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mercredi 20 mai 2015

Connais-tu le pays où fleurit l'oranger? Mignon : Goethe / Ambroise Thomas

Tapisserie de la Dame à la licorne (détail : oranger)

 

Les années d'apprentissages de Wilhelm Meister de Goethe

Mignon est un opéra de Ambroise Thomas créé à l'opéra comique de Paris en 1866.
Il est inspiré d'un roman de Wolfgang von Goethe Les années d'apprentissage de Wilhelm Meister


 

Fille portant des citrons(peinture de William Bouguereau XIXe siècle réprésentatif de la peinture académique
William Adolphe Bouguereau : Fille portant des citrons

 
Dans ce roman un jeune homme, Wilhelm Meister, fait son apprentissage de comédien avec un troupe de bohémiens itinérants. Il y rencontre une fillette Mignon dont le passé est mystérieux car elle ne sait pas qui elle ni d'où elle vient. Son seul souvenir est d'avoir vécu dans un pays où fleurissent les citronniers. 

«  Connais-tu la contrée où les citronniers fleurissent ? Dans le sombre feuillage brillent les pommes d’or ; un doux vent souffle du ciel bleu ; le myrte discret s’élève auprès du superbe laurier…. La connais-tu ?
«  C’est là, c’est là, ô mon bien-aimé, que je voudrais aller avec toi.
«  Connais-tu la maison? Son toit repose sur des colonnes ; la salle brille, les chambres resplendissent, et les figures de marbre se dressent et me regardent. 
« Que vous a-t-on fait, pauvre enfant ? »
 La connais-tu ?
«  C’est là, c’est là, ô mon protecteur, que je voudrais aller avec toi.
« Connais-tu la montagne et son sentier dans les nuages? La mule cherche sa route dans le brouillard ; dans les cavernes habite l’antique race des dragons ; le rocher se précipite et, après lui, le torrent. La connais-tu ?
«  C’est là, c’est là que passe notre chemin : ô mon père, partons ! » Goethe
 

Air de Mignon : opéra d'Ambroise Thomas 

Adolphe Beaupère : la cueillette des orangers

 
Pour l'opéra d'Ambroise Thomas, les librettistes Jules Barbier et Michel Carré reprennent le texte de Goethe, en y apportant des modifications d'où cet air, Connais-tu le pays où fleurit l'oranger?, l'un des plus célèbres de l'opéra.
J'ai lu dans Le Figaro-Culture (ICI) un article assez ironique en ce qui concerne la musique de Ambroise Thomas et ses opéras : « Il y a deux espèces de musique : la bonne et la mauvaise et puis, il y a la musique d'Ambroise Thomas » raillait Emmanuel Chabrier. 
L'auteur de l'article critique le manque d'ambition de la musique de Thomas et continue ainsi  :"Las, les nombreux opéras d'Ambroise Thomas sont des pièces charmantes, astucieusement calibrées pour plaire à leur temps, tricotées de mélodies faciles et toujours élégantes. (...) Son Mignon, inspiré des Années d'apprentissage de Wilhelm Meister  de Goethe, continue de charmer. Créées à l'Opéra-Comique en 1866, les aventures de cette bohémienne, qui n'est autre qu'une princesse italienne amnésique, restent le plus gros succès de son auteur. De son vivant, la Salle Favart le joua plus de mille fois."
 
Et oui, malgré la condescendance des critiques musicaux, l'opéra continue à plaire  et moi, j'aime beaucoup cet air de Mignon quoi que l'on en dise! 
 
Connais-tu le pays où fleurit l'oranger?
Le pays des fruits d'or et des roses vermeilles,
Où la brise est plus douce et l'oiseau plus léger,
Où dans toute saison butinent les abeilles,
Où rayonne et sourit, comme un bienfait de Dieu,
 
Un éternel printemps sous un ciel toujours bleu!
Hélas! Que ne puis-je te suivre
Vers ce rivage heureux d'où le sort m'exila!
C'est là! C’est là que je voudrais vivre,
Aimer, aimer et mourir!  

Connais-tu la maison où l'on m'attend là-bas?
La salle aux lambris d'or, où des hommes de marbre
M'appellent dans la nuit en me tendant les bras?
Et la cour où l'on danse à l'ombre d'un grand arbre?
Et le lac transparent où glissent sur les eaux
Mille bateaux légers pareils à des oiseaux!
Hélas! Que ne puis-je te suivre
Vers ce pays lointain d'où le sort m'exila!
C'est là! C’est là que je voudrais vivre,
Aimer, aimer et mourir! 

 

Et vous ? Vous aimez ?


Connais-tu le pays...? avec Magdalena Kozena




mardi 19 mai 2015

Evelyne Bloch-Dano : Jardins de papier



Jardins de papier de Rousseau à Modiano de Evelyne Bloch-Dano est un livre écrit par une amoureuse des jardins dans un style plaisant et élégant qui nous invite à une promenade en toute liberté.

 Les jardins dans le temps et l'espace

Jardin à l'anglaise

Après nous avoir présenté les différents types de jardin (y compris les siens!) et nous avoir fait voyager dans le temps et l’espace, du jardin des origines en passant par ceux de la Renaissance ou du Moyen-âge, jardins de l’Islam, jardins romains, persans, à la française ou à l’anglaise, Evelyne Bloch-Dano  nous convie à  une promenade littéraire. 

