Nous sommes en 1462. François Villon est condamné à être pendu et va achever sa courte vie. Oui, mais il est gracié et il disparaît sans laisser de trace.
A partir de ce fait, Raphaël Jerusalmy imagine dans son roman La confrérie des chasseurs de livres que Villon emprisonné est contacté par l'intermédiaire de l'évêque de Paris, Monseigneur Chartier, pour accomplir une mission au nom du roi Louis XI. Ce dernier cherche à affaiblir le pouvoir du pape pour affermir le trône de France. La bataille va se mener sur le plan intellectuel. Avec la découverte de l'imprimerie, les livres interdits par Rome pourront être imprimés et diffusés en Europe. De quoi saper l'autorité papale tout en se gardant le droit d'intervenir au nom du pouvoir royal dans la diffusion des livres! Le roi de France n'est pas le seul à avoir eu cette idée. Les Médicis mènent le même combat. Villon et son ami Colin sont envoyés à Jerusalem pour découvrir des ouvrages inédits.Ils y rencontreront la confrérie des chasseurs de livres, une secte secrète qui veille jalousement sur des manuscrits précieux et menacés, dont le dernier testament du Christ.
Je le dis tout de suite. J'ai été déçue par ce roman et ceci d'autant plus que j'en attendais beaucoup et que j'en avais une idée préconçue. Je pensais, en effet, que j'allais lire un livre sur François Villon et que je plongerai dans sa vie et dans le moyen-âge des pauvres hères, mendiants, voleurs, bandits des grands chemins comme lui mais avec, bien sûr, une ouverture sur sa poésie et sa culture. J'attendais un livre qui fasse vivre un monde fascinant encore primitif mais déjà renaissant, en pleine bouillonnement culturel : Un livre sur un poète et sa poésie, sur l'amour des livres avec l'invention de l'imprimerie, un livre sur le moyen-âge et sur les grands changements qui se font en cette dernière partie du XV ème siècle.
Vous me direz qu'il y a bien tout cela dans ce roman! Oui! mais il est traité non comme un roman historique mais comme un thriller ésotérique à la Umberto Ecco. Or j'aime ce genre de romans mais il n'en a pas les qualités. Certes, il présente péripéties, rebondissements. Mais Jerusalmy n'est pas un conteur. Le rythme est lent, les aventures sont noyées dans un flot d'explications qui entravent la progression de l'action. L'intrigue est complexe et confuse et pour tout dire peu attractive. Cet aspect ne m'a pas semblé réussi et n'a pas emporté mon adhésion.
D'autre part, les personnages me paraissent plutôt des prétextes que des êtres vivants. Certes, il est fait allusion aux poèmes et à la vie de Villon mais je n'ai pas eu un instant l'impression de le rencontrer. Le personnage pourrait être n'importe qui, un inconnu, pourvu qu'il sache écrire et soit savant.
Reste l'érudition. Le roman est sérieux, très documenté. Raphaël Jerusalmy connaît bien son sujet; nous apprenons beaucoup sur cette période et sur ce plan l'écrivain est ambitieux. Mais j'aurais préféré lire un essai plutôt qu'un roman qui manque de vie. Bref! je l'avoue, je me suis ennuyée.
Mais je n'ai pas dit mon dernier mot avec cet écrivain puisqu'il paraît que son premier roman (celui-ci est le second) : Sauvez Mozart est bon!
*J'aime pourtant beaucoup les romans historiques mais ceux qui font vivre les personnages, qui recréent l'atmosphère, les mentalités, les coutumes. Parmi mes préférés dans mes lectures récentes :
l'Obèle de Martine Mairal qui fait, en plus, oeuvre de linguiste en recréant la langue du XVIème siècle. Ce dernier livre commence cette semaine son trajet voyageur chez Eimelle. Il ira ensuite chez Marylin , Keisha, Anis, Myriam, Gwenaelle et... Inscrivez-vous si vous le voulez!
D'autres avis :
Chez Dominique : Un avis tout à fait favorable
Merci à Dialogues croisés et aux éditions Actes Sud
Chez moi aussi, avis mitigé. Amour déçu, j'attendais trop de ce livre! Ce n'est pas la lenteur qui m'a déplu, je m’accommode plutôt facilement des rythmes lents;c'est le complication et le pseudo-ésotérisme qui m'a agacée.
