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mardi 30 juin 2015

Virginia Woolf : Lappin et lapinova





Lappin et lapinova est une nouvelle de jeunesse de Virginia Woolf. Elle la publia en 1939 après l’avoir revue mais elle avait été écrite une vingtaine d’années auparavant.

Tout commence par le mariage, à Londres de Ernest Thorburn et Rosalind et se poursuit pendant la lune de miel à l’hôtel. Remarquant que son mari fronce le nez comme un petit rabbit, Rosalind le surnomme Lappin et lui, très épris, surenchérit en l’appelant Lapinova. Les deux amoureux bêtifient à qui mieux mieux. Roi Lappin et Reine Lapinova sont très heureux. Les jeunes mariés se créent « un univers privé entièrement peuplé de lapins » que personne ne soupçonne mais qui leur permet une connivence particulière et précieuse. Cette merveilleuse complicité aide Rosalind à surmonter les réticences qu’elle éprouve envers sa belle famille.

 Une scène de comédie qui s'assombrit

Ainsi la nouvelle apparaît d’abord comme une scène de comédie, mais elle s’assombrit progressivement. Dans ce vaudeville léger, le couple roucoule tendrement, s’invente des histoires un peu sottes mais qui les enchantent. Tous les deux sont finalement très sympathiques bien que tendrement ridicules. Mais une phrase inquiétante se glisse au milieu de cette béatitude et pose un jalon pour le dénouement :
Ils étaient très heureux. Mais ce bonheur là, se demandaient-ils*, il y en a pour combien de temps? Et chacun répondait d’après son expérience personnelle. »
* (les clients de l’hôtel)

Un regard critique sur la société

Sous cette apparente gentillesse, et malgré l’indulgence de l’écrivaine pour ce couple d’amoureux, Virginia Woolf ne laisse pas d’être désenchantée. Elle porte un regard critique et lucide sur la société. Si Rosalind est orpheline, c’est pour mieux la confronter à la grande tribu des Thorburn, dix enfants et des ancêtres. D’ailleurs Rosalind n’a pas de nom de famille comme pour montrer son insignifiance et nous ne la connaissons que sous son nom de femme mariée - Mrs Ernest Throburn- . Elle perd même son prénom comme si elle n’avait plus d’individualité propre. Elle est décrite au lecteur comme "une goutte d'eau" au milieu de cette famille, ou "un glaçon" en train de se "liquéfier" : on la faisait fondre, se répandre, se dissoudre dans le néant". Avec ses"yeux à fleur de tête", elle ressemble bien à un petit lapin sans défense.
L’ironie de l’écrivaine se manifeste régulièrement face à cette famille imbue d’elle-même, snob, réactionnaire et collet monté. Elle est à son comble quand Rosalind dans sa naïveté croit que l’épithète « prolifique » jetée dans la conversation, s’applique à la famille Thorburn alors qu’elle désigne des lapins. Sous les yeux de Rosalind et grâce à son imagination fertile, chaque membre de la famille Thorburn se métamorphose, dévoilant sa vraie identité et la vérité n’est pas belle à voir sous les apparences :

"Et Célia , la fille célibataire qui fourrait toujours son nez dans les secrets d’autrui, dans les petites choses qu’ils désiraient cacher, c’était un furet blanc aux yeux roses et au museau tout crotté à cause de son horrible manie de fouiller dans la boue et d'en tripoter." 


La brièveté de l'amour

L'écrivaine nous montre la brièveté de l’amour et du bonheur qui ne peut être, affirme-t-elle, qu’éphémère. Elle peint aussi la condition de la femme pour qui l’amour est le seul horizon, enfermée comme elle est dans sa maison sans pouvoir comme l’homme se tourner vers l’extérieur. Lorsque Lappin et Lapinova cessent d’exister c’est pour Rosalind une sorte de mort mais ce que décrit Virginia Woolf, par un glissement de l’image, c’est la mort d’un lapin dans un bois obscur tué par un coup de fusil. C’est la fin d’une imagination romanesque qui tenait lieu de richesse à Rosalind, c’est aussi la fin de la complicité et de l’amour.