Jardin médiéval à Cahors (source)

Les jardins dans la littérature
parc de la maison de George Sand Nohant
domaine de Nohant : George Sand (source)
 
A tout seigneur, tout honneur. C’est avec Rousseau que nous commençons cette promenade. Non que les jardins soient absents de la littérature avant lui mais parce qu’il est l’initiateur de ce goût de le nature qui n’a cessé de se répandre après lui, en particulier chez les romantiques qu’il annonce. Les pas du promeneur solitaire, les ébats campagnards de La Nouvelle Héloïse nous amènent dans la vallée ou fleurit le lys de Balzac, dans le parc nocturne ou Julien Sorel saisit la main de madame de Rénal, dans le Nohant de George Sand, jardinière férue de botanique…
 

Le paradou de Zola inspiré des jardins de Monet Giverny (source)
Le Paradou de Zola inspiré des jardins de Monet Giverny (source)

Avec Evelyne Bloch-Dano, j’ai aussi revu le Paradou de Zola qui m’a fait rêver dans mon adolescence et les fleurs de Colette si somptueusement parées par les mots de l’écrivaine, tisseuse de rêves colorés, jardins nostalgiques qui annoncent l'abandon et la perte. J’ai appris comment Jean Paul et Simone auraient pu se rencontrer au parc du Luxembourg et l’anecdote du marronnier m’a bien fait sourire :  Certes la philosophie n’en a pas été changée mais la botanique s’en est trouvée plus mal, oui! Cette promenade se termine non avec Modiano mais avec Christian Bobin, jardinier du paradis.


 
 
 
Evelyne Bloch-Dano analyse le rôle que joue le jardin pour chacun de ces écrivains, ce qu’il représente, simple décor extérieur, ou personnage à part entière, symbole du renoncement dans La Porte étroite de Gide, le jardin a une signification jusque dans son absence, témoins les jardins invisibles de Modiano.

Le livre paru chez Stock est lui-même un joli objet. La première de couverture est illustrée par Jacek Yerka avec Romantic garden et les pages sont très délicatement soulignées par les dessins pleins de finesse, végétaux, feuilles et fleurs de couleur verte de la graphiste Marion Cochat.

Un bémol : j’aurais aimé que les analyses soient accompagnées d’extraits de textes (et non de courtes citations).  C'est que j'avais un à priori quand j’ai choisi ce livre, j'ai cru qu'il serait une anthologie, ce qu’il n’est manifestement pas. Il est vrai que cela vous poussera peut-être à aller lire ou relire les oeuvres qui nous sont présentées!  Il n’en reste pas moins très intéressant.

Voir aussi le billet de Dominique


Jardin à la française : Versailles (source)


Et pour finir un petit aperçu du jardin de Syl :





Ce livre est lu dans le cadre du très joli challenge des fleurs et des jardins de Syl...



Merci à Dialogues croisés et aux éditions Stock



lundi 18 mai 2015

Aharon Appelfeld : Les partisans


Bien sûr, je connaissais Aharon Appelfeld de nom mais je n’avais rien lu de lui. J’avais tort! C’est ce dont je me suis aperçue en lisant Les Partisans, son nouveau livre qui va sortir sous peu le 21 Mai.

La vie de Appeffeld nourrit son oeuvre

Aharon Appelfeld

Ce roman puisqu’il s’agit d’une fiction est nourri des souvenirs de jeunesse de Aharon Appelfeld dont j’ai trouvé une intéressante biographie ICI Ces faits biographiques sont importants pour la compréhension de son oeuvre.
Aharon Appelfeld, né en 1932, a vécu à Jadova, près de Czernowitzl, à la frontière roumano-ukrainienne. Dès l’invasion du pays par les roumains et les allemands, sa mère est tuée et les nombreux juifs qui habitent la région sont exécutés ou envoyés comme lui et son père en déportation. Très vite séparé de son père, il s'enfuit  et vit seul, à l’âge de neuf ans, se cachant dans les forêts ukrainiennes, travaillant durement pour des paysans, des prostituées, des voleurs de chevaux et surtout taisant sa judaïcité à tous. L’antisémistisme virulent  des ukrainiens en font les complices rêvés des nazis. Aharon Appelfeld dit que sa vie a été celle de l’enfant de « L’oiseau bariolé » de Jerzy Kosinki. voir billet ICI,
A treize ans, en 1944, il rejoint l’armée soviétique. Il arrive à Israël à l’âge de quatorze ans.

Les partisans

Partisans juifs à Vilnius source

 Dans Les partisans, Aharon Appelfeld nous fait partager la vie de juifs échappés d’un ghetto et cachés dans les montagnes ukrainiennes. Leur groupe qui réunit des croyants et des non-croyants, des membres du Bund et des Jeunesse sionistes, des communistes, tous anti-nazis mais très différents par leurs idées, des hommes de tout âge, des femmes et des enfants, sont étroitement liés par un sentiment de solidarité, de respect et d’affection. Les partisans s’organisent peu à peu, menant des escarmouches contre l’armée allemande pour s’emparer de munitions, se ravitaillant auprès des fermiers hostiles sous la contrainte des armes, faisant sauter les trains de la Mort qui conduisent les juifs des ghettos dans les camps de concentration. Leur groupe s’agrandit, les juifs échappés des trains, faibles et malades, venant rejoindre la troupe de combattants. Pendant que l’armée nazie mène la Grande Histoire en exterminant les juifs d’Ukraine qu’ils font disparaître dans des fosses communes ou dans les camps de la mort, c’est au Particulier que nous sommes confrontés dans le roman en assistant à la vie quotidienne de tous et en découvrant la personnalité de chacun..

