Extrêmement fort et incroyablement près est le deuxième livre que je lis de Jonathan Safran Foer . Avant ce roman, j'avais découvert son essai passionnant : Doit-on manger des animaux? qui est une étude accablante et consternante des méfaits de l'élevage industriel en Amérique, de son inhumanité et des risques qu'il fait peser sur la santé mondiale. (voir Ici)
Extrêmement fort et incroyablement près est d'une tout autre veine. Jonathan Safran Foer s'inspire des événements du 11 Septembre et raconte l'histoire d'un petit garçon Oskar, extrêmement savant pour son âge, passionnément curieux, d'une grande sensibilité, qui se trouve confronté à la mort violente de son père lors de l'attentat. Comment l'enfant va-t-il réagir face à l'inacceptable? Comment peut-il faire son deuil avec le poids de cette disparition mais aussi les secrets qu'il accumule, incapable de communiquer, d'exprimer ses sentiments. Un jour, pourtant, Oskar trouve une clef en fouillant dans les affaires de son père. Il va alors mener une enquête pour savoir quelle serrure elle ouvre. Peut-être apportera-t-elle une réponse à ses interrogations? C'est surtout un moyen de partir à la recherche de la mémoire de son père à travers New York et d'accepter une mort qu'un cercueil vide n'a pu matérialiser.
Le récit de cette quête que l'enfant consigne dans ses cahiers secrets, est entrecoupée par les écrits de son grand père et de sa grand mère qui tous deux ont dû fuir la barbarie nazie et émigrer aux Etats-Unis, portant eux aussi le deuil de ceux qu'ils aiment.
Le roman de Jonathan Foer est bouleversant car il raconte à travers des générations éloignées dans le temps les terribles conséquences de la haine et de la violence. Le grand père, muré dans le silence, est tellement marqué par l'horreur de la guerre, qu'il a refusé de voir naître son fils parce que "vivre est terrifiant". Dans une longue lettre, il s'adresse au fils qu'il n'a pas connu. En revenant aider à son petit-fils, il lui permettra de ne pas refuser la vie comme il l'a fait lui-même! La personnalité de l'enfant, petit bonhomme submergé par le chagrin, le mélange de maturité et de naïveté touchante dont il fait preuve, le rendent particulièrement attachant. Sa vive imagination qui fait de lui un inventeur loufoque et plein de génie donne au récit un aspect poétique et émouvant qui se manifeste dans les rencontres qu'il va faire au cours de son enquête. Tous les adultes semblent, au contact du petit garçon, perdre leur défense et retrouver l'innocence de l'enfance. On a toujours envie de sourire avec Oskar tant il est vif, curieux, inventif, naturel, mais on reste toujours sur le fil du rasoir de l'émotion. J'ai adoré cette tonalité entre le le rire et les larmes, cet humour léger qui n'empêche pas la gravité.
La typographie du roman, sa forme, est, de plus, déroutante : la prose a parfois l'aspect de vers, libres, bizarrement agencés, de lignes entrecoupées, de répétitions, comme si le contrôle échappait au narrateur écrivant, que ce soit l'enfant ou les grands parents. Les ratures, les pages blanches, les fautes de frappe, témoignent de l'émotion du personnage. La présentation est accompagnée de de photographies qui prennent un poids considérable au niveau du sens quand on les regarde différemment selon l'imagination du petit garçon. Des pages de grafittis en couleur serrent le coeur car elles témoignent de la mémoire disparue avant de prendre encore une autre signification.... bref! le livre est étonnant de bien des manières!
Un très beau roman et un talent d'écrivain peu ordinaire! Excellent!
Extrêmement fort et incroyablement près est d'une tout autre veine. Jonathan Safran Foer s'inspire des événements du 11 Septembre et raconte l'histoire d'un petit garçon Oskar, extrêmement savant pour son âge, passionnément curieux, d'une grande sensibilité, qui se trouve confronté à la mort violente de son père lors de l'attentat. Comment l'enfant va-t-il réagir face à l'inacceptable? Comment peut-il faire son deuil avec le poids de cette disparition mais aussi les secrets qu'il accumule, incapable de communiquer, d'exprimer ses sentiments. Un jour, pourtant, Oskar trouve une clef en fouillant dans les affaires de son père. Il va alors mener une enquête pour savoir quelle serrure elle ouvre. Peut-être apportera-t-elle une réponse à ses interrogations? C'est surtout un moyen de partir à la recherche de la mémoire de son père à travers New York et d'accepter une mort qu'un cercueil vide n'a pu matérialiser.
