, Appoline et moi,  et c'est un coup de coeur pour moi aussi.  Le récit nous transporte en Laponie et nous apprend beaucoup sur les samis sans sacrifier à l'intérêt de l'histoire qui nous plonge dans les croyances samis.  Dans ce pays où les températures sont extrêmes, où les conditions de vie sont très difficiles, il est normal que la nuit qui dure une éternité soit peuplée de créatures effrayantes. C'est ainsi que le stalo, ce géant monstrueux, revient dans de nombreux contes de ce peuple et hante les cauchemars des enfants.. et des plus grands !
Les illustrations sont très belles et poétiques et le stalo est hideux à souhait. Le dessin des rennes roux, bruns et gris, stylisé, est d'une grande finesse.
Le livre est suivi d'un dossier sur les samis qui complète bien cette découverte d'autant plus géniale pour nous que nous visitions la Laponie pendant cette lecture.
Dans cette collection Papagayo de poche dans l'édition Rue du monde  le jeune lecteur découvre de nombreux pays guidé par un petit perroquet qui aime voyager : Papagayo.

Rencontre sur la route du Cap Nord

La Laponie : le pays de la glace et de la neige

mardi 16 mai 2017

Norvège : Les îles Lofoten

Les  îles Lofoten

Je suis maintenant dans les îles Lofoten,  dans le village de Stamsund . Voici quelques vues de ces petits ports avec leurs cabanes de pêcheurs, les Rorbuer, (singulier Rorbu), de ces séchoirs de morues dressés au bord des fjords ou dans les villages (l'odeur est pénétrante ! ),  de ces paysages grandioses avec ses montagnes aux falaises abruptes plongeant dans l'eau turquoise des fjords. Une merveille !

 Stamsund  sur l'île Vestvagoy : notre Rorbu

Stamsund : village de pêcheurs

Stamsund  : Notre Rorbu



Une des pièces du Rorbu



le site de Stamsund 

A l'entrée du port de Stamsund

Ile Vestvagoy : Borg, Eggum, Vestersand, Attakleiv

 
Borg le site viking

 
Borg  : la maison des vikings

Vestersand
Vestersand


La plage de Eggum

Eggum

Plage de sable de Attakleiv

Attakleiv

Le sud des îles Lofoten : Flakstadoy, Moskenesoy

Sakrisoy

 Sakrisoy : séchoir à morues
 
Reine

Reine : les Robuer

Reine : les Robuer



Nusfjord



Nusfjord


A Nusfjord les oiseaux nichent sur les façades des maisons
Sur les falaises de A

et encore quelques paysages

Lofoten




lundi 15 mai 2017

Tor Jonsson : poète norvégien

Tor Jonsson
Un autre grand poète norvégien m’accompagne pendant de voyage. J’emporte avec moi dans mes valises le recueil de Tor Jansson  (1916_1951): Pour me consoler de la mort, j’ai le rêve paru aux Editions Rafael de Surtis collection Pour une rivière de vitrail.

 Pour me consoler de la mort, j’ai le rêve, est une anthologie de plusieurs recueils. Le titre est en lui-même déjà un poème mais aussi une philosophie. De même pour les titres de ses autres oeuvres  :  Maturation dans l’obscur est son premier recueil paru en 1942 et donne la coloration de toute son oeuvre, l’ombre,  la couleur grise, la solitude et la souffrance.
Suivent Montagnes près d’un lac bleu (1946), Nuits de fer (1948), Un journal pour mon coeur. Ce dernier écrit en 1951 avant son suicide est un peu son testament littéraire.
Voilà ce que Pierre Grouix, le traducteur, dit de sa poésie  : « Si amour et mort s’unissent intimement dans la poésie de Tor Jonsson, c’est parce que la limite n’est pas nette entre rêve et réalité. Loin des rumeurs d’Oslo et d’une certaine pratique élitiste de la littérature et de la poésie, Tor Jonsson, originaire de Lom dans le Gudbrandsdal (la perle des vallées norvégiennes), est en prise directe avec le monde qui l’entoure. Tout comme un autre poète écrivant en néo-norvégien (ou nynorsk), celui-ci du Télémark – Tarjei Vesaas -, un homme est à l’écoute de la nature qui l’entoure et lui parle. Il en traduira les voix. »
Tor Jansson est né en 1916  à Lom dans une splendide vallée de la Norvège du Sud où il a vécu dans un grand dénuement matériel et une profonde solitude morale. Son père est mort quand il était jeune, et sa mère, malade, était entièrement démunie. Il a dû travailler très tôt comme ouvrier agricole ou jardinier. C’est pourquoi, les souvenirs d’enfance dans le hameau qui l’a vu naître y jouent un grand rôle. La pauvreté de sa famille et de tous ces cultivateurs rivés à la terre qui connaissent la faim, nourrissent son oeuvre. L’amour de sa terre natale et la révolte contre la misère des hommes sont donc à la base de sa poésie. Il écrit une poésie engagée qui dénonce les injustices sociales et qui trahit une grande solitude. A la mort de sa mère, il part à Oslo et devient journaliste.

  La maison d’enfance

La maison de Tor Jonsson

La maison d’enfance
Je remercie la maison d’enfance
pour, derrière les vitres embuées, la haine
contre les conditions de vie d’un métayer.
Le rêve blême que tu me donnas,
le chagrin amer que tu cachas
témoignent d’un printemps.

Dans cette pièce misérable
Le chagrin a toujours geint
et aiguisé son long couteau.
Dans cette pièce ont grandi
les bons rêves dont les rayons
entoureront ma vie à jamais.

Je vais vers mon hameau de toujours
et plante de belles fleurs
sur chaque tombe au loin de l’oubli.
Je remercie la maison d’enfance
pour la haine dans la solitude sacrée
et la moisson qu’elle m’offrit.

Un poème sur tout ce que j’aime
prend racine dans la petite maison chez moi,
derrière les pleurs d’une mère.
Le poème fait exploser l’épiderme
dans le bruissement de la pauvreté
et le chagrin sur la terre.

Mais la poésie - la force du Verbe- reste la consolation et la raison de vivre.

Le Verbe

Lom : Starvekirke

 Le Verbe

A quoi sert de chanter
comme la rivière dans le désert?
A quoi sert de remonter
les horloges pour les morts?

A quoi sert de bâtir
toute la beauté du monde
quand le Verbe doit céder
face à la faim et aux épées?

C’est ce que nous nous demandons étonnés
aux heures d’abattement
Mais cette pensée nous revient :
un mot est un miracle.

Oubliés les grands de ce monde
et tout ce qu’ils accomplirent.
Mais la vie est éternité.
Et éternel est le verbe.

Enfin un dernier poème que j'aime beaucoup  : 

Les oies cendrées

Oies cendrées et soleil levant : Robert Hainard (source)

Les oies cendrées

Quand les oies cendrées trouvent leur V
vers le nord,
alors chaque graine s’anime dans le bois,
chaque fleur croît.

Alors une convulsion naît
dans les jeunes pensées,-
Alors les V d’oies cendrées pointent
vers les temps non nés-