Après le vol de mon ordinateur il y a un mois maintenant, je reviens vous voir avec un nouvel ordinateur tout neuf . Et pour commencer, voici des photos pour vous montrer ce que j'ai fait pendant mon absence : Entre Lozère, Londres et Bristol.
Grizac : un pape d'Avignon
Aujourd'hui, commençons par mon petit hameau lozérien à la fin du mois d'Octobre et début du mois de novembre : l'automne est à son début et le temps est très doux.
Le hameau de Grizac
Le donjon carré qui apparaît sous le village est celui du château de Guillaume de Grimoard né ici en 1309 et devenu pape à Avignon sous le nom d'Urbain V en 1362. (1310-1370). Il s'agit d'une belle ferme fortifiée qui est le fief de la famille des Grimoard. Le château a été construit vers la fin du XIII siècle par Guillaume de Grimoard, le père du pape, seigneur de Grizac. Il est accroché à un piton rocheux et domine les gorges du Ramponsel au-dessous.
Le château du pape urbain V
Il a été restauré à la fin du XX siècle par le marquis de Laubespin, descendant de la famille, et a été classé monument historique.
Le château de la famille Grimoard
Le château de la famille Grimoard : détail, le four à pain
Un chemin de randonnée Urbain V a été aménagé : Voir ici
Grizac ma maison
Et presque à la fin du village, voici ma maison. Le cheval blanc qui regarde par la fenêtre de la cuisine est en quête d'une douceur. Au-dessus, le causse et les restes des "Bancaous", terrasses aménagées au flanc de la colline et qui, avant l'exode rural, au début du XXème siècle, étaient entièrement cultivées.
Grizac est construit en pays granitique et l'on y voit les boules de granit gris si caractéristiques de la région. Mais au-dessus du village existe une terre calcaire propice à la culture du froment et pour cette raison appelée le Fromental. Sa forme allongée est due, dit la légende, à la terre qu'y aurait déposée Gargantua en secouant son sabot. Et oui, le géant est passé chez nous!
Grizac : Un hameau protestant
A la fin du XVII siècle et avec la révocation de l'édit de Nantes en 1685, Grizac, dont la population est protestante, va être pris dans la tourmente des guerres de religion. Les protestants sont soumis aux conversions forcées. Le culte est interdit. Les fidèles sont obligés pour le célébrer de se réunir en secret dans la montagne, réunions appelées "les assemblées du désert". Le village est brûlé par les dragons de Louis XIV. C'est du Pont de Monvert, la ville la plus proche, qu'éclate la révolte des Camisards, après l'assassinat de l'abbé du Chayla en 1702.
Pour soustraire les morts aux sacrements catholiques obligatoires, les paysans protestants les enterrent en cachette dans leur jardin ou leur champ. C'est ainsi que dans mon petit cimetière familial, les cercueils étaient cachés sous un pigeonnier avant d'être ensevelis librement en pleine terre lorsque le culte a été rétabli. Les familles ont gardé le droit d'utiliser le cimetière familial à condition de ne sauter aucune génération.
Le cimetière familial et le pigeonnier
Enfin je termine la visite du village par une photo du célèbre Lapin de Grizac. Et si vous me dites que vous ne voyez pas de lapin dans ces boules de granit, alors... c'est que vous n'aurez pas d'imagination !
Dans Le voyage au phare ou La promenade au phare, Virginia Woolf est au plus proche du roman autobiographique. Elle y raconte, en les transposant, ses souvenirs de la maison Talland House qu'avait louée ses parents à St Yves en Cornouailles où elle a passé ses vacances pendant dix ans.
Dans ce roman Mr et Mrs Ramsay ont une maison sur l'île de Skye, en Ecosse. Le titre du livre est dû à une promesse faite et non tenue, du moins dans cette première partie, par Mrs Ramsay à son fils James qui rêve d'aller voir le phare. Car il y a a trois parties dans ce roman. Dans la seconde partie, les vacances à l'île de Skye sont interrompues par la guerre et les deuils, introduisant rupture et déséquilibre dans la vie des personnages mais aussi chez le lecteur un peu dérouté par cette interruption brutale du récit et tiré sans ménagement de l'atmosphère quiète dans lequel il était plongé. Vient ensuite la troisième partie avec le retour à Skye qui rétablit l'équilibre, le voyage au phare enfin devenu possible.
Ile de Skye : Ecosse
Dans l'île de Skye, les parents sont entourés de leurs enfants mais aussi de nombreux invités qui partagent leur quotidien dans lequel le paysage, l'eau, le jardin qui descend vers la mer, apparaissent comme un cadre idyllique esquissé par un pinceau impressionniste.
Idylliques, apparemment, cette nature enjouée et cette femme si belle, Mrs Ramsay, personnage principal du roman. Elle règne dans toute sa splendeur et sa sagesse sur ses enfants et son mari en charmant tous les hommes et les femmes qui composent son entourage. L'écrivain peint avec subtilité et poésie, des personnages sortis d'un tableau de Monet, tout en petite touches délicates et nuancées. Mais lorsque l'on s'approche de près, lorsque l'on pénètre dans la pensée des personnages (car le roman ne raconte pas une histoire mais présente de nombreux points de vue), l'idylle se teinte de mélancolie et d'amertume. Tout n'est pas aussi lisse, aussi lumineux, aussi simple que cela apparaît.