Le narrateur est Edmund, un jeune de dix-sept ans, qui a fui vers les montagnes, abandonnant ses parents sur le quai de la gare en route vers les camps. Il est imprégné d’un sentiment de culpabilité qui ne le quitte jamais.  C’est lui qui décrit le commandant Kamil, une belle figure d’homme et de chef que guide la foi; Il y a Karl, le communiste, qui ne peut supporter l’obscurantisme lié pour lui à la religion, mais qui lui aussi est conduit par cet esprit de solidarité qui ne le quitte jamais : il y aussi Tsila, la cuisinière dont chaque repas est un acte d’amour pour les autres, et la grand mère Tsirel, visionnaire, qui représente la foi et les tradition des ancêtres. Puis les enfants, Michael qui a neuf ans, l’âge de Aharon Appelfeld quand il s’est retrouvé seul, et  le tout-petit Milio, si traumatisé qu’il a perdu la parole et sur qui veille son père adoptif Danzig, attentif à le protéger. Et bien d’autres encore qui nous deviennent proches.Comme Victor, l’Ukrainien, qui est venu les rejoindre parce qu’il ne supportait plus les massacres perpétrés sur les juifs par ces compatriotes nazis, et qui est lui aussi un personnage profondément humain.
 C’est par l’amour, nous dit Appelfelfd que l’homme sera sauvé; chacun doit laisser de côté son égoïsme, ses motivations personnelles et se mettre au service de tous.

Tous ont subi des drames terribles, la perte de ses enfants pour l’une, de ses parents pour l’autre. Ce sont des êtres blessés, portant de lourdes souffrances, sujets à des moments de repli, d’écroulement moral, mais désireux, cependant, de maintenir en eux la part d’humanité, la dignité propre à l’être humain, de ne pas devenir des bêtes comme le voudraient les nazis :
"C’est pour cela que nous sommes ici" dit Kamil. "Nous allons conserver un visage humain, et nous ne laisserons pas le Mal nous défigurer ". C’est aussi un sentiment que j’ai découvert chez Semprun et qui le guide et le maintient en vie dans les camps de concentration.

C’est ainsi que Aharon Appelfled nous fait comprendre ces gens qui ont vécu une telle tragédie et nous les fait aimer sans pourtant tomber dans le manichéisme : "Karl est debout, comme toujours, prêt à tendre la main une main ou aider un homme à se relever. Si tous les communistes lui ressemblaient, le monde serait sauvé sans délai. Au ghetto il y avait  parmi nous des jouisseurs qui accumulaient la nourriture et se bouchaient les oreilles afin de ne pas entendre les gémissements de ceux qui mouraient de faim. Le Mal et la Cruauté qui nous cernaient s’était infiltrés en chacun de nous, seuls quelques élus n’avaient pas été atteints."

Le style de Appelfeld : le détour par la fiction

Le style de Aharon Appelfel est très simple, pur, concis, sans  lyrisme ni pathos. Ce qu’il raconte est déjà si terrible qu’il n’y a rien à ajouter.
J’ai lu que, comme Jorge Semprun, et bien que venant d’horizons et de sensibilité très différents, il a cherché comment dire l’indicible, conscient qu’il fallait un autre langage pour en parler.

"Quand je suis devenu un écrivain et suis devenu conscient de mon écriture, je sus que je ne pouvais pas écrire des mots comme ils avaient été écrits auparavant. Vous ne pouvez pas écrire sur l'Holocauste de manière réaliste, vous ne pouvez pas en parler en termes sociaux, économiques ou politiques. Vous devez parler dans un nouveau langage. Et Kafka est le premier qui écrivit dans une nouvelle direction faite de réel et d'imaginaire. Kafka a sauvé mon écriture ". (source)

Comme Semprun, Appelfeld préfère passer par la fiction plutôt que par le récit de sa propre vie  parce que  :
« La littérature ne doit pas essayer de retranscrire l'histoire mais de révéler la vérité au sein de la vérité. C'est la tension continue entre le particulier et le général qui donne l'œuvre. le particulier seul ne donne que la mémoire ou l'histoire. Le général seul ne donne que la philosophie ou la sociologie. Seule la confrontation entre les deux permet d'écrire. Mon particulier aura été la catastrophe, le ghetto, la forêt, la mort aux trousses. Le général pour moi est l'homme qui souffre et qui cherche l'amour. Pour moi les mots ne sont pas des pierres mais des êtres vivants » (Appelfeld juin 2011 à Toulouse).

Un beau roman, dans son apparente simplicité, et qui ne laisse pas indifférent .



dimanche 17 mai 2015

Herman Melville/ Christophe Chabouté : Moby Dick

Moby Dick de Chabouté adaptation du roman de Melville Editions Vents d'Ouest

 
Herman Melville  est un des géants de la littérature classique américaine. Moby Dick paru en 1851, influencé par les auteurs romantiques anglais, peut être considéré comme une oeuvre romantique par son personnage démesuré, qui se veut l'égal de Dieu, et entraîne dans l'abîme tout ceux qui l'entourent. Le roman tient à la fois du roman d'aventures maritimes et du documentaire car il donne des renseignements détaillés sur la pêche à la baleine et la vie à bord des navires. Herman Melville qui fut lui aussi marin s’est inspiré de sa propre expérience mais aussi d’un fait divers, la disparition d’un baleinier heurté par un cachalot en 1820.
 
