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jeudi 31 octobre 2013

Visite à Paris : Désir et volupté à l'époque victorienne au musée Jacquemart

La boule de cristal de  John W. Waterhouse : le moyen-âge est remis à l'honneur par les préraphaélites
Je suis à Paris depuis Mardi 29 octobre. Ma première exposition  a été pour les peintres de l'époque victorienne au musée Jacquemart, artistes préraphaélites ou leurs héritiers. Ces oeuvres de la fin du XIX siècle en Angleterre sous le règne de la reine Victoria est une réponse au puritanisme et à la rigidité des moeurs anglaises à cette époque. La femme y est peinte libérée du corset et des vêtements qui l'emprisonnent, le corps dénudé ou revêtu de tissu transparent, souple, offert au regard d'où le titre de l'exposition :  Désir et volupté à l'époque victorienne. Le peintres préraphaélites y figurent ainsi que ceux de l'Aesthetic Movement à partir des années 1870, mouvement influencé par le préraphaélisme et précurseur du symbolisme et même de certaines figures de l'Art nouveau.  Tous ces peintres célèbrent la beauté féminine dans une quête esthétique idéalisée.

Crenala, la muse de la rivière de Frederic  Lord Leighton

j'avoue que j'ai été un peu déçue de ne pas y voir les tableaux des préraphaélites que j'attendais (les héroïnes de Shakespeare) mais l'erreur vient de moi. En fait sont réunis pour cette exposition les oeuvres d'une collection privée Perez Simon offrant une rétrospective de l'art britannique depuis les années 1860.  je ne pouvais donc y trouver les peintures du début des péraphaélites des années 50. 
D'autre part j'ai parfois un peu de mal avec ce mouvement esthétisant, qui me paraît souvent trop gracieux, trop maniéré, trop peu naturel... Et un peu hypocrite aussi quand l'art exalte la femme alors qu'on lui refuse le statut d'être humain et qu'on la considère juridiquement comme une éternelle mineure!
Pourtant certains tableaux sont très représentatifs du genre et et certains peintres y affichent leur goût de l'Antique, la Grèce fantasmée, devenant une référence esthétique : 

Jeunes filles grecques ramassant des coquillages sur la plage de Frédéric Lord Leighton (1882) La Grèce

Sir Lawrence Alma-Tadema : les roses d'Héliogabale (1888) Rome

Sir Lawrence Alma-Tademaraconte ici un épisode de la Rome antique. Héliogabale, jeune empereur romain,  étouffe sous une pluie de fleurs les courtisans invités au banquet qui meurent étouffés.

Mes deux peintures préférées

Fatima de Sir Edward C. Burne-Jones

"Etant arrivée à la porte du cabinet, elle s’y arrêta quelques temps, songeant à la défense que son mari lui avait faite et considérant qu’il pourrait lui arriver malheur d’avoir été désobéissante ; mais la tentation était si forte qu’elle ne put la surmonter : elle prit donc la petite clef et ouvrit en tremblant la porte du cabinet". C’est cet extrait de Barbe bleue, le fameux conte de Charles Perrault, que Burne-Jones choisit ici d’illustrer. À l’instar d’une adaptation théâtrale anglaise de 1798, l’histoire se trouve transportée en Turquie et l’héroïne, dernière femme du monstre, prend le nom de Fatima.

 
La mer enchantée de Henry A. Payne
1899

Quelle scène étrange et féérique, digne des "mille et une nuits"…! L’espace sans perspective, les couleurs et les personnages évoquent dans leurs traitements l’art du vitrail qu’affectionnait tout particulièrement Henry Arthur Payne. Impression renforcée par le contraste des roses, des oranges et des verts sombres. Une vision médiévale s’impose, à travers le paysage et les tissus précieux. La coiffe complexe de la jeune femme, appelée hennin, rappelle la mode gothique des Pays-Bas.

L’inspiration du peintre Henry Arthur Payne provient là encore d’une source littéraire : "The shaving of Shagpat", un conte de George Meredith. Deux héros y luttent contre l’hégémonie d’un tyran. Payne choisit le moment où une enchanteresse s’enfuit à l’approche d’un des deux héros. Elle s’installe dans une coque et se lance sur une mer enchantée, où des corps de femmes la suivent au gré des flots, et où des hommes ensorcelés l’observent de leur bateau. Le visage inquiet de la jeune femme trahit son anxiété à l’idée d’être poursuivie, alors qu’elle ne veut pas être vue des hommes... Un faucon se trouve à ses côtés. Il signale la présence invisible du héros, qui a réussi à s’accrocher à la frêle embarcation.


Présentation de l'exposition sur le site du musée : Les peintres Lawrence Alma Tadema, Edward Burne Jones, John William Godward, Frederick Goodall, Arthur Hughes, Talbot Hughes, Frederic Leighton, Edwin Long, John Everett Millais, Albert Moore, Henry Payne, Charles Edward Perugini, Edward John Poynter, Dante Gabriel Rossetti, Emma Sandys, Simeon Solomon, John Strudwick, John William Waterhouse et William Clarke Wontner, emblématiques de cette période victorienne, sont représentés à cette occasion.

