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mardi 15 novembre 2011

Portrait chinois (toujours!)

Hue Die la cantatrice Pivoine Rouge (source)

 J'ai été taguée par Aifelle! ICI  en même temps que mes soeurs chinoises Dasola, Moustafette, Theoma, et je dois répondre aux dix questions suivantes :


1) Un monument : Si j'étais un monument je serais la petite église de San Miniato sur la Piazzale Michelangelo avec toute la ville de Florence à mes pieds.






2) Une héroïne ou un héros romantique : Pas romantique! Ils finissent tous mal! Ou alors une héroïne qui a du caractère : Mathilde de La Mole (Stendhal), Edmée de Mauprat Ici, Marcelle de Blanchemont Ici (Sand)



3)Si j'étais un animal, je serais un chat dans un maison confortable avec un maître ou une maîtresse que j'aurais bien dressé(e).







4) Si j'étais un état d'esprit, je voudrais être la sérénité.



5)Un paysage?  Mes montagnes lozériennes en automne avec l'or de ses feuillages.



6)Un défaut. Choisissons en un sympathique : la gourmandise!




7) Un alcool, le porto à déguster sur une terrasse qui domine le Douro face à la ville de Porto accrochée au flanc de la colline avec ses maisons de toutes les couleurs



8) Un rêve? ...  de bonheur 



9) Une maison avec un jardin où pousseraient glycines, mimosas, cerisiers, arbres de judée, lilas, hortensias, seringas, pivoines, roses, azalées, violettes, delphinium, tulipes, lys,  narcisses, jonquilles, pois de senteur... Dois-je continuer?





10) une série télé : Depuis que mes filles ont jugé que ma culture avait des lacunes, je me suis mise à regarder des séries télé. Ma préférée : Engrenages

Invitation au romantisme avec Chateaubriand pour guide




Naissance à Saint Malo le 4 Septembre 1768 :  
"Il n'y a pas de jour ou je ne revoie en pensée le rocher sur lequel je suis né, la chambre ou ma mère m'infligea la vie, la tempête dont le bruit berça mon premier sommeil..." Mémoires d'Outre-Tombe


 De temps en temps, je vous inviterai à aller voir de blog en blog les billets écrits dans le cadre du challenge romantique afin d'en découvrir les richesses et trésors. Il ne s'agira pas d'un bilan mais d'un voyage  dans l'univers romantique de la blogosphère.

VOYAGE AVEC MIRIAM

Aujourd'hui c'est le blog de Miriam Carnet de voyages que je vous invite à aller visiter.  Elle nous amène en Bretagne avec François-René de Chateaubriand pour guide et vous allez pouvoir la suivre en mettant vos pas dans ceux du grand écrivain romantique.

Avant de vous présenter les billets de Miriam, quelques mots sur les Mémoires d'Outre-Tombe qui lui servent de guide...

En 1830, Chateaubriand se retire définitivement des affaires publiques mais il refuse de publier ses Mémoires, celles-ci présentant des réflexions et des jugements concernant des personnages politiques encore en  place.  Il déclare que ses Mémoires ne pourront être publiés qu' "Outre-Tombe". Son éditeur, Monsieur Delloye, achète les droits de ce volumineux manuscrit en 1836 avec la promesse de ne les publier qu'à la mort de l'écrivain qui survient en Juillet 1848.
Selon ses voeux  Chateaubriand sera inhumé sur le Grand Bé, dans la rade de Saint Malo : je reposerai donc au bord de la mer que j'ai tant aimée.
J'ai dans ma bibliothèque les six tomes des Mémoires d'Outre-tombe, chacun de près de cinq cents pages magnifiquement illustrées de gravures de l'époque. Je ne les ai jamais tous lus. Il y a tant de détails,  tant d'évènements, de personnages célèbres jadis mais que je ne connais pas, que la lecture m'a paru parfois bien compliquée voire ennuyeuse. Je préfère les feuilleter pour chercher des passages sur  précis, souvenirs de ses voyages en Provence ou en Italie, par exemple.
Mais j'ai lu, par contre, le tome 1 avec beaucoup de plaisir. C'est celui de l'enfance et de l'adolescence et Chateaubriand y égrène des souvenirs pleins de vivacité, amusants ou tristes, des anecdotes pittoresques. Il nous décrit ce qu'était l'éducation d'un enfant de la noblesse, nous parle de sa soeur bien aimée Lucile, des premières atteintes de cette mélancolie qui a été la sienne toute sa vie.  Et surtout, il nous parle de Saint Malo, sa ville, nous promène sur le port ou au bord de la grève, face aux îlots  Le Fort-Royal, La Conchée, Cézembre et le Grand-Bé,  Plancoet, le joli village près de Dinan, où il a été confié à sa nourrice, le château de Combourg, terre de ses ancêtres ...

 Saint-Malo n’est qu’un rocher. S’élevant autrefois au milieu d’un marais salant, il devint une île par l’irruption de la mer qui, en 709, creusa le golfe et mit le mont Saint-Michel au milieu des flots. Aujourd’hui, le rocher de Saint-Malo ne tient à la terre ferme que par une chaussée appelée poétiquement le Sillon. Le Sillon est assailli d’un côté par la pleine mer, de l’autre est lavé par le flux qui tourne pour entrer dans le port. Une tempête le détruisit presque entièrement en 1730. Pendant les heures de reflux, le port reste à sec, et, à la bordure est et nord de la mer, se découvre une grève du plus beau sable. On peut faire alors le tour de mon nid paternel. Auprès et au loin, sont, semés des rochers, des forts, des îlots inhabités : le Fort-Royal, la Conchée, Césembre et le Grand-Bé, où sera mon tombeau ; j’avais bien choisi sans le savoir : bé, en breton, signifie tombe.

C'est ce voyage que Miriam a accompli pour nous.