 
 Le récit de Melville et ses interprétations
 
Film de John Huston  : Moby Dick adapatation du roman de Melville avec Gregory Peck dans le rôle du capitaine Achab
Gregory Peck  dans le rôle de Achab
 
 
On ne présente plus Achab, le capitaine du Baleinier Le Pequod qui mène tout son équipage dans un voyage infernal, à la poursuite de Moby Dock, le mythique cachalot blanc qui l'a défiguré et lui a arraché la jambe.
Le récit est raconté par Ismaël, jeune marin embarqué à bord pour sa première chasse à la baleine et qui est le seul survivant.
Les interprétations de ce roman ont été nombreuses. Longtemps il a été considéré comme un  roman d’aventures pour les enfants et lu sous forme abrégée à cause de ses longueurs et de la difficulté du texte. Mais Moby Dick est bien plus que cela : récit de la folie d’un homme acharné à la vengeance pour certains, il symbolise pour d’autres le combat entre le Bien et le Mal, Moby Dick peut représenter, en effet, les forces du mal. C'est un être diabolique qui échappe à la poursuite des hommes grâce à son intelligence et sa volonté de nuire. Mais on peut voir aussi  dans ce roman la révolte de l’homme contre la volonté divine : le capitaine Achab est alors l’antithèse de Jonas qui, avalé par une baleine, finit par se soumettre à Dieu. Achab refuse la soumission, il incarne la liberté de l’homme face à la toute puissance divine. Mais il représente aussi l’orgueil de la créature, l’Hubris grec et, comme tous ceux qui défient Dieu, tel Prométhée, il en sera châtié. Huston qui a adapté le roman au cinéma développe l'idée que Moby Dick est  un Dieu mauvais qui se moque de ses créatures et leur veut du mal. Il est alors légitime de se révolter contre Dieu dans une lutte qui de toutes les façons mène inexorablement à la mort. Au-delà du roman d’aventures, l’oeuvre de Melville se révèle être un roman métaphysique et constitue par la révolte de son héros et sa lutte perdue d'avance contre la divinité une oeuvre romantique.
« Tout ce qui rend fou et qui tourmente, tout ce qui remue le fond trouble des choses, toute vérité contenant une partie de malice, tout ce qui ébranle les nerfs et embrouille le cerveau, tout ce qui est démoniaque dans la vie et dans la pensée, tout mal était, pour ce fou d'Achab, visiblement personnifié et devenait affrontable en Moby Dick. Il avait amassé sur la bosse blanche de la baleine la somme de rage et de haine ressentie par toute l'humanité depuis Adam et, comme si sa poitrine avait été un mortier, il y faisait éclater l'obus de son cœur brûlant » - See more at: http://andret.free.fr/atm/melville_moby.htm#sthash.IlqTv8R8.dpuf
« Tout ce qui rend fou et qui tourmente, tout ce qui remue le fond trouble des choses, toute vérité contenant une partie de malice, tout ce qui ébranle les nerfs et embrouille le cerveau, tout ce qui est démoniaque dans la vie et dans la pensée, tout mal était, pour ce fou d'Achab, visiblement personnifié et devenait affrontable en Moby Dick. Il avait amassé sur la bosse blanche de la baleine la somme de rage et de haine ressentie par toute l'humanité depuis Adam et, comme si sa poitrine avait été un mortier, il y faisait éclater l'obus de son cœur brûlant » - See more at: http://andret.free.fr/atm/melville_moby.htm#sthash.IlqTv8R8.dpuf

« Tout ce qui rend fou et qui tourmente, tout ce qui remue le fond trouble des choses, toute vérité contenant une partie de malice, tout ce qui ébranle les nerfs et embrouille le cerveau, tout ce qui est démoniaque dans la vie et dans la pensée, tout mal était, pour ce fou d'Achab, visiblement personnifié et devenait affrontable en Moby Dick. Il avait amassé sur la bosse blanche de la baleine la somme de rage et de haine ressentie par toute l'humanité depuis Adam et, comme si sa poitrine avait été un mortier, il y faisait éclater l'obus de son cœur brûlant » source voir le romantisme de Moby Dick
« Tout ce qui rend fou et qui tourmente, tout ce qui remue le fond trouble des choses, toute vérité contenant une partie de malice, tout ce qui ébranle les nerfs et embrouille le cerveau, tout ce qui est démoniaque dans la vie et dans la pensée, tout mal était, pour ce fou d'Achab, visiblement personnifié et devenait affrontable en Moby Dick. Il avait amassé sur la bosse blanche de la baleine la somme de rage et de haine ressentie par toute l'humanité depuis Adam et, comme si sa poitrine avait été un mortier, il y faisait éclater l'obus de son cœur brûlant » - See more at: http://andret.free.fr/atm/melville_moby.htm#sthash.IlqTv8R8.dpuf
 
 
 
L'adaptation de Chabouté
 
 


LA BD de Christophe Chabouté a obtenu deux prix, le prix Gens de la mer 2014 et le prix BD Marine et Océans. Et il les mérite amplement.

Les deux tomes de Chabouté sont une très belle adaptation du roman de Melville. La  force et la beauté des images en noir et blanc traduisent la force des mots de Herman Malville, son style visionnaire et métaphorique. 
Ainsi cette  image qui fait appel aux sens,  la vue mais aussi l'ouïe, dans laquelle Chabouté "fait entendre"  le martèlement de la jambe de bois du capitaine Achab se promenant sur le pont du navire; de même qu'il "fait comprendre" ce qu'éprouve l'équipage en écoutant, dans la nuit, ce bruit lancinant qui préfigure leur course vers la mort.
 