Musée Jacquemart-André
du 13 septembre 2013 au 20 janvier 2014
Exposition "Désirs & Volupté à l'époque
Horaires
Le Musée est ouvert tous les jours de 10h à 18h.
Nocturnes tous les lundis et samedis jusqu'à 20h30.




lundi 28 octobre 2013

Glaz N° 2 sur le thème du Voyage : vous pouvez participer...



Le premier numéro de Glaz, le magazine de Gwenaelle, était sur le thème de l'insomnie. Le second numéro trimestriel en préparation pour le mois de décembre explore le thème du Voyage. Voilà qui a de quoi nous faire rêver!

voir  :  http://issuu.com/gwen29/docs/glaz_n__1_automne_2013

vous pouvez y participer en envoyant avant le 17 Novembre :

des articles en lien avec le thème  :  Récits de voyage, Livres, Expos, Extraits de vos carnets de voyage etc...

 des photos de vos voyages (en France ou dans le monde) accompagnées d'un commentaire ne dépassant pas 200 mots.

En écrivant un texte sur le voyage commençant par les vers de Henri Michaux, extraits du poème Clown.

Un jour
Un jour peut-être
Un jour, j'arracherai l'ancre qui tient mon navire loin des mers

Vos participations sont à envoyer à Gwen à glazmagazine@gmail.com

Pour de plus amples informations sur les conditions de participation allez voir à l'adresse suivante
http://glazmag.wordpress.com/



Mon voyage à New York : Central Park

samedi 26 octobre 2013

Martine Mairal : L'Obèle Un hommage à Montaigne (citation)

Récit de la rencontre entre Montaigne et Marie de Gournay

Je suis en train de lire L'Obèle de Martine Mairal.  Le livre raconte la rencontre  exceptionnelle entre Montaigne et sa "fille d'alliance", Marie de Gournay, jeune lectrice et admiratrice de l'auteur des Essais, lettrée et savante,  dont il fit  la dépositaire de son oeuvre.
Je vous parlerai plus longuement de cet ouvrage lorsque je l'aurai fini mais en attendant  je publie cet extrait en forme d'hommage à la langue de Michel De Montaigne.

Marie de Gournay

C'est ainsi que Marie de Gournay rend hommage aux Essais :

Et voilà que parmi les livres, il en était un qui parlait à mon esprit avec une limpidité et une force jamais éprouvées, qui ordonnait les lignes de ma raison avec une évidence bouleversante, et disait sans vert le bonheur de réfléchir, d'être doué de conscience. Avant même que de m'en approcher, je me pris de passion pour ces Essais écrits dans une langue vigoureuse et précise. Une langue vivante et bondissante sur les sentiers de la pensée avec la souplesse d'un bel animal dont le moindre mouvement est dicté par un sens très sûr de la nature. Ce que d'aucuns croient sauvage et primitif et qui est de fait libre et inspiré. Une langue de Babel, capable de forger les mots qui lui font défaut, de modeler en quelques syllabes puissantes l'allégorie d'une idée, de faire surgir la sonorité du monde au creux du verbe.

Les Essais. Jamais plus sacrilège qu'aujourd'hui* d'oser en faire l'éloge. Au moment où notre langue se vertagudine et se fige dans une rigueur désolante, toute semblable à un hiver tardif qui givre les promesses du renouveau trop tôt venues et navre gravement les récoltes à venir, plus me plaît encore à évoquer l'élan, la verve, l'ivresse étymologique, l'arcature rhétorique, la puissante conception, la force et la jubilation de cette écriture...

Michel de Montaigne


* Au XVII siècle.  Marie Gournay, beaucoup plus jeune que Montaigne, a "tourné" le siècle et est passée du XVI siècle au XVII où sous l'autorité de Richelieu, fondateur de l'académie française, la langue s'est codifiée et rigidifiée.

Merci à Dominique du blog A sauts et à gambades de m'avoir fait découvrir ce livre ICI

mercredi 23 octobre 2013

Où les marionnettes ne sont pas que pour les enfants...

Le Cid de Corneille, marionnette d'Emilie Valantin

Le livre L'art vivant de la marionnette de Christian Armengaud que je vous ai présenté hier m'a rappelé quelques spectacles de marionnettes que je ne résiste pas à vous présenter,  vus dans le cadre du festival d'Avignon.  De très belles émotions toujours vivantes qui prouvent que les marionnettes ne sont pas que pour les enfants!


 Le Cid de Corneille par Emilie Valantin

Le Cid et Chimène, marionnettes de glace de Emilie Valantin

Je viens de retrouver deux photographies sur le site de la Compagnie d'Emilie Valantin qui m'ont permis de me rémémorer toute la magie de ce magnifique spectacle de marionnettes -éphémères- puisque façonnées dans la glace, spectacle auquel j'ai assisté en 1996 au festival In d'Avignon.  Le souvenir est lointain mais vivace. Les marionnettes de glace très belles, irréelles, ont la taille de personnages adultes (je crois! dans mon souvenir elles sont très grandes) et sont manipulées par des acteurs cachés. On oublie vite leur apparence étrange, leur visage, leurs membres transparents,  et l'on se laisse emporter par ces êtres fantastiques et pourtant si proches de nous. Avec la chaleur, en plein mois de Juillet à Avignon, les marionnettes fondent. Un bras de détache au milieu d'une tirade, ou un nez, une jambe; c'est comique, on rit mais c'est un rire nerveux parce que l'on a l'impression, pris par le spectacle, l'histoire et les vers cornéliens, que l'on assiste en direct à la mort d'un être vivant, que les personnages issus d'un autre siècle, tels des fantômes, s'effacent peu à peu devant nous. D'où la nostalgie... d'où la poésie.