vendredi 26 juin 2015

Per Olov Enquist : Le médecin personnel du roi


Dans Le médecin  personnel du roi, Per Lov Enquist raconte un moment de l’histoire du Danemark au XVIII siècle. Christian VII,  roi du Danemark et de Norvège, a une intelligence brillante mais un gouverneur trop brutal le fait vivre dans la peur et la violence si bien que l’enfant devient instable souffre de troubles hallucinatoires, de crises de terreurs et de panique, avant de tomber progressivement dans la folie. Dès lors il n’est plus apte à gouverner, ce qui fait bien l’affaire des conseillers du Royaume qui peuvent ainsi gouverner à sa place.

Christian VII du Danemark

Mais lors d’un séjour de Christian VII en Europe, on  le confie  au docteur Struensee qui gagne la confiance et l'amitié du malheureux souverain. Johann Friedrich Struensee va exercer une telle emprise sur lui qu’il devient son premier ministre, le seul autorisé à signer des documents sans avoir besoin de la signature royale. Autant dire que le médecin est l’égal du roi et même plus puisqu’il règne seul, le jeune malade ne pouvant comprendre ce qui se passe. Malgré la vindicte des conseillers, Struensee gagné aux idées philosophiques, de Voltaire à Rousseau en passant par Diderot, en profite pour entreprendre des réformes fondamentales, révolutionnaires, très audacieuses, qui suscitent le mécontentement non seulement des nobles mais du peuple. De plus, l’amour réciproque de Johann Friedrich Struensee et de la reine, Caroline Mathilde de Hanovre, soeur du roi d’Angleterre George III, épouse de Christian VII qui a peur d’elle et la délaisse, va être un des facteurs de sa chute…
Un complot fomenté par tous ceux qui souhaitent sa perte, en 1772, enlève son pouvoir au médecin qui sera exécuté…
je vous laisse découvrir les détails de cette extraordinaire histoire dont Per Olov Enquist tire un récit passionnant, réflexion sur le pouvoir, sur le rôle des Lumières, sur la vie…

Johann Friedrich Struensee  conseiller de Christain VII du Danemark, règne à la place du roi malade mental portrait de Jens Juel
Johann Friedrich Struensee portrait de Jens Juel
 Per Lov Enquist  nous fait partager en particulier, l’intérêt qu’il éprouve pour ce personnage Johann Friedich Struensee, danois d’origine allemande, bourgeois qui à l’origine n’éprouve pas un attrait particulier pour le pouvoir. Il se sent pourtant pris dans un engrenage qui le pousse lui, médecin par vocation, vers un destin vertigineux qu’il ne peut ou ne veut refuser. Il y a quelque chose  d’exceptionnel, dans cette révolution silencieuse, pacifique et douce, due à une seule personne. Johann Friedrich Stuensee a accompli une énorme travail de réforme pendant les deux années où il a « régné » à la place du roi, produisant 632 décrets, travaillant de jour comme de nuit dans son cabinet, s’attaquant aux inégalités, au servage, supprimant les privilèges, accordant la liberté de la presse, abolissant la censure, la torture, la prison pour dettes,  réformant les cadres de l’administration, créant des orphelinats, des écoles! Une révolution qui doit tout aux idées des Lumières mais qui paradoxalement est fondée sur une usurpation, un abus de pouvoir, sur l’oeuvre d’un seul donc sur la tyrannie, tout le contraire de la démocratie. Et pourtant Struensee a amorcé une extraordinaire mutation de son pays par des réformes qui  préfigurent la révolution française, et qui, après un retour en arrière lié à la réaction, finiront pas s’imposer.


Owe Hoegh Guldberg  premier ministre du roi Christian VII :  portrait du peintre Jens Juel
Owe Hoegh Guldberg peint par Jens Juel
L’écrivain oppose à Stuensee, une autre personnage Owe Guldberg, son double, qui représente la réaction et le parti des nobles. De petite naissance, arriviste, sans pitié, Guldberg  prendra le pouvoir après Struensee en tenant le roi sous tutelle. Trois personnages masculins s'affrontent mais dont la force est inégale, Struensee trop bon, refusant la violence, le roi à l'esprit troublé, et Guldberg rusé et sans état d'âme. Face à eux la reine est un personnage féminin entier et de caractère.

