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dimanche 1 février 2015

Jack Schaefer : L'homme des vallées perdues

L'homme des vallées perdues de Jack Schaefer, éditions Libretto Illustration de couverture Percy Crosby
L'homme des vallées perdues  couverture Percy Crosby


L'homme des vallées perdues de Jack Schaefer, écrivain américain, est paru en 1949 aux Etat-Unis. Il est devenu un classique de la littérature de l'Ouest américain. Le titre d'origine est Shane du nom du personnage principal..

Le récit

L'homme des vallées perdues:  film  Georges Stevens

Nous sommes en 1889 dans le Wyoming. Des colons se sont installés sur des terres et vont bouleverser les méthodes d'élevage. Ils se heurtent au grand propriétaire, Fletcher, qui voit d'un mauvais œil les fermiers s'installer sur les terres et poser des clôtures qui coupent ses immenses pâturages. Dans cette vallée perdue où la loi ne pénètre pas, c'est la raison du plus fort qui l'emporte. C'est alors qu'arrive Shane, un mystérieux étranger qui va être accueilli dans la ferme de Marian et de Joe Starrett et de leur fils Bob. Il va se lier d'amitié avec eux et leur venir en aide.

Un roman démystificateur

Paysage du Wyoming source
L'homme des vallées perdues est sans contexte un livre sur le mythe de l'Ouest avec ses personnages attendus, le justicier vagabond, le tueur, le propriétaire cupide, mais c'est en même temps une démystification peut-être parce qu'il s'agit d'un moment charnière dans l'histoire de ce pays, une période qui voit de grands bouleversements..
La conquête de l'Ouest n'est pas présenté comme une succession de grands moments héroïques, comme une aventure palpitante et grandiose. Certes, il faut du courage pour coloniser l'ouest mais l'écrivain insiste sur le labeur de tous les jours, la peur de l'échec, sur le quotidien épuisant. Et lorsqu'il faut lutter, armes à la main, ce n'est pas un choix mais une obligation. Les fermiers ont peur, certains préfèrent fuir plutôt que de perdre la vie mais tout est alors à recommencer. Les adversaires n'ont rien d'héroïque, ce sont des jeunes sans cervelle qui ont oublié de réfléchir comme Chris, soit des tueurs sans état d'âme comme Wilson. La violence et le meurtre marquent définitivement un homme et Shane ne peut espérer retrouver la sérénité après avoir tué. Il est condamné à l'errance. Derrière le mythe, il y a donc des êtres humains qui souffrent et sont marqués par leurs actes d'une manière indélébile. Il y a aussi des hommes qui n'ont rien d'héroïque, les fermiers, sauf si l'on appelle héroïsme, le fait d'user ses forces à des travaux pénibles et ingrats. Il y a aussi un pays qui se transforme, une économie qui change un monde bien accroché à ses traditions.

Un enfant pour narrateur

Joey , Brandon de Wilde, dans l'homme des vallées perdues de Stevens
Joey dans le film de Stevens , Bob dans le livre de Jack Schaefer

Si le récit paraît somme toute assez banal pour tout amateur de western qui connaît bien cette opposition classique entre les grands ranchers et les petits fermiers, le roman est, au contraire, original, surprenant et attachant.
Cela tient au regard plein d'amour et d'admiration que le narrateur, Bob, porte à ses parents, Marian et  Joe Starrett et à la fascination qu'il éprouve envers Shane. On ne peut vraiment croire aux personnages que si l'on garde en mémoire qu'ils sont vus à travers l'idéalisme et d'un petit garçon exalté et admiratif.

 Une idéalisation des personnages

Bob, Marian, Joe et Sahne

 Derrière le personnage du petit Bob, on sent l'homme mûr qui se souvient d'un passé qui a beaucoup compté pour lui. Ce double point de vue de l'enfant naïf, pur, passionné, aimant qu'il était et du vieillard qu'il est devenu lorsqu'il écrit ses souvenirs, crée une nostalgie qui donne une coloration particulière au récit. On y sent le romantisme de l'enfance. L'idéalisation des personnages auréolés par l'amour de l'enfant est telle qu'ils deviennent presque des êtres de légende : le père, fort, courageux, travailleur, prêt à donner sa vie pour sa femme et son enfant, et la mère, la jolie Marian, au caractère affirmé, qui rivalise à sa manière avec le courage de son mari. Et puis Shane, cet homme dont on ne saura rien sinon qu'il a été blessé par la vie et qu'il ne veut jamais porter son colt sur lui alors qu'il sait pourtant s'en servir d'une manière redoutable. Les zones d'ombre qui entourent ce solitaire permet un portrait nuancé qui laissent place à l'imagination. Importance du non-dit aussi dans l'amour éprouvé par Marian pour Shane (et réciproquement) qui se lit en filigrane à travers ce que l'enfant comprend et entend. 

