Parfois les anniversaires, c'est bien.. même ceux des autres. Le jour où mes filles ont offert les trois volumes de Millenium à leur père fut un grand jour... pour moi.
Ces livres qui hantaient tous les rayons des librairies me faisaient les yeux doux depuis un moment...
Ils sont beaux et donnent envie d'être lus! J'aime le format des éditions Actes Sud et les couleurs de cette collection Actes noirs, fond noir encadré de rouge et l'illustration de la couverture. Puis, il y a les titres si étranges, si poétiques qu'ils parlent à l'imagination et sont une promesse de mystère : Les hommes qui n'aimaient pas les filles ; La fille qui rêvait d'un bison d'essence et d'une allumette; La reine dans le palais des courants d'air. Enfin, l'engouement que tout le monde semble éprouver pour eux m'intriguait tout en me rendant méfiante : est-il possible que cela ne soit qu'une simple mode?
Mais quoi! On ne peut pas se jeter sur tous les romans tentateurs sous peine de trous dans le budget familial, de faillite, de banqueroute. De plus, il faut reconnaître que les murs de l'appartement ne sont pas extensibles, que les livres y sont déjà en double file sur les étagères et puis que ... de temps en temps, il faut être raisonnable! Ah! l'horrible mot!
Bref! le jour où mes filles ont offert... je les lui ai laissé lire en premier et oui, tout de même, et puis et je m'y suis jetée dessus.
Mais quoi! On ne peut pas se jeter sur tous les romans tentateurs sous peine de trous dans le budget familial, de faillite, de banqueroute. De plus, il faut reconnaître que les murs de l'appartement ne sont pas extensibles, que les livres y sont déjà en double file sur les étagères et puis que ... de temps en temps, il faut être raisonnable! Ah! l'horrible mot!
Bref! le jour où mes filles ont offert... je les lui ai laissé lire en premier et oui, tout de même, et puis et je m'y suis jetée dessus.
Un récit haletant et complexe
Qu'est-ce qui fait le charme de ces bouquins? Pourquoi sont-ils responsables de nuits blanches car c'est vrai que l'on ne peut en arrêter la lecture quand on les commence.
Le récit, d'abord, est haletant et complexe.
Le volume 1, Les hommes qui n'aimaient pas les filles, concerne la disparition de la nièce d'un riche industriel Henrik Vanger, qui demande à Mikael Blomkvist, journaliste d'investigations sociales et économiques, de reprendre l'enquête abandonnée quarante ans auparavant. Depuis le vieil homme n'a cessé de recevoir pour chaque anniversaire un tableau composé de fleurs séchées semblable à celui offert par la jeune fille à son oncle avant sa disparition. Ce qui va amener Blomkvist à découvrir les secrets enfouis d'une grande famille d'industriels et à risquer sa vie sur les traces de ces hommes qui n'aiment pas les femmes.
Parallèlement nous sommes intrigués par le mystère qui entoure Lisbeth Salander, jeune femme qui aide Blomkvist dans son enquête. Elle a un physique d'enfant, est sous tutelle après avoir été enfermée dans un hôpital psychiâtrique. Asociale, révoltée, prompte à la violence, experte en sports de combat, elle a, de plus, une morale qui n'appartient qu'à elle et ne s'embarrasse pas de notions telles que la légalité, le respect des lois. Et pour cause! Nous comprendrons par la suite pourquoi. De plus, elle se révèle une surdouée de l'informatique dont l'absence de scrupules est un bienfait pour les enquêtes de Mikael.
L'histoire de Salander court sur les trois volumes doublant le récit policier qui dans le volume 2, La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette, présente une nouvelle enquête de Mikael Blomkvist sur des jeunes filles venues de l'est, prostituées et assassinées dans l'indifférence générale, de la police à l'état.
Le volume 3, La Reine dans le palais des courants d'air, résoudra le mystère de la vie de Lisbeth Salander liée à des secrets d'état et aux activités souterraines de membres de la Sapö, police de sûreté suédoise... Ainsi le livre de Stieg Larsson au-delà de l'intrigue policière est aussi une présentation de la Suède et une dénonciation du dysfonctionnement de la démocratie et des courants d'extrême droite qui agitent le pays.
Parallèlement nous sommes intrigués par le mystère qui entoure Lisbeth Salander, jeune femme qui aide Blomkvist dans son enquête. Elle a un physique d'enfant, est sous tutelle après avoir été enfermée dans un hôpital psychiâtrique. Asociale, révoltée, prompte à la violence, experte en sports de combat, elle a, de plus, une morale qui n'appartient qu'à elle et ne s'embarrasse pas de notions telles que la légalité, le respect des lois. Et pour cause! Nous comprendrons par la suite pourquoi. De plus, elle se révèle une surdouée de l'informatique dont l'absence de scrupules est un bienfait pour les enquêtes de Mikael.