Mrs Ramsay tient à son image de femme belle, sereine, dispensant sa tendresse et ses conseils autour d'elle. Mais elle est intérieurement tourmentée, voire angoissée et dans tous les cas pleine de nostalgie. Elle a toujours conscience de la fragilité du bonheur et de la rapidité du temps qui passe. Il lui faut, de plus, supporter un mari faible et irascible, qui se considère comme un génie mais qui ne serait rien sans sa femme. Celle-ci doit toujours soutenir, réconforter cet homme égocentrique, uniquement préoccupé de lui-même et de sa grandeur intellectuelle, qui s'effondre quand il sent qu'il atteint ses limites. Il fait régner une atmosphère pesante en infligeant à tous ses conseils et sa prétendue supériorité intellectuelle.
L'autre personnage principal du roman est Lily Briscoe qui est peintre. Ses doutes sur son oeuvre, ses angoisses au moment où il faut choisir un point de vue, un cadrage, une couleur, sont ceux d'une véritable artiste dont la création est douloureuse; elle est certainement le double de Virginia Woolf. Face à Mrs Ramsay qui assume son rôle de mère, d'épouse et de maîtresse de maison, elle incarne l'artiste qui défend son indépendance; elle reste célibataire pour se consacrer à son oeuvre. Ainsi Woolf ne voulait pas d'enfants qui l'aurait détournée de la création. Car l'art seul, pour elle, donne un sens à la vie. Lily Briscoe crée une oeuvre picturale nouvelle qui contraste avec la mode actuelle de même que Virginia Woolf a conscience d'inventer un nouveau genre poétique : "un nouveau .. de Virginia Woolf. mais quoi? Un nouvelle élégie?".
Ce que j'ai éprouvé en lisant ce roman? Comme d'habitude de l'admiration pour le style de l'auteure, pour la nostalgie, la poésie voilée de tristesse de cette première partie, pour la manière dont elle nous fait pénétrer dans les méandres de la pensée, dévoilant les motivations psychologiques les plus complexes. J'aime aussi la signification métaphorique de certains passages : Le mauvais temps prédit par Mr Ramsay qui empêche cette promenade en mer est une préfiguration de la guerre de 1914 et des malheurs qui vont s'abattre sur la famille. La lente dégradation de la maison dans la seconde partie correspond à la désagrégation de la famille et à la guerre qui endeuille le monde. Enfin, la métaphore qui englobe toutes les autres, celle du phare - qui est la lumière - permet à la famille de combler le vide et de reprendre le cours de la vie.
Et puis, il y a ce que j'aime moins dans Virginia Woolf, le milieu qu'elle peint et qui me paraît toujours vide, creux, uniquement préoccupé de sa propre existence, nombriliste même dans les discussions politiques. Le sentiment de supériorité que procurent à ces gens-là la subtilité de leurs pensées et la délicatesse de leur conscience morale m'irrite parce qu'ils le doivent, non comme ils le croient, à leur intelligence supérieure mais à leur aisance financière qui leur enlève le souci de ce qui est matériel.
Je sens d'ailleurs toujours cette affirmation de supériorité intellectuelle et morale chez Virginia Woolf et ses personnages ! Pas vous ?
Mais tout de suite elle se reprocha d'avoir dit cela. Qui l'avait dit? Pas elle; on lui avait tendu un piège pour l'amener à dire quelque chose qu'elle ne pensait pas. Elle leva les yeux de son tricot, rencontra le troisième rayon (le faisceau du phare) et elle eut l'impression que ses yeux étaient à la rencontre d'eux-mêmes, sondaient comme elle seule pouvait le faire, son esprit et son coeur, purifiait en l'annihilant le mensonge. Elle se louait elle-même en louant la lumière, sans vanité, étant sévère, étant pénétrante et belle comme cette lumière.
je suis donc ainsi et toujours partagée quand je lis une oeuvre de Virginia Woolf.
Je serai absente de mon blog pendant quelques temps car je me suis fait voler mon ordinateur lors de mon voyage.... et ma kindle et mes livres ! Plus de Yaak Valley Montana ou de Cymbeline bilingue de Shakespeare !
Pour la LC Juliette Drouet, je viendrai vous lire dès que possible. Pour la LC de Virginia Woolf je publierai mon billet au début novembre et je viendrai vous voir quand j'en aurai l'occasion.
La biographie de Juliette Drouet de Henri Troyat est intéressante à bien des égards non seulement parce qu’elle nous conte les amours de Juliette et de Victor Hugo, liaison qui a duré cinquante ans, en nous faisant entrer dans l’intimité de Victor Hugo mais aussi parce que ce récit est ancré dans l’histoire du XIX et dans l'oeuvre et la vie du grand poète.
Juliette Drouet ou Julienne-Joséphine Gauvain de son vrai nom, comédienne, est, en effet, très impliquée dans l’oeuvre de Victor Hugo. Si elle joue le rôle de la princesse Négroni dans Lucrèce Borgia et échoue dans celui de Jane dans Marie Tudor, il y a d’autres pièces de Hugo comme celle de Marion Delorme dont elle apprend le rôle principal dans le vain espoir de se le voir confier. Quant aux recueils de poèmes d’Hugo, Les contemplations, les Orientales, la légende des siècles, et ses romans, Les misérables, Les travailleurs de la mer, L’homme qui rit et tant d’autres, elle passe la plus grande partie de sa vie à les copier pour lui et elle les connaît parfois par coeur. Impliquée aussi par les travaux d’écriture qu’elle exécute à la demande de son amant pour apporter des témoignages de sa vie au couvent ou des émeutes dans les rues pendant la révolution qui nourrissent ses romans. D'autre part, il n’est pas rare que Hugo fasse allusion à elle d’une manière détournée dans ses romans ou qu’il lui dédie des poésies.