Le Grand-Bé, tombeau de Chateaubriand image de Miriam


 Prendre Chateaubriand pour guide
Chateaubriand est omniprésent dans la région. On entre dans la ville close de Saint-Malo sur la place Chateaubriand où se trouve l'hôtel Chateaubriand non loin de sa maison natale. Du haut des remparts on devine son tombeau sur le Grand-Bé. Plancoët, le village de sa nourrice, Combourg, le château où il a passé son enfance et son adolescence,  Dol où il a été au collège, Dinan et de nombreux manoirs conservent des souvenirs de son passage.... Lire la suite


Les Remparts de Saint Malo
Sur la plage, des théories rejoignent les îlots du grand Bé et du  Petit Bé  découverts, à marée basse. Je descends des escaliers très raides pour me joindre aux pèlerins qui vont défiler devant la tombe de Chateaubriand avant que la marée ne remonte Lire la suite

 Château de Combourg :  image de Miriam

Combourg et Dol de Bretagne
 Le château de Combourg, propriété des Chateaubriand depuis les Croisades, se visite accompagné.  Avant la visite, je parcours le parc sur des allées sablées entre des châtaigniers  et découvre l’étang beaucoup plus sauvage et joli que le lac qui borde la ville...
Un  haut escalier droit conduit au perron. L’entrée est décorée au goût du XIXème avec murs peints et trophées de chasse.  Dans la chapelle, la mère de l’écrivain, très pieuse, passait  beaucoup de temps à méditer et prier.  Lire la suite

 Retour par Plancoet :
 En sortant du sein de ma mère, je subis mon premier exil; on me relégua à Plancoet, joli village entre Dinan, Saint Malo et Lamballe....
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 Randonnée sur la digue de la duchesse Anne
A ma gauche, les vagues et les salicornes très humides, à marée haute peut être après la pluie de cette nuit. Des mares avec des affûts ont sans doute été creusées par les chasseurs de gibier d’eau. A ma droite dans le polder, des vaches, des moutons, des saladesLire la suite



lundi 14 novembre 2011

William Boyd : Orages ordinaires

Le roman de William Boyd Orages ordinaires débute comme un film de Hitchcock et, pour être plus précise, comme La mort aux trousses où l'on voit Cary Grant  au siège des Nations-Unis saisir le couteau qu'un tueur vient de planter dans le dos de son interlocuteur et être ainsi convaincu de meurtre devant des milliers de personne. Adam Krinder, en effet, climatologiste distingué, vient à Londres passer un entretien pour un poste de recherche à l'Imperial collège de Londres. Dans un restaurant, il fait la connaissance du docteur Wang qui, en prenant congé de lui, oublie un dossier. Adam le lui rapporte à son hôtel mais quand il entre dans la chambre du docteur, après avoir donné son nom à l'accueil, il trouve l'homme poignardé. Pris de panique il saisit le couteau, se couvre de sang, s'essuie les mains sur le couvre-lit, bref! signe le crime qu'il n'a pas commis. Enfin, prenant conscience que l'assassin est toujours dans l'appartement, il s'enfuit avec le dossier. Il sera désormais recherché par la police mais aussi par le tueur et ses commanditaires. Mais qui sont ces hommes tout puissants qui sont à ses trousses et pour quelle raison tiennent-ils autant à le retrouver?

La comparaison avec le film de Hitchcock s'arrête là. Alors que Cary Grant va se lancer dans une course qui lui fera traverser les Etats-Unis d'Est en Ouest, toujours séduisant dans son costume sorti des mains des plus grands tailleurs, Adam Krinder, lui, se sachant incapable de prouver son innocence, va s'attacher à disparaître et pour cela se terrer dans les bas-fonds de Londres. Cette vision de la grande ville de Londres dans ce qu'elle a de noir, de nébuleux, de malfaisant est une des grandes réussites du roman. Déchéance, privations,  manque d'hygiène, logis sordides, violence sont le lot quotidien des exclus de la société, des SDF, des immigrés clandestins, des prostituées. On a l'impression que rien n'a vraiment changé depuis le XIX ème siècle où les écrivains comme Dickens, Victor Hugo, Eugène Sue nous amenaient visiter l'envers du décor, de Londres ou de Paris, celui où seuls les plus forts, les plus rusés, parviennent à survivre. Et la vie du petit Lyon, fils de la prostituée Musha, n'est pas moins miséreuse que celle du petit Olivier Twist.

Le roman fonctionne sur le suspense et l'on peut dire qu'il est réussi et que nous suivons avec intérêt les péripéties de l'histoire, les dangers que notre héros doit affronter. Mais il n'est pas que cela. L'analyse psychologique des personnages a une grande importance et le récit prend d'ailleurs un tour particulier. Adam n'est pas un super héros, viril et plein de force, qui fait face physiquement et se bat avec les  méchants. Il dépense la plus grande partie de son énergie et de son intelligence à se terrer, à fuir et parfois à recevoir des coups, non à en donner! La force du roman tient à la manière dont William Boyd va nous faire sentir la transformation de la personnalité d'Adam. Peu à peu celui-ci en s'enfonçant dans l'anonymat, abandonne tout ce qu'il était, se dépouille de son Moi profond, perd son identité. Il est un autre! Et cela ne peut aller sans quelque ravage psychologique. Adam Kinder  sait et nous aussi, lecteurs, que même s'il peut porter à nouveau son véritable nom au grand jour, il ne sera jamais plus le même. 
Le livre est assez noir  mais il n'est pas dépourvu par moments d'un certain humour... noir lui aussi, par exemple lors de la visite à l'église de Saint John Christ. Il est éclairé aussi d'une lueur d'espoir liée à la rencontre de l'amour dans la personne de Rita qui travaille dans la police fluviale.