Imomushi de Edogawa Ranpo  

Imomushi (chenille en japonais) de la compagnie Pseudonymo Théâtre
Imomushi d'après une nouvelle de  Edogawa Ranpo, mise en scène par David Girondin Moab de la Compagnie Pseudonymo Théâtre présentait un spectacle de marionnettes contemporain pour adultes.  L'histoire est simple, dépouillée  : Le lieutenant Sunaga a été blessé à la guerre mais les "miracles" de la médecine militaire l'ont maintenu en vie alors qu'il n'a plus de bras et de jambes, qu'il est muet, le visage défiguré, le corps tordu par la souffrance. Sa femme le veille depuis trois ans avec un "dévouement exemplaire"  selon les propos du général qui  a eu le jeune homme sous ses ordres.
La marionnette, le mari, est une sorte de mort-vivant qui ne peut exprimer ses sentiments, sa colère, sa jalousie, qu'en tapant la tête contre le lit. Son corps tronqué, monstrueux, emmailloté comme un nouveau-né, est semblable à cette chenille (imomushi en japonais) que l'on voit dès le début de la représentation, rampant sur une branche dans une difficile ascension, échappant à sa chrysalide pour mieux être précipitée dans un puits, allégorie de la vie et de la mort figurant ainsi l'éphémère destinée du  lieutenant Sunaga.

 Spartacus, Théâtre de la Licorne

Spartacus : Combat du lion et du gladiateur



 L'histoire de Spartacus se déroule dans une structure de métal qui reproduit un cirque romain, avec sa piste ovale, son arène où vont avoir lieu devant la plèbe assoiffée de sang (nous, les spectateurs!) de féroces combats de gladiateurs et des courses de chars miniatures. Nous sommes transportés à l'ère romaine et nous assistons au spectacle du théâtre La Licorne dirigé par Claire Dancoisne où l'objet animé, créé à partir de bouts de ferraille, de plaque métallique, de papier mâché, de cartons, est au centre de la magie théâtrale. Les gladiateurs, de frêles créatures de métal manipulés à vue par des comédiens affrontent courageusement des ennemis d'une taille gigantesque, monstrueux éléphant construit avec toutes sortes de pièces de récupération, lion dont le masque d'acier à la mâchoire redoutable s'apprête à se refermer sur la victime et dont l'échine formé par le corps souple de deux comédiens imite à se méprendre la démarche sinueuse du félin.


    Roméo et Juliette, Théâtre Mu

 
Roméo et Juliette, marionnettes en bouchons de liège

Ce spectacle du Théâtre Mu animé par Yvan Pommet présente Roméo et Juliette (et oui Shakespeare!) avec des personnages créés à partir de bouchons de champagne. Un pièce qui allie humour et émotion et où les amants de Vérone en forme de bouchon sont tout à fait convaincants. Si la pièce est s'adresse volontiers aux enfants en mettant à leur portée cette belle histoire d'amour, elle procure un grand plaisir à tout adulte doué d'imagination!


Chez Eimelle




mardi 22 octobre 2013

Le dernier bilan du challenge breton




DERNIER BILAN

Le challenge breton s'arrête! Après un an et des poussières, il est temps de faire le dernier bilan et de voir les livres que nous avons lus ensemble. Si j'ai oublié des titres, n'hésitez pas à me le faire savoir. Je me rends compte que j'ai été mal informée de vos liens à cause d'une défaillance de mon blog et je n'ai pas toujours été avertie de vos publications.
D'autre part, j'ai supprimé les noms de ceux qui, inscrits, n'ont pas pu participer mais en cas d'erreur, tirez-moi les oreilles (pas trop, pourtant!)

A découvrir aussi des photos sur l'art, les paysages bretons, les villes et des rencontres entre blogueurs

Elora : les enclos paroissiaux


Wens : Les enclos paroissiaux
            Rencontres à Dinan : il n'y a plus de saison..
            Rencontres à Douarnenez : autour d'un kouign-Amann

Claudia Lucia : Becherel la cité du livre en Bretagne
                          Dinan (rencontre entre blogueurs)
                          Douarnenez : (Rencontres entre blogueurs)
                          Perros Guirec et la côte de granit rose

Nathalie : Humeur du samedi-manche : on va se promener

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 LECTURES COMMUNES sur le challenge breton

Il y a eu deux lectures communes sur le thème de la ville imaginaire avec la légende de la ville d'Ys.  Aymeline, Miriam et claudialucia y avons participé  :  La légende d'Ys de Charles Guyot et  Ys, le monde englouti de Gabriel Jan

et

Une autre LC sur Ernest Renan : souvenirs d'enfance et de jeunesse : Nathalie et claudialucia

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A propos de la littérature bretonne :

George Sand disait en parlant des écrivains bretons : Génie épique, dramatique, amoureux, guerrier, tendre, triste, sombre, naïf, tout est là! En vérité aucun de ceux qui tiennent une plume ne devrait  rencontrer un breton sans lui ôter son chapeau."

et Michel Lebris écrit : " Que serait un voyage sans le livre qui l'avive et en prolonge la trace - sans le bruissement de tous ces livres que nous lûmes avant de prendre la route? Samarcande, Trébizonde, tant de mots, dès l'enfance, qui nous furent comme des portes, tant de récits, tant de légendes !