Le récit de cette quête que l'enfant consigne dans ses cahiers secrets, est entrecoupée par les écrits de son grand père et de sa grand mère qui tous deux ont dû fuir la barbarie nazie et émigrer aux Etats-Unis, portant eux aussi le deuil de ceux qu'ils aiment.
Le roman de Jonathan Foer est bouleversant car il raconte à travers des générations éloignées dans le temps les terribles conséquences de la haine et de la violence. Le grand père, muré dans le silence, est tellement marqué par l'horreur de la guerre, qu'il a refusé de voir naître son fils parce que "vivre est terrifiant". Dans une longue lettre, il s'adresse au fils qu'il n'a pas connu. En revenant aider à son petit-fils, il lui permettra de ne pas refuser la vie comme il l'a fait lui-même! La personnalité de l'enfant, petit bonhomme submergé par le chagrin, le mélange de maturité et de naïveté touchante dont il fait preuve, le rendent particulièrement attachant. Sa vive imagination qui fait de lui un inventeur loufoque et plein de génie donne au récit un aspect poétique et émouvant qui se manifeste dans les rencontres qu'il va faire au cours de son enquête. Tous les adultes semblent, au contact du petit garçon, perdre leur défense et retrouver l'innocence de l'enfance. On a toujours envie de sourire avec Oskar tant il est vif, curieux, inventif, naturel, mais on reste toujours sur le fil du rasoir de l'émotion. J'ai adoré cette tonalité entre le le rire et les larmes, cet humour léger qui n'empêche pas la gravité.
La typographie du roman, sa forme, est, de plus, déroutante : la prose a parfois l'aspect de vers, libres, bizarrement agencés, de lignes entrecoupées, de répétitions, comme si le contrôle échappait au narrateur écrivant, que ce soit l'enfant ou les grands parents. Les ratures, les pages blanches, les fautes de frappe, témoignent de l'émotion du personnage. La présentation est accompagnée de de photographies qui prennent un poids considérable au niveau du sens quand on les regarde différemment selon l'imagination du petit garçon. Des pages de grafittis en couleur serrent le coeur car elles témoignent de la mémoire disparue avant de prendre encore une autre signification.... bref! le livre est étonnant de bien des manières!
Un très beau roman et un talent d'écrivain peu ordinaire! Excellent!
Jeunes auteurs américains
j'avais prévu, après celui ci, d'en lire un autre de l'auteur, et, euh, le temps a passé!
RépondreSupprimer@ keisha ; et tu ne me dis pas si tu as aimé!
RépondreSupprimerC'est un livre qui m'intrigue depuis longtemps mais la forme déroutante m'a toujours freinée jusqu'ici. Ton avis me donne envie de passer outre mes hésitations.
RépondreSupprimerJ'ai adoré ce roman. Puisqu'il t'as plu, je te conseille également "Tout est illuminé" ;)
RépondreSupprimerCertainement plus intéressant que le film.
RépondreSupprimerJe l'ai lu récemment et il m'a "extrêmement" plu, à moi aussi. Revenant de New York, j'y ai de plus retrouvé avec plaisir certains lieux que j'avais visité (et toi aussi, d'ailleurs, non ?).
RépondreSupprimerJ'avais bien aimé son premier roman "Tout est illuminé", mais celui-ci est plus abouti, l'auteur y acquiert plus de maîtrise.
"Faut-il manger les animaux ?" est dans ma PAL, et je pense le lire bientôt..
@ zarline : Non seulement la forme déroutante ne m'a pas gênée mais en plus je l'ai aimée! peut-être s'en lasserait-on si tous ses livres étaient comme ça? Je ne sais pas?? Mais là, non, pas du tout!
RépondreSupprimerMerci Adalana : Je pense que je suivrai ton conseil.
RépondreSupprimer@ Thérèse : je n'ai pas vu le film! Espérons qu'il ne tombe pas dans le larmoyant, ce qui n'est pas le cas du roman!
RépondreSupprimerIngannmic : Oui, je n'en ai pas parlé mais c'est vrai : le fait que l'action se passe à New York alors que l'on vient d'y aller est un plaisir supplémentaire. j'ai aimé le conte sur Central park que le père raconte à son fils.
RépondreSupprimer"Faut-il manger les animaux" est passionnant et hallucinant!