Il était convaincu que tout irait bien dans cette vie compliquée, difficile, éphémère que nous menons. Mais au moins il avait Rita et c'est tout ce qui importait vraiment : maintenant il avait Rita. Il y aurait toujours ça, supposait-il, ça, le soleil et la mer bleue au-delà.

Le narrateur nous présente tour à tour le récit selon l'angle de personnages différents, ce qui nous permet de connaître le passé, les pensées mais aussi les motivations de chacun et d'avoir une galerie de personnages clefs qui nous font comprendre l'action et les dessous de l'affaire. Car Orages ordinaires est aussi une dénonciation de ceux qui, dans notre société, hommes d'affaires "respectables" et puissants, sont prêts à tout pour gagner de l'argent!  C'est ce que vous découvrirez en lisant le livre.

Le roman de William Boyd qui doit son titre à un phénomène climatologique en relation avec le métier du personnage principal, est donc un très bon roman que j'ai lu avec plaisir et intérêt.
Lecture commune avec Jeneen

dimanche 13 novembre 2011

Victor Hugo : Souvenir de la nuit du 4

La liberté guidant le peuple  Eugène Delacroix

Victor Hugo  qui s'est exilé après le coup d'état de Louis Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851 écrit Les châtiments pour combattre le gouvernement de celui qui a pris le nom de Napoléon III. L'anecdote à laquelle le poète fait allusion est historique. Le 4 août 1851, le surlendemain du coup d'état, la troupe a ouvert le feu sur la foule qui se promenait sur le boulevard.

L'allégorie de Delacroix La liberté guidant le peuple reste la meilleure illustration de l'insurrection générale du Romantisme contre toutes les barrières. Celles-ci sont bien sûr littéraires (le théâtre et la poésie, notamment, ont été secouées durablement dans leurs formes) mais aussi politiques, et l'on a pu affirmer non sans raison que les journées révolutionnaires de 1830 et 1848 sont romantiques, comme romantiques ont été les luttes pour l'indépendance que mènent alors la Grèce, l'Espagne ou la Pologne. De cette effervescence, Hugo représente tous les aspects, du "bonnet rouge mis au vieux dictionnaire" jusqu'au non défintif que son exil opposa au Second Empire : "le Romantisme, dit-il encore, c'est le libéralisme en littérature".  (citation article sur le Romantisme ici)

Souvenir de la nuit du 4

L'enfant avait reçu deux balles dans la tête.
Le logis était propre, humble, paisible, honnête ;
On voyait un rameau bénit sur un portrait.
Une vieille grand-mère était là qui pleurait.
Nous le déshabillions en silence. Sa bouche,
Pâle, s'ouvrait ; la mort noyait son oeil farouche ;
Ses bras pendants semblaient demander des appuis.
Il avait dans sa poche une toupie en buis.
On pouvait mettre un doigt dans les trous de ses plaies.
Avez-vous vu saigner la mûre dans les haies ?
Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend.
L'aïeule regarda déshabiller l'enfant,
Disant : - comme il est blanc ! approchez donc la lampe.
Dieu ! ses pauvres cheveux sont collés sur sa tempe ! -
Et quand ce fut fini, le prit sur ses genoux.
La nuit était lugubre ; on entendait des coups
De fusil dans la rue où l'on en tuait d'autres.
- Il faut ensevelir l'enfant, dirent les nôtres.
Et l'on prit un drap blanc dans l'armoire en noyer.
L'aïeule cependant l'approchait du foyer
Comme pour réchauffer ses membres déjà roides.
Hélas ! ce que la mort touche de ses mains froides
Ne se réchauffe plus aux foyers d'ici-bas !
Elle pencha la tête et lui tira ses bas,
Et dans ses vieilles mains prit les pieds du cadavre.
- Est-ce que ce n'est pas une chose qui navre !
Cria-t-elle ; monsieur, il n'avait pas huit ans !
Ses maîtres, il allait en classe, étaient contents.
Monsieur, quand il fallait que je fisse une lettre,
C'est lui qui l'écrivait. Est-ce qu'on va se mettre
A tuer les enfants maintenant ? Ah ! mon Dieu !
On est donc des brigands ! Je vous demande un peu,
Il jouait ce matin, là, devant la fenêtre !
Dire qu'ils m'ont tué ce pauvre petit être !
Il passait dans la rue, ils ont tiré dessus.
Monsieur, il était bon et doux comme un Jésus.
Moi je suis vieille, il est tout simple que je parte ;
Cela n'aurait rien fait à monsieur Bonaparte
De me tuer au lieu de tuer mon enfant ! -
Elle s'interrompit, les sanglots l'étouffant,
Puis elle dit, et tous pleuraient près de l'aïeule :
- Que vais-je devenir à présent toute seule ?
Expliquez-moi cela, vous autres, aujourd'hui.
Hélas ! je n'avais plus de sa mère que lui.
Pourquoi l'a-t-on tué ? Je veux qu'on me l'explique.
L'enfant n'a pas crié vive la République.

Nous nous taisions, debout et graves, chapeau bas,
Tremblant devant ce deuil qu'on ne console pas.

Vous ne compreniez point, mère, la politique.
Monsieur Napoléon, c'est son nom authentique,
Est pauvre, et même prince ; il aime les palais ;
Il lui convient d'avoir des chevaux, des valets,
De l'argent pour son jeu, sa table, son alcôve,
Ses chasses ; par la même occasion, il sauve
La famille, l'église et la société ;
Il veut avoir Saint-Cloud, plein de roses l'été,
Où viendront l'adorer les préfets et les maires ;
C'est pour cela qu'il faut que les vieilles grand-mères,
De leurs pauvres doigts gris que fait trembler le temps,
Cousent dans le linceul des enfants de sept ans.