Caroline-Mathidle,reine du Danemark, épouse de Christina VII , soeur du roi George III d'Angleterre
Caroline-Mathidle, reine du Danemark,  peinte par Jens Juel
Le roman s’appuie sur des témoignages de l’époque, celui de Robert Murray Keith représentant anglais à Copenhague, sur les écrits de Reverdill, professeur d’allemand et de français du roi qui raconte les premières années du jeune Christian sous la férule perverse du comte Reventlow, son tuteur après la mort de ses parents, sur le courrier échangé entre Voltaire et Christian VII gagné lui aussi aux Lumières avant de sombrer dans la folie.  Le roman de Per Olov Enquist tient donc à la fois du documentaire et de la fiction et il est très réussi.


 Per OLov Enquist (1934) a écrit de nombreux romans (Le Cinquième Hiver du magnétiseur, Hess, L'Extradition des Baltes, Le Départ des musiciens...) des pièces de théâtre ( La Nuit des tribades, Pour Phèdre, L'Heure du lynx, Marie Stuart, Selma ) et des livres pour enfants.  Il est journaliste. Il est à l'heure actuelle l'un des plus grands écrivains scandinaves de la littérature contemporaine. Actes Sud

lundi 22 juin 2015

Anne Roipe : L'insaisissable



Paru aux Editions du Sonneur, le titre du roman L’insaisissable désigne le bacille du Choléra! Anne Roiphe s’empare d’un moment de l’histoire de la médecine, quand en 1883, Louis Pasteur envoie trois chercheurs à Alexandrie où sévit le choléra. Emile Roux, Louis Thuillier et Edmond Nocard ont pour mission de découvrir le germe responsable de cette affreuse maladie et si possible de réussir avant Robert Koch, le père de la bactériologie, lui aussi à Alexandrie, déjà célèbre pour avoir découvert le bacille de la tuberculose et celui du charbon.
Une émulation va alors se développer entre les médecins français et le médecin allemand et le lecteur  suivra pas à pas les différente tentatives pour reconnaître au milieu d'autres cet être vivant invisible à l’oeil nu mais terriblement puissant et dévastateur. Nous découvrons les méthodes de recherche, les échecs, les découragements mais aussi les avancées de cette formidable enquête scientifique plus passionnante que n’importe quelle histoire policière et tout aussi meurtrière.
J'ai eu envie de lire ce roman pour prolonger l'intérêt que j'avais éprouvé en lisant Peste et Choléra de Patrick Deville a propos d'un brillant collaborateur de Pasteur, Alexandre Yersin, découvreur du bacille de la peste.
Et pour ceux que rebuterait un tel thème, sachez que, non, on ne s’ennuie jamais en lisant L'insaisissable malgré son aspect documentaire car il s'agit bien d'un roman dont la trame est intéressante et les personnages attachants.

Des personnages imaginaires dans un cadre historique

Alexandrie Fin du XIX siècle
 Autour des personnages historiques des trois savants et de Pasteur, Ann Roiphe crée des personnages imaginaires. Nous suivons, en particulier, Este, une jeune fille intelligente et volontaire, qui va bientôt s'intéresser aux recherches des savants. Elle est la fille de Lydia Malina et du docteur Malina, un juif d’Alexandrie, bien implanté dans sa ville, mais autour duquel se trame un complot politique dans un pays qui est alors sous le contrôle anglais.
Une histoire d’amour impossible mais intelligemment menée naît entre Este et Louis et vient pimenter le récit qui laisse une grande place à Alexandrie, mêlant habilement le passé antique de la cité et l’époque de cette fin du XIX siècle. L’animation du port, les marchandises qui y sont déchargées et répandent la maladie, les odeurs, les couleurs, la saleté sur lequel plane la peur de la mort, la pestilence, les cadavres qui jonchent le sol ou encombrent les hôpitaux donnent un cadre très impressionnant au récit.