 Un récit d'initiation 

Il y a une grande humanité dans les personnages, leur amour réciproque, leur confiance mutuelle, leur fidélité, leur courage. Lorsqu'ils servent de leurs armes, ils essaient toujours d'inculquer le sens de la justice et de la responsabilité au petit garçon et la gravité d'un tel acte.

-Je l'ai laissé m'insulter, je lui ai donné sa chance, dit Shane au petit garçon. Pour sauvegarder son amour-propre, on n'a pas nécessairement besoin de massacrer le premier qui vient vous manquer de respect.. Tu comprends cela?
Non . Je ne voyais pas.(...)
- Je lui ai laissé le choix; Rien ne l'obligeait à réagir comme il l'a fait la deuxième fois. Il aurait pu laisser tomber sans perdre la face. Mais pour en être capable, il aurait fallu qu'il soit suffisamment mûr.
Leçon que l'enfant ne comprend pas : il se passa beaucoup de temps avant que je saisisse ce qu'il avait voulu dire; j'étais alors devenu un homme et Shane n'était plus là pour que je lui en parle.

On comprend combien cette période a marqué l'enfant et a été pour lui une initiation à la vie.

Entre épopée du quotidien et humour

Un monde qui change : les premières clôtures

Le roman présente des scènes que l'on pourrait qualifier d'épique si elles ne concernaient pas des hommes simples placés dans des situations du quotidien! Et pourtant quel panache quand Shane et Joe à la seule force de leurs bras déracinent la souche gigantesque d'un arbre mort qui dégrade le champ de Joe. Quel courage aussi quand Shane affronte tout seul le tueur que Fletcher a fait venir pour se débarrasser des colons ou quand il est obligé d'assommer Joé qui veut y aller à sa place ! Les exploits des hommes, Marian les réitère à sa manière en gagnant le combat contre une tarte aux pommes récalcitrante qui refuse de cuire! Car l'humour n'est pas exempt du récit et il souvent est assez inattendu ! On y voit Shane, le «poor lonesome» Shane, donner des leçons de mode à Marian et lui indiquer comment, dans les grandes villes, les coquettes attachent leurs chapeaux sous le menton avec un joli nœud  !

L'homme des vallées perdues est donc un beau roman plein d'humanité qui peut plaire à tous ceux qui aiment les récits sur la conquête de l'Ouest américain mais aussi à ceux qui apprécient les beaux personnages positifs et humains!
J'ai trouvé le film bien médiocre par rapport au roman et Alan Ladd bien faible par rapport au Shane de Jack Schaefer ! Voir Wens pour le film.




Enigme n° 106
Les vainqueurs du jour: Eeguab, Dasola, Keisha, Somaja, Thérèse et Aifelle.

Livre : Shane ou l'Homme des vallées perdues de Jack  Schaefer
Film : L'homme des vallées perdues de George Stevens (voir Wens)

samedi 31 janvier 2015

Un livre/ Un film : Enigme du samedi N°106



Un  livre/un film

Pour ceux qui ne connaissent pas Un Livre/un film, l'énigme du samedi, je rappelle la règle du jeu.

Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le 1er et le 3ème samedi du mois, et le 5ème pour les mois avec cinq samedis, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film. Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur. Eeguab ne nous relaiera pas cette année mais nous le remercions de tout le travail accompli l'année dernière.

Consignes  

Vous pouvez donner vos réponses par mail, adresse que vous trouverez dans mon profil : Qui suis-je? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs seront donnés le Dimanche.

Prochain rendez-vous

Donc rendez-vous  le premier samedi du mois :  Le 7 Février 2015

 Enigme n°106


Ce roman d'un écrivain américain est paru à la fin des années 40 aux Etat-Unis. Il est devenu un classique de la littérature de de l'Ouest américain. Il raconte l'arrivée d'un étranger dans une ferme du Wyoming et la fascination qu'il va exercer sur le couple de fermiers et leur fils. Nous sommes à la fin du XIX siècle. Les méthodes d'élevage sont en train de changer et les partisans des clôtures sont aux prises avec les éleveurs des immenses troupeaux en espace ouvert.


Les gars avec qui je travaillais ne se rendent pas compte. Mais ça viendra. La prairie, c'est terminé. Les clôtures sont partout en train de gagner du terrain. Mettre de grands troupeaux au vert, ça n'est rentable que pour les gros propriétaires, et encore pas tant que ça. Les résultats ne sont pas à la mesure de l'espace utilisé. Ca ne fera pas un pli : il n'y aura bientôt plus place pour les gros ranchers. (...)
Le truc, c'est de se choisir un coin, un bout de terre à soi. De le mettre en culture afin d'assurer sa propre subsistance et d'en retirer un petit quelque chose en plus qui va vous permettre de constituer un petit cheptel. Pas des bêtes tout en os et en cornes. Non, il faut qu'elles soient bien parquées et nourries, il faut qu'elles fassent de la viande.

vendredi 30 janvier 2015

Les plumes d'Asphodèle : Peut-on rire de tout? Hommage à Charlie







Voir le petit tour des guignols de la Mort

Trois pas par ci, trois pas par là

***


LA MORT...