Francisco  Goya: Saturne dévorant ses enfants



Un livre, un Jeu : Daphné du Maurier Rebecca


Réponse à l'énigme n° 10
 Les oscarisés sont cette fois-ci  : Keisha, Aifelle,  Eeguab, Maggie,  Miriam  Sabbio,  Lystig,  Cagire,  Dominique, Nanou,  Thérèse.   Et bravo à tous et merci pour votre participation.

Pour le livre : Rebecca de Daphné du Maurier
Le film : Rebecca d'Alfred Hitchcock ; le producteur : David O. Selznick

 
Le roman de Daphné du Maurier, Rebecca, est un conte mais il commence là où le conte finit, par le mariage. Telle Cendrillon, une jeune fille d'un milieu modeste est obligée, à la mort de ses parents, de s'engager comme dame de compagnie auprès d'une riche américaine. Lors d'un séjour dans un palace sur la Riviera avec sa déplaisante patronne (la marâtre des contes) la jeune fille va faire la connaissance de Maxime de Winter, un aristocrate anglais, propriétaire d'un domaine fabuleux nommé Menderley.  La rumeur court qu'il ne peut oublier la mort de sa femme, la séduisante et brillante Rebecca. Pourtant, à la fin du séjour de la jeune fille, contre toute attente, il la demande en mariage. Après un heureux voyage de noces, les époux rentrent à Menderley où notre héroïne est présentée aux domestiques du domaine et entre autres à la gouvernante de la maison, Madame Denvers, qui aime Rebecca d'un amour fanatique et ne se console pas de la disparition de sa maîtresse. La jeune madame de Winter doit faire face à la difficulté de se retrouver transplantée dans un milieu social qui n'est pas le sien et dans lequel elle commet beaucoup de bévues. La  présence de l'inoubliable Rebecca qui hante tous les esprits l'obsède. La mélancolie de son mari qui semble ne pas pouvoir oublier sa première épouse et la haine de madame Denvers qui ne lui pardonne pas de prétendre remplacer Rebecca la mènent au bord du suicide...
Notons et c'est remarquable que le lecteur ne connaîtra jamais le prénom de l'héroïne. Le récit est raconté à la première personne par la jeune fille qui ne révèlera pas son prénom. Ce qui permet au personnage éponyme du roman de prendre toute son ampleur. Et ceci est un tour de force de l'écrivain. Rebecca est morte mais c'est elle qui reste le personnage principal du roman. Sa présence est telle qu'elle annihile la jeune femme qui nous raconte l'histoire. Cette dernière vit dans une maison où tout rappelle Rebecca jusqu'à son papier à lettres dans le bureau qui est maintenant le sien, jusqu'à cette chambre intacte devenue un mausolée entretenue par Madame Denvers, ses vêtements, ses affaires personnelles toujours prêts à servir qui semblent attendre sans cesse un impossible retour. Cette présence est tellement obsédante que la seconde madame de Winter quand on lui téléphone répond : "non madame de Winter n'est pas là" oubliant que c'est à elle que l'on s'adresse. Cette réponse maladroite et gauche, qui est le fruit de la timidité de l'héroïne, montre l'effacement de la jeune fille dont la légitimité, l'existence même sont gommés au profit d'un fantôme.


Le personnage de madame Danvers est lui aussi très fort. Il fait pendant à celui de Rebecca et toutes deux semblent incarner les forces du mal. Face à l'innocente ingénue qui par son caractère effacé, son manque d'assurance et  les complexes liés à son milieu social n'a aucune possibilité de sortir victorieuse, madame Danvers est une présence maléfique toute puissante. Hitchcock a très bien su exploiter ce personnage de sorcière issue d'un conte de fées et le traduire en images. Dans son film, la longue silhouette en robe noire qui se déplace sans bruit dans les murs de ce château néogothique ou qui se détache devant une fenêtre aux longs voiles blancs comme un spectre dans son linceul, est hallucinante. A tel point que Walt Disney a repris la silhouette et les traits de madame Danvers, l'extraordinaire Julie Anderson, pour servir de modèle à la marâtre de Cendrillon dans son dessin animé.

Le thème  de l'amour  est aussi prépondérant. Après la scène du bal, la jeune femme qui a revêtu la  même robe que Rebecca,  copiée d'un tableau,  est sur le point de se tuer,  encouragée par la perverse madame Danvers. Mais lorsque des circonstances tragiques lui font comprendre que c'est elle et non Rebecca que Maxime aime, la jeune femme va puiser dans son amour la force qui lui manquait jusque là. La fragile femme-enfant se métamorphose en femme amoureuse et déterminée qui va lutter pour sauver son amour et devenir la compagne forte sur laquelle Maxime de Winter pourra s'appuyer.

Mon avis  à ne  pas lire  si vous n'avez pas lu le livre et comptez le faire :

Le film de Hitchcock est très fidèlement adapté du roman sauf pour le dénouement. Dans le roman Maxime de Winter poussé à bout par Rebecca  la tue puis met son corps dans le bateau qu'il fait couler. Dans le film Maxime de Winter est innocent (voir Wens). Si j'aime énormément le film dont la force tient dans les images et les effets de lumière proches de l'expressionisme*, je juge le dénouement du roman plus fort. Le personnage de Rebecca y gagne encore en noirceur et en machiavélisme.

*On se souvient, par exemple, de ce long travelling avant par lequel s'ouvre le film qui nous conduit jusqu'à Menderley en ruines avec la voix off mélancolique de la la narratrice qui nous commente son rêve...

Madame Danvers : Julie Anderson

samedi 12 novembre 2011

Un livre, un Jeu : énigme n° 10





Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même nous vous proposons, le samedi, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film.

Consignes :  Vous pouvez donner vos réponses par mail (que vous trouverez dans mon profil) et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs qui n'auront gagner que la gloire de participer (avouez que c'est beaucoup!) sera donnée le Dimanche.
 