Une fois dans la rade, le navire croisa les masses noires des cuirassés rouillés, le pavillon rouge orné de l’étoile et du croissant flottant à leur poupe. Des timoniers barbus, portant des tarbouches, avançaient à la rame entre les grands vaisseaux qui arboraient le drapeau des Etat-Unis d’Amérique ou l’Union Jack….. Quelques felouques appartenant au pacha allaient et venaient; une fioriture turque était peinte sur leur poupe et des caractères arabes dorés, aux hampes allongés, décoraient les casiers qui renfermaient leur roue à aubes.

Le bacille du choléra

Choléra, bacille virgule  ou vibrion cholorae découverte par KOch en 1883
Choléra, bacille virgule

  Anne Roiphe fait du bacille un personnage du roman et pas le moindre! Comme les gens qui y sont exposés, le lecteur ne peut l'oublier et sait qu'une négligence peut être fatale à ceux qui oublient les consignes d'hygiène rigoureuses prescrites par Pasteur. Grâce à l’écrivaine le lecteur est rendu omniscient, il sait ce qu'ignorent les personnages : où se cache le bacille, qui risque de tomber dans le piège ou au contraire en échapper, jeu de hasard où la Mort sort victorieuse. Le style brillant qui prend parfois des accents épiques fait apparaître les désastres de l’Histoire, les armées des grands empereurs, les massacres perpétrés au nom de la religion comme dérisoires par rapport à la bataille victorieuse de l’infiniment petit, de ce vibrio cholerae qui peut se répandre sur le monde entier et faire en un jour plus de morts que les batailles des siècles passés. 

Anonyme, invisible, cet organisme minuscule recourbé et muni d’une queue mobile, flottait dans les fleuves où les grands dieux avaient plongé, dérivait près des rochers sur lesquels les femmes battaient leurs draps, effaçant les souillures laissées  par l’amour et la procréation, par le sang et la salive, par les mucosités, le pus, les taches fécales, les caillots des bronches. Ces êtres n’avaient pas de poésie propre, aucun mythe ne les soutenait en chemin, et pourtant ils prospéraient…

une réflexion sur le processus de la vie

Louis Thuillier bactériologiste

Ce livre est aussi une réflexion sur le processus de la vie, sur cette lutte indispensable et inévitable de tous les êtres pour manger et rester vivants. L’écrivain imagine le questionnement des scientifiques qui, parvenus aux limites de leur savoir, doutent et s’interrogent.

"Il pensait à tous les processus indispensables à la vie;  croquer, mastiquer, mâcher, engloutir, siroter, broyer, griffer, saisir. Nous ne sommes rien de plus que des machines à digérer, se disait Louis, et cette idée le réconfortait. Le puma et la levure diffèrent par leur taille, non par leur comportement. Tous deux dévorent, ouvrent leurs gueules, absorbent, évacuent des déjections et continuent de vivre, car ils agissent de la sorte et mourraient s’ils s’en abstenaient. L’homme procédait de même. Pourquoi les choses étaient-elles ainsi? Louis l’ignorait. Peut-être était-ce Dieu qui avait créé tout ce qui existait et qui avait conçu les organismes vivants afin qu’ils se mangeassent les uns les autres en une ronde masticatoire sans fin. Les humains eux-mêmes n’étaient rien de plus qu’une ressource alimentaire pour les asticots et pour d’autres êtres plus petits encore. (…)  
 Quel organisme se repaissait, se sustentait du choléra? Et qu’en était-il du choléra lui-même qui refusait d’être noyé, qui refusait de périr par le feu? Le choléra était-il la seule créature immortelle qui fût sur Terre?"


Ce livre est aussi un bel hommage à tous les chercheurs du passé ou actuels qui risquent leur vie en se dévouant à la science.




Merci aux Editions du Sonneur ICI et à la librairie Dialogue



samedi 20 juin 2015

Stockholm : Historiska Museet : Le musée historique

Stockholm : Pierre runique du musée d'Histoire : département  Les Vikings
Runes de Historiska museet : Les Vikings

Historiska Museet de Stockholm se dresse dans le quartier résidentiel d'Ostermalm où siègent les ambassades et la radio-télévision.  Le marché couvert Saluhall que j'ai raté est paraît-il à voir! Entouré d'un parc immense où  je n'ai pas eu le temps de mettre le pied, Ostermalm ne compte pas moins de quatre grands musées. Je n'ai vu que que le musée d'histoire.