La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette |
La Reine dans le palais des courants d'air |
Ensuite, les personnages!
Ils ont une telle force qu'ils finissent par empiéter sur la vie privée du lecteur. Si l'on aime bien Mikael Blomkvist, le journaliste sans peur et sans reproches, c'est tout de même Salander qui tient le haut du pavé! A force de faire référence à elle dans la vie de tous les jours, j'ai fini par lui aliéner la sympathie de mes proches! " Encore cette Lisbeth Salander!"
Et oui! elle est fascinante, cette Elizabeth Salander et même si ce n'est pas toujours crédible, il semble qu'elle ait sept vies comme les chats! Elle semble être née sous la plume de l'auteur pour venger les victimes féminines, les obscures, les faibles, de tous les gros dégueulasses, misogynes, violeurs, barbares, cruels, qui empoisonnent cette terre.
Et, encore une fois, même si ce n'est pas très vraisemblable, lorsque ce petit bout de femme met à mal les Gros Bras, aplatit les machistes, et ben, oui, je l'avoue, c'est un plaisir que l'on n'a pas le droit de se refuser! Car, même si la "morale" de Salander est douteuse (il vaut mieux être de ses amis!), au moins, elle est guidée par un sentiment de justice! Ce qui n'est pas le cas pour ceux qui détiennent le pouvoir et l'apparence de l'honorabilité. Et puis, après tout, on est dans un roman! Stieg larsson tient à nous le préciser, d'ailleurs, car Salander c'est Fifi Brin d'Acier, (Pippi Langstrump en suédois), l'héroïne célèbre d'un livre pour enfants écrit par Astrid Lindgren.
Et oui! elle est fascinante, cette Elizabeth Salander et même si ce n'est pas toujours crédible, il semble qu'elle ait sept vies comme les chats! Elle semble être née sous la plume de l'auteur pour venger les victimes féminines, les obscures, les faibles, de tous les gros dégueulasses, misogynes, violeurs, barbares, cruels, qui empoisonnent cette terre.
Et, encore une fois, même si ce n'est pas très vraisemblable, lorsque ce petit bout de femme met à mal les Gros Bras, aplatit les machistes, et ben, oui, je l'avoue, c'est un plaisir que l'on n'a pas le droit de se refuser! Car, même si la "morale" de Salander est douteuse (il vaut mieux être de ses amis!), au moins, elle est guidée par un sentiment de justice! Ce qui n'est pas le cas pour ceux qui détiennent le pouvoir et l'apparence de l'honorabilité. Et puis, après tout, on est dans un roman! Stieg larsson tient à nous le préciser, d'ailleurs, car Salander c'est Fifi Brin d'Acier, (Pippi Langstrump en suédois), l'héroïne célèbre d'un livre pour enfants écrit par Astrid Lindgren.
Et du coup l'on se rend compte que les titres sonnent comme ceux de contes de fées : la fille qui rêvait.. la reine, le palais... Un conte de fées noir, dans un pays bien noir, où l'histoire finit... bien??
A lire: le compte rendu plein d'humour rédigé par Florence Aubenas à propos de Millenium.http://bibliobs.nouvelobs.com/2008/02/14/comment-millenium-ma-envahie
Stieg Larsson |
Stieg Larsson est né en 1954. Journaliste auquel on doit des essais sur l'économie et des reportages de guerre en Afrique, il était le rédacteur en chef d'Expo, revue suédoise observatoire des manifestations ordinaires du fascisme. Il est décédé brutalement, en 2004, d'une crise cardiaque, juste après avoir remis à son éditeur les trois tomes de la trilogie Millénium.
Billet publié dans mon ancien blog le 22 septembre 2008
Quel billet, un plaisir. Comme toi, adepte des Editions Actes Sud, de la beauté et de la qualité de leur livre. Et dévoreuse de Millenium, évidemment. J'ai adoré pour les raisons que tu soulignes. Ta dernière phrase dit tout -)
RépondreSupprimer( HS : désolée pour les dimanches poétiques romantiques, je me suis laissée déborder, mais ce n'est que partie remise )
Je m'étais bien amusée à la lecture des 3 romans que j'avais à l'époque enfilé sans reprendre haleine
RépondreSupprimerc'est intelligent et bien ficelé et les éditions Actes Sud ont du grâce à lui regonfler leur trésorerie de belle façon
@ emmyne : merci! C'est le genre de livre que l'on dévore! Il ne peut en être autrement sauf si l'on fait une allergie! Il y en a mais ce n'a pas été le cas pour moi!