Chabouté : Moby Dick Le bruit du pilon du capitaine Achab sur le pont du navire
Le bruit du pilon du capitaine Achab sur le pont du navire

 
Ce que j’adore dans Chabouté et c’est une constante chez lui (aussi bien dans un de mes albums préférés Seul que dans l’excellente adaptation de Jack London  Faire un feu), c’est la richesse et la précision de l’image qui permet de se passer le plus souvent de  texte et de tout voir : le travail des marins, le maniement des voiles, les détails de la chasse à la baleine- mais aussi de tout comprendre : les sentiments de chacun, l’exaltation forcenée de Achab, le magnétisme qu’il exerce sur ses hommes, les problèmes de conscience de Starbuck, le second, qui comprend que rien n’arrêtera Achab dans sa course folle vers la mort, la peur qui s’empare de tous face à la monstruosité de la baleine qui n’a d’égale que la démesure du capitaine devenu lui aussi un monstre!
Chabouté est un vrai artiste qui peut tout suggérer d'un trait de crayon!



Christophe Chabouté (source)  

Moby Dick de Chabouté, adaptation du roman de Melville en BD : L'arrivée d'Ismaël  dans l'auberge
L'arrivée d'Ismaël  dans l'auberge



Le livre : Herman Melville Moby Dick

LA BD : Christophe Chabouté : Moby Dick tome 1 et Tome 2

Le film : John Huston : Moby Dick

Félicitations à tous ceux qui ont attrapé la baleine blanche : Aifelle, Asphodèle, Dasola, Eeguab, Keisha,  Somaja, Valentyne

samedi 16 mai 2015

Un livre/Un film : Enigme du samedi N°113

Un Livre/un film une énigme où vous devez découvrir le titre d'un livre et le film qu'il a inspiré.

Un  livre/un film

Pour ceux qui ne connaissent pas Un Livre/un film, l'énigme du samedi, je rappelle la règle du jeu.

Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le 1er et le 3ème samedi du mois, et le 5ème pour les mois avec cinq samedis, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film. Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur. Eeguab ne nous relaiera pas cette année mais nous le remercions de tout le travail accompli l'année dernière.

Consignes  

Vous pouvez donner vos réponses par mail, adresse que vous trouverez dans mon profil : Qui suis-je? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs seront donnés le Dimanche.

Prochain rendez-vous

Rendez-vous  le troisième samedi du mois :  Le samedi 30  Mai

Enigme 113

Le livre est un classique de la littérature américaine du XIX siècle. Il a inspiré non  seulement le film dont vous devez trouver le titre et le réalisateur chez Wens mais aussi une bande dessinée française contemporaine. Aujourd’hui je vous demande donc de me dire quel est le titre du roman, son auteur, et ensuite quel auteur de BD il a inspiré. Pour vous mettre sur la voie, sachez que le récit se déroule en mer.

Il  avait l'air d'un homme qu'on aurait retiré du bûcher au moment où les flammes avaient pourléché ses membres, sans les avoir consumés toutefois, ni sans avoir touché à sa compacte robustesse de vieillard. Sa haute et large carrure semblait faite de bronze solide coulé dans un moule impeccable, comme le Persée de Cellini. Un mince sillon d'un blanc livide traçait son chemin parmi ses cheveux gris, traversait tout droit un côté de son visage et, par le cou, disparaissait sous ses vêtements. Cette cicatrice ressemblait à une entaille verticale que l'on voit parfois sur un tronc d'arbre droit et haut après que la foudre l'a parcouru sans arracher la moindre petite branche, mais le pelant et y traçant une balafre qui le laisse vert et vivant, mais qui désormais le marque.

vendredi 15 mai 2015

Camilla Läckberg : La sirène



Je commence avec ce mois de Mai, un cycle sur la littérature suédoise car je pars à Stockholm le 8 Juin. J'ai l'intention de lire la littérature suédois classique, les polars, le théâtre, la poésie... tout ce que je trouverai en français à la bibliothèque ou ailleurs. 

L'auteur : Camilla Läckberg, née le 30 août 1974 à Fjällbacka, est une écrivaine suédoise, auteur de romans policiers. Elle est une des plus jeunes auteurs à succès dans son genre. Ses romans sont situés à Fjällbacka un petit port, actuellement station balnéaire, où elle vit.


 La sirène

Le Mot de l'éditeur : Dans ce sixième volet de ses aventures, l’irrésistible enquêtrice au foyer Erica Falck, enceinte de jumeaux, ne peut s’empêcher d’aller fouiner dans le passé d’un écrivain à succès lorsque celui-ci commence à recevoir des lettres de menace anonymes qui semblent liées à la mystérieuse disparition d’un de ses amis… 

 Un ancien petit port de pêche

 Fjällbacka, ancien petit port de pêche devenu station balnéaire Suède

  Fjällbacka, station balnéaire Suède

 L'intrigue de ce roman se déroule à Fjällbacka, un petit port de pêche dont l'activité économique n'a cessé de décroître. Devenue actuellement une station balnéaire, c'est la ville où vivent Camilla Läckberg... et ses personnages!  Sur la côté ouest de la Suède, à 150Km au nord de Goteborg, Fjällbacka se dépeuple hors de la saison touristique. Les maisons secondaires se vident. C'est ce que montre bien le roman.

Mon avis sur les personnage

Comme d’habitude, je n’ai pas commencé  par le premier de la série consacrée à Erica Falck, mariée à Patrik, capitaine de police, et c’est peut-être un tort! Peut-être aurais-je mieux compris cette mère de famille qui a l’air de tromper son ennui (elle travaille pourtant dans une maison d’édition, elle écrit des livres, je crois?) en soutirant des renseignements à son mari et en outrepassant son rôle! Mais comme cela, de but en blanc, j’ai eu beaucoup de mal à adhérer à ce personnage féminin qui s’immisce dans l’enquête de son mari, vole des lettres, prend des initiatives, bref! brûle la vedette aux policiers et se révèle plus futée qu’eux! Dans ce roman précis, en tout cas, j'ai trouvé qu'elle était superficiellement présentée  et avait peu de consistance ainsi que les autres personnages récurrents, son mari, sa soeur. De même le chef de la police qui s'endort dans son bureau apparaît un peu trop caricatural même si son amour des bébés introduit une touche amusante dans son portrait.