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Aifelle

 L'île des beaux lendemains de Caroline Varmalle







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Aymeline

La légende d'Ys de Charles Guyot

Ys, le monde englouti de Gabriel Jan



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Clara

Fabienne Juhel : les oubliés de la lande

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Claudialucia


  1. Remorques, Roger Vercel (Brest)
  2. Les noces noires de Guernaham, Anatole le Braz
  3. Le sang de la sirène, Anatole le Braz (Ouessant)
  4. La fée des grèves, ( 1) , Paul Féval (Bretagne et Normandie : autour du Mont Saint Michel)
  5. La fée des grèves Paul Féval ( 2) (Bretagne et Normandie : autour du Mont Saint Michel)
  6. Le gardien du feu Anatole Le Braz 
  7. La tour d'amour de Rachilde 
  8. Ys, le monde englouti de Gabriel Jan  
  9. La légende de la ville d'Ys de Charles Guyot
  10. Marcof le Malouin  de Ernest Capendu 
  11. Sophie de Tréguier de Henri Pollès 
  12. Le gardien du feu de Anatole LeBraz 
  13. Becherel la cité du livre en Bretagne
  14. Dinan (rencontre entre blogueurs)
  15. Ernest Renan : la vérité sera un jour la force
  16. Perros Guirec et la côte de granit rose
  17. René Guy Cadou : L'enfant précoce (poème)
  18. Félicité Lamennais : le plus puissant de tous les leviers...(citation)
  19. Bretagne les enclos paroissiaux(2)
  20. Bretagne les enclos paroissiaux (1)
  21. Jean-Pierre Boullic : Iroise (poème)
  22. Douarnenez : Rencontres entre blogueurs
  23. Eugène Guillevic : Je connais l'étrange variété du noir (poème)
  24. Anatole Le Braz : Chanson pour la Bretagne :( poème)
  25. Ernest Renan : souvenirs d'enfance et de jeunesse
  26. François René de Chateaubriand : Sur les traces de Chateaubriand de Saint Malo à Combourg

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Elora

Présentation du challenge
Les enclos paroissiaux

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Eeguab






Le Tempestaire de  Jean Epstein  : Alors la mer se calma

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Lystig

La trilogie de L'auberge du bout du monde





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Mazelannie

1. Le championnat d'insultes en breton






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Mireille chez Claudialucia

Jean-Marie Deguignet : Mémoires






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Miriam






1. La fée des grèves Paul Féval
2. Le gardien du feu Anatole Le Braz 
3 Ys, le monde englouti de Gabriel Jan
4. La légende de la ville d'Ys de Charles Guyot 
5. Les demoiselles de Concarneau de Simenon 

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Nathalie
Humeur du samedi-manche : on va se promener

Les chouans de Honoré de Balzac

Ernest Renan : Souvenirs d'enfance et de jeunesse

Gustave Flaubert et Marcel Du Camp, Nous allions à l’aventure, par les champs et par les grèves


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Oncle Paul








  1. Les Loups de la Terreur, Béatrice Nicodème (Brocéliande)
  2.  Le Réveil des Menhirs, Gabriel Jan
  3. Ys, le Monde englouti, Gabriel Jan  (Douarnenez?)
  4. Les Filles de Roz-Kelenn, Hervé Jaouen
  5.  Ceux de Ker-Askol, Hervé Jaouen 
  6.  Flora des Embruns Hervé Jaouen
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Wens

1. Remorques de Grémillon d'après Vercel (Brest)
 2. Les enclos paroissiaux (Cornouailles et Léon)
 3. Le chien jaune de Simenon (Concarneau)
 4. Nuits assassines à Paimpol de Michèle Corfdir (Paimpol)

lundi 21 octobre 2013

Christian Armengaud : L'art vivant de la marionnette



 L'art vivant de la marionnette, Théâtre du monde de Christian Armengaud paru aux éditions Loubatières propose une histoire de la marionnette et une réflexion sur cet objet animé que d'aucun croit réservé aux seuls enfants alors qu'il hante l'imaginaire des hommes, participe aux mythes fondateurs de l'humanité et est un reflet des cultures de tous les pays.

Venue du fond des temps, la matière façonnée par l'homme se charge de sens et devient signe. Dépositaire d'espoirs et de craintes, elle est armée pour traverser les âges. Arrivée jusqu'à nous elle s'offre au décryptage.