Sentir le souffle de sa noirceur sur tes yeux

Porter le fardeau bancal des pourquoi dans ton cœur

Lire le silence dans la conscience du temps

Crier ta sidération au ciel déchiré par l'absence

***



PUIS....


Mettre entre parenthèses la douleur

Dicter ta ténacité et ta résilience aux regrets



***

ET MALGRE...


Répondre au vide par l'envol

Et sur la scène du monde

Sur le théâtre sinueux du Bien et du Mal

Peindre l'aquarelle scintillante de la vie

Faire retentir la symphonie du rire.


******************





Suite  et commentaires ICI 




Atelier d'écriture : Les plumes d'Asphodèle.  

Les mots que nous avions à choisir devaient être inspirés par une phrase tirée d’un livre de Clara Dupont-Monod : Le roi disait que j'étais le diable.
" Car ceux qui ont perdu quelque chose, comment font-ils pour éprouver encore de la joie ? (…) Ils connaissent désormais l’envers des choses. » 


La collecte a donné ceci :  
temps, lire, ténacité, sidération, tour (nom masculin), regrets, déchirer, malgré, silence, bancal, résilience, pourquoi, aquarelle, fardeau, parenthèse, vide, rire, envol, vie, consciencecoeur, douleur, scintiller, et , symphonie, scène, sinueux.

mardi 27 janvier 2015

Ferenc Karinthy : Epépé

Epépé de Ferenc Karinthy aux éditions Zulme, roman paru en Hongrie en 1970.
Epépé Editions Zulma





Ferenc Karinthy est un écrivain hongrois né à Budapest le 2 juin 1921 et mort à Budapest le 29 février 1992. Il est le fils du célèbre écrivain et journaliste hongrois Frigyes Karinthy





 Epépé De Ferenc Karinthy (1970)


Budaï, linguiste distingué, s'envole de Budapest pour se rendre à un colloque à Helsinki où il doit faire une intervention. Il dort pendant le trajet et lorsqu'il se réveille et descend de l'avion il s'aperçoit qu'il est dans une ville étrangère et qu'il ne parvient ni à comprendre les habitants ni à se faire comprendre malgré les nombreuses langues qu'il pratique. Que s'est-il passé ? S'est-il trompé de destination? Dans quel pays a-t-il atterri? Quelle est cette ville étrangère où les habitants sont si nombreux qu'il faut faire des queues interminables pour pouvoir se restaurer? Budaï d'abord confiant plonge dans un cauchemar dont il ne semble pas pouvoir s'échapper!

Un monde absurde

 

Première de couverture chez Denoël, une ville tentaculaire

 


C'est donc dans un monde absurde que nous sommes plongés, ce qui fait dire dans le prologue à Emmanule Carrère que «Pérec aurait adoré ». On a aussi dit à propos de Epépé qu'il dépeignait un univers kafkaïen déshumanisé, angoissant et privé de sens..
Un des premiers plaisirs du roman tient à la réaction du personnage qui va nous amener avec lui dans une enquête linguistique et ethnographique. Imaginons-nous dans le même cas ! Quelle serait notre panique ! Pourtant Budaï ne se décourage pas. Il cherche à percer les mystères de cette drôle de langue qui ne semble avoir aucune racine et dont le même mot semble changer chaque fois qu'il est prononcé : «Mais il a beau poser et répéter ses questions dans toutes les langues qu'il connaît ,on lui répond chaque fois de cette même manière incompréhensible, sur cette intonation inarticulée et craquelante : ebébé, ou pépépé ou étyétyé».
Bien que ses recherches soient méthodiques, systématiques, intelligentes, raisonnées, bref ! dignes d'un savant, le mystère s'épaissit de plus en plus et notre héros va aller d'échecs en échecs. En fait nous nous enfonçons avec lui dans l'absurdité d'un monde si totalement étranger non seulement par la langue mais par la manière de vivre, si fondamentalement différent que rien ne permet d'établir un contact avec autrui. A part peut-être avec une jeune fille que Budaï va rencontrer mais qui disparaît très vite de sa vie.  Epépé est donc un roman sur l'incommunicabilité, sur la solitude aussi et l'angoisse de l'être humain dans un monde dépourvu de sens.