 Mon avis sur l'enquête

Je me suis pourtant intéressée à l’enquête même si elle m’a paru parfois traîner en longueur, les dialogues fréquents entre l’équipe pour faire le point étant parfois un tantinet longuets! Et puis l'écrivaine, pour faire durer le suspense, retient les informations découvertes par les policiers pour maintenir son lecteur dans l'ignorance. Mais les mobiles et les ressorts de l’intrigue sont assez forts pour avoir envie de découvrir la vérité, et la présence de - « elle »-, mystérieuse sirène, fait planer une ombre au-dessus de tous ceux qu’elle menace? Pour une fois, j'ai découvert à l'avance qui était coupable!
En bref! un avis mitigé sur ce roman.

Comme d’habitude chez Actes Sud  nous pouvons admirer une très belle première de couverture illustrée par une oeuvre de Nathalie Shau qui fait référence au titre, la sirène … une femme dangereuse et fatale, associée à la mort, autour de laquelle s’épanouissent des fleurs vénéneuses.

mercredi 13 mai 2015

Joyce Carol Oates : Les maudits


Les maudits est "gothique" mais … gothique à la manière de Joyce Carol Oates, c’est à dire très imbriqué dans la réalité, très provocateur, très ironique. Dans une note, l’écrivaine nous fait savoir qu’il faut le lire comme une métaphore.
Les vérités de la Fiction résident dans la métaphore, mais la métaphore naît ici de l’Histoire.

Joyce carol oates auteure de Les maudits
Joyce Carol Oates (source)

Le livre est présenté comme l’ouvrage d’un historien M.W van Dyck II, qui entreprend de nous relater, en s’appuyant sur un grand nombre de documents d’archives, de témoignages écrits ou oraux, l’histoire de la malédiction qui s’est abattue sur Princeton, la ville et son université, dans les années 1905 et 1906. Apparitions de fantômes, de vampires et de créatures diaboliques qui président à des meurtres d’enfants, au rapt d’une mariée devant l’autel,  à d’autres morts violentes. La folie s’empare de la petite ville et touche particulièrement la famille Slade, dont le patriarche, Winslow Slade, ancien président de l’université de Princeton, est un membre éminent et respecté de la société du New Jersey. C’est pourtant ses petit-enfants, Annabelle, Josiah, Todd et Oriana qui vont être les principales victimes des forces maléfiques. Mais si ces créatures innocentes payaient pour le crime de leur aïeul?

Interpénétration de la fiction et du réel

Grover Cleveland  président des Etats-Unis pendant deux mandats personnage de Les maudits de Joyce Carole Oates
Grover Cleveland  président des Etats-Unis 1885 à 1889 et de 1893 à 1897(source)
Une des forces de ce livre est dans l’interpénétration étroite de la fiction et du réel qui fait que je me suis  perdue dans ce dédale inextricable. Je ne savais plus si je me retrouvais dans la Grande Histoire ou dans la petite! Les présidents des Etats-Unis comme Grover Cleveland et Woodrow Wilson participent à la fiction du roman et rencontrent des personnages dont on ne sait plus s'ils ont réellement existé ou s'ils sont imaginaires! Les écrivains célèbres  comme Jack London, Upton Sinclair, Mark Twain sont évidemment connus. Mais qu’en est-il des grandes familles princetoniennes, Slade, (complètement fictive), Van Dyck, Burr, Fitz Randolph?

Un roman métaphorique

Université de Princeton campus source
Mais ce mixage entre le réel et l’imaginaire à bien d’autres fonctions que de nous étourdir et nous faire perdre la tête! Il nous ramène chaque fois à la métaphore dont parle Oates. Si les créatures diaboliques vivent dans le marais, se repaissant du sang de leurs victimes, vampirisant les femmes, tuant les enfants, le monde Princetonien réel n’apparaît pas meilleur et se nourrit lui aussi du sang des humbles comme le prouvent la naissance de Ku Klux Klan, le viol et le meurtre d’une fillette, le lynchage, dans le roman, d’un jeune couple noir qui ne soulève que peu d’émotion dans la ville. Les horreurs dénoncées par l’écrivain socialiste Upton Sinclair dans La Jungle sur les abattoirs de Chicago, la souffrance et l’exploitation des employés misérables, ignominieusement traités, sous-payés, vampirisés par le capitalisme (on en est toujours au même point actuellement d’ailleurs!!) sont autant d’atrocités, reflets du monde diabolique. Toutes ces grandes familles sont pleines de morgue et de suffisance envers leurs inférieurs, Oates parle de « snobisme »;  on comprend leur position par rapport aux noirs!  Le président Woodrow Wilson, lui-même, qui fut le premier à faire entrer un juif à l’université n’était raciste « que »… pour les noirs! Il justifiait le Ku klux Klan et il était, d’autre part, misogyne au point de ne pas envisager que les femmes puissent voter, encore moins qu’elles puissent entrer à l’université.
Ainsi "le gothique " de Joyce Carol Oates n’est pas gratuit et permet la satire d’une société qui n’a rien à envier à ceux qui règnent dans le marais. D'ailleurs,  l'écrivaine ne nous laisse jamais croire entièrement au fantastique. Lorsqu'un fait paraît inexplicable, elle lui substitue une explication réaliste comme pour les lys trouvés à l'endroit de l'apparition de la fillette du président Cleveland. De même l'apparition des serpents de pierre vivants qui sème la panique dans le pensionnat n'est-il pas le fait d'une hystérie collective? Nous sommes toujours ramenés au doute par une écrivaine qui joue au chat et à la souris avec ses lecteurs. 