Victor Hugo, Jeanne et George
De plus, elle fait partie de sa vie à tous les instants. C’est elle qui le sauve en organisant son exil vers Jersey quand il est en passe d’être arrêté après le coup d’état de Napoléon le Petit. A travers Juliette, nous suivons Hugo dans tous les grands moments de sa vie privée ou publique, son implication dans la République en tant que député, sa lutte pour obtenir l’amnistie des communards, son exil orgueilleux, la mort de Léopoldine, la maladie mentale d’Adèle, l'amour pour ses petits-enfants. Nous le voyons aussi dans ses contradictions, ses bassesses, briguant avec acharnement, malgré l’avis de Juliette, un siège à l’Académie française, et plus tard à la pairie, avide d’honneurs et de reconnaissance, persuadé de son génie, image d’Epinal de lui-même que lui renvoie sa maîtresse avec ardeur et sincérité.
Grand écrivain, oui, mais comme grand amour de toute une vie, on rêverait mieux; car le grand homme -même s’il a l’air d’être un amant hors pair, enfin, quand il daigne s’occuper d’elle- , n’est pas un cadeau ! Elle passe son temps à l’attendre, enfermée, avec interdiction de sortir même pour prendre l’air, pendant qu’il court les honneurs ou d’autres maîtresses car il est affamé de chair fraîche ou pendant qu’il s’occupe de sa famille - ou, bien sûr, pendant qu’il écrit car c’est un travailleur acharné et l’écriture lui tient lieu de vie- . Quand il l’autorise enfin à sortir seule, elle s’interroge et s’angoisse : Il est impossible d’être plus triste quand je marche seule dans les rues . Depuis douze ans, cela ne m’était jamais arrivé. Aussi je me demande ce que cela veut dire. Est-ce de la confiance? Est-ce de l’indifférence?(…) dans tous les cas mon coeur n’est pas satisfait. (1845)
Pour Hugo, Juliette ayant eu des amants avant lui devait se réhabiliter en tant que femme et retrouver sa pureté. Mais elle n’avait pas le droit, non plus, en tant que maîtresse donc femme déchue de se montrer en public avec lui, de l’accompagner dans une visite officielle. Il fallait ménager la susceptibilité de l’épouse légitime Adèle. Quelques échappées de temps en temps, des voyages et pour le reste l’attente. Elle le suit partout, déménageant dans des maisons pas trop éloignées de la sienne à Paris, en Belgique, à Jersey, à Guernesey. Elle vit dans son ombre toute sa vie, supportant très mal d’être trompée, torturée par la solitude, par l’abstinence car il ne vient plus la voir, « Mais baise-moi donc, mais baise-moi donc ! J’ai faim et soif de tes caresses. J’ai le coeur brûlant et les lèvres ardentes. » (1836)
par la jalousie, la colère, le fustigeant dans des lettres vindicatives : « J’ai eu la stupidité de me laisser mener comme un chien de basse-cour : de la soupe, une niche, une chaîne, voilà mon lot. Il y a cependant des chiens que l’on mène avec soi; mais moi, je n’ai pas ce bonheur; ma chaîne est trop fortement rivée pour que vous ayez l’intention de la détacher. »
mais toujours amoureuse, admirative, toujours repentante et finalement soumise. Mon Victor, mon Victor, je t’aime, tu verras comme je serai raisonnable et comme je me prêterai à toutes les exigences de ton travail et à tous les ménagements que nécessite ta position d’homme politique. je suis toute prête, mon Victor, dispose de moi comme tu l’entendras : heureuse ou malheureuse, je te bénirai. » (1851)
Il faut dire qu’il l’entretenait et qu’elle était donc entièrement à sa merci même si elle a toujours voulu remonter sur scène pour gagner sa vie. Ce n’était pas une femme vénale. Mais en vain ! Hugo ne la jugeait pas assez bonne interprète pour jouer dans l’une de ses pièces et il ne lui a pas apporté son aide pour qu’elle continue son métier car il la voulait sous sa coupe, pendant qu’il courait après des jeunettes ! Mais cela aurait pu être pire ! Il aurait pu lorsqu’elle vieillit, qu’elle perd sa beauté, qu’il n’a plus aucune relation sexuelle avec elle, la jeter à la rue sans plus se soucier de son entretien. Ce qu’il n’a jamais fait! Car il s’agit malgré tout d’une vraie histoire d’amour et Juliette a été, malgré le monstrueux égoïsme de l’écrivain, son véritable amour, elle a exercé sur lui une grande influence et il ne l’a jamais reniée.
Juliette Drouet un peu avant sa mort en 1883
Ce livre nous renseigne donc aussi sur la condition de la femme et sur la scandaleuse différence de statut entre l’homme du XIX siècle qui a tous les droits et la femme qui, c’est tout simple, n’en a aucun! Il aura fallu pour changer les mentalités plus d’un siècle et demi et maintenant que, au XXI siècle, nous arrivons sinon à l’égalité du moins à une libération, voilà que cela recommence et que certains remettraient volontiers en cause le statut actuel de la femme ! Mais ceci est une autre histoire, me direz-vous? Peut-être ! Mais c’est pour expliquer quand nous lisons l’histoire de Juliette Drouet de son amant combien tout être est profondément imprégné par la mentalité de son temps. Et même un « grand homme » n’y échappe pas ! Victor Hugo dominant et égoïste, Juliette admirative et soumise, c’est un schéma qu’ils n’auront pas été les seuls à entretenir.
