Robert Dubois est éditeur, un éditeur en difficulté et dont la maison vient d'être rachetée. Car le problème avec Dubois c'est qu'il aime trop la littérature et que ses choix ne se portent pas toujours sur des auteurs qui se vendent mais sur des auteurs qu'il aime. Pour lui - être éditeur- ce n'est pas comme vendre des petits pains ou n'importe quel objet de consommation! En attendant, il croule sous des piles de manuscrits à la recherche d'un nouveau Proust même si, comme chacun sait, le phénomène reste rare, même si l'on court le risque, en plus, de ne pas le reconnaître!
Un jour, Valentine, jeune stagiaire, entre chez lui et lui apporte une liseuse, un des ces instruments modernes, un e-Book, un I-pad, ou l'on ne sait quoi, dans lequel on peut enregistrer tous les manuscrits. L'éditeur, sceptique, interroge la jeune fille :
-Et j'avance comment?
- On tourne les pages dans le coin d'en bas avec le doigt.
-Comme un bouquin?
-Oui, c'est le côté ringard du truc. Une concession pour les vieux. Quand on ne se souviendra plus des livres, on se demandera bien pourquoi on avance comme ça.
Le ton est donné, vous l'avez compris, ce roman est plein d'humour et chaque page est un petit délice à croquer avec gourmandise! Si Robert Dubois représente la vieille génération, celle du papier, des amoureux des livres, et s'il se méfie de cet objet dangereux, la liseuse, surtout quand il s'endort dans sa lecture et qu'elle le blesse au nez, il n'est pas passéiste pour un sou! Désormais, c'est muni d'une liseuse, et donc léger, que Dubois part en week end dans sa maison de campagne avec Adèle, son épouse, pour lire des manuscrits. Et comme Robert Dubois a un esprit ouvert et qu'il aime la jeunesse, il aide Valentine et ses copains, tous stagiaires chez lui, à créer une maison d'édition en utilisant ces nouvelles technologies. Et des idées, ces jeunes de la nouvelle génération n'en manque pas! Cela donne lieu à des situations hilarantes comme lorsque Valentine apprend à Robert Dubois que Le Clezio a accepté de les aider en écrivant pour eux. Stupeur de Dubois qui interroge, sidéré :
-Le Clézio?
-Oui, le Clézio, le beau monsieur écrivain qui a gagné le prix Nobel. Le Mauricien blond.
- Comment tu as eu Le Clézio?
- Je lui ai demandé un rendez-vous, je l'ai rencontré, je lui ai demandé ce que je voulais. Il a réfléchi un moment. Il m'a dit oui….
Un culot d'autant plus amusant que la même Valentine, par contre, meurt de peur quand il s'agit de parler pour la première fois à une jeune écrivaine dont elle a aimé le livre, un premier. Pleine de trac, elle interroge son patron :
-Bon, je vais téléphoner. Comment on s'adresse aux auteurs?
-Par leur nom. Globalement, ce sont des êtres humains.
De l'humour, oui, mais pas seulement, Paul Fournel nous montre aussi les coulisses de l'Edition où l'aspect financier prime désormais, bien souvent, sur d'autres considérations et surtout sur celles de qualité et d'authenticité. Le nouveau directeur de la maison d'édition, Meunier, est un gestionnaire, pragmatique. Son but, faire entrer de l'argent! L'édition devient un marché comme les autres. La guerre entre les maisons d'édition, les intrigues pour passer à la télévision, dans les émissions littéraires, les jalousies, l'égo malmené des écrivains, tout n'est pas rose dans ce milieu et les coups bas ne sont pas rares. La médiocrité y règne parfois en maître. Et un certain pessimisme pointe sous la désinvolture apparente. Un jour Dubois se trouve dans une librairie, quelqu'un s'approche de lui et lui pose cette question qui sonne comme un glas :
Vous n'êtes pas Robert Dubois, le vieil éditeur?
Et puis il y a des moments graves, la vie… et la mort. Car c'est de cela qu'il est question! Elle survient, ici, sournoise, alors que l'on ne l'attend pas et pourtant l'on s'aperçoit qu'elle était là, bien (trop) présente. Mais heureusement, il y a les livres, ceux que l'on a toujours voulu lire, les grands, les universels, ceux qui aident à vivre, un rempart contre le malheur et la solitude, car être vivant, c'est lire! :
Et lorsque j'aurais terminé la lecture du dernier livre, je tournerai la dernière page et je déciderai seul si la vie devant moi vaut la peine d'être lue.
