Visiter le Berry de George Sand, c'est rencontrer au fond d'un bois, au coeur d'un château ou d'une chaumière, dans les méandres de la Creuse, les
personnages de ses romans, Marcelle de Blanchemont et Grand Louis
près du moulin d'Angibault, la petite Marie et Germain perdus dans le
brouillard au bord de la mare, Emile et Gilberte marchant la main dans la main dans les ruines de Châteaubrun non loin de Gargilesse...
Carte des oeuvres de George Sand
Le meunier d'Angibault
Le meunier d'Angibault de George Sand a pour personnage
principal, la baronne, Marcelle de Blanchemont. Celle-ci vient de
perdre son mari qu'elle n'aimait pas. Veuve et indépendante, elle se rend, accompagnée de son fils Edouard,
dans sa propriété de Blanchemont, chez son fermier Bricolin. voir ICI
C'est le château de Sarzay qui a servi de modèle au domaine de Marcelle de Blanchemont.
Le château de Blanchemont avec son paysage, sa garenne et sa ferme, existe tel que je l'ai fidèlement dépeint ; seulement il s'appelle autrement, et les Bricolin sont des types fictifs.
Ce château n'a jamais été d'une grande défense : les murs n'ont pas plus de cinq à six pieds d'épaisseur en bas, les tours élancées sont encorbellées. Il date de la fin des guerres de la féodalité. Cependant la petitesse des portes, la rareté des fenêtres, et les nombreux débris de murailles et de tourelles qui lui servaient d'enceinte, signalent un temps de méfiance où l'on se mettait encore à l'abri d'un coup de main.
C'est un caste ! assez élégant, un carré long renfermant à tous les étages une seule grande pièce, avec quatre tours contenant de plus petites chambres aux angles, et une autre tour sur la face de derrière servant de cage à l'unique escalier. La chapelle est isolée par la destruction des anciens communs ; les fossés sont comblés en partie, les tourelles d'enceinte sont tronquées à la moitié, et l'étang qui baignait jadis le château du côté du nord est devenu une jolie prairie oblongue, avec une petite source au milieu.
C'est un caste ! assez élégant, un carré long renfermant à tous les étages une seule grande pièce, avec quatre tours contenant de plus petites chambres aux angles, et une autre tour sur la face de derrière servant de cage à l'unique escalier. La chapelle est isolée par la destruction des anciens communs ; les fossés sont comblés en partie, les tourelles d'enceinte sont tronquées à la moitié, et l'étang qui baignait jadis le château du côté du nord est devenu une jolie prairie oblongue, avec une petite source au milieu.
Perdue dans des chemins hasardeux, elle rencontre le meunier d'Angibault surnommé le
Grand-Louis, jeune homme honnête et travailleur, qui l'accueille dans son moulin pour une nuit.
Voilà comment George Sand parle de ce moulin dans le prologue de son roman :
Or, il y a dans notre vallée un joli moulin qu'on appelle Angibault, dont je ne connais pas le meunier, mais dont j'ai connu le propriétaire. C'était un vieux monsieur, qui, depuis sa liaison à Paris avec M. de Robespierre (il l'appelait toujours ainsi), avait laissé croître autour de ses écluses tout ce qui avait voulu pousser : l'aune et la ronce, le chêne et le roseau. La rivière, abandonnée à son caprice, s'était creusé, dans le sable et dans l'herbe, un réseau de petits torrents qu'aux jours d'été, dans les eaux basses, les plantes fontinales couvraient de leurs touffes vigoureuses. Mais le vieux monsieur est mort ; la cognée a fait sa besogne ; il y avait bien des fagots à tailler, bien des planches à scier dans cette forêt vierge en miniature. Il y reste encore quelques beaux arbres, des eaux courantes, un petit bassin assez frais, et quelques buissons de ces ronces gigantesques qui sont les lianes de nos climats.
