Le chinois concocté par Henning Mankell ( un livre policier sans son personnage fétiche Kurt Wallander) se perd dans trop de directions à la fois, une intrigue complexe avec des ramifications, toutes plus ou moins imbriquées les unes dans les autres : D'abord, l’intrigue policière proprement dite qui commence avec la découverte en janvier 2006 du meurtre des habitants d'un village dans le Nord de la Suède, crimes odieux où le meurtrier a cherché à faire souffrir ses victimes. L’acte d’un fou? C’est ce que pense la policière Vivi Sundberg. Ou au contraire, acte prémédité, réfléchi, longuement mûri? comme le croit la juge Birgitta Roslin qui est impliquée indirectement dans l’enquête. Les parents adoptifs de sa mère sont parmi les victimes.
L’enquête nous entraîne ensuite fort loin de la Suède, d’abord à Canton puis dans le Névada, loin aussi dans le passé, du XXI siècle, à la fin du XIX siècle. Mankell écrit alors un récit féroce de la traite des chinois aux Etats-Unis. A leur arrivée, ils sont enrôlés sur les chantiers de construction des chemins de fer par des sociétés que l'on peut qualifier d'esclavagistes. Privés de liberté, travaillant dans des conditions inhumaines et dangereuses, ils sont souvent placés sous la surveillance d'Européens, suédois, irlandais, pauvres blancs eux-mêmes immigrés, qui les mènent à la baguette et les considèrent comme des inférieurs. Racisme, terrible exploitation économique, barbarie.
Enfin la troisième partie de l’enquête nous mène vers le dénouement dans la Chine d’aujourd’hui puis en Afrique dans une résolution plutôt alambiquée de l'affaire.
J’ai trouvé le roman inégal, la première partie avec la découverte du crime est correcte mais le récit qui concerne les trois frères lui est supérieur, bien écrit, avec des personnages forts. Nous sommes en empathie avec eux, San, Guo et Wu, dont le destin nous touche et nous révolte. C'est un fragment de l'histoire des Etats-Unis pas très glorieux mais intéressant qui est présenté.
Par contre, le récit sur la Chine contemporaine n’a manifestement pas inspiré Mankell. La description du pays est peu révélatrice, on dirait que Mankell ne le connaît pas et Birgitta Roslin semble plutôt s’ennuyer dans son rôle de touriste ! Quant à son enquête, elle repose sur des hasards, des coïncidences parfois tirées par les cheveux. La partie consacrée à l'Afrique ne m'a pas convaincue non plus. J’ai donc trouvé cette partie nettement plus faible. Ce n'est donc pas, à mon avis, l'un des meilleurs livres de Mankell même s'il se lit bien. Et c’est dommage !
Je n'ai encore rien lu de cet auteur, si je comprends bien il faudra faire connaissance avec son détective favori dans un autre opus
RépondreSupprimerOui, tout à fait. Ne lis pas celui-là, tu ne connaîtrais pas vraiment l'auteur.
SupprimerC'est souvent les côtés historiques qui nous permettent de lire certains livres jusqu'au bout, heureusement.
RépondreSupprimerOui et dans les policiers l'aspect social, politique...
SupprimerHistoriques ou documentaires.
RépondreSupprimerC'est vrai que ce n'est pas le plus limpide de Mankell, mais tu me connais ; il a toute mon indulgence ;-)
RépondreSupprimerJe sais ton admiration pour ton vénéré auteur !
Supprimerje n'ai pas vraiment accroché non plus et c'est bien le seul
RépondreSupprimerMoi aussi c'est le seul. Malgré tout,je pense que je ne les ai pas tous lus.
SupprimerComme toi, j'avais trouvé que ça n'était pas vraiment un bon cru pour du Mankell.
RépondreSupprimerTout à fait d'accord même si j'ai beaucoup aimé les passages qui se situent aux Etats-Unis.
Supprimerah celui-là est un des rares polars de Mankell que je n'ai pas lu. Je retiens tes bémols mais le lirai quand même :) !
RépondreSupprimerTu as raison; on peut aussi retenir les points forts !
SupprimerSi ce n'est pas l'un des meilleurs, il y en a d'autres que je n'ai pas lu encore.
RépondreSupprimerMieux vaut lire les autres alors ! Mais comme je le disais dans le commentaire ci-dessus,il y a aussi des qualités.
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