A toi pour toujours Marie Lou de Michel Tremblay
Né à Montréal en 1942, Michel Tremblay vit sa jeunesse dans un appartement de sept pièces du quartier Plateau Mont-Royal avec trois familles totalisant 12 personnes. Considérant avoir eu une enfance heureuse, il grandit entouré de femmes, qu'il observe, discrètement. Le milieu culturel dans lequel il se développe, ses proches et le quartier du Plateau-Mont-Royal seront à la source de son œuvre. (source wikipédia)
Son oeuvre a été couronnée de nombreux prix. Il est actuellement traduit en 35 langues.
La pièce de Michel Tremblay A toi pour toujours ta Marie-Lou mise en scène par Christina Bordeleau à Essaïön est une pièce très forte et l'on n'en sort pas indemne tant elle propose une vision noire et pessimiste de la société québécoise des années 70 mais aussi une réflexion plus générale sur l'amour, la sexualité, les rapports entre les couples et leurs conséquences tragiques sur les enfants. Michel Tremblay critique ici l'aliénation sociale de l'ouvrier exploité, rivé à sa machine toute sa vie, esclave d'un patron à qui il n'ose pas demander une augmentation et qui trouve une consolation dans l'alcool. Mais la femme de l'ouvrier n'est pas mieux lotie, opprimée par la morale catholique, l'obéissance au prêtre, la honte de sa sexualité et la maternité non désirée. Entre eux la haine a remplacé l'amour.
Carmen et Marie-Lou revoient la dernière journée de leurs parents Marie-Louise et Léopold il y a de cela dix ans. Les quatre personnages sont sur scène en même temps mais les deux jeunes filles n'appartiennent pas à la même époque ce que traduit la mise en scène qui les place en retrait, en arrière de la scène où elles sont tout à tour adultes, dans le présent, ou enfants, dans le passé, épiant leurs parents, toutes les deux atteintes, chacune à sa manière par les disputes, les scènes qui opposent leurs parents, la violence.
Le père et la mère sont tous deux assis à chaque extrémité de la scène, l'un à une table de bistro, l'autre tricotant dans son salon, ils ne se regardent pas, ils se parlent pourtant mais comme s'ils étaient à une grande distance l'un de l'autre. Une mise en scène sobre mais efficace qui nous permet d'emblée de situer les personnages dans leur univers et de comprendre la nature de leurs relations, le fossé infranchissable qui les sépare.
Les acteurs tous excellents interprètent ces personnages avec une grande intériorité et une vérité criante. Il n'ont pas besoin de bouger pour nous faire sentir leur aliénation. Un geste, une attitude suffisent. La misère morale, sociale et sexuelle de ces personnages et les répercussions sur Carmen qui est parvenue à s'émanciper et Marie-Louise confite en dévotion qui ne peut, ni ne veut oublier, est touchante. On sort de ce spectacle le coeur serré. Une réussite !
Son oeuvre a été couronnée de nombreux prix. Il est actuellement traduit en 35 langues.
La pièce de Michel Tremblay A toi pour toujours ta Marie-Lou mise en scène par Christina Bordeleau à Essaïön est une pièce très forte et l'on n'en sort pas indemne tant elle propose une vision noire et pessimiste de la société québécoise des années 70 mais aussi une réflexion plus générale sur l'amour, la sexualité, les rapports entre les couples et leurs conséquences tragiques sur les enfants. Michel Tremblay critique ici l'aliénation sociale de l'ouvrier exploité, rivé à sa machine toute sa vie, esclave d'un patron à qui il n'ose pas demander une augmentation et qui trouve une consolation dans l'alcool. Mais la femme de l'ouvrier n'est pas mieux lotie, opprimée par la morale catholique, l'obéissance au prêtre, la honte de sa sexualité et la maternité non désirée. Entre eux la haine a remplacé l'amour.
Carmen et Marie-Lou revoient la dernière journée de leurs parents Marie-Louise et Léopold il y a de cela dix ans. Les quatre personnages sont sur scène en même temps mais les deux jeunes filles n'appartiennent pas à la même époque ce que traduit la mise en scène qui les place en retrait, en arrière de la scène où elles sont tout à tour adultes, dans le présent, ou enfants, dans le passé, épiant leurs parents, toutes les deux atteintes, chacune à sa manière par les disputes, les scènes qui opposent leurs parents, la violence.
Le père et la mère sont tous deux assis à chaque extrémité de la scène, l'un à une table de bistro, l'autre tricotant dans son salon, ils ne se regardent pas, ils se parlent pourtant mais comme s'ils étaient à une grande distance l'un de l'autre. Une mise en scène sobre mais efficace qui nous permet d'emblée de situer les personnages dans leur univers et de comprendre la nature de leurs relations, le fossé infranchissable qui les sépare.
Les acteurs tous excellents interprètent ces personnages avec une grande intériorité et une vérité criante. Il n'ont pas besoin de bouger pour nous faire sentir leur aliénation. Un geste, une attitude suffisent. La misère morale, sociale et sexuelle de ces personnages et les répercussions sur Carmen qui est parvenue à s'émanciper et Marie-Louise confite en dévotion qui ne peut, ni ne veut oublier, est touchante. On sort de ce spectacle le coeur serré. Une réussite !
Texte commun rédigé par Wens et Claudialucia
A toi pour toujours Marie Lou
Michel Tremblay
Essaïon
du 7 au 28 Juillet à 12H30
Durée 1H20
Je suis contente que cette pièce de Tremblay vous ait plu! Il rend effectivement très bien compte de l’aliénation, mais je dirais plutôt des années 50... En 1970, après une décennie de révolution tranquille, le Québec, comme les autres pays occidentaux, vivait sa révolution féministe, délaissait la religion et s'affirmait sur le plan politique, ce qui culmina, d'ailleurs, avec la première élection du parti québécois en 1976...
RépondreSupprimerUne particularité de cette oeuvre? à travers les les chroniques du plateau Mont-Royal, oeuvre romancée, Tremblay a recréé le passé des personnages qu'il nous avait tout d'abord présentés adultes dans son oeuvre théâtrale... à découvrir, donc, une fois que l'aventure avignonnaise sera terminée!
Merci Marie-Josée pour cette précision. Je retiens le titre des "chroniques du Plateau Mont-Royal" en espérant le trouver ici.
RépondreSupprimerIl me semblait qu'il s'agissait des années 70 parce qu'une des filles s'émancipait, rejetait la religion et correspondait donc à cette révolution féministe dont vous parlez.