Chez Wens ICI vous devez trouver le film, le metteur en scène et le producteur, chez moi, le livre.

 Enigme 10

Ce roman d'une écrivaine anglaise commence comme un conte de Cendrillon : la bergère épouse le prince charmant. Mais bien vite, l'on s'aperçoit que le conte de fées n'en est pas un et que la jeune héroïne ne  connaîtra pas le bonheur attendu.

Aucune fumée ne s’élevait de la cheminée et les petites fenêtres mansardées bâillaient à l’abandon. Puis je me sentis soudain douée de la puissance merveilleuse des rêves et je glissai à travers les barreaux comme un fantôme. L’allée s’étendait devant moi avec sa courbe familière, mais à mesure que j’y avançai, je constatais sa métamorphose : étroite et mal entretenue, ce n’était plus l’allée d’autrefois. Je m’étonnai d’abord, et ce ne fut qu’en inclinant la tête pour éviter une branche basse que je compris ce qui était arrivé. La Nature avait repris son bien, et, à sa manière insidieuse, avait enfoncé dans l’allée ses longs doigts tenaces, avaient fini par triompher. Ils pullulaient, obscurs et sans ordre sur les bords de l’allée. Les hêtres nus aux membres blancs se penchaient les uns vers les autres, mêlant leurs branches en d’étranges embrassements et construisant au-dessus de ma tête une voûte de cathédrale. Et il y avait d’autres arbres encore, des arbres dont je ne me souvenais pas, des chênes rugueux et des ormes torturés qui se pressaient jouer contre joue avec les bouleaux, jaillissant de la terre en compagnie de buissons monstrueux et de plantes que je ne connaissais pas.

mardi 8 novembre 2011

Invitation au musée de la vie romantique



De temps en temps, je vous inviterai à aller voir de blog en blog les billets écrits pour le challenge romantique pour en découvrir les richesses et trésors. Il ne s'agira pas d'un bilan mais d'un voyage  dans l'univers romantique de la blogosphère.

Aujourd'hui, je commence avec Eiluned et l'Ogresse de Paris qui ont toutes deux visité le Musée de la Vie Romantique à Paris et nous promènent dans ce lieu dédié avant tout à George Sand et aussi à un autre peintre romantique Ary Scheffer.

Allez découvrir chez Eiluned les photos de la belle demeure où est installé le musée :

 Photo Eiluned


Je continue sur ma lancée avec les visites de l'été, dans l'ordre, et nous abordons donc le musée de la vie romantique.

Il se situe dans une bien jolie maison, ayant appartenu autrefois à Ary Scheffer ( 1795-1858), peintre d'origine hollandaise, appartenant à l'école romantique. Elle en aura vu passer des têtes illustres cette demeure. Chopin, George Sand, Delacroix, Liszt, Rossini, Dickens (!!!) et j'en passe...
Après être passée à divers membres de la famille, la maison sera finalement léguée à l'état en 1956, pour notre plus grand plaisir... Lire la suite

 L'ogresse de Paris a illustré sa visite par des croquis :

 


Le musée de la Vie romantique est un petit trésor.
Au cœur du quartier de la nouvelle Athènes, dans une rue comme tant d'autres à Paris, jaillit soudain un arbre majestueux entre deux immeubles.  Une petite allée pavée et arborée puis un Hôtel particulier aux volets verts pâles. Nous y sommes. Ce quartier au XIX grouillait d'artistes en tout genre : acteurs, peintres, musiciens, écrivains s'étaient établis dans les immeuble environnants. Le salon du peintre Ary Scheffer, réunit alors  le cercle romantique des années 1830. Lire la suite


dimanche 6 novembre 2011

Goethe, Nerval, Schubert, Berlioz : Le roi de Thulé


Théodore Chassériau  peintre romantique français (1819-1856)
La mort de Cléopâtre


La ballade Le roi de Thulé est extrait du Faust de Johann Wolfgang Goethe, pièce publiée en 1808  et qui est une des oeuvres de la littérature allemande universellement connue. C'est un alchimiste du XVI ème siècle, le docteur Faustus, qui a nourri ce mythe littéraire repris sans cesse au cours des siècles par de nombreux écrivains. Goethe s'est directement inspiré du dramaturge anglais, contemporain de Shakespeare, Christopher Marlowe.


Johann Wolfgang von  Goethe


Le roi de Thulé
 Il était un roi de Thulé

À qui son amante fidèle

Légua, comme souvenir d’elle,

Une coupe d’or ciselé.




C’était un trésor plein de charmes

Où son amour se conservait :

À chaque fois qu’il y buvait

Ses yeux se remplissaient de larmes.






Voyant ses derniers jours venir,

Il divisa son héritage

Mais il excepta du partage

La coupe, son cher souvenir.


Il fit à la table royale

Asseoir les barons dans sa tour ;

Debout et rangée alentour,

Brillait sa noblesse loyale.

Sous le balcon grondait la mer.

Le vieux roi se lève en silence,

Il boit, — frissonne, et sa main lance

La coupe d’or au flot amer !

Il la vit tourner dans l’eau noire,

La vague en s’ouvrant fit un pli,

Le roi pencha son front pâli…

Jamais on ne le vit plus boire.


traduction de Gérard de Nerval, poèmes divers, 1827,




Je vous propose une deuxième traduction car il est toujours intéressant de comparer et de constater les différences entre plusieurs versions. Jean Malaplate Ballades et autres poèmes de Goethe (Aubier domaine allemand Bilingue)


Philip Otto Runge (1777-1810) peintre romantique allemand
Le roi David

Le roi de Thulé

 Un roi de Thulé fut fidèle,

 Sans se lasser jusqu'à la mort.

jadis, en expirant sa belle

Lui fit don d'une coupe en or


Rien n'avait pour lui tant de charmes,

 Dans tous ses festins s'en servait

 Et chaque fois qu'il y buvait

Ses yeux se remplissaient de larmes.


