Quatrième de couverture
Frank Dillon, il nous ressemble bien, au fond, à vous comme à moi. Sauf qu'il est un peu plus fou, et que ça le tracasse. Et que là où vous et moi, nous nous contentons d'oublier d'écrire à notre vieille grand-mère pour le Nouvel An, lui, il va plus loin dans le crime : il tue, et plusieurs fois.
Mais au bout du compte, s'estime aussi innocent que vous et moi. Est-ce le dernier des salauds, ou le premier des pauvres types ?
Mais au bout du compte, s'estime aussi innocent que vous et moi. Est-ce le dernier des salauds, ou le premier des pauvres types ?
Le récit
Marie Trintignant et Patrick Dewaere dans Série noire d'Alain Corneau |
Frank Dillon est un minable représentant de commerce. Lors d'une de ses tournées dans des quartiers sordides, une vieille femme lui propose de coucher avec sa jeune nièce Mona en échange d'une ménagère. Il cède les couverts sans pour autant abuser de Mona. Frank doit maintenant rembourser la facture à son patron Stapples. Mais où trouver l'argent? La solution a ses problèmes passe par l'élimination de la vieille tante de Mona qui cache une fortune chez elle…
Le titre
Le titre français du roman Des cliques et des cloaques joue sur le jeu de mots mais est très loin du titre anglais : A hell of Woman : Une femme d'enfer, allusion aux femmes qui gravitent autour du personnage principal, Frank Dillon : Mona, qui pourrait être la femme fatale des romans noirs puisque elle le conduit au meurtre se trouve être ici, ironiquement, une pauvre fille complètement paumée, prostituée par sa tante; ce qu'illustre très bien la première de couverture de l'édition Folio policier, des bas résille, oui, mais troués! caricature du roman noir dont l'écrivain épouse les codes mais les détourne!
Une femme d'enfer pourrait être aussi son épouse, Joyce, une pauvre femme dépressive, à la dérive, qui essaie de sauver son couple et représente pour Dillon la cause de ces échecs car, bien sûr, pour lui, c'est toujours de la faute des autres et donc des femmes s'il est un raté.
A moins que la femme d’enfer ne soit, au sens propre, ce personnage hideux, méprisable, que son absence de morale, sa cruauté et sa ladrerie place au plus bas de l’échelle humaine, la tante de Mona.
Quoi qu'il en soit et même si le titre est mal traduit (et il paraît que tout le reste de la traduction est à l'avenant) Des cliques et des cloaques rend bien compte d'une chose : en lisant l'histoire de Frank Dillon, c'est dans un cloaque que vous allez vous enfoncer. Certes tous les personnages sont issus d'une classe sociale misérable et sont à divers niveaux médiocres mais c'est à lui que va la palme, à moins qu'elle ne revienne à la tante de Mona!
Quoi qu'il en soit et même si le titre est mal traduit (et il paraît que tout le reste de la traduction est à l'avenant) Des cliques et des cloaques rend bien compte d'une chose : en lisant l'histoire de Frank Dillon, c'est dans un cloaque que vous allez vous enfoncer. Certes tous les personnages sont issus d'une classe sociale misérable et sont à divers niveaux médiocres mais c'est à lui que va la palme, à moins qu'elle ne revienne à la tante de Mona!
La noirceur de l’âme humaine
Patrick Dewaere dans Série Noire |
Chez Jim Thompson, le polar est un moyen de montrer la noirceur d'êtres en marge. Tous ses personnages sauf la tante, tellement immonde que sa mort ne nous émeut guère, présentent cependant des aspects positifs qui n'en font pas des salauds intégraux. Frank par exemple refuse d'abuser de la pauvre mais attirante Mona.
Cependant Frank Dillon reste un pauvre type, pathétique, détestable alors qu'il voudrait être admiré, respecté, aimé. Sa vie professionnelle et sentimentale est un échec total. Il cherche en permanence des boucs émissaires, des êtres plus médiocres que lui, des individus qu'il pourra utiliser, exploiter, et les femmes en particulier. Refusant d'admettre sa médiocrité, il reporte ses échecs sur tous ceux qu'il côtoie. Il se prend pour un homme intelligent capable d'échafauder un crime parfait; pas assez toutefois pour ne pas éviter de se faire arnaquer par moins bête en apparence que lui.
Un grand roman magnifiquement adapté au cinéma par Alain Corneau, sous le titre de Série Noire.
Billet de Wens et claudialucia
Enigme n° 109
Le livre : Jim Thompson : des cliques et des cloaques
le film : Alain Corneau : Série noire
Les illustrissimes participants et triomphateurs de ce jeu sont : Aifelle, Asphodèle, Eeguab, Keisha, Miriam, Somaja, Valentyne...
pas trop envie de lire le livre, en revanche je verrais bien le film. j'ai lu qui'l a été tourné à Créteil et Saint Maur. Et pour Dewaere.
RépondreSupprimerTu n'as pas envie de te plonger dans la noirceur de l'âme humaine? Le film est très noir aussi, c'est une bonne adaptation du roman transposée dans la société française.
SupprimerMoi il me tente bien ce livre ;-)
RépondreSupprimerJ'ai essayé aussi de laisser un commentaire sur "les poètes de l'insurrection" sans succès;-()
Je disais juste que j'aime beaucoup la chanson du déserteur (étudié encore actuellement en classe de 4ème où est ma fille)
Bon dimanche
Bizarre que tu n'y sois pas parvenue! Moi aussi j'aime énormément le Déserteur.. Encore une chanson interdite comme la chanson de Craonne.
SupprimerJ'aime bien me plonger dans la noirceur de l'âme humaine moi ;-)
RépondreSupprimerAlors ce livre est pour toi!
SupprimerPatrick Dewaere m’était venu a l'esprit mais pas Jim Thompson dont je n'ai jamais lu aucun livre. Un esprit un peu dostoïevskien d’après ce que vous en écrivez.
RépondreSupprimerNon!la noirecuer de la nature humaine, , c'est vrai, mais aux Etats-unis, au XX siècle et rien à voir avec l'âme slave!
SupprimerBonjour Claudialucia, le roman pas lu mais le film est un très grand film, le meilleur de Corneau et de Dewaere. Je l'ai revu il y a peu de temps: c'est très fort. Bonne après-midi.
RépondreSupprimerLes deux sont très bons; C'est vrai que le Corneau est un film excellent!
SupprimerDans tous les cas ce film est véritable chef-d’œuvre...
RépondreSupprimerC'est exact mais le livre n'est pas inférieur.
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