 
Les types de marionnettes : à tringle et à fils (détail)



Les types de marionnettes : à tiges et à gaine (détail)

Un objet, la marionnette? Et bien plus que ça! Car celle-ci, qu'elle soit poupée, ombre, papier, bout de bois, cuir, métal … est d'abord une représentation de la vie dès lors qu'elle est animée par main humaine. On comprend alors l'importance qu'elle a pu avoir dans les sociétés primitives où celui qui lui prêtait vie était considéré comme un sorcier et jusqu'à l'époque contemporaine où elle a droit de cité et peut servir d'interprète aux revendications sociales ou politiques.

La dame blanche d'Ariane Mnouchkine allégorie de la Justice bafouée dans les manifs du Théâtre du Soleil (détail)

 Nous nommerons "marionnette" tout objet (ou ensemble d'éléments) qui actionné par la volonté humaine, donne l'illusion d'une vie autonome. Cela suppose l'existence d'un oeil extérieur, mais dispense, à ce stade, d'inclure une intention dramatique ou la notion de spectacle, elle-même assez imprécise. (...)
 La définition exclut la simple poupée; normalement située dans l'immobilité (mais on voit ce qu'elle peut devenir dans les mains imaginatives d'un enfant) aussi bien que l'automate, condamné à la répétitivité du geste, si complexe que soit la séquence.

Mais la marionnette est aussi intimement liée dans notre imaginaire aux mythes fondateurs, en particulier ceux d'Eros ou Tanathos, et ceci dans toutes les civilisations et à ce titre elle paraît avoir toujours existé.

La caractéristique la plus troublante du théâtre de marionnettes est sans contexte son rapport avec la mort. Le théâtre d'animation est par essence un théâtre de la cruauté, voilée certes, souvent déguisée sous des apparences comiques, mais généralement sous-jacentes.(…)
La représentation de façon distanciée par la poupée établit un rempart face au passage fatal et inévitable de chacun de nous; Ce n'est pas un hasard si l'événement se retrouve dans un si grand nombre de spectacles, soit montré de façon littérale, soit figuré par un de ses prémices : les coups, la lutte, la guerre, la vieillesse et tous les maux ou maléfices qui traversent les mythes.(…)
En Orient, où l'imprégnation sacrée reste plus forte, la mort est toujours présente, planant sur la destinée des héros mythiques.


 L'auteur, Christian Armengaud est lui-même créateur de marionnettes, manipulateur, metteur en scène depuis cinquante ans et collectionneur. Erudit et passionné mais évitant pourtant l'écueil de classifications trop savantes, il nous offre une promenade dans les collections privées de marionnettes multicuturelles, un voyage géographique et ethnographique à la fois. A l'aide de nombreux exemples, procédant par recoupements et comparaisons,  il  nous fait découvrir les mythes du Ramayana ou du Marabbarata indiens, du Wayang kilitik indonésien, du Bunraku japonais au Karagheuz turc en passant par les masques africains articulés jusqu'à notre Guignol lyonnais ou au Punch anglais, sans oublier les formes contemporaines.  Il transmet ainsi sa passion de la marionnette, ce théâtre du monde, dans un beau livre qui est un plaisir pour les lecteurs tant par son texte que par les illustrations.

De la tradition ...


Japon :  marionnette du Bunraku, samouraï

Chine : Marionnettes à fils : un général et un dignitaire

marionnette à gaines : Taïwan

 à l'époque contemporaine

Dominique Houdart : le dom Juan de Molière sur un jeu d'échiquier (Théâtre contemporain)




                    




  Que vous aimiez Primo Levi ou Benoite Groult, Jules Verne ou la fantasy, Babelio vous invite toute l’année à découvrir des listes de livres sur la première communauté de lecteurs en allant sur Babelio.com.


 Chez Eimelle

dimanche 20 octobre 2013

Un livre/un film : Macbeth de William Shakespeare



Le château de l'araignée Akira Kurosawa : La prédiction


 
La pièce : Macbeth de Shakespeare
Le film : Le château de l'araignée de Akira Kurosawa
Ceux qui ont pactisé avec les sorcières sont : Aifelle, Dasola, Dominique, Keisha,  Miss Léo, Nathalie, Pierrot Bâton, Shelbylee, Somaja, Sybilline, Valentyne

Prochain rendez-vous le premier samedi du mois  :  Le 2 Novembre




Réponse énigme n° 73

J'ai déjà présenté Macbeth, une des pièces les plus noires de Shakespeare, à travers les mises en scène que j'ai pu voir sur scène et au cinéma : 


Je laisse à Wens le soin de vous présenter Le château de l'araignée, transposition dans le japon médiéval de l'intrigue du dramaturge élizabéthain, un très beau film aux ambiances étranges, jouant entre réalisme et fantastique. Le film décrit d'une manière magistrale la soif du pouvoir qui pousse au crime, à la cruauté, à la folie.

Et pour cette occasion je publie à nouveau un billet sur le souvenir lointain d'une mise en scène que j'avais vue à Marseille au Théâtre du Gymnase interprété par une troupe africaine, preuve de l'universalité du sujet. Transposée dans tous les pays du monde, la pièce fonctionne car elle montre l'homme et les moteurs qui le font agir, elle est une réflexion sur le Mal et la nature humaine.

