Fjaestad Gustav peintre suédois |
Maurice Carème est un poète et écrivain belge né en 1899 à Wavre. En 1918, il devient instituteur à Anderlecht. La découverte des poèmes d'enfants le bouleverse et change son style. Désormais, il recherche la plus grande simplicité. (voir ici)
Le givre
Mon Dieu ! comme ils sont beaux
Les tremblants animaux
Que le givre a fait naître
La nuit sur ma fenêtre
Ils broutent des fougères
Dans un bois plein d’étoiles,
Et l’on voit la lumière
A travers leurs corps pâles.
Il y a un chevreuil
Qui me connaît déjà ;
Il soulève pour moi
Son front d’entre les feuilles.
Et quand il me regarde,
Ses grands yeux sont si doux
Que je sens mon cœur battre
Et trembler mes genoux.
Laissez moi, ô décembre !
Ce chevreuil merveilleux.
Je resterai sans feu
Dans ma petite chambre.
Il a neigé
Il a neigé dans l'aube rose
Si doucement neigé,
Que le chaton noir croit rêver.
C'est à peine s'il ose
Marcher.
Il a neigé dans l'aube rose
Si doucement neigé,
Que les choses
Semblent avoir changé.
Et le chaton noir n'ose
S'aventurer dans le verger,
Se sentant soudain étranger
A cette blancheur où se posent,
Comme pour le narguer,
Des moineaux effrontés.
Vent
Vent qui rit,
Vent qui pleure
Dans la pluie,
Dans les cœurs ;
Vent qui court,
Vent qui luit
Dans les cours,
Dans la nuit ;
Vent qui geint,
Vent qui hèle
Dans les foins,
Dans les prêles ;
Dis-moi, vent
Frivolant,
À quoi sert
Que tu erres
En sifflant
Ce vieil air
Depuis tant,
Tant d’hivers ?
Il pleut
Van Gogh : la pluie |
Il pleut sur les longs toits de tuiles,
Il pleut sur les fleurs du pommier,
Il pleut une pluie si tranquille
Qu’on entend les jardins chanter.
Il pleut comme au temps de Virgile,
Comme au temps de Berthe aux longs pieds,
Il pleut sur les longs toits de tuiles,
Il pleut sur les fleurs du pommier.
Il pleut du bleu doux sur la ville
Il pleut et, dans le ciel ouaté,
Tous les colombiers sont mouillés.
Les pigeons semblent, sur les tuiles
Des bouquets de fleurs de pommiers
Le brouillard
Aurélia Frey |
Le brouillard a tout mis
Dans son sac de coton ;
Le brouillard a tout pris
Autour de ma maison
Plus de fleurs au jardin,
Plus d'arbres dans l'allée ;
La serre des voisins
Semble s'être envolée.
Et je ne sais vraiment
Où peut s'être posé
Le moineau que j'entends
Si tristement crier.
Le soleil et le chat
Jean Luçart |
Le chat ouvrit les yeux,
Le Soleil y entra.
Le chat ferma les yeux,
Le Soleil y resta.
Le Soleil y entra.
Le chat ferma les yeux,
Le Soleil y resta.
Voilà pourquoi le soir,
Quand le chat se réveille,
J’aperçois dans le noir
Deux morceaux de Soleil.
Maurice Carême et Emile Verhaeren, de vieux souvenirs de ce que l'on appelait à l'époque "la récitation". J'aimais beaucoup et j'aime toujours.
RépondreSupprimerj'apprécie énormément Maurice Carême, sa simplicité n'est qu'apparente, j'aime son art de la concision et du mot juste :-)
RépondreSupprimerQuelle belle association de textes et de peintures ! Un dimanche tout en fraîcheur avec Maurice Carême, merci à toi.
RépondreSupprimerun poète de mon enfance , j'apprenais ses poèmes à l'école primaire
RépondreSupprimerQuel beau billet! Poèmes et tableaux vont très bien ensemble
RépondreSupprimerMadame lit parle aussi de ce poète que je découvre. J'aime beaucoup les poèmes aux allures de comptines, j'adore le dernier. Merci pour cette présentation et tes choix de tableaux, c'est très réussi.
RépondreSupprimerBonjour claudialucia, tout d'abord je m'intéresse aux illustrations, comme toujours si bien choisies. Les deux oeuvres de Fjaestad Gustav, surtout la première, ont un aspect métallique qui rend bien le froid de l'hiver malgré leurs couleurs chaudes.
RépondreSupprimerMais c'est le tableau de Monet qui m'a interpellé, je l'ai vu au musée d'Orsay le mois dernier, il m'a rappelé la toile si connue "les coquelicots" qui y est aussi, par le personnage, Monet n'a plus guère peint de personnages après la mort de sa première femme. La jeune fille à l'ombrelle est analysée par Ariane ICI
Le tableau de Van Gogh m'a rappelé les paysages d'Auvers-sur-Oise qui est près de chez moi. Et c'est un fait avéré après vérification qu'il a été peint à Auvers...
RépondreSupprimerQuant aux poèmes de Maurice Carême, que de fois mes enfants ont conclu leur récitations par son nom ! "De mon temps" c'était plutôt Lucie Delarue-Mardrus...
RépondreSupprimerMerci pour ces quelques vers, simples et rythmés sans trop de règles sinon celles de la voix et du souffle. Ils peignent des sensations que tout le monde même petit peu ressentir et subliment des événements que chacun peut avoir vécus
("Le soleil et le chat" est particulièrement connu)
Je crois que tous les petits écoliers français ont connu, connaissent ou connaîtrons Maurice Carême ! C'était le beau temps de la récitation, avec son dessin a faire sur la page opposée... Doux souvenirs. J'aime beaucoup ses poèmes qui semblent couler comme de l'eau.
RépondreSupprimerUn peu éloignée de la blogosphère ces jours-ci, je découvre ce beau billet sur Maurice Carême qui continue à nous enchanter.
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