Avec La liseuse, Paul Fournel a écrit un bel hymne à la littérature que tous les amoureux des livres devraient apprécier. Un bon roman!
Un jour, Valentine, jeune stagiaire, entre chez lui et lui apporte une liseuse, un des ces instruments modernes, un e-Book, un I-pad, ou l'on ne sait quoi, dans lequel on peut enregistrer tous les manuscrits. L'éditeur, sceptique, interroge la jeune fille :
-Et j'avance comment?
- On tourne les pages dans le coin d'en bas avec le doigt.
-Comme un bouquin?
-Oui, c'est le côté ringard du truc. Une concession pour les vieux. Quand on ne se souviendra plus des livres, on se demandera bien pourquoi on avance comme ça.
Le ton est donné, vous l'avez compris, ce roman est plein d'humour et chaque page est un petit délice à croquer avec gourmandise! Si Robert Dubois représente la vieille génération, celle du papier, des amoureux des livres, et s'il se méfie de cet objet dangereux, la liseuse, surtout quand il s'endort dans sa lecture et qu'elle le blesse au nez, il n'est pas passéiste pour un sou! Désormais, c'est muni d'une liseuse, et donc léger, que Dubois part en week end dans sa maison de campagne avec Adèle, son épouse, pour lire des manuscrits. Et comme Robert Dubois a un esprit ouvert et qu'il aime la jeunesse, il aide Valentine et ses copains, tous stagiaires chez lui, à créer une maison d'édition en utilisant ces nouvelles technologies. Et des idées, ces jeunes de la nouvelle génération n'en manque pas! Cela donne lieu à des situations hilarantes comme lorsque Valentine apprend à Robert Dubois que Le Clezio a accepté de les aider en écrivant pour eux. Stupeur de Dubois qui interroge, sidéré :
-Le Clézio?
-Oui, le Clézio, le beau monsieur écrivain qui a gagné le prix Nobel. Le Mauricien blond.
- Comment tu as eu Le Clézio?
- Je lui ai demandé un rendez-vous, je l'ai rencontré, je lui ai demandé ce que je voulais. Il a réfléchi un moment. Il m'a dit oui….
Un culot d'autant plus amusant que la même Valentine, par contre, meurt de peur quand il s'agit de parler pour la première fois à une jeune écrivaine dont elle a aimé le livre, un premier. Pleine de trac, elle interroge son patron :
-Bon, je vais téléphoner. Comment on s'adresse aux auteurs?
-Par leur nom. Globalement, ce sont des êtres humains.
De l'humour, oui, mais pas seulement, Paul Fournel nous montre aussi les coulisses de l'Edition où l'aspect financier prime désormais, bien souvent, sur d'autres considérations et surtout sur celles de qualité et d'authenticité. Le nouveau directeur de la maison d'édition, Meunier, est un gestionnaire, pragmatique. Son but, faire entrer de l'argent! L'édition devient un marché comme les autres. La guerre entre les maisons d'édition, les intrigues pour passer à la télévision, dans les émissions littéraires, les jalousies, l'égo malmené des écrivains, tout n'est pas rose dans ce milieu et les coups bas ne sont pas rares. La médiocrité y règne parfois en maître. Et un certain pessimisme pointe sous la désinvolture apparente. Un jour Dubois se trouve dans une librairie, quelqu'un s'approche de lui et lui pose cette question qui sonne comme un glas :
Vous n'êtes pas Robert Dubois, le vieil éditeur?
Et puis il y a des moments graves, la vie… et la mort. Car c'est de cela qu'il est question! Elle survient, ici, sournoise, alors que l'on ne l'attend pas et pourtant l'on s'aperçoit qu'elle était là, bien (trop) présente. Mais heureusement, il y a les livres, ceux que l'on a toujours voulu lire, les grands, les universels, ceux qui aident à vivre, un rempart contre le malheur et la solitude, car être vivant, c'est lire! :
Et lorsque j'aurais terminé la lecture du dernier livre, je tournerai la dernière page et je déciderai seul si la vie devant moi vaut la peine d'être lue.
