Résultat de l'énigme n°56
Hélas! peu de vainqueur cette fois-ci pour le film de François Truffaut! Bravo donc à ceux qui triomphent aujourd'hui : Dasola, Eeguab, Nanou, Pierrot Bâton...
Merci à tous pour votre participation.
Le roman William Irish : La mariée était en noir
Le film François Tuffaut : La mariée était en noir
Le roman de William Irish et le film de François Tuffaut : La mariée était en noir relatent tous deux l'histoire d'une femme Julie dont le mari, Nick, est tué à la sortie de l'église juste après leur union. La balle a été tirée accidentellement par un groupe de jeunes gens irresponsables, des chasseurs qui avaient l'habitude de se réunir pour jouer aux cartes. Ces derniers s'enfuient pour ne pas subir les conséquences de leur geste irréfléchi et stupide accompli sous l'influence de l'alcool. La jeune femme est désespérée. Elle ne peut supporter la mort de son amour d'enfance et souhaite mourir mais elle ne réussit pas son suicide. Alors elle recherche les cinq coupables et va les supprimer les uns après les autres.
Le roman et le film divergent énormément dans le dénouement. Alors que la mariée de Truffaut parvient à éliminer tous les coupables, celle d'Irish est arrêtée au quatrième meurtre par un policier qui a pu faire le recoupement avec le mariage tragiquement interrompu il y a quelques années. Il révèle alors à Julie que ces hommes n'étaient pas responsables de la mort de son mari qui a été tué par un des ses complices. Il s'agissait en fait d'un règlement de compte, Nick, ayant été mêlé à des actes de banditisme. La vengeance de Julie s'est donc exercée contre des innocents.
Dans les deux oeuvres, le thème est celui de la vengeance. Si l'on peut comprendre les sentiments qui animent Julie, le lecteur ou le spectateur vont rapidement être fasciné par ce personnage qui agit avec une froide intelligence et une détermination sans faille. Jamais Julie ne sera en proie au doute, jamais elle ne manifestera de faiblesse devant les actes horribles qu'elle accomplit. La déshumanisation du personnage fait froid dans le dos et crée un suspense trouble car notre curiosité est tenue en éveil non parce que nous compatissons avec les victimes mais parce que nous épousons totalement le point de vue de Julie. Ce qui nous intéresse, ce n'est pas le Mal ou le Bien, interrogation qui devrait être au centre de l'histoire, mais la manière dont elle va s'y prendre pour éliminer ses victimes et son ingéniosité à le faire! François Truffaut n'aimait pas ce film car il regrettait d'avoir présenté le thème de la vengeance en nous amenant à y adhérer. Si ses scrupules l'honorent, il a pourtant réussi une oeuvre efficace et forte. Ceci est encore plus vrai dans le film que dans le roman car le réalisateur, coauteur du scénario, élimine tout ce qui peut être extérieur à son personnage. Dans le roman l'inspecteur Wanger mène l'enquête et nous assistons à ses recherches, ses doutes, ses interrogations. Outre que ce parti pris coupe l'action, il affaiblit le récit qui gagne en force dans le film car nous ne voyons qu'à travers la conscience de Julie et par son regard.
Il faut noter que dans les deux oeuvres, le récit pêche souvent par son invraisemblance. Dans le film par exemple, comment Julie aurait-elle pu découvrir le nom des coupables alors que la police avait échoué jadis? Pourquoi la jeune mariée a-t-elle vieilli alors que Bliss et Fergus ont toujours le même âge? Dans le roman, est-il crédible que l'on ne puisse pas relever les empreintes de la meurtrière et faire le lien entre tous les meurtres? Il faut reconnaître qu'en lisant le livre et surtout en regardant le film, le spectateur n'a pas le temps de se poser de telles questions! Preuve que le suspense marche. Truffaut applique ici les recettes de son réalisateur vénéré : Alfred Hitchcock!
Tous les acteurs dont Jeanne Moreau dans le rôle principal ou Michel Bouquet, Jean-Claude Brialy, Claude Rich, Charles Denner, Michael Longdale, sont si brillants que nous ne nous posons pas de questions. Quant aux dialogues, souvent totalement empruntés au livre, ils sont très réussis!
Un petit régal!
Un petit régal!
Bonjour Claudialucia, et moi, et moi, et moi (dasola). D'ailleurs Wens ne m'a pas oublié. Ceci étant, je te souhaite un bon dimanche.
RépondreSupprimerToutes mes plus plates excuses... même si je suis inexcusable!
SupprimerToute la difficulté de "l'écriture policière" réside justement dans la vraisemblance. On peut se donner une licence littéraire quand on arrive à une impasse, mais jamais deux, autrement le lecteur est impitoyable...
RépondreSupprimerOui mais je crois que dans un film (à condition qu'il soit réalisé par un metteur en scène brillant comme Hitchcock ou Truffaut) c'est un peu différent. Le lecteur fait des pauses, a le temps de réfléchir, le spectateur , non... Il adhère ou non selon le talent du réalisateur!
SupprimerLes invraisemblances m' agacent prodigieusement quelquefois mais dans les choses talentueuses, ça m' est bien égal !
RépondreSupprimerBon dimanche à toi.
Exactement! Si tu prends les films de Hitchcok, il n'y a pas plus invraisemblable mais qui s'en soucie? Il le disait lui-même : qui aurait l'idée de prendre un avion pour tuer un importun alors qu'il suffit de l'attendre au coin d'une rue avec un révolver?
Supprimercf : La mort aux trousses. Et pourtant sur cette invraisemblance, il a réalisé une des plus mythiques scènes du cinéma.
Bien qu'ayant cherché, je n'ai rien trouvé hier mais maintenant tout s'éclaire!
RépondreSupprimerPense à aller voir Wens si tu hésites car souvent le film est plus connu que le roman.
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