Camille Pissaro : automne
Les mots imposés pour l’édition 46 du jeu Des mots, une histoire dans le blog d'Olivia sont : patine – salariat – remorque – regard – poix – exécution – rompre – panais – plaisir – savoir – paix – couperet – jardin – feuille – macramé – horticulture – sens – repassage – chausson – soupir – automne – ensevelir – opiniâtre
Automne malade et adoré*
Automne opiniâtre, tu ensevelis mon regard sous tes feuilles de macramé dorées. Dans la forêt, c'est l'exécution, couperet du temps qui passe et repasse et passe sans cesse, tu déverses la poix visqueuse des tronc d'arbres blessés. Dans le jardin, tu romps la tige des asters, tu effeuilles leurs étoiles qui scintillent dans la fumée des brumes. Tu grognes, tu rages, tu lacères les panais, tu mords la tête chevelue des choux, tu les défrises. Automne malade et adoré! Tu dis non au savoir de l'horticulture, à sa sagesse ancestrale et tandis que s'arrondissent les formes du potiron flamboyant, j'entends tes soupirs, tes regrets, ta violence qui explose comme celle du salariat opprimé. Calme-toi Automne, cesse d'être à la remorque du temps, goûte les bruissements de ton haleine, prends plaisir à la vieillée, à ses reflets de joie et de flammes au coin de la cheminée et aux petits pieds d'enfants dans leurs chaussons douillets. Sois toi-même, Automne, beau, éclatant, triomphant dans ta gangue de feux. Patine nos coeurs, apporte à nos sens la paix et la douceur.
*Titre dû à Apollinaire
Encore une fois, j'aime beaucoup ton texte. Certaines images m'ont fait sourire et d'autres m'ont apporté de l'apaisement...
RépondreSupprimerJoli détournement du titre de ce grand poète ! Un beau texte, à l'image de l'automne, saison si changeante.
RépondreSupprimerEt dire qu' il y en a qui n' aiment pas l' automne ...........
RépondreSupprimerQuelles belles images ! Tu parviens toujours à rendre poétiques des mots si terre-à-terre.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerUn texte plein de poésie, digne du grand poète qui t'inspire.
Bonne journée
@mitié
Un bel hommage à l'automne :)
RépondreSupprimerAh ! Ma pauvre Claudia, on sent que tu en as bavé cette semaine ! J'ai bien ri avec les feuilles de macramé et quand l'automne se fait colère tel le salariat énervé ! :) Mais tu t'en tires toujours admirablement, et tu me rends l'automne si cher à mon coeur encore plus précieux !
RépondreSupprimerJe n'avais jamais vu l'automne sous cet angle. :-) C'est un texte magnifique et poétique que j'ai pris un grand plaisir à lire. :-)
RépondreSupprimerBravo ClaudiaLucia ! Pissaro et toi, vous vous entendez bien pour montrer cette saison sous toutes ses facettes. Ton Bonhomme Automne vaut bien le Bonhomme Hiver. Et puis, mine de rien, cet automne-là nous ramène vers nos préoccupations du moment.
RépondreSupprimerMalgré quelques petites escarmouches, la violence du salariat opprimé n'a pas encore vraiment explosé chez nous en ce vingt-et-unièmes siècle. Patience, du train où vont les choses, le printemps pourrait être chaud...
un automne grandiose, comme il se doit!
RépondreSupprimerbelle évocation de la saison automnale
RépondreSupprimerSourire. Je viens de lire le texte de Wens, qui n'a rien à voir avec le tien malgré les mots communs ! Je ne saurais dire lequel des deux je préfère, j'aime beaucoup tes images, et la sérénité qui se dégage des 2 dernières lignes.
RépondreSupprimerAbsente, je n'ai pas pu venir dans mon blog aussi c'est une réponse collective que je fais en vous remerciant de votre visite. A mon tour d'aller voir vos textes.
RépondreSupprimer@ Asphodèle : Oh! le salariat ! Quelle est la méchante qui a introduit ce mot? je ne veux pas savoir, je ne veux pas savoir!
RépondreSupprimer@ Tilia : suis allée voir le Bonhomme hiver. Le salariat est plus que jamais opprimé en ce XXIème siècle mais il a perdu sa combativité!
RépondreSupprimer@ Kagire ; tu as raison de dire que le texte de Wens et le mien ne se ressemblent pas!!
RépondreSupprimerUn texte qui alterne violence et douceur , comme l'automne :-)
RépondreSupprimer@ Valentyne : oui c'est ce que j'ai essayé de faire modestement en prenant le grand Apollinaire pour modèle. Un exercice à la manière de..
RépondreSupprimerC'est toujours aussi original! Vraiment tu réussis à merveille ces exercices de style!
RépondreSupprimerMerci miriam, c'est sympa!
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