Au festival de polars de Villeneuve-lez-Avignon alors que je venais d’acheter un roman de Thorarinsson, écrivain islandais, mon regard est attiré par le bandeau humoristique d’un autre livre qui proclamait : Ceci n’est pas un polar suédois! Autrement dit : ras-le-bol de la mode des polars venus du Nord ! Nous aussi on existe !
En effet, Qui a tué l’ayatollah Kanuni n’est pas un polar suédois et pour cause! Son auteure Naïri Nahapétian, française d’origine iranienne, a quitté l’Iran à l’âge de neuf ans après la Révolution islamique. Mais elle connaît bien son pays où elle retourne souvent pour des reportages.
Le récit
Téhéran
Narek Djamshid, français d’origine iranienne et arménienne part à Téhéran pour faire un reportage sur les élections présidentielles de 2005. Il y rencontre Leila Tahibi, une féministe islamiste, candidate aux élections et l’accompagne à son rendez-vous avec l’ayatollah Kanuni. Et ils découvrent.. son cadavre ! Narkek et Leila se retrouvent tous deux en prison. Vous avouerez qu’il y a mieux comme reprise de contact avec son pays d’origine !
D’autre part, Narek qui s’est installé chez sa tante restée à Téhéran, s’aperçoit bien vite qu’il y a un secret autour de la mort de sa mère. Libéré, il veut savoir la vérité. A côté de l’enquête policière, c’est un retour dans le passé et dans l’Histoire de l’Iran qui nous est alors proposé.
Pour lire le livre, il faut un peu rafraîchir ses connaissances sur l’histoire iranienne contemporaine mais rien de bien insurmontable. Vous trouverez aussi quelques dates clefs à la fin du livre et un lexique qui vous permettent de suivre.
Iran : Le président Ahmadinejad élu en 2005
Tout en dénonçant les excès du régime et de la dictature religieuse, l’auteure écrit pour lutter contre les idées toutes faites que les européens entretiennent sur le peuple iranien. Effectivement si le régime des Mollahs est bien tel que nous le connaissons, si les libertés sont réduites à néant et les violences nombreuses, si tout est réglementé, y compris la vie la plus intime des individus, nous sommes amenés à faire connaissance avec un peuple qui ne manque pas d’esprit critique, d’humour et de fantaisie. La société iranienne, du moins certaines classes sociales éclairées, excelle dans l’art de dépasser les interdits, de les détourner pour se ménager des petits espaces de liberté… non sans dangers d’ailleurs ! Moment d’anthologie, ce passage où les personnages lisent des extraits du petit livre vert de Khomeiny dont ils se gaussent dans une soirée arrosée ! Incroyable ! Quand l’humour rend le quotidien plus supportable !
Ce qui m’a interpellée aussi ce sont les contradictions qui existent au sein de cette société : La féministe Leila, qui se présente aux élections, revendication ô combien moderne et courageuse, porte le foulard et a une conception rétrograde des rapports entre les hommes et les femmes et de l’homosexualité. Une autre femme, directrice d’un laboratoire pharmaceutique doit demander l’autorisation à son mari de coucher une nuit à l’hôtel pendant un déplacement.Etrange mélange entre modernisme et traditionnalisme.
Les puissances étrangères avec, en particulier, l’ingérence des Etats-Unis dans la politique de ce pays riche - le pétrole et le gaz - ne sont pas épargnées et le livre de Naïri Nahapétian dénonce leur responsabilité dans cette main-mise du pouvoir islamique en Iran.
Plus encore donc que l’histoire policière proprement dite qui m’a paru secondaire, c’est cet aspect du livre que j’ai aimé découvrir : comprendre par l’intérieur la société iranienne et voir comment elle fonctionne.
Naïri Nahapétian est née en 1970 en Iran, pays qu’elle a quitté après la révolution islamique. Journaliste free-lance durant quelques années, elle a fait de nombreux reportages en Iran pour de nombreux journaux. Elle travaille actuellement pour Alternatives économiques, et a publié un essai intitulé "L’Usine à vingt ans", Les Petits matins, 2006. Qui a tué l'Ayatollah Kanuni?2009 et Dernier refrain à Ispahan, 2012.
Le Garçon n’a pas de nom. Sa mère a accouché en pleine nature, dans la solitude, au bord de l’étang de Berre en ce début du XX siècle. Il n’a pas la parole non plus puisqu’il n’entend que les sons produits par la mère, le soir quand elle se laisse aller au chagrin. Pour lui, ces bruits sont inintelligibles et résonnent à ses oreilles comme une musique. Mais l’enfant sait se débrouiller, vit de la pêche et de la chasse, sait éviter les étrangers et les dangers. A sa manière, et même s’il ne sait pas donner un nom à ses sentiments, il aime sa mère. Aussi quand elle meurt, la solitude est pour lui un lourd fardeau. Bientôt le départ s’impose à lui.
Ce sont les aventures du garçon dans cette Provence encore sauvage et déserte que nous conte Marcus Malte qui renoue ici avec le mythe de l’enfant sauvage et le roman d’initiation. Mais pas seulement. En fait, l’on constate que le roman est divisé en quatre grandes parties qui relatent sa découverte de la civilisation, des hommes.. et de la douleur ! Toute une vie ! Le roman d'initiation devient ainsi roman d'amour, de guerre et de voyage.
Le Garçon est écrit dans un style brillant, haletant, enlevée comme cette musique de Liszt que l’écrivain aime tant. Marcus Malte est un virtuose de l’écriture et il se sert des mots, du rythme de la phrase pour ciseler une partition molto vivace qui séduit et emporte.
