Une maison de Poupée : Philippe Calvario et Florende Le Corre |
Voilà la note d’intention du metteur en scène d'Une maison de poupée, Philippe Person, qui interprète aussi un des personnages, l’avocat Krogstad.
« C’est Noël chez Torvald et Nora Helmer et Monsieur vient d’être nommé directeur de banque. Mais son employé Krogstad, menace de révéler le lourd secret de Nora. La Maison de poupée se transforme en cage de verre, le drame bourgeois en thriller hitchcockien. »
J'ajouterai le résumé rapide de l'intrigue que j'ai publié dans mon blog pour ceux qui sont intéressés :
Dans Une maison de poupée, Nora est considérée par son époux
Torvald Helmer comme une femme-enfant, jolie, délicieuse, gaie mais
puérile et sans cervelle et surtout… très dépensière. Mais enfin, l’on
ne demande pas à une femme d’être intelligente et le couple s’entend
bien, le mari bêtifiant à qui mieux mieux avec son « petit
écureuil » et sa charmante « alouette », bref sa poupée. Pourtant Nora
quand elle se confie à son amie madame Linke, Christine, est beaucoup plus sérieuse
qu’il ne paraît. Pour sauver son mari, malade et à qui il fallait un
séjour dans un pays chaud, elle a emprunté en secret de l’argent à un
avocat véreux, Krogstad. Et pour cela elle a fait une fausse signature,
celle de son père, puisqu’elle n’a pas le droit en tant que femme de
signer. .. Suite ICI
La pièce mise en scène par Philippe Person n’est pas intégrale. Le personnage du docteur Rank est supprimé ainsi que les scènes avec les enfants et la nourrice. Certaines répliques sont élaguées et j’ai trouvé que la pièce n’avait pas assez de continuité, le rythme étant coupé, haché, par une présentation en tableaux successifs. Ce qui m’a paru gênant pour voir l’évolution des personnages.
La manière de traiter certains personnages secondaires m’a surprise aussi : Christine et Krogstad. Christine (Nathalie Lucas) qui représente une autre facette de l’aliénation de la femme et mériterait, à ce titre, d’être plus mise en valeur est assez effacée. Et Philippe Person qui joue Krogstad paraît prendre de la distance par rapport à son personnage et ne pas y croire du tout. Le dénouement heureux pour eux qui se sont aimés dans leur jeunesse est traité avec dérision, semble-t-il, par le comédien et metteur en scène. Peut-être parce que cela arrive trop brutalement, sans transition. Si on s’intéresse à ces deux personnages, il faudrait leur laisser plus de temps.
Reste donc le couple principal : Nora et Torvald Helmer. C’est sur eux que le metteur en scène a resserré l’intrigue. La comédienne Florence Le Corre qui interprète la femme-enfant, Nora, charmante et mutine, est convaincante et la scène finale nous permet de découvrir un Torvald humain (Philippe Calvario) qui comprend, mais trop tard, ses torts envers son épouse. Ce sont des moments qui m’ont touchée. Je l'avais jugé trop brutal dans les scènes précédentes.
La cage de verre dont parle Philipe Person est peut-être ce huis-clos du salon de Nora qui permet aux spectateurs de s’immiscer dans l’intimité du couple, c’est aussi cette vitre qui coupe le décor et derrière laquelle se cache la boîte à lettres fatale. J’avoue, par contre, qu’à aucun moment, je n’y ai vu le thriller Hitchcockien annoncé par le metteur en scène.
Je n’ai donc pas tout aimé dans cette version de la pièce mais le spectacle, comme je l’ai souligné, a des qualités, en particulier le jeu de Florence Le Corre, Nora.
Une maison de poupée de Ibsen
Mise en scène de Philippe Person
Théâtre de l’Oulle
Durée : 1h20
à 15h10 : du 7 au 30 juillet
Compagnie Philippe Person
Interprète(s) : Florence Le Corre, Nathalie Lucas, Philippe Calvario, Philippe Person
Je me souviens quand tu en avais parlé sur ton blog. Tu la connais bien cette pièce !
RépondreSupprimerOui, je l'ai lue, écoutée; j'ai vu le film avec Jane Fonda mais je ne l'avais jamais vue sur scène.
SupprimerJ'en avais aimé la lecture, surtout bien sûr le dénouement.
RépondreSupprimerQuand on aime et connaît très bien une pièce, il faut une mise en scène tout à fait à la hauteur du texte, tu ne trouves pas ?
RépondreSupprimerIl faut absolument que je lise cet auteur. Tu as dû être déçue par l'adaptation : j'avoue que je n'aime pas les pièces tronquées.
RépondreSupprimerMerci pour cette première participation au challenge. Comme Maggie, c'est un auteur que j'ai vraiment envie de découvrir ! J'espère bien que le challenge sera l'occasion de le faire... Je vais aller lire demain tes autres billets au sujet de cette pièce du dramaturge. Bonnes vacances !
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