RépondreSupprimerOui, je crois que l'on en attendait trop et surtout Villon! Tu as raison, ce n'est peut-être pas tant la lenteur (dont moi aussi je m'accommode bien) c'est ce côté ésotérique peu réussi, la complexité de l'intrigue et aussi que le roman n'arrive pas vivre!
SupprimerOUps! je voulais mettre un lien et le commentaire est parti sans
RépondreSupprimerhttp://miriampanigel.blog.lemonde.fr/2013/11/04/raphael-jerusalmy-la-confrerie-des-chasseurs-de-livres/
Je viens te lire! et je vais rajouter le lien.
SupprimerVoilà une idée lecture qui disparait (de toute façon quand l'aurais-je lu?). J'attends donc tranquillement L'obèle (merci!)
RépondreSupprimerDe rien, tu as le temps de voir venir!
SupprimerLes avis sont partagés et mitigés. Comme toi, j'avais noté le premier roman, je vais en rester là.
RépondreSupprimerEt moi je vais lire son premier roman!
SupprimerJe n'ai pas éprouvé de longueur ou d'ennui en lisant ce livre mais effectivement son premier était nettement meilleur
RépondreSupprimerquant à tes choix de romans historiques !! tout est bon y a rien à jeter comme dirait Georges B
J'ai vu que tu avais aimé! Ces romans historiques sont mes coups de coeur mais j'en ai d'autres.
SupprimerCe n'est pas la première chronique mitigée que je lis sur ce roman et du coup ça me freine car comme toi j'en attends beaucoup... et je commence à me dire que mes attentes vont être déçues !
RépondreSupprimerMa foi! sache qu'il a plus à Dominique.. et qu'elle est difficile!
SupprimerJ'ai été déçue aussi, d'autant que j'avais beaucoup aimé Sauver Mozart... que tu peux lire sans crainte. Je me suis demandée si celui-ci n'avait pas été écrit ou commencé avant et publié suite au succès du premier...
RépondreSupprimerhttp://lettresexpres.wordpress.com/2013/08/22/raphael-jerusalmy-la-confrerie-des-chasseurs-de-livres/
J e ne sais pas. Peut-être que non, le deuxième roman n'est pas obligatoirement meilleur que le premier. Je viens te lire et j'ajoute ton lien. C'est sympa de me mettre ton lien!
SupprimerOups, ton blog mange mes commentaires, ça n'est pas la première fois que j'en laisse un et ne le vois pas quand je reviens. Bref, un sujet trop ambitieux et dispersé pour ce livre, et trop peu de Villon, c'est bien dommage...
RépondreSupprimerMais qu'est-ce qui se passe encore avec les commentaires. Blogspot n'est pas toujours au point! Oui, tu résumes bien!
SupprimerLe côté ésotérique me fait un peu peur et si en plus Villon n'y a pas la place qu'il mérite, c'est d'autant plus gênant.
RépondreSupprimerJe vais me fier à ton avis et passer mon chemin pour celui-ci. Par contre, je tenterai peut-être son premier roman.
Je me suis vraiment ennuyée , ce qui est rare, j'en ai été surprise moi-même. Villon y est, bien sûr , mais il n'est pas vivant. je crois que Jerusalmy n'a pas su créer un univers romanesque. Il s'est surtout intéressé à son sujet, à faire passer les connaissances.
SupprimerMoi aussi je vais lire le premier roman !
Et bien c'est un roman que je possède en epub, je ne sais même plus comment il est arrivé à moi, et je ne l'ai toujours pas lu, pas attirée, pas d'envie encore... Ton avis ne m'encourage pas plus :)
RépondreSupprimerMais si tu le lis, je serais curieuse d'avoir ton avis!
SupprimerIl y a trop de déçues à propos de ce livre, l'envie de le découvrir m'a quittée ..
RépondreSupprimerC'est vrai beaucoup de déçues! mais je viens d'aller sur dialogues croisés où j'ai lu de bonnes critiques.
SupprimerBonjour Claudialucia, j'ai mis ce roman dans ma Pal depuis le billet de Dominique et j'aime beaucoup le titre. J'ai noté qu'il ne fait pas l'unanimité mais comme je ne m'attends à rien particulier, je verrais bien. Bonne journée.
RépondreSupprimerJe viendrai lire ce que tu en auras pensé.
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