Pourtant je n’ai pas aimé les différents passages du livre avec la même intensité. J’ai été complètement envoûtée par l’enfant sauvage et sa mère. J’ai suivi avec passion ses premiers pas dans le Monde. C’est un Candide chassé du paradis terrestre (qui n’est pas, après tout, si paradisiaque) et qui découvre la civilisation. Il y apprend sans le comprendre encore ce que lui dira plus tard un vieil Amérindien dans la jungle amazonienne : « votre peuple n’est constitué que de valets et de maîtres, d’une grande quantité de valets et d’une pleine poignée de maîtres, d’une infinité de valets pour un unique maître au final.. ».
La rencontre avec Brabek, l’ogre des Carpates m’a touchée, Brabek avec sa bonté et son infini laideur, sa souffrance, sa philosophie, la beauté de ce qu’il enseigne au garçon et qui a trait à la force de l’amour..
Décidément Marcus Malte est un grand amoureux de Victor Hugo car Brabek, c'est Ursus de L'homme qui rit qui accueille Gwinplaine dans sa roulotte. Brabek c’est aussi Quasimodo, comme le Garçon est Mazeppa! Et rien ne fera jamais que l'ogre des Carpates puisse être aimé d'une Esméralda. Un personnage d’une tragique intensité !
Passionnants aussi tous ces chapitres consacrés à ce qui se passe dans le monde à la même époque et qui replacent le récit dans l’univers, l’individu par rapport à l’humanité, la fourmi dans l’immense fourmilière, (j’ai pensé à Zadig) tout en montrant que tout est lié et que le « battement d'ailes du papillon » affecte bien celui qui se trouve à l’autre bout de l’univers.
Finalement à voir mon enthousiasme on peut se demander quelles sont mes restrictions. Elles commencent avec le personnage d’Emma lorsque celle-ci est amoureuse et qu’elle collectionne les livres érotiques. J’ai trouvé que cette recherche manque de spontanéité, de sincérité et, pour tout dire de vérité ! Voilà un jeune femme qui n’a jamais connu l’amour, qui aime le Garçon plus que sa propre vie, mais qui doit utiliser des trucs d’intello blasé pour pimenter sa libido. Le personnage est trop sophistiqué pour le jeune homme et manque de spontanéité. Ses lettres au Garçon très (trop) bien écrites semblent peu sincères car trop apprêtées. Elles ne m’ont jamais touchée. Vous allez dire que c’est un détail, et bien, non ! Non, car la jeune femme finit par devenir peu crédible. Et cela m’a gênée, surtout après les beaux personnages que l’on rencontre dans ce roman comme le père d’Emma, qui a, lui aussi, un coeur grand ouvert aux autres.
D’autre part, j’ai été intéressée par le récit de la guerre mais c'est l'aspect roman d'initiation qui m'a le plus convaincue. Le thème de l’enfant dans la nature et son rapport à la civilisation est plus original et plus neuf à mes yeux.. Pourtant si Marcus Malte a voulu montrer en décrivant la guerre à quel désastre menait la "civilisation", il a réussi ! Bien sûr, l’on retrouve ici Candide qui, lui aussi, fait connaissance, dans le meilleur des mondes, avec l’horreur de la guerre.
Enfin, pour tout dire et malgré ces quelques bémols, j'ai aimé le roman de Marcus Malte brillamment écrit entre poésie, gravité et humour; il présente des idées passionnantes et des récits qui nous enchaînent. J’aime aussi cet ancrage dans notre littérature et dans la musique. J'aime que ces personnages soient de la même pâte que les grandes figures littéraires, qu'ils incarnent des mythes adaptés à notre époque.
Allez, une petite photo de Marcus Malte pour faire plaisir à Asphodèle !
Marcus Malte est né à La Seyne-sur-Mer en 1967. Enfin, un écrivain qui ne vient pas du Nord !
J'ai vu qu'il avait aussi écrit des polars pour la jeunesse. Il faut que j'aille voir cela pour ma petite fille.
Ce livre Le Garçon de Marcus Malte aux éditions Zulma participe aux matchs de la rentrée littéraire 2016.
Dans Le Garçon, un roman de la rentrée littéraire 2016 que je vous présenterai bientôt, Marcus Malte développe un thème, lié à un poème de Victor Hugo, celui d’un héros légendaire nommé Mazeppa.
Dans la première version du poème Mazeppa dans Les Orientales Victor Hugo ouvre le récit par ces vers :
Ainsi quand Mazeppa, qui rugit et qui pleure A vu ses bras, ses pieds, ses flancs qu'un sabre effleure,
Tous ses membres liés
Sur un fougueux cheval, nourri d'herbes marines,
Qui fume, et fait jaillir le feu de ses narines
Et le feu de ses pieds.
Le coursier galopant furieusement, emporte le héros dans une course que rien ne semble pouvoir interrompre.
Ils vont. Dans les vallons comme un orage ils passent,
Comme ces ouragans qui dans les monts s'entassent,
Comme un globe de feu;
Puis déjà ne sont plus qu'un point noir dans la brume,
Puis s'effacent dans l'air comme un flocon d'écume
Au vaste océan bleu.
Ils vont. L'espace est grand. Dans le désert immense,
Dans l'horizon sans fin qui toujours recommence,
Ils se plongent tous deux.
Leur course comme un vol les emporte, et grands chênes,
Villes et tours, monts noirs liés en longues chaînes,
Tout chancelle autour d'eux.
Mais son destin tragique qui paraît le vouer à une mort certaine …
Voilà l'infortuné gisant, nu, misérable,
Tout tacheté de sang, plus rouge que l'érable
Dans la saison des fleurs.