Une ironie féroce

Woodrow Wilson, président des Etats-Unis de 1913 à 1921 dans le roman de Joyce Carol Oates Les maudits
Le très puritain Woodrow Wilson
C’est avec férocité (comme toujours) que Oates dénonce  et tourne en ridicule le puritanisme des moeurs, de la pensée et du verbe de cette vertueuse société. Ainsi le mot « indicible » souvent répétée ne désigne jamais le lynchage, l’exploitation des ouvriers, les souffrances des pauvres, mais tout ce qui a trait à la sexualité, et en particulier à l’homosexualité. Et c’est « indicible », en particulier, devant les « dames » qui ne doivent pas perdre leur pureté! Elles s’empressent donc de l’apprendre de manière indirecte, par les ragots des domestiques ou autres bavardages féminins. Quant à leur maris, si guindés, si comme il faut, si écoeurés par les « mystères » féminins, s’ils ne prononcent pas le mot adultère, ils le pratiquent! Les lettres authentiques de Woodrow Wilson l’attestent!
Oates se fait donc un plaisir de croquer l’hypocrisie collective. La censure de la religion n’a d’égale que sa transgression, la vertu a pour revers le vice.
Hypocrisie aussi chez les penseurs, les écrivains qui devraient être des esprits libres mais qui abandonnent leurs idéaux dès qu’ils font fortune et fréquentent le beau monde. Tout au long du roman on retrouve cet art du portrait que Oates transforme en arme redoutable et porte à un niveau maximal!

L’intérêt du roman

Upton Sainclair dans le roman de Joyce Carol Oates Les maudits
Upton Sainclair (source)
Les maudits n’est pas un roman facile; si vous voulez le lire seulement pour vivre des aventures sulfureuses, légères, et pour vous faire peur, mieux vaut le laisser de côté. Et quand j’ai parlé de dédale, précédemment, ce n’était pas qu’une image! Il faut parvenir à s’y retrouver. La multiplicité des points de vue fait la richesse du roman mais déroute parfois. C’est à cause de cela que j’ai préféré certains passages à d’autres car le style diffère chaque fois et l’on peut s’intéresser plus à l’un des personnages qu’à l’autre. J’ai beaucoup aimé, par exemple le journal secret et codé d’Adélaïde Burr.  Il nous fait pénétrer dans l’intimité d’une « dame » de la riche société princetonienne en ce début du XX siècle. La maladie et la fragilité de cette jeune femme toujours alitée peut gagner la sympathie du lecteur mais en même temps, nous nous rendons compte des préjugés sociaux, raciaux d’Adélaïde, de l’égoïsme, de la mesquinerie de ces femmes privilégiées, des conflits d’intérêt, des jalousies. A travers ce journal apparaît aussi le manque de liberté de la femme qui est élevée autant qu’il est possible dans l’ignorance de la sexualité, tenue par les hommes à l’écart de la politique et de l’instruction.
Les rencontres avec les écrivains m’ont passionnée :  Joyce Carol Oates dresse un portrait à charge, haut en couleur de Jack London qui n’affiche plus qu’un socialisme de surface pour ne pas dire de pacotille lors du meeting organisé par le naïf, sincère et pur Upton Sainclair! Un grand moment du roman assez étourdissant! Mais le portrait de Mark Twain ne manque pas de pittoresque lui  aussi!
Enfin les lettres de Woodrow Wilson sont, contre toute attente, (après tout, il n’est pas écrivain) très intéressantes. Il a, malgré un certain aspect désuet et conventionnel, un beau brin de plume!

Les maudits est le cinquième roman gothique de Joyce Carol Oates après Bellefleur ICI, A bloodsmoore romance, Mysteries of Winterthurn ICI, My heart laid blair.

Mais pourquoi Joyce Carol Oates n'a-t-elle pas encore obtenu le prix Nobel de littérature? On se le demande?

mardi 12 mai 2015

Kjel Eriksson : Les cruelles étoiles de la nuit


Je commence avec ce mois de Mai, un cycle sur la littérature suédoise car je pars à Stockholm le 8 Juin. J'ai l'intention de lire la littérature suédois classique, les polars, le théâtre, la poésie... tout ce que je trouverai en français à la bibliothèque ou ailleurs. 


Kjell Eriksson, né à Uppsala en 1953, est un écrivain suédois. Ses romans, principalement des romans policiers, sont publiés en français par la maison d'édition Gaïa1. Il est traduit par Philippe Bouquet.
 (Wikipedia)




Une ville : Uppsala
Université d'Uppsala Suède , la plus vieille université de Scandinavie construite en 1477
Université d'Uppsala Suède (wikipédia)

Le récit du roman Les cruelles étoiles de la nuit  se déroule à Uppsala à 70km  au nord de Stockholm, dans la ville natale de Kjel Erikson. La topographie des lieux va a voir une importance dans l'histoire. On y retrouve Ann Lindell, personnage récurrent de la série, qui travaille à la police criminelle  de la ville. Elle enquête sur les meurtres de trois vieillards qui vivent dans des fermes une vie banale et sans histoire mais aussi sur la disparition d’un autre Petrus Blomgren, maître de conférence à l’université d’Uppsala, spécialiste de Pétrarque et amoureux de l’Italie.. Le titre est d’ailleurs emprunté au poète :

Lorsque le soir vient chasser la beauté du jour
et qu'en d'autres pays nos ténèbres ramènent l'aube
je regarde, tout pensif, les cruelles étoiles
qui m'ont formé d'une sensible terre
et je maudia-s le jour où j'ai vu le soleil
qui me donne l'aspect d'un homme de la forêt

Ce que j’ai aimé dans le roman? 