Comptant chaque ville et village

Lorsque le temps vint de mourir,

 Il légua tout son héritage,

La coupe voulut retenir.


A son banquet fit comparaître

Ses chevaliers au regard fier

Dans la salle de ses ancêtres,

 En son château près la mer.


 Dans un dernier sursaut de vie,

Le vieux roi vida de nouveau

Puis jeta la coupe chérie

De la terrasse dans le flot.


Il la vit s'incliner et boire,

 S'enfoncer sous la mer sans fin.

Sur ses yeux vint une ombre noire

Et jamais plus n'a bu du vin.



Faust et la ballade du roi de Thulé  ont inspiré de nombreux musiciens. J'ai retenu le nom de deux musiciens romantiques :


 Frantz Schubert (Vienne 1797-1828) est un musicien autrichien qui représente le mieux l'éclosion du Romantisme en Musique. Il est mort du typhus à Vienne et n'a vécu que 31 ans mais il a laissé une oeuvre abondante. Il a écrit plus de six cents leader et est considéré comme le maître du genre. Parmi ses oeuvres les plus connus citons sa Belle Meunière, Le quintette de la Truite, son Voyage d'hiver, sa Symphonie inachevée, ses Impromptus et ses Moments musicaux. Il est aussi l'auteur de six opéras.
Le lied du roi de Thulé est paru en 1816.






Schubert : Le roi de Thulé chanté par Brigitte  Fassebender


                                         


Hector Berlioz (1803-1869) représente le renouveau de la musique romantique en France : "Il ne se contente pas d'audaces calculées comme Meyerbeer ou Rossini, il va faire explosion. Berlioz a été plus qu'un musicien romantique : il fut le Romantisme personnnifié avec ses qualités et ses défauts." (Francis Claudon Le Romantisme; Somogy Editions d'Art)
Parmi ses oeuvres les plus connues : la symphonie Fantastique, ses opéras dont La damnation De Faust (1846). Il intègre dans la partition de La damnation huit scènes qu'il a composées en 1845, parmi lesquelles la ballade Le roi de Thulé




Berlioz : Le roi de Thulé chanté par Elizabeth Shwartzkopf 


Tod Robbins : les éperons réponse à l'énigme N° 9


Bravo ! Plus c'est difficile, plus vous  trouvez! A croire que vous aimez la difficulté. Nos valeureux concurrents ont pour nom aujourd'hui : Océane, Aifelle, Eeguab, Keisha, Dominique, Maggie, Jeneen, Sabbio, Lireaujardin, Nanou, Gwenaelle, Asphodèle ... ET merci à tous de votre participation.

La nouvelle Les éperons (Spurs 1923) de Tod Robbins est parue sous forme d'un joli petit livre publié  aux Editions du Sonneur et je dois à Jeneen qui nous l'a envoyé, à Wens et moi-même, d'avoir fait sa découverte. (Merci Jeneen!)


Tod Robbins (Clarence Aaron Robbins) est né à Brooklyn en 1888 dans une riche famille new yorkaise. Sa fortune lui permet de se consacrer à l'écriture et il  fait paraître en 1912 un court roman Mysterious Martin, suivi bien vite  la même année de The Spirit of the Town  En 1917 un de ses livres The Unholy Three (Le club des trois) est pour la première fois adapté à l'écran par Tod Browning.
Tod Robbins publie d'année en année de nombreux romans et nouvelles en se spécialisant dans le fantastique et l'horreur. Les Eperons paru en 1923  sera à nouveau adapté par Tod Browning en 1932 sous le Titre de Freaks, une oeuvre célèbre mais très controversée en son temps, connue à notre époque d'un public de cinéphiles. Quand on a vu Freaks une fois, on ne peut l'oublier! C'est un film dérangeant, certes, mais qui nous questionne sur notre rapport à la différence, sur la cruauté des relations humaines, sur le voyeurime avec ce que cela suppose de zones sombres en nous, sur les thèmes de la vengeance aussi...

C'est pourquoi, Wens et moi nous vous proposons si vous être intéressés de mettre le DVD et le livre, en colis Voyageur. Le documentaire présenté avec le film est d'un grand intérêt.  Inscrivez-vous dans les commentaires.

L'intrigue se déroule dans un cirque qui présente, à côté des numéros traditionnels, des spectacles animés par des monstres. Le héros de ce livre, Jacques Courbé, un nain, fait son entrée sur la piste sur le dos d'un fier destrier nommé Saint Eustache. Sa vive imagination qui le fait s'imaginer en noble chevalier lui permet de supporter les quolibets et les insultes de la foule.

Peu importait que Saint Eustache n'eût rien d'un noble destrier, hormis dans l'esprit de son maître - ni même du poney : c'était un gros chien de race indistincte, doté du long museau et des oreilles droites du loup.

Mais un jour, Jacques Courbé apprend qu'il hérite de la fortune de son oncle. Il peut alors réaliser son rêve, demander en mariage Jeanne Marie, la belle écuyère, cupide, dont il est amoureux. Oui, mais... Jeanne Marie devenue son épouse aurait mieux fait de ne pas vexer le petit monsieur extrêmement susceptible! La vengeances sera à la hauteur de l'insulte et les éperons y joueront un rôle.

