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Tapisserie de la Dame à la licorne (détail : oranger) |
Les années d'apprentissages de Wilhelm Meister de Goethe
Mignon est un opéra de Ambroise Thomas créé à l'opéra comique de Paris en 1866.
Il est inspiré d'un roman de Wolfgang von Goethe Les années d'apprentissage de Wilhelm Meister.
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William Adolphe Bouguereau : Fille portant des citrons |
Dans ce roman un jeune homme, Wilhelm Meister, fait son apprentissage de comédien avec un troupe de bohémiens itinérants. Il y rencontre une fillette Mignon dont le passé est mystérieux car elle ne sait pas qui elle ni d'où elle vient. Son seul souvenir est d'avoir vécu dans un pays où fleurissent les citronniers.
« Connais-tu la contrée où les citronniers fleurissent ? Dans le
sombre feuillage brillent les pommes d’or ; un doux vent souffle du ciel
bleu ; le myrte discret s’élève auprès du superbe laurier…. La
connais-tu ?
« C’est là, c’est là, ô mon bien-aimé, que je voudrais aller avec toi.
« Connais-tu la maison? Son toit repose sur des colonnes ; la salle brille, les chambres resplendissent, et les figures de marbre se dressent et me regardent.
« Que vous a-t-on fait, pauvre enfant ? »
La connais-tu ?
« C’est là, c’est là, ô mon protecteur, que je voudrais aller avec toi.
« Connais-tu la montagne et son sentier dans les nuages? La mule cherche sa route dans le brouillard ; dans les cavernes habite l’antique race des dragons ; le rocher se précipite et, après lui, le torrent. La connais-tu ?
« C’est là, c’est là que passe notre chemin : ô mon père, partons ! » Goethe
« C’est là, c’est là, ô mon bien-aimé, que je voudrais aller avec toi.
« Connais-tu la maison? Son toit repose sur des colonnes ; la salle brille, les chambres resplendissent, et les figures de marbre se dressent et me regardent.
« Que vous a-t-on fait, pauvre enfant ? »
La connais-tu ?
« C’est là, c’est là, ô mon protecteur, que je voudrais aller avec toi.
« Connais-tu la montagne et son sentier dans les nuages? La mule cherche sa route dans le brouillard ; dans les cavernes habite l’antique race des dragons ; le rocher se précipite et, après lui, le torrent. La connais-tu ?
« C’est là, c’est là que passe notre chemin : ô mon père, partons ! » Goethe
Pour l'opéra d'Ambroise Thomas, les librettistes Jules Barbier et Michel Carré reprennent le texte de Goethe, en y apportant des modifications d'où cet air, Connais-tu le pays où fleurit l'oranger?, l'un des plus célèbres de l'opéra.
J'ai lu dans Le Figaro-Culture (ICI) un article assez ironique en ce qui concerne la musique de Ambroise Thomas et ses opéras : « Il y a deux espèces de musique : la bonne et la mauvaise et puis, il y a la musique d'Ambroise Thomas » raillait Emmanuel Chabrier.
J'ai lu dans Le Figaro-Culture (ICI) un article assez ironique en ce qui concerne la musique de Ambroise Thomas et ses opéras : « Il y a deux espèces de musique : la bonne et la mauvaise et puis, il y a la musique d'Ambroise Thomas » raillait Emmanuel Chabrier.
L'auteur de l'article critique le manque d'ambition de la musique de Thomas et continue ainsi :"Las, les nombreux opéras d'Ambroise Thomas sont des pièces charmantes, astucieusement calibrées pour plaire à leur temps, tricotées de mélodies faciles et toujours élégantes. (...) Son Mignon, inspiré des Années d'apprentissage de Wilhelm Meister de Goethe, continue de charmer. Créées à l'Opéra-Comique en 1866, les aventures de cette bohémienne, qui n'est autre qu'une princesse italienne amnésique, restent le plus gros succès de son auteur. De son vivant, la Salle Favart le joua plus de mille fois."
Et oui, malgré la condescendance des critiques musicaux, l'opéra continue à plaire et moi, j'aime beaucoup cet air de Mignon quoi que l'on en dise!
Connais-tu le pays où fleurit l'oranger?
Le pays des fruits d'or et des roses vermeilles,
Où la brise est plus douce et l'oiseau plus léger,
Où dans toute saison butinent les abeilles,
Où rayonne et sourit, comme un bienfait de Dieu,
Un éternel printemps sous un ciel toujours bleu!
Hélas! Que ne puis-je te suivre
Vers ce rivage heureux d'où le sort m'exila!
C'est là! Cest là que je voudrais vivre,
Aimer, aimer et mourir!
Connais-tu la maison où l'on m'attend là-bas?
La salle aux lambris d'or, où des hommes de marbre
M'appellent dans la nuit en me tendant les bras?
Et la cour où l'on danse à l'ombre d'un grand arbre?
Et le lac transparent où glissent sur les eaux
Mille bateaux légers pareils à des oiseaux!
Hélas! Que ne puis-je te suivre
Vers ce pays lointain d'où le sort m'exila!
C'est là! Cest là que je voudrais vivre,
Aimer, aimer et mourir!
Et vous ? Vous aimez ?
Connais-tu le pays...? avec Magdalena Kozena