… se transforme pourtant et contre toute attente en grandeur. Ce n’est pas la mort qui attend Mazeppa mais la gloire ! L'homme n'est pas maître de son destin, il lui est impossible de déchiffrer son avenir.
Sa sauvage grandeur naîtra de son supplice.
Un jour, des vieux hetmans il ceindra la pelisse,
Grand à œil ébloui;
Et quand il passera, ces peuples de la tente,
Prosternés, enverront la fanfare éclatante
Bondir autour de lui !
Le personnage de Marcus Malte, appelé le garçon, en ce début du XXième siècle, rappelle le héros de Hugo. Une automobile conduite par Emma accroche et renverse sa roulotte et le blesse gravement à la tête, le précipitant dans le coma. De même que Mazeppa, lorsque le jeune homme revient à la vie, il connaît, lui orphelin, seul et pauvre, ce qu’il n’a jamais eu jusqu’alors, un foyer, un père, un grand amour, Emma, et la musique comme un splendide cadeau. Après avoir été misérable, il est comblé. Ce n'est pourtant pas la gloire qu'il acquiert mais le bonheur.
L’allusion à Mazeppa revient ensuite dans Le Garçon au moment de la déclaration de guerre en 1914. Sans patronyme jusque là puisqu’il est un enfant sauvage, le personnage prend officiellement le nom de Mazeppa pour partir se battre, à l’instigation d’Emma qui veut forcer le destin et faire en sorte que celui qu’elle aime revienne vivant.
Mais qui est Mazeppa?
Portrait de Ivan Stepanovitch Mazeppa
Mais qui est Mazeppa, pourquoi est-il attaché à un cheval, comment échappe-t-il à la mort et comment s’élève-t-il aux honneurs suprêmes?
C’est Voltaire qui nous conte le premier l’histoire d’Ivan Stepanovitch Mazepa, personnage historique, page du roi de Pologne, Jean II Casimir Vasa, qui devint prince d’Ukraine.
« Celui qui remplissait alors cette place était un gentilhomme polonais, nommé Mazeppa, né dans le palatinat de Podolie ; il avait été élevé page de Jean-Casimir, et avait pris à sa cour quelque teinture des belles-lettres. Une intrigue qu’il eut dans sa jeunesse avec la femme d’un gentilhomme polonais, ayant été découverte, le mari le fit lier tout nu sur un cheval farouche, et le laissa aller en cet état.
Le cheval, qui était du pays de l’Ukraine, y retourna, et y porta Mazeppa, demi-mort de fatigue et de faim. Quelques paysans le secoururent : il resta longtemps parmi eux, et se signala dans plusieurs courses contre les Tartares. La supériorité de ses lumières lui donna une grande considération parmi les Cosaques ; sa réputation, s’augmentant de jour en jour, obligea le czar à le faire prince de l’Ukraine. »
(Voltaire, Histoire de Charles XII)
La popularité de ce héros
Louis Boulanger (1827)
La littérature
La littérature s’empare du héros ukrainien. Mazeppa est le trente quatrième poème des Orientales publié en 1829 par Victor Hugo quelques années après celui de Byron en 1819 qu'il avait lu et qui l'influença. Pouchkine parle aussi de Mazeppa dans Poltava, récit de la bataille où le héros qui a osé s’attaquer au Tsar, Pierre Le Grand, subit une défaite.
Le poème de Hugo présente deux partie. La première, citée ci-dessus, décrit la chevauchée du coursier et de Mazeppa attaché sur son dos et décrit la sauvagerie du suuplice, les souffrances endurées
Dans la seconde version le poète s’adresse directement à l’animal en le tutoyant,
En vain il lutte, hélas ! tu bondis, tu l'emportes
Hors du monde réel, dont tu brises les portes
Avec tes pieds d'acier !
Tu franchis avec lui déserts, cimes chenues
Des vieux monts, et les mers, et, par delà les nues,
De sombres régions;
Et mille impurs esprits que ta course réveille
Autour du voyageur, insolente merveille,
Pressent leurs légions.
Ces strophes d’un lyrisme flamboyant évoque non plus un simple cheval mais une bête fantastique, un pégase animé par Dieu, qui s’élève jusqu’à la Création, au-delà du monde terrestre. Le héros s'élève ainsi au-dessus de la nature humaine. Il vole, nouvel Icare, il s'approche de Dieu. Hugo brode ici autour d'un thème qui lui est cher, celui du mythe du Génie et en particulier du Poète, visionnaire, inspiré par Dieu et qui conduit les foules. Mythe typiquement romantique, on pense aussi au Moïse, "puissant et solitaire" de Vigny ou au Pélican qui nourrit ses enfants de sa chair de Musset. Cependant l'image d'Icare introduit celle de la chute.
Il traverse d'un vol, sur tes ailes de flamme,
Tous les champs du possible, et les mondes de l'âme;
Boit au fleuve éternel;
Dans la nuit orageuse ou la nuit étoilée,
Sa chevelure, aux crins des comètes mêlée,
Flamboie au front du ciel.
Les six lunes d'Herschel, l'anneau du vieux Saturne,
Le pôle, arrondissant une aurore nocturne
Sur son front boréal,
Il voit tout; et pour lui ton vol, que rien ne lasse,
De ce monde sans borne à chaque instant déplace
L'horizon idéal.
Et c’est par un procédé stylistique saisissant, déjà utilisé dans La Légende des siècles(« le lendemain Ameyrillot prit la ville »)que Victor Hugo clôt le poème. Une fin très courte, d’un seul vers « et se relève roi! » crée un décalage par rapport aux longues strophes descriptives qui précèdent.
