Dans la perspective d’un voyage à Venise en février et en quête d’un livre facile à lire (j’ai eu une période de baisse de régime) voilà un titre de Donna Leon (auteure que j’ai beaucoup lue dans le passé). Il s’agit de Un vénitien anonyme, livre policier dans lequel le lecteur retrouve, bien sûr, le commissaire Brunetti.
Venise Roberto Ferruzi |
Plus que Venise, c’est Mestre que nous découvrons dans cette enquête policière et vous conviendrez que la banlieue industrielle de la glorieuse cité des Doges, près des abattoirs, est une visite peu romantique. C’est là, dans un terrain vague, lieu de rencontre des prostitué(e)s que l’on découvre un travesti sauvagement assassiné. En cette période de vacances où la moitié de l’effectif de police est déjà partie, c’est à Brunetti que l’on va confier l’affaire.
Celle-ci nous mènera des milieux de prostitués masculins de Mestre à Venise dans les milieux de la banque et la société bien pensante de la bonne bourgeoisie vénitienne. En particulier cette fameuse ligue de la Moralité, dont le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle paraît un peu louche et… pas très morale !
L’enquête permet à Donna Leon, tout en explorant les bas-fonds des la ville, de faire un portrait charge d’une société corrompue. Elle dénonce, au passage, la catastrophe écologique qui menace la cité et dont l’homme en général et les politiques en particulier sont les grands responsables. Nous sommes en été, la chaleur est abrutissante et exalte l’odeur d’égout à ciel ouvert de la lagune :
Nous avons tué les mers et ce n’est qu’une question de temps avant qu’elles se mettent à puer. Etant donné que la lagune n’est qu’un égout au fond de l’Adriatique, laquelle n’est elle-même qu’un égout par rapport au reste de la Méditerranée, laquelle..
Tout le monde parlait, tout le temps, de la destruction imminente de la ville, ce qui n’empêchait pas le prix des appartements de doubler tous les deux ou trois ans et les loyers d’augmenter dans des proportions qui les mettaient hors de portée de la classe laborieuse.
Tout le monde parlait, tout le temps, de la destruction imminente de la ville, ce qui n’empêchait pas le prix des appartements de doubler tous les deux ou trois ans et les loyers d’augmenter dans des proportions qui les mettaient hors de portée de la classe laborieuse.
Comme d’habitude, le charme de l’histoire tient au commissaire Brunetti, toujours aussi sympathique et qui tranche par son ouverture d’esprit et malgré son éducation de mâle italien sur les homophobes primaires qu’il rencontre dans son enquête. Nous suivons avec plaisir ses déambulations dans Venise sous la statue de bronze de Goldoni, Campo San Bartolomeo, au marché d’herbes du Rialto, ou dans le quartier de Dorsudoro, place Ramo Dietro gl'Incurabili chez un ami journaliste, possesseur de tableaux de maîtres italiens Ferruzi, Morandi, Guttoso.. Nous nous attablons avec lui dans les petites trattoria où il fuit l’insalata di calamari laissée par sa femme dans le réfrigérateur.
Giorgio Morandi |
je me suis un peu lassée de Donna Leon qui ne se renouvelle pas beaucoup mais je te comprend pour préparer un voyage c'est un bon livre on n'a déjà l'impression d'arpenter les ruelles et les places
RépondreSupprimerMoi aussi ! Après en avoir beaucoup lu des Donna Leon pour le plaisir de retrouver Venise, je me suis lassée. Mais là je cherche des titres nouveaux sur la ville. J'en déjà beaucoup lu sur Venise. Je vais lire Seule à Venise mais sinon je manque d'idées.
SupprimerPaul Morand a écrit sur Venise, il a beaucoup voyagé, j'aimais bien cet auteur.
SupprimerJe n'avais jamais lu Donna Leon avant "Les joyaux du paradis" et surprise pas de Brunetti comme je m'y attendais... mais le sujet m'a bien interessée.
SupprimerPas de Brunetti ? Est-ce aussi un livre policier ?
SupprimerOui mais d'un certain style, heureusement qu'il y a le côté musical, instructif, car sinon c'est un peu long.
SupprimerJe vois que les idées de voyages viennent facilement .. ;-) Toujours pas lu Donna Léon, mais ça viendra. (J'ai beaucoup aimé seule Venise de Claudie Gallay, c'est celui-là que tu penses lire ?)
RépondreSupprimerOui, c'est le roman de Claudie Gallay que j'ai l'intention de lire.
SupprimerCa doit être aussi intéressant de découvrir Mestre, traversé plusieurs fois pour prendre l'avion.
RépondreSupprimerIntéressant? Euh! On respire les odeurs pestilentielles des abattoirs et on visite les lieux de prostitution. Heureusement, on est vite ramené à Venise !
SupprimerJ'en ai lu un ou deux aussi avec Brunetti, avant le blog et les souvenirs sont flous mais comme tu le dis, Venise est à elle seule un personnage tellement fabuleux ! C'est une ville où je suis allée trois fois (à différentes époques de ma vie) et je ne m'en suis jamais lassée, j'y ai découvert une "magie", qui lui est propre ... Vous allez faire un beau voyage les amoureux ! Gros bisous :)
RépondreSupprimerOui, on met "magie" entre guillemets parce que le mot paraît galvaudé mais en fait, appliqué à Venise, il ne l'est pas.
RépondreSupprimerPour Anne Delaleu : merci pour le renseignement, j'ai lu effectivement des textes de Morand sur Venise.
RépondreSupprimerBeau voyage en vue ! J'ai pensé à "Stabat Mater" de Tiziano Scarpa, mais il est déjà bien présent dans ta liste d'auteurs, je suppose que tu l'as lu. Et aussi à ce roman de Nedim Gürsel qui est sur ma liste de futures lectures, "Les Turbans de Venise".
RépondreSupprimerJ'ai lu Venise est un poisson de Tiziano Scarpa mais pas Stabat Mater ni les Turbans de Venise! Merci pour tous ces conseils. Je vais voir si je les trouve en bibliothèque.
SupprimerRavie de voir que Guido a aussi des admiratrices ici. Et Venise...
RépondreSupprimerLu sans enthousiasme Les Ce vaux de Saint Marc de Diwo et ensuite à Venise cette lecture m à été bien utile pour comprendre les tableaux du Palais des Doges et aussi pour la basilique saint Marc
RépondreSupprimerDiwo? Oui, pourquoi pas? merci Miriam.
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