L'ogre (détail du Chat botté) de Gustave Doré |
Bon conseil aux amants est un poème de Victor Hugo. Il montre que le poète n'était pas toujours sérieux au cas où vous en auriez douté !
Bon conseil aux amants
Un brave ogre des bois, natif de Moscovie
Était fort amoureux d'une fée et l'envie
Qu'il avait d'épouser cette dame s'accrut
Au point de rendre fou ce pauvre cœur tout brut
L'ogre, un beau jour d'hiver, peigne sa peau velue
Se présente au palais de la fée et salue
Et s'annonce à l'huissier comme prince Ogrousky
La fée avait un fils, on ne sait pas de qui
Elle était ce jour-là sortie et quant au mioche
Bel enfant blond nourri de crème et de brioche
Don fait par quelque Ulysse à cette Calypso
Il était sous la porte et jouait au cerceau
On laissa l'ogre et lui tout seuls dans l'antichambre
Comment passer le temps quand il neige en décembre
Et quand on n'a personne avec qui dire un mot ?
L'ogre se mit alors à croquer le marmot
C'est très simple, pourtant c'est aller un peu vite
Même lorsque on est ogre et qu'on est moscovite
Que de gober ainsi les mioches du prochain
Le bâillement d'un ogre est frère de la faim
Quand la dame rentra, plus d'enfant. On s'informe
La fée avise l'ogre avec sa bouche énorme
"As-tu vu, cria-t-elle, un bel enfant que j'ai ?"
Le bon ogre, naïf, lui dit : "Je l'ai mangé"
Or c'était maladroit. Vous qui cherchez à plaire
Ne mangez pas l'enfant dont vous aimez la mère.
Était fort amoureux d'une fée et l'envie
Qu'il avait d'épouser cette dame s'accrut
Au point de rendre fou ce pauvre cœur tout brut
L'ogre, un beau jour d'hiver, peigne sa peau velue
Se présente au palais de la fée et salue
Et s'annonce à l'huissier comme prince Ogrousky
La fée avait un fils, on ne sait pas de qui
Elle était ce jour-là sortie et quant au mioche
Bel enfant blond nourri de crème et de brioche
Don fait par quelque Ulysse à cette Calypso
Il était sous la porte et jouait au cerceau
On laissa l'ogre et lui tout seuls dans l'antichambre
Comment passer le temps quand il neige en décembre
Et quand on n'a personne avec qui dire un mot ?
L'ogre se mit alors à croquer le marmot
C'est très simple, pourtant c'est aller un peu vite
Même lorsque on est ogre et qu'on est moscovite
Que de gober ainsi les mioches du prochain
Le bâillement d'un ogre est frère de la faim
Quand la dame rentra, plus d'enfant. On s'informe
La fée avise l'ogre avec sa bouche énorme
"As-tu vu, cria-t-elle, un bel enfant que j'ai ?"
Le bon ogre, naïf, lui dit : "Je l'ai mangé"
Or c'était maladroit. Vous qui cherchez à plaire
Ne mangez pas l'enfant dont vous aimez la mère.
Version de Julos Beaucarne, chanteur et poète belge, dont je n'ai pu trouver l'interprétation savoureuse sur you Tube.
Merci pour ce Victorugo inattendu et réjouissant ! ce que j'ai lu de lui était plus sentencieux ; là, on dirait qu'il lorgne du côté d'Alphonse Allais
RépondreSupprimer:)
Alphonse Allais, je ne sais pas? Mais une fable, oui... et puis Victor Hugo n'était pas dépourvu d'humour et il le prouve maintes fois.
SupprimerAllais, dans la façon de tisser une histoire pour le pur plaisir d'une chute hasardeuse :)
Supprimer'jourd'hui, Victor Hugo est plus connu comme monument de la IIIe république que comme joyeux drille....
C'est vrai, tu as raison !
SupprimerHello chère ClaudiaLucia
RépondreSupprimerSi on m'avait demandé le nom de l'auteur, j'aurais dit La Fontaine !
Surprenant, en effet, de la part du grand Victor. Il a dû se lâcher ! Une fable, un conte, une belle découverte. Merci
Gros bisous à vous Deux
Merci à toi aussi. Oui, une fable mais avec une morale décalée !
SupprimerCroquer le marmot ! ou le détournement des mots par Monsieur Victor, j'adore !
RépondreSupprimerEffectivement ! Et pour quelqu'un qui connaît aussi bien la langue française que Victor Hugo, ce n'est pas surprenant !
SupprimerOgresque, sûr que Victor savait l'être.
RépondreSupprimerTu veux dire dans la vie ?
SupprimerJe me demande pour qui il avait écrit ce poème, mais c'est peut-être seulement parce qu'il voulait s'amuser.
RépondreSupprimerCe sont des poèmes non publiés de son vivant qui ont été réunis dans Toute la lyre si bien que l'on ne sait pas, je pense, pour qui il l'a écrit.
SupprimerIl est savoureux et drôle ce poème d'Hugo, si j'avais dû deviner l'auteur, pas sûr que j'y sois parvenue ! ;) Une morale pas très morale mais réjouissante ! :) Ça fait du bien ! Gros bisous et un bisou particulier pour Wensounet ! ^-^
RépondreSupprimerMerci ! Il m'amuse beaucoup ce poème surtout quand il dit : "Or, c'était maladroit !"
SupprimerIl faut donc éviter de dire à la désirée : "votre enfant est à croquer"...
RépondreSupprimerMieux vaut oui !
Supprimerle personnage de l'ogre va bien à Victor Hugo! qui aime aussi celui du nain du contrefait....
RépondreSupprimerJ'ai loupé un épisode du challenge VH?
Non ! pour le challenge Hugo je n'ai donné suite ce mois-ci; il faut venir un peu m'embêter pour me donner l'impulsion. Je me sens poussive pour lancer des propositions. En fait, Margotte a proposé un marathon Hugo pour un week end... pourquoi pas? Tu en serais?
Supprimermarathon? je ne sais pas bien à quoi cela correspond, il faudra m'expliquer/
SupprimerOui, moi aussi ! je n'en ai jamais fait et je ne sais même plus le nom "officiel" donné par les blogueuses. Je vais voir avec Margotte.
Supprimerje ne connaissais pas ce texte, merci!
RépondreSupprimerJe l'aime bien parce qu'il n'est pas sérieux! Et j'aime la façon de le chanter de Julos Beaucarne mais je n'ai pu trouvé une vidéo de la chanson. Dommage!
SupprimerJe ris en lisant ce "maladroit" !
RépondreSupprimerMoi aussi, ce "maladroit" m'amuse beaucoup.
SupprimerIl est énorme, ce poème! Quel humour!
RépondreSupprimerMerci Claudialucia, je ne le connaissais pas!