La nouvelle joue sur l'horreur et sur une certaine morbidité du lecteur avec la galerie de portraits des monstres, qui à côté du nain, se partagent la curiosité du public : l'enfant-Girafe au long cou démesuré, le géant, la femme-louve aux dents acérés...  Pendant le repas de mariage, un sentiment trouble s'installe qui crée le malaise. En effet, si le lecteur s'est senti de la répulsion pour les spectateurs du cirque attirés par les monstres, il est bien vite placé en tant que lecteur dans la même position et il est amené à se demander lesquels sont les plus monstrueux de ceux qui subissent une telle disgrâce ou de ceux qui s'en moquent, insultent et humilient. Pourtant les victimes ne sont pas plus sympathiques que leurs bourreaux avec leur imbécile orgueil, leur violence qui les pousse à se battre, à se déchirer. Quant à Jacques Courbé... Je ne vous en dis pas plus mais... ce n'est pas parce qu'on est petit qu'on est gentil!
Une nouvelle réussie dont le réalisateur Tod Browning a tiré un chef d'oeuvre.


 Hans, Hercule, Cléopâtre, Frieda

Mon avis sur le Livre et le film 

La nouvelle et le film sont très différents non seulement parce qu'ils ne portent pas le même titre mais aussi parce que Tod Browning introduit des personnages qui n'existent pas dans le livre. Celui de Vénus, une jolie jeune femme, qui va prendre la défense des "monstres" avec son amoureux, le clown. Preuve que si l'on  dépasse les sentiments de répulsion et de fascination morbides envers ces créatures étranges l'on peut parvenir à les aimer et les découvrir en tant qu'êtres humains. Une belle réflexion sur l'acceptation de la différence. Et puis surtout, il y a le personnage de Freida, une midget (on appelle ainsi en anglais des petites personnes qui n'ont aucune difformité physique à la différence des nains, les dwarfs). Freida souffre de voir ridiculisé celui qu'elle aime, Hans, par sa grande épouse, Cléopâtre. Ces deux midgets sont des personnages tout à fait positifs. Ils sont là pour rappeler que ceux que nous nommons des monstres sont des êtres humains comme les autres, doués des mêmes sentiments que nous et capables d'amour vrai et désintéressé..
On peut donc dire que le film est finalement moins pessimiste que le livre où aucun des personnages n'est sympathique, ni ceux qui sont considérés comme "normaux", ni les autres.
 Les modifications de l'intrigue sont grandes aussi. Dans le livre Jacques Courbé exerce seul sa vengeance  alors que dans le film tous sont derrière lui pour punir la coupable. Il y a une solidarité de tous.
Le film a été mal reçu par la critique et le public. On a reproché à Tod Browning d'avoir exploité ces créatures, de les avoir offerts en pâture à la curiosité du spectateur.  Personne n'a reconnu que le film était un appel à la compréhension et un plaidoyer pour le respect des personnes ainsi meurtris dans leur corps. On n'a vu dans cette oeuvre qu'un film d'épouvante et c'est vrai que certaines scènes font réellement peur. Mais ce qui nous effraie le plus ce sont les sentiments qui naissent en nous à la vision de ces freaks.  S'il y a épouvante, elle vient essentiellement de nous, de ce rejet de l'autre, de cette peur de leur ressembler, de la répulsion que nous éprouvons envers eux et dont nous avons honte. Ce sont des sentiments peu glorieux qui font que l'on a rejeté ce film et que l'on a cherché avec succès, pendant de nombreuses années, à le mettre aux oubliettes.




samedi 5 novembre 2011

Un livre, un Jeu : énigme n°9





Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même nous vous proposons, le samedi, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma!Il s'intitule : Un livre, Un film.

Chez Wens ICI vous devez trouver le film, le metteur en scène et les acteurs, chez moi, le livre.

Consignes :  Vous pouvez donner vos réponses par mail (que vous trouverez dans mon profil) et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs qui n'auront gagner que la gloire de participer (avouez que c'est beaucoup!) sera donnée le Dimanche.


Enigme n° 9



Cette fois-ci l'énigme est difficile. Le livre et son auteur ne sont pas très connus et il a inspiré un film qui ne porte pas le même nom et dont le réalisateur n'est connu que des cinéphiles. Mais quel film!
Ne vous découragez  pas! Nous allons vous donner les moyens d'y parvenir.  Allez voir Wens! Sachez d'abord qu'il s'agit d'une courte  nouvelle.

1)Je vous donne des indices dans l'image

2) L'action se déroule dans un cirque

3) le personnage principal et  surtout ses compagnons sont très bizarres.

4) Les petits ne sont pas obligatoirement  les plus gentils!

Mademoiselle Lupa, sa lèvre supérieure et velue retroussée sur ses longs crocs blancs, rongeait un os et grommelait comme pour elle-même des phrases incompréhensibles, tout en jetant à ses compagnons des regards féroces et méfiants. Les mains de monsieur Jongle s'étaient mises à trembler; comme il n'avait pas renoncé de jongler avec les couteaux et les assiettes de chaque nouveau service, le parquet était jonché de tessons de porcelaine.

vendredi 4 novembre 2011

Les plumes de l'année : La mer au jusant




 Chez Asphodèle dans Les Plumes de l'année nous nous exerçons aux difficultés de placer des mots dans un texte de notre invention. Cette fois ces mots commencent tous par un J : 
Jusant – jaspiner – juron – jubiler – jacquard – joyeuse – juke-box – jade – jalousie – jokari* – jour – justice – juvénile – jeudi – jouir – jalon – jamais – janotisme – jérémiade – jupe .



La mer au jusant

"Quand la mer au jusant qui est d'ambre et de jade"
Ainsi avais-je écrit dans ma rêverie tendre
"Mais c'est un janotisme," juvénile barbare,
Grommela  Miss Jeneen*, bretonne ébouriffée.
"Mais c'est un janotisme!" jaspina-t-elle encore,
s'étouffant dans sa barbe avec de vils jurons
jamais, jamais n'ai vu un si grand solécisme
Misérable garçon, jeudi venu au monde
Un jour qui est pourtant celui de Jupiter
Tu as joui, hélas, de joyeux privilèges
Attirant sur ton front la jalousie des Dieux
 Vivant, paisible enfant, au jupe de ta mère
Comment peux-tu ainsi,  de la langue française
tordre le cou de cygne? Quel  horrible blasphème!