L’extraordinaire destin de Mazeppa est ainsi mis en valeur par le hiatus, je dirai même la béance qui existe entre la longueur et la brièveté, entre ce qu’il était et ce qu’il devient..
Il crie épouvanté, tu poursuis implacable.
Pâle, épuisé, béant, sous ton vol qui l'accable
Il ploie avec effroi;
Chaque pas que tu fais semble creuser sa tombe.
Enfin le terme arrive... il court, il vole, il tombe,
Et se relève roi !
La musique
Mazeppa de Liszt pinaiste Denis Kozhukhin
La musique : Mazeppa est aussi la quatrième étude en ré mineur du recueil Les Douze études d'exécution transcendante de Liszt. Elle a été composée entre 1826 et 1852 et est réputée pour sa grande difficulté. Liszt a retenu trois éléments de cette histoire :
la course folle sur le dos du cheval ; la chute qui semble annoncer la mort ; le réveil et le triomphe
C’est l’étude que joue Emma au garçon lorsque celui-ci se réveille : Il y a de par le monde tout au plus quarante virtuoses capables d'interpréter cette pièce. Elle (Emma) n'en fait pas partie. Le pauvre cheval harassé est contraint à une cadence infernale, il s'emballe, et le calvaire du cavalier se poursuit dans des cascades d'octaves, dans des déferlements de tierces et de quartes, et son martyre augmente à l'aune de la beauté qu'il engendre.
Tchaïkowsky, lui, s'inspirant du Poltava de Pouckine écrit un opéra intitulé Mazeppa
L'art
Mazeppa de Théodore Gericault (1820)
Nombreux sont aussi les grands peintres romantiques, les illustrateurs, les sculpteurs qui se passionnent pour ce héros. Pour le romantisme français : Delacroix, Gericault, Vernet, Boulanger, Chassériau... Le mythe perdure tout au long du XIX siècle mais aussi dans les oeuvres contemporaines.
Les auteurs, les peintres, les musiciens romantiques, on le voit, se sont passionnés pour Mazeppa. Pourquoi? En quoi est-il représentatif du héros romantique?
Il s’agit d’un homme qui est né au bas de l’échelle (Mazeppa est noble, certes, mais d’une famille pauvre et il commence à la cour de Pologne comme page) et son ascension fulgurante jusqu'au titre de prince d’Ukraine en est d’autant plus frappante. Nous avons vu que Victor Hugo en faisait avec le cheval volant le mythe du poète placé au-dessus de la foule pour la guider. D'une manière plus générale, il incarne pour les romantiques le héros proscrit, le rebelle mais qui parvient à s’élever au sommet comme Ruy Blas ou Gwinplaine. D’autre part, alors qu’il est marqué par le fatum et doit mourir il parvient à y échapper, pourquoi? Parce que c'est un homme hors du commun, parce qu'il est l'égal ou le protégé des Dieux. Ce contraste vertigineux frappe l’imagination romantique.
Une autre caractéristique de Mazeppa, c’est sa démesure. Il devient chef (hetman) des cosaques, prince d’Ukraine, mais ne se contente pas de ce qu’il a. Son hybris, car la démesure romantique rejoint ici le thème grec de l’orgueil, le pousse à vouloir se hisser encore plus haut, à tenir tête au Tsar, Pierre le Grand. Il en sera puni. Victor Hugo n'a pas retenu cet aspect du héros au contraire de Pouchkine qui en décrivant la bataille de Poltava montre l'échec du Hetman. Marcus Malte lui aussi ne s'est intéressé qu'à la première partie du mythe, celui du marginal, du démuni, qui finit par trouver une place dans la société. Mais si le garçon n'est jamais dans l'orgueil et la démesure comme le sera Mazeppa, il est par contre marqué par le destin. Pour lui, le bonheur est de faible durée et chaque fois qu'il est heureux, survient un évènement tragique. Il est marqué par la fatalité comme tout héros romantique à moins que ce ne soit par le pessimisme de son auteur?
Dates de la lecture commune Promenade au phare (ou Voyage au phare) de Virginia Woolf :
Pas de jour précis mais la publication des billets pourrait se faire entre le 20 Octobre et le 2 Novembre.
bonne lecture !
Le challenge Victor Hugo : Voulez-vous être des nôtres?
Aujourd'hui je publie le bilan du challenge Victor Hugo avec les noms de chaque participante. Mais avant je veux vous rappeler que le challenge a déjà deux ans. Nous l'avions repris avec Moglug pour poursuivre l'initiative de Val mais je suis à l'heure actuelle seule à m'en occuper, Moglug s'étant retirée.
Le principe est simple : lire Victor Hugo et publier une chronique sur vos ressentis de lecture dans votre blog. Vous pouvez nous rejoindre à tout moment.
Vous pouvez constater que ce challenge Victor Hugo en recoupe d'autres : le challenge romantique de Claudialucia ou le challenge Théâtre d'Eimelle Tous en scène ou encore le jeudi poésie d'Asphodèle car il est possible d'aborder Victor Hugo par toutes ses facettes. Théâtre, romans, poésies, pamphlets, discours, lettres, opéras, le choix est vaste et le temps infini – à l'image de la renommée de ce grand homme.
Pour les admirateurs les plus enthousiastes, il vous est également possible de corser le défi en l'élargissant aux films, livres, musées, lieux, etc. consacrés à Victor Hugo ou à l'une de ses œuvres.
Pour participer, il suffit de laisser un commentaire au bas de cet article, ici et d'afficher sur votre blog ou sur les articles concernés l'un des logos du challenge proposés sur cette page. N'oubliez pas d'y joindre le lien de la présentation du challenge. Pour chaque chronique publiée, pensez bien à nous le signaler en commentaire de ce billet.