Avec La liseuse, Paul Fournel a écrit un bel hymne à la littérature que tous les amoureux des livres devraient apprécier. Un bon roman!
Je l'ai rencontré récemment, il est aussi délicieux que son bouquin .. j'ai apprécié cette lecture délicate et pudique, la fin est belle.
RépondreSupprimerEncore un livre à lire!
RépondreSupprimerJe crois que je n'ai pas été aussi sensible au charme de ce livre, plaisant mais pas inoubliable...
RépondreSupprimerA te lire ici on ne sait plus très bien si on lit à propos du livre ou de la réalité d'un Monsieur Dubois en chair et en os!
RépondreSupprimerCe livre a des côtés délicieux que j'ai aimé même si je suis nettement plus réservée que bcp d'entre vous
RépondreSupprimerje pars vite car j'ai du retard de lecture de billets !!
Je l'ai acheté récemment; et je me réjouis de le lire. Votre billet me donne envie!
RépondreSupprimerCe billet donne terriblement envie, il va falloir que je me le procure. Ce monsieur Dubois a l'air d'être un savoureux personnage.
RépondreSupprimerJe suis de retour, je survole un peu tes billets, à bientôt!
RépondreSupprimertu me tentes beaucoup avec ce billet :)
RépondreSupprimerj'ai une amie qui me l'a prêté !! chouette !
RépondreSupprimerA Aifelle : Mais qui n'as-tu pas rencontré quand il s'agit d'écrivain?! Je suis d'accord avec les termes que tu emploies.
RépondreSupprimer@ Miriam: Surtout ne succombe pas sous le poids des livres (à lire)!
RépondreSupprimer@ Ys : Le charme, c'est pourtant le mot qui convient!
RépondreSupprimer@ Thérèse : C'est sûr, l'écrivain connaît bien le monde de l'édition, ne serait-ce qu'en tant qu'écrivain. Et son Mr Dubois résonne juste. Quand on a un certain âge et même si l'on s'accroche (je parle d'expérience) on se sent un peu dépassée par ce monde qui bouge si vite et qui paraît vous pousser, comme ça, un peu au dehors! j'aime bien que Paul Fournel traite le sujet avec humour même si cela s'accompagne de nostalgie.
RépondreSupprimer@ Dominique : Il ne faut pas bouder les côtés délicieux! Moi aussi j'ai du retard de billets! Que faire quand on lit plus vite que ce que l'on écrit!
RépondreSupprimerDF : Bonne lecture!
RépondreSupprimer@ Eiluned : Ce monsieur Dubois est aussi un bon vivant, qui savoure en esthète le bon vin et les beaux livres et qui aime la littérature avec passion. C'est pourquoi il est si fréquentable!
RépondreSupprimer@ Keisha : Bon retour de vacances! Bon courage pour la reprise! Je vais venir te voir.
RépondreSupprimer@ Aymeline : Je pense que le livre pourrait te plaire.
RépondreSupprimerBon lecture à toi aussi George; Tu nous diras ce que tu en penses.
RépondreSupprimerAlors là ! Tout à fait d'accord avec Claudialucia. Je suis, je dois l'avouer, une "inconditionnelle" des romans de Paul : "Les petites filles respirent le même air que nous" "Les athlètes dans leur tête" "Chamboula" "Un homme regarde une femme" et comme dans tous ses romans on y trouve son regard pétillant et malicieux, son humour mais ses touches aussi de nostalgie, ses réflexions sur la vie sur la mort, sur les rapports humains. Paul a été également éditeur. Il a un site internet : http://www.paulfournel.com/
RépondreSupprimerUn très beau roman à dévorer "sur du vrai papier "
@ Aurelia : Déjà quand tu étais petite fille tu lisais Paul Fournel!"La reine de la cour"!
RépondreSupprimerMerci pour l'adresse du site!
Tu ne peux pas mieux tomber avec le "poids des livres" je lis en ce moment un pavé de romans sur le Labyrinthe de Minos (Omnibus) de 1150 pages il dégringole quand j'arrive en bas de la page tant il est lourd! Je vais acheter le sac que Dominique nous a fait connaître si cela continue!
RépondreSupprimer@ mriam : 1150 pages!Attention à la scoliose! Et en plus le titre me donne envie de le lire!
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