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mardi 28 juillet 2009

festival off d’Avignon 2009 : Alfred de Musset, Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée..


Après avoir lu des critiques très élogieuses sur Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée / Le Grenier par la compagnie Les Larrons et considérant qu'un petit Musset ne se refuse pas, me voilà donc au Théâtre La Luna où a lieu la représentation. Je dois dire que je n'ai pas été entièrement convaincue même si, au final, j'ai aimé la pièce de Musset et son interprétation. Je m'explique!

La pièce d'Alfred de Musset est précédé d'un texte écrit par Isabelle Andréani qui est aussi actrice et metteur en scène du spectacle. Il présente  deux domestiques, la servante d'Alfred de Musset et son cocher, en train de chercher un harnais dans un grenier. Ce faisant, ils découvrent des lettres, des brouillons de l'oeuvre du poète et nous les livrent jusqu'au moment où tous deux s'amusent à interpréter Il faut qu'une porte soit ouverte... Ce début assez décevant est laborieux. La présentation de l'auteur reste superficielle et  trop pédago. Les extraits sont trop courts  pour être vraiment signifiants et les acteurs hésitent entre émotion et  parodie comme s'ils n'arrivaient pas à trouver le ton juste. Heureusement, la pièce de Musset débute et c'est à ce moment là que j'ai pu commencer à adhérer au spectacle.
Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée n'est pas une oeuvre majeure de Musset mais sous son apparente légèreté, elle présente, en germes, les thèmes chers à l'auteur des Caprices de Marianne et  de On ne badine pas avec l'amour. La Marquise, tout comme Marianne, refuse  les compliments vains et superficiels du Comte, son voisin et amoureux transi. Elle veut que l'on s'adresse à son intelligence et ne prise que la sincérité des sentiments. Tout comme la Camille de On ne badine pas elle se méfie des hommes et de leur inconstance et risque ainsi de passer à côté du véritable amour. De même, il y a un peu de Perdican dans le personnage masculin qui revendique la beauté et la grandeur de l'amour malgré les faiblesses des hommes.
Si Xavier Lemaire dans le rôle du comte est correct (je préfère son travail de metteur en scène; j'ai vu, il y a quelques années un magnifique Marivaux mis en scène par ses soins)  c'est surtout le jeu de l'actrice, tout en finesse et subtilité qui permet de prendre un réel plaisir au duo amoureux qui se déroule devant nos yeux. Intelligence des réparties, joutes verbales, finesse des sentiments, humour, revendication féministe avant la lettre, font oublier un décor et une mise en scène un peu conventionnels...  Au total, et malgré ses restrictions, j'ai fini par apprécier le spectacle où l'émotion et l'humour étaient au rendez-vous.


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