Un Macbeth africain :
Dans les années 70, à Marseille, j'ai assisté  au théâtre du Gymnase, à une représentation de Macbeth par une troupe sénégalaise. Je ne suis plus sûre de mes références car trop d'eau a passé sous les ponts depuis. Cependant, en consultant les archives du Web, j'ai pu constater que la scène du Théâtre Daniel Sorano de Dakar avait bel et bien monté la pièce de Shakespeare à cette époque et avait entrepris une tournée en Europe. Ce qui est sûr, c'est que la représentation m'a assez marquée pour que je m'en souvienne encore tant d'années après! J'étais encore jeune spectatrice alors et je me souviens avoir été un peu remuée de voir la transposition de notre Moyen-âge dans une civilisation aussi différente. Les sorcières devant leur chaudron parlant à des guerriers noirs armés de sagaies,  les cases en paille d'un village africain, les palabres, tout était surprenant pour moi. Et pourtant, la pièce fonctionnait on ne peut mieux. J'ai été prise par l'histoire, par ce drame sanglant qui se déroulait devant moi et qui montrait les forces primitives de l'homme, le combat toujours renouvelé et toujours triomphant du Mal sur le Bien, la soif du pouvoir qui pousse au meurtre, à la folie, le sang qui appelle le sang, l'escalade de la terreur qui enlève toute humanité, l'irréversibilité de l'acte accompli, l'impossibilité du retour en arrière, de la pureté retrouvée... Tous les thèmes de la pièce étaient là!
Here's the smell of the blood still; all the perfumes of Arabia will not sweeten this little hand.
(lady macbeth : Acte V scène 1)
Reste toujours l'odeur de sang: tous les parfums de l'Arabie n'adouciraient pas cette petite main.
C'était Shakespeare qui parlait, une voix venue d'un autre temps pour dire la nature profonde de l'Homme à toutes les époques, dans tous les pays, tous les lieux, de l'Homme lorsqu'il fait sauter la carapace de la civilisation et de la morale, qu'il n'est plus contraint par les lois et qu'il cède à ses instincts.  Macbeth en posant ainsi le problème du mal interroge aussi sur la nature de l'homme.

Voir l'article sur Etudes littéraires : Macbeth : La furieuse illusion du Mal



Chez Eimelle

samedi 19 octobre 2013

Un Livre/un jeu Enigme 73




Et voilà notre énigme reprend après consultation des intéressées. Comme nous vous l'avons dit, Wens du blog En effeuillant le chrysanthème et  moi nous reprenons donc le jeu le premier et le troisième samedi du mois.

Mais ATTENTION, il y a du nouveau : Eeguab du blog Blogart (la comtesse) vient de nous proposer de reprendre le flambeau le deuxième et le quatrième samedi du mois.

Donc l'énigme aura lieu tout le mois. Il vous suffira de changer de lieu selon le cas, chez Eeguab ou chez Wens/Claudialucia.

Pour plus de clarté, nous vous avertirons le vendredi du lieu où vous devrez  vous rendre pour découvir l'énigme.

Pour les nouveaux venus : De quoi s'agit-il?

Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le 1er et le 3ème samedi du mois, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film.
Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur. 
Chez Eeguab, le 2ème et 4ème samdei du moisvous trouverez l'énigme sur le film et le livre
 
Consignes :  Vous pouvez donner vos réponses par mail que vous trouverez dans mon profil : Qui êtes-vous? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs seront donnés le Dimanche.
Pendant les vacances, nous arrêtons le jeu Un livre/ Un film.
 Enigme 73

Pour commencer cette année d'énigmes, voici un extrait  d'un auteur dramaturge anglais très très célèbre du XVI siècle! Mon chouchou! Vous avez deviné? 
Maintenant vous reste à découvrir le texte très célèbre aussi! En fait la difficulté pour vous sera moins dans la découverte du titre de la pièce que dans la découverte du film chez Wens! allez voir chez lui!

_ Qu'est-ce qu'elle fait maintenant ? Regardez, comme elle se frotte les mains.

_ C'est un acte habituel chez elle, avoir l'air de se laver les mains. Je l'ai vue continuer de faire ça pendant un quart d'heure.
_ Il y a encore une tache.
_Ecoutez, elle parle! je vais noter ce qu'elle prononce, pour assurer ma mémoire de façon précise.
_ Va-t'en, damnée tache! Va-t'en, je te dis. Une, deux : c'est le moment de le faire. L'enfer est tout noir. Fi, mon seigneur fi! Un soldat et avoir peur? Qu'est ce que nous avons à craindre, quand personne ne peut forcer notre pouvoir à rendre compte ? Et pourtant qui aurait pensé que le vieil homme avait en lui tant de sang ?

vendredi 18 octobre 2013

Demain l'énigme du samedi : Un livre/ unFilm



Je vous rappelle que l'énigme du samedi reprend demain, le troisième samedi du mois d'octobre, chez Wens et chez moi, Claudialucia.