RépondreSupprimerNe sois pas désolée pour les poèmes romantiques! Nous avons tout notre temps!
@ Dominique : c'est sûr que cela a été un beau succès commercial, ce qui m'avait inspiré du recul, de la résistance! mais finalement on se laisse prendre entièrement par le suspense et puis.. Sieg larsson est un journaliste qui connaît bien les dessous de la politique et sa dénonciation des milieux politiques et économiques corrompus et de l'extrême droite est percutante.
RépondreSupprimerPourtant j'ai prefere les titres en anglais: "The Girl With The Dragon Tattoo", "The Girl Who Played With Fire" et "The Girl Who Kicked the Hornets' Nest"
RépondreSupprimerJ'ai lu: avec grand plaisir le premier, avec moins de plaisir, a cause de la violence, et je n'ai pas ouvert le troisieme que je lirai probablement un jour.
@ Thérèse : "La reine dans le palais des courants d'air" c'est tout de même un titre qui a de l'allure! Tu fais partie de celles qui sont restés réticentes!
RépondreSupprimerS'il y a violence c'est que la société est violente. Les livres policiers à notre époque sont souvent les seuls à ausculter les dérives et à les dénoncer. Malheureusement les évènements en Suède ont prouvé que la réalité peut dépasser la fiction.
Je bisse vos commentaires, tout particulièrement ceux qui concernent Salander. Un ajout aux petits plaisirs qu'elle procure : lorsqu'à la tête d'un joli magot, elle entre dans les magasins et fait razzia de tout ce qui lui chante pour meubler le superbe appartement qu'elle a acheté dans un joli coin de Stockholm!
RépondreSupprimerÊtre bassement matérialiste, de temps en temps, pourquoi pas? Cela fait partie des plaisirs coupables qui alimentent notre existence...
Si vous avez aimé les romans de Larsson, essayez de voir si vous ne réussiriez pas à mettre la main sur la série des gestionnaires de l'Apocalypse de Jean-Jacques Pelletier, un auteur québécois. C'est une grande fresque contemporaine que j'ai lue il y a quelques années et chaque volume concerne un aspect particulier de notre société comme, par exemple, le traffic d'organes. Ou, pour faire plus court, l'Ultime Alliance de Pierre Billon.
Le problème, quand on a beaucoup lu, c'est qu'on est partagé entre l'envie de faire de nouvelles découvertes et le désir de relire ce qu'on a beaucoup aimé.
Je n'avais pas vu ce billet : c'est amusant car moi aussi j'ai eu les trois tomes pour mon anniversaire dans un joli colis envoyé par ma petite soeur ( ce n'est pas difficile de savoir quoi m'offrir !). J'avais adoré le premier mais les deux autres m'avaient laissé de marbre : je n'aime pas les romans qui tire vers l'espionnage international ou complot mondial !
RépondreSupprimerC'est amusant parce que je viens juste de craquer pour le premier tome ce week end (alors que je résistais depuis son grand succès...) A lire ton billet, je ne regrette pas (mais alors pas) du tout d'avoir enfin acquis ce livre... Bonne journée Claudialucia (un nouveau film devrait sortir pour le mois de janvier, il a l'air très réussi...)
RépondreSupprimerah Millenium... un formidable souvenir de lecture!
RépondreSupprimer@ marie José : oui je me souviens de ce passage sur Salander, la première fois qu'elle va être vraiment libre, avoir un appartement à elle. Je retiens le nom de l'auteur québécois, je le lirai volontiers si je peux me le procurer.
RépondreSupprimer@ maggie : Tu sais c'est plutôt l'histoire de la Suède qui est ici en jeu et malheureusement bien loin de l'image que l'on veut nous en donner!
RépondreSupprimer@ l'or : Bonne lecture ! J'espère que malgré la noirceur de l'histoire tu vas te laisser emporter par le récit.
RépondreSupprimer@ lasardine : toi aussi!!
RépondreSupprimerTu as bien eu raison de profiter de ce cadeau même si il n'était pas pour toi :) je n'ai pas encore eu l'occasion de lire la saga pourtant, le premier tome est dans ma PAL !
RépondreSupprimerje n'ai tjs pas publié de chroniques sur cette trilogie !!!!
RépondreSupprimer@ sybille : Allez, lance-toi!
RépondreSupprimer@ lystig : et tu as aimé?
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