Un anti-roman


Certes, Perec aurait adoré : chaque fois que le personnage entreprend une action elle est vouée à l'échec . Quand on pense enfin avoir la clef ou tout au moins une étincelle de compréhension, on est à nouveau plongé dans l'obscurité. Quand un histoire d'amour semble s'ébaucher, elle arrive aussitôt à son terme. Voilà ce que l'on peut appeler un anti roman! J'imagine que les oulipiens effectivement doivent jubiler en lisant ce roman, avec leur amour de la langue et des mots, leur sens du canular, de la mystification.
« On devient membre de l'Oulipo par cooptation. Un nouveau membre doit être élu à l'unanimité, à la condition de ne jamais avoir demandé à faire partie de l'Oulipo. Chaque « coopté » est évidemment libre de refuser d'y entrer (son refus est dès lors définitif), mais une fois élu, il ne peut en démissionner qu'en se suicidant devant huissier.
Les membres restent oulipiens même après leur décès : ils sont alors, selon la formule consacrée, « excusés pour cause de décès ».
Et puis l'auteur obéit à une contrainte que les oulipiens ne sauraient refuser pour telle : mettre son personnage dans un lieu qui n'a aucun sens … et écrire un roman avec ça!

Donner un sens ?


Et bien entendu la lectrice cartésienne que je suis a cherché à trouver un sens au roman ! Comme si l'absurde pouvait avoir un sens ! Pourtant je me suis demandé si Ferenc Karinthy en plaçant ainsi son héros dans un lieu totalement inconnu ne nous présentait pas d'une manière détournée une critique de la Hongrie sous le régime soviétique. Ce monde absurde se révèle très dur. Les hommes y sont comme des robots sans vie, leur vie est mécanique, sans âme. Les gens se méfient des autres, ne se lient pas. La police y est terriblement répressive, Budaï l'apprend à ses dépens. L'insurrection populaire à laquelle le personnage assiste et participe sans la comprendre rappelle bien des évènements hongrois. Dénonciation de la dictature sous couvert d'une fiction dans un univers de l'absurde.

Un roman qui désoriente, étonne et séduit.

lundi 26 janvier 2015

Donald McCaig : Le voyage de Ruth : la mama d'Autant en emporte le vent

le voyage de Ruth de McCaig : la Mama d'Auntant en emporte le vent aux éditions Laffont
Le voyage de Ruth


Mes filles me connaissent bien. Je leur ai raconté que dans ma prime jeunesse j'avais tellement pleuré en regardant le film Autant en emporte le vent que je m'étais enrhumée! Et je me souviens avoir lu et adoré le roman quand j'étais en troisième. Que celui ou celle qui n'a jamais pleuré au cinéma me jette la première pierre! 
Pas étonnant, alors, que le Père Noël m'ait apporté cette année, dans sa hotte, Le voyage de Ruth : la mama d'Autant en Emporte le vent de Donald MC Graig paru aux éditions Laffont. L'écrivain n'en est pas à son premier essai en ce qui concerne une œuvre inspirée du livre culte de Margaret Mitchell puisqu'il a déjà écrit Le clan de Rhett Butler. Le roman est dédicacé à Hattie Mc Daniel, l'interprète de Mama, première actrice noire à avoir reçu un oscar au cinéma pour un rôle secondaire..

Le récit 

 

Film de Victor Fleming  avec  Vivian Leigh dans le rôle de Scarlett O'Hara :
Scarlett O'Hara : Vivian Leigh
Ruth, petite fille noire échappe au massacre qui a décimé toute sa famille sur l'île de Saint Domingue. Nous sommes en 1804, au moment de la révolte des esclaves contre les colons français. Elle est recueillie par un couple français, Solange et Augustin Fornier, planteurs qui parviennent à fuir l'île pour s'installer au sud des Etats-Unis, à Savannah. Solange prend en affection la petite esclave, - même si elle considère toujours que celle-ci à une valeur marchande en cas de coup dur- et en fait sa demoiselle de compagnie. Plus tard Ruth est rachetée par Jehu dont elle est amoureuse, un noir libre, très bon artisan connu dans tout le sud, qu'elle épouse. Mais celui-ci participe à une rébellion contre les blancs et est pendu. Toujours esclave, Hattie va être séparée de son enfant qui mourra loin d'elle, vendue à nouveau avant de revenir après maintes péripéties chez Solange. Après avoir survécu à la douleur de ces deux deuils, son grand amour et sa fillette, Mama est brisée et refuse d'aimer à nouveau. Elle se consacre à l'éducation de la fille de Solange, Ellen, qui deviendra la mère de Scarlett. Le roman se termine lors de la fameuse réception aux Douze Chênes quand Scarlett rencontre Rhett Butler pour la première fois, quand elle est repoussée par Ashley et qu'elle dit oui par dépit à la demande en mariage de Charles Hamilton, le frère de Mélanie. C'est à la veille de la guerre de Sécession.