LECTURES COMMUNES jusqu'au mois de décembre
Pour le 20 Octobre 2016 : Lettres
de Juliette Drouet ou biographie de Henri Troyat : Juliette
Drouet OU Juliette Drouet : Mon grand petit homme, mille et une lettres
d'amour (Gallimard) OU tout autre livre de correspondance entre
Drouet-Hugo
Miriam, Margotte, Claudialucia, Laure (?)
Pour le 20 Novembre2016
: Biographie de Victor Hugo : Un été avec Hugo de Laura El Makki
(Equateurs/ Parallèles) OU Victor Hugo de Sandrine Filipetti (livre de
poche) Ou Olympio ou la vie de Victor Hugo de Maurois. Victor Hugo et Dieu, Emmanuel Godo, Cerf, 2002Victor-Marie,
comte Hugo,
Charles Péguy, 1910, rééd. Fario 2014 ;)Victor Hugo
raconté par un témoin de sa vie, Adèle Hugo, Lacroix,1863 etc.. Bref! une
biographie de Hugo au choix.
Pour le 20 Décembre : un drame : Torquemada (du recueil Théâtre en liberté)
Margotte, Miriam, Nathalie, Laure, claudialucia
Je propose de continuer notre exploration du Théâtre en Liberté (livre de poche Folio Gallimard) dans le cadre du challenge Victor Hugo, du challenge romantique et aussi du Challenge Tous en Scène d'Eimelle pendant l'année 2017 en alternant drames et comédies. Je vous donnerai un calendrier des oeuvres ultérieurement.
Lire l’oeuvre
La cour des miracles Notre-Dame de Paris
Roman
Théâtre
Poésie
Bug-Jargal Han d'Islande Le dernier jour d'un condamné Notre-Dame de Paris Claude Gueux Les misérables Les travailleurs de la mer L'homme qui rit Quatrevingt-treize
Cromwell Amy Robsart Hernani Marion Delorme Le roi s'amuse Lucrèce Borgia Marie Tudor Angelo, tyran de Padoue Ruy Blas Les Burgraves Torquemada Théâtre en liberté (posthume)
Odes et ballades Les orientales Les feuilles d'automne Les champs du crépuscule Les voix intérieures Les rayons et les ombres Les châtiments Les contemplations La légende des siècles Autres poèmes dispersés
Quelques films
L'homme qui rit de jean Pierre Ameris
Les misérables, réalisé par Richard Boleslawski, 1935
Les misérables de Raymond Bernard, avec Harry Baur, 1934
L'homme qui rit, réalisé par Paul Leni, 1928
La belle espionne, réalisé par Raoul Walsh (adapté de L'homme qui rit), 1953
L'exilé, réalisé par Henry Colomer, 2002
Victor Hugo, exil, réalisé par Axel Clévenot, 2002
L'homme qui rit, réalisé par Jean-Pierre Améris, 2012
L'histoire d'Adèle H , François Truffaut 1975 (récit du glissement vers la folie d'Adèle, fille de Victor Hugo)
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Bandes Dessinées
L'homme qui rit de Morvan-Dellestret
Victor Hugo en B.D., Daniel et Hélène Martha, illustré par Pierre Frisano, Larousse, 1985.
Victor Hugo BD de Swysen Joker Editions 2014
Victor Hugo aux frontières de l'exil de Esther Gil et Laurent Paturaud
Victor Hugo l'homme qui rit BD de Jean-David Morvan et Nicolas Delestret (4 tomes)
Victor Hugo Notre- Dame de Paris de Robin Recht et Jean Bastide(3 tomes)
Etudes et autres ouvrages sur Victor
Hugo, son œuvre et sa famille :
Juliette Drouet la maitresse de Victor Hugo
Victor Hugo et Dieu, Emmanuel Godo, Cerf, 2002 Victor-Marie,
comte Hugo,
Charles Péguy, 1910, rééd. Fario 2014 ;)
Victor Hugo
raconté par un témoin de sa vie, Adèle Hugo, Lacroix,1863 Lettres à la fiancée 1820-1822, Victor Hugo,
Bibliothèque Charpentier, 1901
Olympio ou la vie de Victor Hugo, André
Maurois, Hachette, 1954 ( chargement sur
Kindle) Victor Hugo : tome 1 : avant l'exil 1802-1851
; tome 2 : après l'exil 1851-1864 de Jean-Marc Hovasse, Fayard, 2001 :
une biographie de référence de 1300 pages écrite par un spécialiste de V. Hugo.
Le livre est cher mais vous le trouverez dans toute bonne bibliothèque ;) Victor Hugo : tome 1 : je suis une force qui
va ; tome 2 : je serai celui-là,1844-1885, Max Gallo,
Poche, 2002 : certains reprochent à cette biographie romancée et controversée
son manque de profondeur et d'analyse, mais la lecture est plaisante, agréable
et documentée. Histoire du romantisme, Théophile Gautier, Poche,
2011 : on y découvre l'admiration des jeunes romantiques envers leur idole
Victor Hugo et la fameuse bataille d'Hernani. Léopoldine, l'enfant muse de Victor Hugo, Henri Gourdin,
Presses de la Renaissance, 2007 L'exilée, Adèle Hugo, la fille, Marie-Louise Audiberti, La part commune, 2009 L'engloutie,
Adèle, fille de Victor Hugo, 1830-1915, Henri Guillemin, Seuil, 1985 Biographie de Juliette Drouet par Henri Troyat