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samedi 5 juillet 2014

Festival OFF d'Avignon : L'aide-Mémoire de JC Carrière à Essaïon-Avignon


L'aide-Mémoire de Jean-Claude Carrière à Essaïon-Avignon : mise en scène de Pierre Courtois avec Guylaine Laliberté et Michel Laliberté  14H15


Il s'agit d'une pièce de jeunesse de Jean-Claude Carrière créé en 1968.

Un célibataire endurci, homme d'affaires, vit seul dans sa garçonnière en multipliant les conquêtes féminines dont il note le nom sur un aide-mémoire pour mieux s'en souvenir. Un jour, une jeune femme s'introduit chez lui, à la recherche d'un certain monsieur Ferrand. Et la mystérieuse inconnue s'installe dans son petit studio et elle s'incruste! Qui est-elle? Peut-on croire à tout ce qu'elle raconte?  

En 1968, la pièce pouvait  passer pour subversive car la jeune femme met à mal les institutions du mariage et du travail, les valeurs "sacrés" de la société de l'époque. Cet aspect s'est un peu émoussé ; reste donc l'intérêt que l'on porte aux personnages, à Jean-Jacques, collectionneur de femmes, qui prend conscience peu à peu du vide de sa vie, entre un travail sans âme et l'absence de relations sincères, le manque d'amour. Le personnage a une vie carrée, ordonnée, travail dans la journée, bringue la nuit. Peu de zones d'ombres si ce n'est cet aide-mémoire qui fait de lui un Dom Juan bien triste, un macho qui pourrait être tout à fait inintéressant si... Si le comédien Michel Laliberté ne faisait sentir sa fragilité et l'émotion qui s'empare de lui au moment où il se sent touché par un sentiment qu'il ne connaît pas et qui lui redonne une humanité et un sens. Quant à elle, Suzanne, Guylaine Laliberté, elle reste mystérieuse jusqu'au bout et nous restons sur nos interrogations. Tout à tour, ingénue, enfantine, séductrice, manipulatrice. Son interprétation subtile ne nous permet pas de savoir qui elle est vraiment.

Le sujet est un peu mince et paraît léger mais les deux comédiens excellents, cisèlent ce dialogue brillant et en font ressortir les moindres nuances, l'humour, l'émotion, la naissance de l'amour vécu comme une folie douce. Ils nous font goûter la saveur de ce duo verbal et c'est un moment théâtral fort agréable!

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Les deux spectacles du In qui devaient ouvrir le festival In d'Avignon vendredi 4 Juillet ont donc été annulés, ce qui fait que je ne verrai pas Coup Fatal de Alain Platel.   Ce soir samedi 5 Juillet, par contre, je serai dans la cour d'honneur du palais des Papes pour Le prince de Hombourg de Kleist  et J'ai encore trois autres pièces vues dans le OFF à vous présenter : Une demande en mariage et Le Revizor  et j'ai vu  aussi Le roi se meurt  au théâtre des Halles mis en scène par Alain Timar..





Challenge théâtre chez Eimelle

4 commentaires:

  1. Nous sommes en effet bien loin de ce qui choquait en 1968 ! Heureusement que nous avons d'excellents acteurs, bien des films sont aussi sauvés par leur interprétation.

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  2. Bonjour Claudialucia, cette pièce a été représentée à Paris cette année avec Bonnaire et Pascal Greggory avec des critiques très mitigées qui ont trouvé que la pièce avait beaucoup vieilli. Bonne après-midi et bonne fin de festival.

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  3. J'ai vu cette pièce et effectivement, l'excellente interprétation efface le côté un peu daté... j'ai vraiment passé un bon moment.

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  4. tu as réussi à voir des spectacles très variés, quel beau festival!

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