 La Mama de Scarlett


film de de Victor Fleming La mama de Scarlett : Hattie MC Daniel
La Mama de Scarlett :  Hattie Mc Daniel

 Dans Autant en emporte le vent, Mama est un personnage important, c'est la nounou de Scarlett. Elle veille sur elle, lui apprend les bonnes manières, est un guide à la fois affectueux, solide et sévère mais parfois dépassée par la jeune récalcitrante. C'est une esclave qui aime ses maîtres, leur est fidèle, et semble ne se poser aucune question sur sa condition. Non seulement elle ne paraît jamais remettre l'esclavage en question mais elle a l'air d'avoir épousé les mœurs des blancs, tant au point de vue religieux qu'au point de vue des bienséances, des conventions et des codes de la société blanche. On la voit de l'extérieur par le regard des autres et elle n'a pas de vie propre, pas d'histoire. Donald Mc Graig va lui en donner une. 

L'idée est séduisante mais... Mais, je le dis tout de suite, le roman n'est pas au niveau de Autant en emporte le vent, il lui manque le souffle qui confine à l'épopée, il lui manque le romantisme flamboyant qui fait de ses personnages des êtres de passion emportés par leurs sentiments et par les tempêtes de l'Histoire. Le voyage de Ruth ne transmet rien de la fougue et de l'impétuosité des personnages et son  rythme est assez lent. J'ai eu du mal d'ailleurs à entrer dans l'histoire au début. J'ai regretté que le personnage de Solange soit si présent qu'il occulte celui de Ruth. Puis peu à peu, je me suis intéressée au récit. J'ai même pris plaisir à découvrir comment MC Graig mettait en place les personnages du best seller de Margaret Mitchell; comment il donnait un passé à Ruth mais aussi à Solange, la grand-mère, à  Ellen, la mère,  à Gérald O'Hara, le père, et enfin à Scarlett que nous connaissons petite fille, bien avant que le roman commence. Peu à peu les personnages prennent du poids et leur caractère s'affirme.

Le point de vue  


Esclaves dans un champ de coton

  Ce qui me paraît le plus réussi est le changement du point de vue, l'histoire se faisant du côté des esclaves. Ce qui évidemment n'était pas le propos de Margaret Mitchell qui écrivait un livre à la gloire du Sud. Dans la troisième partie, Mama devient narratrice, ce qui permet à l'écrivain d'aborder le personnage par l'intérieur, de nous faire découvrir son indépendance de pensée et sa lucidité en ce qui concerne les blancs. Réussi aussi le style pittoresque qui reproduit le parler populaire de Ruth et montre sa sagesse acquise au prix de beaucoup de souffrances.


« Un idiot prétend savoir plus qu'c'qu'il sait. Mama prétend en savoir moins. J'savais c'qu'j'savais et j'l'ai dit à personne. C' que j'suis pas supposée voir, j'ai pas vu, mais c'que j'veux savoir j'sais. Les mamas doivent tout savoir »

Au final, pas d'enthousiasme  pour ce roman mais une lecture agréable.


samedi 24 janvier 2015

Jeux des titres

Marie Madeleine lisant de Rogier Van der Weyden avant 1438 Londres National Gallery
Marie-madeleine lisant de R. Van der Weyden

J’ai retrouvé avec plaisir chez Kathel un tag qui a déjà circulé, mais que je n'ai jamais fait. j'ai essayé avec les titres de l'année 2014 et les derniers billets de ce mois-ci. Pas facile! En cliquant sur les titres vous verrez le nom des auteurs et les billets. Cela marche... plus ou moins!!




2)Comment te sens-tu ? De rouille et d'os

3)Où vis-tu actuellement ?La ville heureuse

4)Si tu pouvais aller où tu veux, où irais-tu ? Le château d'Otrante 

5) Ton moyen de transport préféré ?  L'odyssée

6)Ton/ta meilleur(e) ami(e) est : Le Grand Duduche

7) Toi et tes amis vous êtes : Frères humains

8) Comment est le temps ? Esprit d'hiver

9) Quel est ton moment préféré de la journée ? Demain dès l'aube

10) Qu’est la vie pour toi ?  Comme il vous plaira

11) Ta peur ?  Le printemps du loup

12) Quel est le conseil que tu as à donner ? C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière

13) Pensée du jour : Je suis Charlie

14)Comment aimerais-tu mourir ?  Que le vent vous emporte
 
15)Les conditions actuelles de ton âme ? C'est égal

16)Ton rêve ? Réparer les vivants

Qui veut s’amuser à son tour avec les titres de ses lectures ?


AifelleKathel Maryline Noukette Papillon Sylire Voyelle

mercredi 21 janvier 2015

Edmond Rostand : C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière !

Marie-france Busset : comme dans la pièce de théâtre de Rostand Chanteclerc le coq chante dans la nuit
Marie-France Busset* source


Dans son roman Kinderzimmer que j'ai présenté récemment, Valentine Goby met en exergue ce texte d'Edmond Rostand Chanteclerc pour célébrer, dans les ténèbres du camp de concentration de Ravensbrück, "la nurserie" où naissent et meurent les nourrissons que les mère prisonnières mettent au monde.

J'ai relu ce texte poétique en pensant aux évènements récents qui viennent d'endeuiller la France :

C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière !




Chantecler

- Tiens ! Les entends-tu maintenant ?

La Faisane

- Qui donc ose ?

Chantecler

- Ce sont les autres coqs.

La Faisane

- Ils chantent dans du rose...

Chantecler

- Ils croient à la beauté dès qu'ils peuvent la voir.

La Faisane

- Ils chantent dans du bleu...

Chantecler
J'ai chanté dans du noir. 
Ma chanson s'éleva dans l'ombre, et la première. 
C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière !



Marie-France Busset* : source


*

Marie-France Busset est née à Cusset dans le Bourbonnais, de nationalité française. Artiste Peintre, membre de la MAISON des ARTISTES et adhérente de l’ADAGP, elle dessine depuis son jeune âge, fait carrière dans la décoration, la couleur (coloriste peinture). Puis elle crée des oeuvres artistiques.



mardi 20 janvier 2015

Valentine Goby : Kinderzimmer


Kinderzimmer de Valentine Goby Actes sud est un récit sur le camp de concentration pour femmes de Ravensbrück



Kinderzimmer, le titre du roman de Valentine Goby, désigne en allemand la chambre des nourrissons, la nurserie. Quel mot tragiquement ironique appliqué à la pièce où naissent les enfants des mères déportées à Ravensbrück, camp de concentration pour femmes pendant la deuxième guerre mondiale. Le livre est une formidable antithèse entre la vie et la mort rassemblés dans un même lieu.

C'est la première fois que je lisais un ouvrage présentant le vécu des femmes dans un camp de concentration, expérience forcément semblable et pourtant très différente de celui des hommes que nous connaissons à travers les romans de George Semprun (un de mes auteurs préférés) ou de Primo Levi. Que représentent les règles, la grossesse, l'accouchement, l'allaitement à Ravensbrück, sinon des étapes particulières vers une mort certaine. Mila, le personnage de Kinderzimmer, est enceinte lorsqu'elle arrive au camp. Elle nous fait pénétrer dans cet univers, elle nous initie à la faim, à l'absence d'hygiène, au froid, à l'épuisement, la maladie; elle nous fait partager le désespoir qui mène à la perte d'estime de soi, au désir d'en finir; elle nous associe au combat mené par ces femmes courageuses pour sauver les nouveaux-nés. Pour arracher son enfant à la mort, Mila trouve un sens à sa vie.  C'est ce qui fait  la beauté du livre, cette lutte de la lumière contre les ténèbres dont parle aussi Jorge Semprun, cette alliance de l'amour et de l'amitié plus forte que la violence et la haine, ce petit filet d'espoir qui redonne confiance en la nature humaine.

Le style de Valentine Goby est beau, sobre et en même temps cruel et l'on ne peut être qu'emporté par ce récit poignant et glaçant :
Alors elle voit les crânes des bébés alignés sur les deux étages des lits superposés, serrés les uns contre les autres, immobiles. Et s'approchant davantage, les peaux moitié nues, les langes puants et pleins. Et les visages. Des vieillards miniatures en série, figures plissées et jaunes, ventres gonflés, jambes maigres et bleues. Quinze petits corps en haut, quinze petits corps en bas, deux fois, les plus chétifs et ridés réunis sur une même paillasse, collection de monstres minuscules. (...)
-Où est-ce qu'ils vont après trois mois?
- Ils meurent.

Pourtant, j'avoue que j'avais quelques doutes en commençant ma lecture de Kinderzimmer après avoir lu les romans de Jorge Semprun. Il me semblait que tout était dit! Comment pouvait-on écrire après lui?
 Certes, dès le début l'on sait que le livre va être sérieux et documenté puisqu'il est né de l'expérience de l'auteure, enseignante, qui reçoit dans sa classe des rescapées de ce camp; de plus, elle a rencontré de nombreux survivants, prisonnières et enfants nés à Ravensbrück. Cependant, un témoignage, même s'il est précieux pour conserver le souvenir, n'est pas une oeuvre littéraire. 
Or, dès que j'ai commencé à lire, dès le prologue, j'ai senti que j'étais bien devant devant un écrit qui dépassait le seul témoignage; l'auteure ne se contente pas de raconter (fort bien d'ailleurs) la vie à Ravensbrück, elle nous place selon un point de vue qui donne une dimension universelle et philosophique au récit et l'histoire devient l'Histoire. Ce point de vue, c'est celui de de l'ignorance et de l'innocence. Quand Mila arrive au camp, elle ne sait pas, elle ne connaît même pas le nom de Ravensbrück et le mot «camp» ne recouvre aucune réalité. Comme il y a toujours une première fois pour un tout-petit qui découvre les merveilles du monde, il y a une première fois aussi pour découvrir le camp, apprendre ce que recouvrent les mots, comprendre le sens. C'est la démarche inverse de celle de l'enfant, c'est découvrir l'horreur, le néant, en un mot, le Mal absolu, reflet de la folie des hommes. Et pourtant y survivre!
Un très beau livre, à lire donc!