A demain!

mardi 15 octobre 2013

Paul Fournel : Jason Murphy Rentrée littéraire



Avec le nouveau livre de Paul Fournel, Jason Murphy, nous sommes toujours comme pour La Liseuse (ICI) dans le monde l'édition et de la littérature. Nous y retrouvons l'éditeur Dubois et Meunier, son abominable directeur commercial, et Valentyne, l'amoureuse intuitive des livres, mais ce ne sont plus eux les personnages principaux même s'ils tirent parfois les ficelles. Et de quelle manière!

Le personnage principal est un écrivain de la Beat génération, Jason Murphy, dont nous suivons les tribulations et approchons l'oeuvre à travers les recherches d'une étudiante, Madeleine.  Celle-ci a pris pour directeur de son diplôme de fin d'études le professeur d'université réputé Marc Chantier. L'ouvrage commence comme un roman d'espionnage ou une Mata Hari hilarante essaie de soutirer des renseignements à ce professeur à propos d'un "scroll" que celui-ci aurait eu, dit-on, entre les mains! Qu'est-ce qu'un "scroll"? C'est un rouleau mystérieux, tout autant qu'hypothétique, roman inédit de Murphy qui aurait inspiré Kerouac. Mais qui a envoyé cette espionne littéraire en cadeau à Marc Chantier? Les éditeurs à notre époque auraient-ils d'aussi vilaines manières? Irait-on jusqu'à dire que Kerouac est un plagiaire?
En ouvrant ce livre, n'oubliez pas que Paul Fournel est un oulipien et à ce titre un monsieur qu'il ne faut pas trop prendre au sérieux!Et comme il appelle à l'aide un autre oulipien, Harry Mathews, méfiance!  Et méditez ceci :

Le propre du vrai c'est d'être vrai. Le propre du bon faux c'est d'être aussi vrai que possible. L'écart n'est pas si grand.

En faisant de Jason Murphy, écrivain de la Beat generation, ami de Ginsberg ou de Kerouac, le  personnage principal de son roman, Paul Fournel nous plonge en pleine fiction. Car il n'y a rien de plus extraordinaire et de plus romanesque que la vie de cet homme toujours en partance, qui a vécu à Paris dans la misère, puis sur les routes aux Etats-Unis, vivant d'expédients, nourrissant ses voyages et ses visions poétiques aux sources de paradis artificiels… pour finir comme clochard dans les rues de San Francisco. Pourtant, Paul Fournel prend bien soin, non sans humour, et pour mieux nous mystifier, de brouiller la frontière entre fiction et réalité : Qu'en est-il réellement de ce Murphy dont on ne sait même pas s'il est vivant ou mort? Qu'en est-il de ce "scroll" dont se serait inspiré Kerouac? Mais qu'il ait existé ou non, nous sommes lancés à la suite de Madeleine, l'étudiante, et de Meunier, l'éditeur, à la recherche de ce précieux rouleau. Et nous ne sommes pas au bout de nos étonnements.

Vous ne connaissez pas Jason Murphy? Moi non plus! La Beat Generation ne vous intéresse que de loin, moi aussi! Mais il s'agit pas d'eux mais de Paul Fournel et de son humour! Et quand il vous prend par la main vous vous laissez rouler dans la farine, vous ne savez plus trop bien s'il se moque de vous ou si c'est du sérieux et il vous vous amène où il veut. Ces écrivains, il vous les fait connaître comme s'ils étaient vos amis, il les invite à votre table, voire dans votre lit*, il part avec vous en voyage à leur suite dans les rues de Paris ou de San Francisco. Il organise des rencontres loufoques entre Louise Labé (étudiée par Christophe, le petit ami de Madeleine) et Jason Murphy et… on s'aperçoit que ça marche!  Bref! si vous vous laissez aller, la littérature devient vivante, les auteurs sortent des étagères et viennent vous interpeller ce qui n'est pas toujours de tout repos avec Murphy! Vous lisez  son livre les semelles de Vent, (tiens un titre qui rappelle étrangement Rimbaud? Murphy serait-il lui aussi un plagiaire?) douillettement allongé(e) sur un lit, en compagnie de Sire-Pensif, le chat, qui semble tout droit sorti des poèmes de Louise. Et que Louise Labé comme Shakespeare  ou Jason Murphy aient ou non existé, vous vous en moquez, l'important c'est d'avoir partagé, grâce à l'écriture alerte érudite mais aussi protéiforme de Paul Fournel, leur oeuvre et leur vie, l'important c'est que la littérature soit gagnante!

Madeleine s'inquiétait pour Christophe à cause de publications récentes qui affirmaient que Louise Labé n'avait jamais existé et que ses poèmes avaient été composés par d'autres. Un autre? Une autre? Plusieurs autres? Cela laissait Christophe de marbre : " Si ses poèmes existent, disait-il, elle existe, et si elle n'existe pas, c'est moi qui la fais exister. Ce qui est peut-être encore mieux".

