La cour d'Honneur du palais des papes d'Avignon |
Difficile de "faire" le festival d'Avignon et d'écrire en même temps sur ce que je vois! La preuve c'est que j'ai pris un retard que je n'ai pu rattraper. Comment rendre compte, en effet, au fur et à mesure, des 8 pièces du In, des 15 du OFF et des 12 pièces pour enfants auxquelles j'ai assisté pendant ces trois semaines, au total 35 spectacles?
35 spectacles de différentes nationalités puisque entre le off et le in, j'ai vu, en plus des français, des spectacles en japonais, chinois, portugais (Brésil), italien, anglais, congolais, maori. Comme je veux en garder le souvenir, quitte plus tard à y revenir pour les approfondir, je vais livrer ici un rapide bilan. Je commence par le IN dans l'ordre où j'ai vu les spectacles
35 spectacles de différentes nationalités puisque entre le off et le in, j'ai vu, en plus des français, des spectacles en japonais, chinois, portugais (Brésil), italien, anglais, congolais, maori. Comme je veux en garder le souvenir, quitte plus tard à y revenir pour les approfondir, je vais livrer ici un rapide bilan. Je commence par le IN dans l'ordre où j'ai vu les spectacles
Le prince de Hombourg de Kleist mis en scène par Sergio Barberio Corsetti que j'ai eu le temps de commenter ICI. je cite parce que je suis tout à fait en accord avec ce qu'il dit, Philippe Lançon, journaliste de Libération :
La mise en scène de Corsetti n’arrange rien : des uniformes
qu’on dirait russes, des acteurs qui valsent maladroitement entre les
registres, tantôt ridicules, tantôt pathétiques, semblant ignorer s’ils
jouent une farce ou une tragédie. La pièce unit les deux, encore faut-il
choisir la tonalité.
«Je crois, écrit Kleist cette année-là, que la basse continue contient les notions essentielles permettant d’expliquer l’art d’écrire.»
Aucune basse continue, dans la cour d’honneur. La voix nasillarde et
haute perchée de Xavier Gallais, qui joue le prince, semble livrée aux
images qui défilent. Ses mains gigotent comme si elles cherchaient à
mimer ce qui manque. A la fin, on l’accroche à des cordes à l’aide de
mousquetons : c’est un pantin. Marionnette de son propre rêve, de celui
des autres ? Kleist ne choisit pas, mais le signifie en creux. Corsetti
souligne, émiette et alourdit, par ses images, un texte dont la
délicatesse semble lui avoir échappé.
The Humans d'Alexander Singh auteur et metteur en scène de la pièce nous présente une création de l'humanité absolument délirante. S'inspirant de tout un bric à brac de références allant d'Aristophane à Woody Allen, en passant par Shakespeare, Nietzsche, ayant recours à toutes les techniques, théâtre, danse, mime, et exploitant les registres de l'absurde avec sa chaude lapine Nesquik et son sculpteur apollinien Charles Ray, passant de la farce, du grotesque à la scatologie, le plasticien et sculpteur, Alexander Singh crée un univers qui n'appartient qu'à lui et laisse pantois. En nous montrant en direct la création de l'humanité, il prétend poser la question de la liberté humaine mais nous montre surtout que s'il y a une chose que les dieux ont ratée, c'est bien l'homme! Euh! Dire que j'ai aimé? Je n'irai pas jusque là mais finalement je ne regrette pas d'avoir vu ce spectacle qui le moins que je puisse dire n'est pas... ordinaire!
Avec Coup fatal le chorégraphe Alain Platel crée la surprise en alliant la musique baroque à la musique traditionnelle congolaise. Les 12 musiciens de Kinshasa avec leurs instruments guitare, percussions, balafons et likembé, sous la direction de Fabrizio Cassol, dansent et chantent sur scène tandis que Serge Kakudji contre-ténor, nous livre la beauté et la pureté de sa voix en chantant le répertoire baroque.
Orlando ou l'impatience de Olivier Py. Dans cette pièce touffue, dense, trop longue et que l'on aurait bien envie de voir élaguée, Olivier Py nous livre beaucoup de lui-même et par conséquent de nous. Un texte très riche (trop?) et parfois beau, qui touche, émeut, et parfois lasse, fatigue. Il parle de la vie, de la peur de vieillir, de la recherche du père, de la solitude, de l'amour, de l'homosexualité, du bonheur, de la politique, de la corruption du pouvoir et surtout de son immense amour pour le théâtre. Et comme la vie même est un théâtre, le dispositif du décor est une scène, théâtre dans le théâtre, qui tourne comme notre planète, laissant le temps s'écouler, la répétition sans fin des années, des mêmes recherches, des mêmes échecs... entre tragédie et comique, tout comme la vie. Enfin, à noter des acteurs excellents et que de plus l'on entend jusqu'au fond de la pièce (comme le souligne non sans humour un des personnages d'Olivier Py) , ce qui m'a rappelé ma déconvenue lors de la représentation du Prince de Hombourg.)
J'ai acheté le livre pour pouvoir relire la pièce d'Orlando, cela m'a paru indispensable!
J'ai acheté le livre pour pouvoir relire la pièce d'Orlando, cela m'a paru indispensable!
Si je me décide un jour à "faire" le festival d'Avignon, je saurai au moins à qui demander conseil !! ;-)
RépondreSupprimerMais on beau voir des tas de spectacles, le suivant est toujours une aventure... on peut se tromper, être déçu ou le contraire!
RépondreSupprimerOrlando et le Prince de Hombourg auraient été mes deux priorités! mais comme j'étais loin j'ai au moins gagné à ne pas être déçue!
RépondreSupprimerJe n'ai pas du tout aimé le prince de Hombourg et j'ai été très déçue.. On a vraiment l'impression que le metteur en scène ne savait pas trop ce que voulait dire la pièce d'où cette manière de faire jouer son acteur, parfois jusqu'à le rendre ridicule. Mais pour Orlando, c'est différente. Une grande partie du spectacle m'a intéressée même si je n'ai pas été entièrement séduite. Il faut reconnaître que c'est souvent comme ça dans le IN; ils bénéficient de moyens extraordinaires mais ce n'est pas toujours réussi. C'est une loterie.
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