Marina Tsevtaïeva |
J'ai déjà présenté Marina Tsevtaïeva dans mon blog avec deux de ses poèmes que j'aime beaucoup ICI.
Marina
Tsevtaïeva, figure importante de la poésie russe, méconnue de son
vivant, s'exila en 1922 à l'étranger, où elle poursuivit son œuvre
poétique. Elle regagna la Russie en 1939. L'hostilité à laquelle elle
fut confrontée la poussa au suicide en 1941.
Voici maintenant une poésie qu'elle écrit en hommage à son amie Anna Akhmatova
À AKHMATOVA
Anna Akhmatova |
O muse des pleurs, la plus belle des muses !
Complice égarée de la nuit blanche où tu nais !
Tu fais passer sur la Russie ta sombre tourmente
Et ta plainte aiguë nous perce comme un trait.
Nous nous écartons en gémissant et ce Ah!
Par mille bouches te prête serment, Anna
Akhmatova ! Ton nom qui n’est qu’un long soupir
Tombe en cet immense abîme que rien ne nomme.
A fouler la terre que tu foules, à marcher
sous le même ciel, nous portons une couronne !
Et celui que tu blesses à mort dans ta course
Se couche immortel sur son lit de mort.
Ma ville résonne, les coupoles scintillent,
Un aveugle errant passe en louant le Sauveur…
Et moi je t’offre ma ville où les cloches sonnent,
Akhmatova, et je te donne aussi mon coeur.
Complice égarée de la nuit blanche où tu nais !
Tu fais passer sur la Russie ta sombre tourmente
Et ta plainte aiguë nous perce comme un trait.
Nous nous écartons en gémissant et ce Ah!
Par mille bouches te prête serment, Anna
Akhmatova ! Ton nom qui n’est qu’un long soupir
Tombe en cet immense abîme que rien ne nomme.
A fouler la terre que tu foules, à marcher
sous le même ciel, nous portons une couronne !
Et celui que tu blesses à mort dans ta course
Se couche immortel sur son lit de mort.
Ma ville résonne, les coupoles scintillent,
Un aveugle errant passe en louant le Sauveur…
Et moi je t’offre ma ville où les cloches sonnent,
Akhmatova, et je te donne aussi mon coeur.
19 juin 1916 Moscou dans Insomnie
Tu fais coup double avec tes billets en ce moment Woolf et Tsvetaïeva
RépondreSupprimerla poésie russe est superbe
De belles voix toutes les deux! j'adore, en particulier, la dernière strophe. Dire que mardi, je serai devant ces coupoles qui scintillent, à Moscou!
RépondreSupprimerSa bio est toujours sur mon étagère... Un jour je vais m'y mettre !
RépondreSupprimerIl faudrait que je fasse d e même!
SupprimerSuperbe finale ! Je ne connaissais pas ce poème, merci.
RépondreSupprimerUn bel hommage!
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