La ville de Uppsala dans l'Uppland
Les recherches pour trouver le meurtrier loin de se polariser sur les détails sordides des meurtres aboutissent, en fait, à une enquête psychologique menée avec compétence par Ann Lindell et qui dévoile les traits caractérisques de chacun. Les victimes apparaissent alors  peu à peu, révélant leurs failles, la bonté de l’un, l’avarice de l’autre ou encore la cruauté. Et ces portraits, ces tranches de vie éveillent dans le lecteur une certaine nostalgie voire tristesse devant la cruauté de la vie, les espoirs amoureux fauchés par la mort,  les ambitions déçues qui entraînent la haine et l’aigrissement,  la lente acceptation de la résignation et de la monotonie. Kjel Eriksson dresse le portrait d’une population rurale vieillissante où la solitude semble régner en maître.
Parallèlement, à travers le personnage de Laure, qui n’a jamais vécu, étouffée par un père omnipotent, Eriksson analyse la progression de la folie et décrit les étapes de ce terrible glissement. Le lecteur sent  la dangerosité du personnage mais la variation du point de vue qui lui permet de vivre par l’intérieur ce que ressent Laure lui permet de rester proche du personnage. L’écrivain ne joue donc pas sur la peur mais sur la dualité entre empathie et répulsion.

Ce que j’ai moins aimé ?

J'ai eu des difficultés à m’habituer aux noms des personnages, parfois désignés par le prénom, parfois par le  patronyme.. et comme ils sont nombreux! Mais ce n’est pas pas particulier à ce roman, c’est vrai de tous les polars nordiques!!
Quant à Ann Lindell, après avoir perdu l’amour de Edvard, comment va évoluer sa relation avec un technicien, fraîchement débarqué dans le service? Nous verrons que cette évolution est un peu inattendue! Mais, personnellement, je n’ai pas pu me passionner pour elle car il me manquait tous les romans précédents et donc de grandes tranches de sa vie. Je n’ai pas pu être en empathie.  Les cruelles étoiles sont, en effet, le cinquième de la série.


lundi 11 mai 2015

Bilan 2 du challenge Victor Hugo


Voici undeuxième bilan du challenge Victor Hugo. N'hésitez pas à me signaler  les oublis

Les participants

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Aaliz blog Cherry livres

Annonce du challenge Victor Hugo :

Nouvelles acquisitions et autres joyeusetés


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Claudialucia  blog Ma librairie

Annonce du challenge Victor Hugo de Moglug et claudialucia



Victor Hugo : Souvenir de la nuit du 4


Victor Hugo : Exposition  Les arcs-en-ciel du noir(musée Victor Hugo)

 Victor Hugo : Les misérables


Victor Hugo et les surréalistes : la cime des rêves (musée Victor Hugo)


Victor Hugo : L'homme qui rit


Victor Hugo : l'homme qui rit (citation) La vie n'est qu'un pied à terre...


Victor Hugo : L'homme qui rit (citation) C'est de l'enfer des pauvres...


Victor Hugo L'homme qui rit (citation) : le genre humain existe...


Victor Hugo : L'homme qui rit (citation) : une habitude idiote qu'ont les peuples...


Hugo : Les travailleurs de la mer(LC)


Victor Hugo : Quatre-vingt treize(LC)


Victor Hugo :  Bug-Jargal (LC)

Hernani (LC )

Demain dès l'aube  : poésie préférée(LC)

 Lart d'être grand-père 

Victor Hugo : Claude Gueux (LC)

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Cleanthe blog Dans la bibliothèque de Cléanthe

 

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 Eimelle blog les carnets d'Eimelle









 L'annonce du challenge
http://lecture-spectacle.blogspot.fr/2014/11/challenge-victor-hugo.html


Lucrèce Borgia

Ruy Blas

Le roi s'amuse

D'après les misérables: Tempête sous le crâne

L'homme qui rit


Hernani

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Laure  blog Mic-Mélo

 

 

 Bug-Jargal (LC)

 Le dernier jour d'un condamné

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Margotte :  blog Le bruit des pages

 

 

Bug-Jargal (LC)

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Miriam  blog Carnets de voyage


Victor Hugo : Les travailleurs de la mer

Victor Hugo : l'homme qui rit

Victor Hugo : l'enfant grec 


Bug-Jargal  (LC)

Hernani,

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Moglug  Blog Synchronicité et sérendipité

 

Annonce du challenge Victor Hugo de Moglug et de claudialucia


Emmanuel Godo : Victor Hugo et dieu


Bug-Jargal (LC) 

Les oiseaux : poème

 Hernani 

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Nathalie Blog Mark et Marcel

 

 

 

 


Extraits du discours prononcé aux
funérailles de Balzac


Quatre-vingt-treize


Les Travailleurs de la mer

 Burg-Jargal 

Hernani 

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Ont aussi participé à la LC Victor Hugo pour le choix du poème préféré : 

 

 

 Autres propositions de lecture pour les mois à venir : Rejoignez-nous!

10  Juin :  Un poème à choisir dans La Légende des siècles

Margotte, claudialucia.....

10 Octobre : Notre-dame de Paris (si vous l'avez déjà commenté vous pouvez choisir un autre grand roman)

  Nathalie, Laure, claudialucia....

10 Novembre :   Un poème à choisir dans le recueil Les orientales

Claudialucia

10 décembre :  Une pièce de théâtre : Ruy Blas

Nathalie, Laure, claudialucia