Mais ce coin de paradis sauvage que mes enfants et moi avions découvert en 1844, avec des cris de surprise et de joie, n'est plus qu'un joli endroit comme tant d'autres.
Et voilà comment Marcelle de Blanchemont découvre le moulin en se levant de bonne heure le lendemain matin
Curieuse de savoir en quoi consistaient ces préparatifs, Marcelle franchit le pont rustique qui servait en même temps de pelle au réservoir du moulin, et laissant sur sa droite une belle plantation de jeunes peupliers, elle traversa la prairie en longeant le cours de la rivière, ou plutôt du ruisseau, qui, toujours plein jusqu'aux bords et rasant l'herbe fleurie, n'a guère en cet endroit plus de dix pieds de large. Ce mince cours d'eau est pourtant d'une grande force, et aux abords du moulin il forme un bassin assez considérable, immobile, profond et uni comme une glace, où se reflètent les vieux saules et les toits moussus de l'habitation.
Marcelle contempla ce site paisible et charmant, qui parlait à son coeur sans qu'elle sût pourquoi. Elle en avait vu de plus beaux; mais il est des lieux qui nous disposent à je ne sais quel attendrissement invincible, et où il semble que la destinée nous attire pour nous y faire accepter des joies, des tristesses ou des devoirs.
Jeudi : Sur les traces de George Sand (3) suite
je te suis pas à pas, j'ai entamé hier soir suite à ton billet un texte assez court sur la vie d'un village, je n'ai pas tout lu mais je l'ai feuilleté avec attention et il y a des descriptions tout à fait réussies, je retrouve là avec ce moulin cette même sensation
RépondreSupprimerOui, j'aime beaucoup les descriptions de George Sand et les précisions qu'elle apporte sur la vie quotidienne. Elle sait très bien parler du Berry tout en insistant sur la simplicité du paysage, son calme, son absence de sensations fortes. En fait, les paysages du Berry représentent le contraire de ce que cherchaient les romantiques (George comprise) dans les paysages accidentés, tourmentés de hautes montagnes.
SupprimerEt figure toi que l'histoire de la rénovation du chateau de Sarzay pourrait aussi être un vrai roman!!!
RépondreSupprimerKeisha : raconte-nous le roman de la rénovation du château! Ca m'intéresse!
SupprimerJ'apprécie cette visite du Berry dans les pas de George Sand et les tiens ! Deux beaux billets, j'attends le troisième demain :)
RépondreSupprimerMerci! A bientôt alors!
SupprimerCa ne se voit peut-être pas mais il neige sur ces photos! Quel froid, il peut faire dans ce pays! Mais dites-moi comment vous faites, vous les berrichonnes pour tenir le coup!
RépondreSupprimerSuite au commentaire de Keisha, on dira que les Monuments Historiques n'étaient pas tout à fait d'accord avec le châtelain et ses rénovations.
RépondreSupprimerIl ne fait pas si froid que ça ! Je suis du sud et je m'y suis fort bien acclimatée ! La campagne est très belle.
Pour me situer, Claudia, je suis en face du château et à gauche du Moulin, le long de la Vauvre.
Et bien, décidément, on a tourné autour de chez toi très souvent! Oui, la campagne est très belle et j'ai apprécié les paysages et tout mon séjour. j'ai vraiment beaucoup aimé ... mais je me suis gelée! je dois être plus sudiste que toi ou plus frileuse!
SupprimerLa campagne autour de Nohant n'est peut-être pas l'archétype du paysage romantique...mais quand même le Boischaut-sud n'a rien de plat ni de monotone ! Tous ces bocages, ces vallonnements, ces chemins creux, poussent à la rêverie et la rêverie est source d'inspiration...
RépondreSupprimerJe partage ton enthousiasme pour les lieux sandiens.
C'est juste. Je vais bientôt parler des paysages pittoresques autour de Crozant, Gargilesse.. sur les lieux du Péché de mr Antoine.
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