Louise Labbé et Jason Murphy

*Plus tard lorsque Madeleine et Christophe pensaient à cette période de leur vie, sans jamais se revoir et sans jamais en parler, ils se demandaient, chacun de leur côté, qui avait aimé qui et quel lien secret s'était noué dans leur dos par le truchement de leurs âmes et de leurs corps, qui avait agité leurs sentiments à son profit, quel vrai couple improbable et secret avait scellé en eux ses véritables épousailles.


lundi 14 octobre 2013

La librairie de la pomme verte et autres lieux merveilleux Rentrée littéraire



La librairie de la pomme verte, quel joli titre! Celui d'une des nouvelles écrite par Dave Eggers pour ce recueil de textes d'écrivains américains rassemblés par Ronald Rice et traduits par Hélène Dauniol-Remaud aux éditions Les arènes. Chacun de ces écrivains a été convié à écrire sur sa librairie préférée, une manière de défendre la librairie indépendante, la seule qui permette à la littérature de rester vivante, humaine, la seule qui laisse sa chance aux jeunes écrivains de percer, aux points de vue différents de s'exprimer, à la diversité des genres et des voix de tous les pays, bref! à la littérature de qualité de survivre.
En exergue une phrase de Walt Whitman : Le commerce des livres est le commerce de la vie, précepte totalement oublié, il est vrai, par les ventes massives de livres dont s'est fait le champion Amazon qui est évidemment la cible principale de tous les auteurs qui participent à ce recueil.
A travers la description de ces librairies de rêve, que nous visitons à travers tous les Etats-Unis (mais il y en a une à Londres et une à Paris), c'est aussi un vibrant hommage aux libraires, à ceux qui savent porter haut leur rêve, souvent contre vents et marées, en faisant fi de l'enrichissement personnel.  Un livre nécessaire, donc, et qui fait du bien car si vous n'avez pas trouvé la librairie de vos rêves dans la ville où vous habitez (et même pas de libraire du tout!), le combat pour la librairie indépendante vous paraît peut-être juste mais lointain.
J'ai trouvé les différentes nouvelles du recueil un peu trop répétitives même si elles peignent bien le charme de ces librairies et cela bien que nous soyons en présence de grands auteurs américains (l'occasion de s'apercevoir combien ils sont nombreux et malheureusement peu traduits en français donc inconnus du grand public). Très difficile effectivement d'écrire sur commande : quelle est votre libraire préférée? et d'être original puisque les points communs de ces lieux extraordinaires sont les mêmes : conviviaux, chaleureux, ils rassemblent tous les amoureux des livres (l'impression d'être entre amis), offrent un fouillis désordonné ou ordonné selon une logique délicieuse qui reflète l'esprit du maître du Temple, un endroit où vous êtes accueillis par des libraires à la fois cultivés, puits de science, humains, charismatiques, qui prennent le temps de vous connaître et sont heureux de vous voir! D'où l'impression d'une certaine lassitude à la lecture de toutes ces nouvelles quand on ne connaît pas les librairies en question.
Le style est dans l'ensemble assez classique sauf pour quelques uns qui se différencient des autres par l'humour comme Meg Wayte Clayton qui se décrit pleurant toutes les larmes de son corps à la vue de son premier livre dans sa librairie préférée ou de Rick Brags à qui elle permet de fuir les chats qu'il déteste alors que sa femme les adore; par un ton volontairement provocateur comme Tom Robbins pour qui la librairie a permis de réaliser un de ses fantasmes les plus fous ou Chuck Palahniuk qui décrit l'enfer de la promotion d'un livre; un point de vue tout à fait original comme celle de Ann Haywood Leal , auteur de livres pour enfants et institutrice qui raconte comment un de ses élèves de milieu défavorisé a trouvé le livre idéal grâce à son libraire.
Enfin, un des autres intérêts du livre est de pouvoir servir de guide. Si vous avez l'occasion de voyager aux Etats-Unis, emportez-le car, s'il y a une chose qui est réussie dans ce recueil, c'est l'envie qu'il suscite d'aller voir toutes ces librairies. Quant à moi je commencerai par celle de Paris que vous connaissez certainement : Shakespeare and Company dont parle Emily St John Mandel.

 ET voici pour finir le beau texte de Tom Robbins qui est une ode aux vraies librairies

Baptisé dans l'encre, et emmailloté dans des langes de poussière, je suis l'un de ces types à qui une bonne librairie sert de temple, de sanctuaire, de bosquet sacré, de caravane bohémienne, de nigth-club à Tijuana, de parc de loisirs, de source de santé mentale, de camp de safari, de station spatiale et de champs de rêves intérieur.


Merci à la librairie dialogues et aux éditions Les arènes

samedi 12 octobre 2013

Enigme du samedi : Un livre/un film reprise samedi 19 Octobre




Et tout d'abord merci à tous ceux qui nous ont répondu! De vos réponses est né le souhait que le jeu continue. Notre énigme va donc reprendre chez Wens et chez moi,  mais avec quelques changements. Nous le ferons paraître deux fois par mois, le premier et le troisième samedi du mois pour que le rythme moins soutenu nous permette à vous comme à nous de souffler un peu entre chaque livre et film.
Nous vous donnons donc rendez-vous le samedi 19 octobre, troisème de ce mois. A bientôt!
Pour les nouveaux venus : De quoi s'agit-il?

Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le samedi, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film.
Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur.
Consignes :  Vous pouvez donner vos réponses par mail que vous trouverez dans mon profil : Qui êtes-vous? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs seront donnés le Dimanche.
Pendant les vacances, nous arrêtons le jeu Un livre/ Un film.