Auguste Renoir : Les amoureux |
Vieille chanson du jeune temps
Je ne songeais pas à Rose ;
Rose au bois vint avec moi ;
Nous parlions de quelque chose,
Mais je ne sais plus de quoi.
J'étais froid comme les marbres ;
Je marchais à pas distraits ;
Je parlais des fleurs, des arbres
Son oeil semblait dire: " Après ? "
La rosée offrait ses perles,
Le taillis ses parasols ;
J'allais ; j'écoutais les merles,
Et Rose les rossignols.
Moi, seize ans, et l'air morose ;
Elle, vingt ; ses yeux brillaient.
Les rossignols chantaient Rose
Et les merles me sifflaient.
Rose, droite sur ses hanches,
Leva son beau bras tremblant
Pour prendre une mûre aux branches
Je ne vis pas son bras blanc.
Une eau courait, fraîche et creuse,
Sur les mousses de velours ;
Et la nature amoureuse
Dormait dans les grands bois sourds.
Rose défit sa chaussure,
Et mit, d'un air ingénu,
Son petit pied dans l'eau pure
Je ne vis pas son pied nu.
Je ne savais que lui dire ;
Je la suivais dans le bois,
La voyant parfois sourire
Et soupirer quelquefois.
Je ne vis qu'elle était belle
Qu'en sortant des grands bois sourds.
" Soit ; n'y pensons plus ! " dit-elle.
Depuis, j'y pense toujours.
Rose au bois vint avec moi ;
Nous parlions de quelque chose,
Mais je ne sais plus de quoi.
J'étais froid comme les marbres ;
Je marchais à pas distraits ;
Je parlais des fleurs, des arbres
Son oeil semblait dire: " Après ? "
La rosée offrait ses perles,
Le taillis ses parasols ;
J'allais ; j'écoutais les merles,
Et Rose les rossignols.
Moi, seize ans, et l'air morose ;
Elle, vingt ; ses yeux brillaient.
Les rossignols chantaient Rose
Et les merles me sifflaient.
Rose, droite sur ses hanches,
Leva son beau bras tremblant
Pour prendre une mûre aux branches
Je ne vis pas son bras blanc.
Une eau courait, fraîche et creuse,
Sur les mousses de velours ;
Et la nature amoureuse
Dormait dans les grands bois sourds.
Rose défit sa chaussure,
Et mit, d'un air ingénu,
Son petit pied dans l'eau pure
Je ne vis pas son pied nu.
Je ne savais que lui dire ;
Je la suivais dans le bois,
La voyant parfois sourire
Et soupirer quelquefois.
Je ne vis qu'elle était belle
Qu'en sortant des grands bois sourds.
" Soit ; n'y pensons plus ! " dit-elle.
Depuis, j'y pense toujours.
Romantique, tendre,
RépondreSupprimerje comprends qu'il y pense encore!
Moi aussi je comprends! Et c'est bien cela qui me fait rire. On comprend pourquoi la jeune fille n'avait pas besoin de chaperon!
Supprimerah les grands bois sourds !
RépondreSupprimerMoi aussi je les aime les grands bois sourds!
SupprimerAh c'est mignon !
RépondreSupprimerEt moi j'ai lu Ruy Blas, voici le lien du billet :
http://chezmarketmarcel.blogspot.fr/2015/12/car-lespagne-se-meurt-car-lespagne.html
Je suis en plein déménagement, je viendrai lire les billets la semaine prochaine.
Oui, on bien besoin d'humour et de légèreté! Merci pour ta participation.
SupprimerCe poème rend bien mieux à être écouté en chanson que d'être lu, ClaudiaLucia
RépondreSupprimerEt cette évocation de Renoir me charme encore plus !
Une bien douce combinaison Littérature-Peinture, comme tu en as le secret.
On te pardonne d'avoir été très-très en retard !!
Gros bisous à vous deux
Mais que vous êtes gentilles toutes les deux (avec Asphodèle!)! Hum! je sens qu'il ne faudra pas que je recommence! Je viendrai lire les poèmes de ce jeudi demain parce qu'en ce moment je manque de temps!
SupprimerJolie ode regret de l'occasion manquée. Ca s'appelle rater le coche non?:D
RépondreSupprimerOh! Que oui! et il a l'air de l'avoir regretté toute sa vie!!
SupprimerJe viens de le chanter avec Julos Beaucarne, tendre et doux !
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup moi aussi cette interprétation de Julos Beaucarne et un chanteur belge s'imposait après mon voyage.
SupprimerJ'adore j'adore j'adore ! Merci Claudine:)
RépondreSupprimerMoi aussi, moi aussi, moi aussi!
SupprimerA peine 4 ans d'écart entre les personnages .....presque un monde ....une vie entière ...et un tendre souvenir teinté de nostalgie
RépondreSupprimerJe cours après le temps comme dans le poème de Soène (vive les cousinades^^) ! J'ai souri en relisant ce poème ! On sent que l'escapade bruxelloise t'a rendue plus légère et tant mieux ! Je repars le pied léger ! :)
RépondreSupprimer