Sur l'arrivée au camp de Ravensbrück
Elles sont imprononçables, les phrases habituelles. Ni nous marchons jusqu'au camp de Ravensbrück, à cause du nom ignoré. Ni nous sommes placés en quarantaine, ce block n'a de fonction qu'aux yeux des prisonnières anciennes. Ni à 3h30 j'entends la sirène, car elle n'a pas de montre. Impossible de dire Il y avait une kinderzimmer, une chambre de nourrissons : elle n'en a rien su avant d'y laisser son enfant. Un chagrin monte, qui est un deuil. L'histoire finie n'a plus de commencement possible. Et même s'il y a des images sûres, l'histoire qu'on raconte est toujours celle d'un autre.






Je peux le mettre en livre voyageur si vous voulez?

dimanche 18 janvier 2015

Alberto Moravia : Le mépris

Moravia : Le mépris GF Flammarion

Et oui, il s'agissait du roman Le Mépris d'Alberto Moravia (1954) adapté à l'écran par Jean-Luc Godart. Comme je n'ai pas eu le temps de rédiger un billet sur ce roman que j'ai lu pour l'énigme, j'ai cherché des interprétations dans les blogs suivants; je vous invite à aller lire. Vous y trouverez des analyses très intéressantes et pertinentes : 

A Contre courant

De quoi parle le mépris?

De quoi parle Le mépris? De la soudaine distance, teintée de mépris, qu’Emilia, témoigne à son mari Riccardo après deux années d'un mariage donné comme heureux. Pour être précis, Le mépris parle des tentatives, vaines, faites par le narrateur Riccardo pour comprendre et conjurer la soudaine distance que lui témoigne sa femme. Des pensées d’Emilia et de celles des autres protagonistes, nous ne savons rien sauf ce qu'en suppose le narrateur. Car le roman prend la forme d'une longue confession, au cours de laquelle le narrateur raconte comment il a perdu la femme aimée.
Lire la suite : 


 Littexpress


L’explication du drame par l'intertextualité

Battista producteur, veut faire une adaptation cinématographique de L’Odyssée. Il demande à Rheingold et Riccardo d’en écrire le scénario. Pourtant, ce film ne pourra jamais voir le jour. En effet les trois hommes n’arriveront jamais à se mettre d’accord, ayant tous trois une interprétation différente de l’œuvre. Battista veut en faire un film commercial, « spectaculaire ». Son but est de faire de l’argent. Il veut faire d’Ulysse un super héros qui combat monstres et géants. Il va même jusqu’à comparer Polyphème à King Kong, preuve de son inculture : il confond Hollywood et les textes fondateurs ! Battista n’a aucune sensibilité littéraire, ce qui a le don d’exaspérer Riccardo, qui souffre réellement en réduisant L’Odyssée à un script de cinéma. Pour lui, l’œuvre magistrale d’Homère ne doit pas être interprétée. A ces deux interprétations, va se heurter une troisième, celle de Rheingold. Ce dernier s’intéresse aux rapports psychologiques entre Ulysse et Pénélope.
Lire la suite :

  

Buzzlittéraire

Dans les coulisses du cinéma et mise en abyme

Autour de ce traumatisme sentimental, Moravia parvient aussi à aborder habilement diverses autres problématiques telles que les différences sociales (Emile est une simple dactylo attachée au confort matériel, « simple et inculte, pleine me semblait-il de tous les préjugés et de toutes les aspirations de la classe dont elle était issue » tandis que son mari aspire avant tout à un épanouissement intellectuel même si cela doit rimer avec pauvreté) mais aussi une critique du monde du cinéma, des producteurs cupides et du rôle ingrat de scénariste que l’auteur a lui-même exercé.  « Le scénariste est un artiste qui, tout en donnant au film le meilleur de lui-même, n’a pas la consolation de savoir qu’il aura véritablement exprimé sa propre personnalité. »



Enigme N° 105
Le roman : Le mépris
Le film : Le mépris de Jean-Luc Godart
Bravo à  : 
Aifelle, Dasola, Eeguab, Florence, Kathel, Miriam, Soie, Thérèse
Merci à tous les participants! Voir chez Wens pour le film.


samedi 17 janvier 2015

Un Livre/un film : énigme N°105


Un  livre/un film

Pour ceux qui ne connaissent pas Un Livre/un film, l'énigme du samedi, je rappelle la règle du jeu.

Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le 1er et le 3ème samedi du mois, et le 5ème pour les mois avec cinq samedis, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film. Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur. Eeguab ne nous relaiera pas cette année mais nous le remercions de tout le travail accompli l'année dernière.

Consignes  

Vous pouvez donner vos réponses par mail, adresse que vous trouverez dans mon profil : Qui suis-je? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs seront donnés le Dimanche.

Prochain rendez-vous

Donc rendez-vous  le cinquième samedi du mois :  Le 31 Janvier 2015

Enigme N° 105

Le roman est l'oeuvre d'un grand auteur italien du XXème siècle. Il est paru dans les années 50 et a été adapté par un réalisateur non moins connu. C'est l'histoire de la fin d'un couple et le narrateur, qui est le mari, analyse l'évolution des sentiments de son épouse.
A vingt-sept ans, on a généralement un idéal... le mien est d'écrire pour le théâtre... pourquoi ne puis-je le suivre? Parce que le monde d'aujourd'hui est fait de telle manière que personne ne peut choisir la voie qu'il désire et doit faire au contraire ce que veulent les autres... pourquoi l'argent tient-il une telle place, dans ce que nous faisons, ce que nous sommes, ce que nous voulons devenir, dans notre métier, nos meilleures aspirations et jusque dans nos rapports avec ceux que nous aimons?

 

 

samedi 10 janvier 2015

Mon poème préféré de Victor Hugo : Demain dès l'aube...

Demain dès l'aube.... Photo Aurélia Frey source

Mon poème préféré de Victor Hugo est peut-être le plus connu de son auteur, celui que tout enfant finit par apprendre à l'école, celui que tout Hugolâtre ou Hugophile ne peut ignorer! Pourtant rien ne peut entamer l'impression de redécouverte que j'éprouve à chacune de mes lectures de ce poème, ni empêcher le flot d'émotions qu'il suscite en moi!
Chaque fois que je le lis, en effet, je suis émue par la douleur de ce père qui part à la rencontre de la tombe de sa fille, Léopoldine, morte noyée. Je ressens l'élan qui le pousse, l'énergie qui l'anime comme si il répondait à un appel urgent : "je sais que tu m'attends". Le paysage auquel le poète reste insensible, perdu en lui-même, me paraît d'une telle beauté qu'il contribue à renforcer l'impression de solitude et de perte de conscience du monde ressenti par le père en deuil. Il y a une telle pureté dans l'expression de la souffrance symbolisée par un bouquet de houx vert et bruyère en fleurs, un tel décalage entre le paysage séducteur nimbé de l'or du soir  et le poète enfoncé dans la nuit, entre la lumière et l'ombre, et le jour sera comme la nuit, entre le paysage intérieur et le paysage mental ... que je me sens toujours touchée à vif comme à ma première lecture.

Demain, dès l'aube...

 
Photo Aurélia Frey  source




Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.


Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.


Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.


Victor Hugo, extrait du recueil «Les Contemplations»


Pour le challenge Victor Hugo :  Ont participé au choix du poème préféré :  

Aaliz 







Prochain Rendez-vous pour le challenge Victor Hugo : 

Hernani pour le 10 Mars

jeudi 8 janvier 2015

Le grand Duduche ne doit pas mourir...


Une sélection des meilleures histoires du grand Duduche de Cabu


Le grand Duduche, c'est toute ma jeunesse, c'est l'esprit soixante-huitard, c'est l'irrévérence, la provocation, c'est l'anti-milititarisme, l'anti CRS, l'anti-conformisme, l'anti-fanatisme religieux, l'anti-sottise; c'est aussi le refus de se taire quand il faut dénoncer l'injustice ou quand il faut révéler la malhonnêteté là où elle se trouve; c'est la soif de liberté, la défense de la paix, la lutte contre le racisme, c'est la difficulté d'être jeune dans un monde trop sérieux, c'est l'appel au bonheur.

Le grand Duduche, c'est .....













Le Grand Duduche ne doit pas mourir!

mercredi 7 janvier 2015

De tout coeur avec Charlie Hebdo...




Le grand Duduche est mort et ses amis avec lui qui représentaient la liberté d'expression, le courage, la volonté de ne pas se laisser baîllonner, l'indépendance d'esprit. Il ne faut pas accepter le règne de l'intolérance, de la violence et de l'obscurantisme.