Mais mon esprit alors s'évade très loin d'elle
Jubilante hirondelle, il trace dans le ciel
Des cercles éblouissants;  oubliée la maîtresse
Ses tristes jérémiades et ses lamentations
Quand je vais me poser sur la blanche** asphodèle
Dans le pré émaillé de couleurs vives et gaies
Comme sur un métier de vieux jacquard ancien
Ou l'artisan jaloux de ses secrets occultes
Tisse les fils soyeux de la Vie de la Mort.
Puis prenant son essor, il volète plus loin
De jalon en jalon, loin des jux-box bruyants
De la ville et du stress, il survole la mer
En ses vagues joueuses, amoureuse éternelle,
La mer qui au jusant  me découvre son âme
La mer qui en riant m'offre son univers
Et ses rochers de jade ou le pied va glissant
Son sable d'or et d'ambre, la douceur de mon âme.


* @ Jeneen : Moi :  quoque (figlia)
** @ Asphodèle : blanche, blanche... c'est vite dit!  Je me suis laissé dire que..



jeudi 3 novembre 2011

Michel Bussi : Nymphéas noirs

Nymphéas de Monet

Les Nymphéas noirs de Michel Bussi aux Presses de la cité commence par un prologue qui  semble nous plonger dans l'univers du  conte :

Trois femmes vivaient dans un village.
La première était méchante, la deuxième était menteuse, la troisième était égoïste.
Leur village portait un joli nom de jardin Giverny. (...)
La première avait plus de quatre-vingts ans et était veuve. Ou presque.. la deuxième avait trente six ans  et n'avait jamais trompé son mari. Pour l'instant. La troisième avait onze bientôt et tous les garçons de son école voulaient d'elle pour amoureus
e.


Puis le roman débute par... la découverte d'un cadavre au crâne défoncé,  celui de Jérome Merval,  dont le corps est trouvé à l'endroit exact où a eu lieu le meurtre d'un petit garçon bien des années auparavant. L'inspecteur Laurenç Sérénac et son adjoint adjoint Sylvio Bénavides mènent l'enquête qui  tourne autour de la très jolie institutrice du village que l'inspecteur Sérénac semble trouver à son goût. Vous vous doutez que les trois femmes vont jouer un rôle primordial dans cette histoire ainsi que le chien Neptune, et les fameux Nymphéas noirs qui donnent le titre au roman.

Mais je ne vous en dis pas plus! car si vous êtes comme moi, vous allez vous faire avoir en beauté! Je me suis laissée mener (suis-je la seule? Suis-je particulièrement naïve?) par le bout du nez. Je n'ai pas soupçonné jusqu'à la fin... quel était le mystère! Pour une surprise, ce fut une surprise que j'ai particulièrement appréciée! Bravo à l'auteur qui a conçu ainsi une intrigue aussi bien menée!

A cette réussite de l'intrigue policière s'ajoute le plaisir de vivre à Giverny  l'espace d'un roman, un village qui nous livre ses beautés, ses secrets aussi, un Giverny que l'écrivain connaît bien et où il nous promène pour notre plus grand plaisir, nous permettant de découvrir Monet et les impressionnistes, chez eux, dans leur intimité. De plus l'écrivain, grâce à l'enquête policière, nous amène en balade jusqu'à Rouen.  Nous admirons la cathédrale peinte vingt huit fois par Monet.  Vingt huit fois, oui, de la même manière qu'il a peint toujours les mêmes nymphéas de Giverny pendant trente ans!

Les gens devaient le prendre pour un fou...
Les gens, au fond, admirent les fous


Nous visitons le musée de Rouen mais aussi celui de Vernon avec son fameux tondo  de Nymphéas donné par Monet en 1925, un an avant sa mort. Il y a dans ces pages, un réel intérêt pour la peinture que j'ai amplement partagé avec l'écrivain!

Un agréable roman policier donc qui a reçu le prix du polar au festival de Villeneuve-Lez-Avignon 2011.


Challenge Shakespeare : Un an déjà!

 Voici un nouveau bilan du challenge Shakespeare organisé par Maggie et moi. Mais un an c'est bien court pour se pencher sur l'oeuvre du grand dramaturge alors nous prolongeons d'une année supplémentaire les lectures shakespeariennes. Bonne lecture !
La participation s'ouvre sur cinq billets qui présentent des généralités sur Shakespeare :
Dominique qui n'est pas inscrite au challenge a eu la gentillesse de nous permettre de citer son billet sur une biographie du dramaturge :Biographie de William Shakespeare de Bil Bryson, 
Claudialucia : Le théâtre du Globe
Quand les écrivains parlent de Shakespeare
ANTOINE ET CLEOPATRE

Irrégulière  : Antoine et Cléopâtre
BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN



Lewerentz : beaucoup de bruit pour rien (le film de Kenneth Branagh), 
HAMLET

Wens : Hamlet de Zefirelli
Miriam : Hamlet de Laurence Olivier (1948)
Droopyvert : Hamlet
LA MEGERE APRIVOISEE

LA NUIT DES ROIS

 
Claudia : La nuit des rois
 LE ROI LEAR

  
LE SONGE D'UNE NUIT D'ETE

Droopyvert : Le songe d'une nuit d'été.
 Maggie : adaptation d'Hoffman.

Lou : Le songe d'une nuit d'été 
MACBETH
 


OTHELLO


 
RICHARD III


 
Céline  Richard III.

ROMEO ET JULIETTE


 
Ellcrys: Roméo et Juliette
L'Irrégulière Roméo et Juliette 
SONNET



TITUS ANDRONICUS

Maggie : Titus Andronicus