Ostermalm

Stockholm :  le quai de Strandvägen vu du pont de Djugarden dans le quartier de Ostermalm
Strandvägen vu du pont de Djugarden
Stranvagen avec ses palais des débuts des année 1900  et les voiliers des propriétaires amarrés au quai est une des plus riches artères de Ostermalm

 Historiska Museet

Musée historique de Stockholm : Département Histoire suédoise  le XVIII siècle
Historiska museet : Département Histoire suédoise  le XVIII siècle

Je n'ai visité que deux départements du musée historique de Stockholm qui est très vaste puisqu'il présente sur plusieurs étages le passé de la préhistoire à l'histoire moderne : Les Vikings et L'histoire de la Suède.

Mais d'abord un conseil : peut-être vaut-il mieux prendre un audio-guide en français qui vous permettra d'entrer dans la logique de l'exposition plus facilement. Ce que je n'ai pas fait car je n'aime pas visiter avec des écouteurs sur les oreilles.

 La muséographie est très belle, très recherchée, et toujours conçue avec un discours à la fois pédagogique et ludique en direction des enfants.  Je ne peux qu'être admirative devant la beauté de la présentation et la modernité de l'aménagement de l'espace.

J'ai cependant été un peu déçue par la conception très fragmentaire de l'histoire suédoise liée au fait que l'exposition soit résolument thématique. Et bien qu'un chemin de dates sillonnant le sol est censée vous permettre de vous repérer dans le temps, l'histoire suédoise apparaît tronçonnée, aléatoire : pourquoi mettre en valeur ce souverain plutôt qu'un autre, pourquoi occulter la nouvelle monarchie au XIX siècle (Bernadotte), la guerre au XX siècle? Le commissaire d'exposition revendique son choix mais personnellement je suis restée sur ma faim!

Stockholm : musée historique département histoire suédoise: la datation
Historiska museet : chemin chronologique dans le département de l'histoire suédoise

 Les Vikings

Musée historique de Stockholm :  Pierre runique viking
Pierre runique
Dans une première partie consacrée à la noblesse sont exposés des armes, des épées ciselées, des bijoux et des parures splendides, des ustensiles et des pierres runiques de toute beauté et la reconstitution d'un drakkar. Une vidéo un peu trop basique montre le rôle de la noblesse donc des guerriers vikings.

La deuxième partie est consacrée à Birka, le village au nord-ouest de Stockholm  qui est le berceau de la civilisation viking suédoise. Une maquette permet de voir Birka tel qu'il devait être alors. Le squelette d'une petite fille d'environ six-sept ans retrouvée sur les lieux a permis de reconstituer les traits de la fillette.  Et comme elle était d'une famille d'artisans aisés d'après les objets qui étaient auprès d'elle dans la tombe, on l'a habillée de rouge, cette couleur étant plus coûteuse.  Cette partie rappelle que les vikings n'étaient pas obligatoirement des guerriers mais des paysans, des éleveurs et des artisans. La femme y tenait un grand rôle.
La troisième partie de l'exposition montre  la christianisation de ce peuple avec l'arrivée en 830 du moine bénédictin Anschaire.

Musée historique de Stockholm :  département des Vikings : Birka ; reconstitution  d'une fillette d'après son squelette.
Historiska museet : Une fillette viking

Musée historique de Stockholm :  département des Vikings : Birka ; reconstitution d'un village Viking.
Birka : reconstitution d'un village Viking.

jeudi 18 juin 2015

Stockholm : Waldemarsudde Prins Eugen / Musée du Prince Eugène

Stockholm :  Entrée du musée Prins Eugen Waldemarsudde sur l'île de Dujugarden
Entrée du musée Prins Eugen Waldemarsudde

Stockholm : Nils Gunnar Zander : Territoire du Silence, de l'autre côté de 25 ans. exposition au Prins Eugène Waldemarsudde
Nils Gunnar Zander : Territoire du Silence, de l'autre côté de 25 ans. (source)

 Le prince Eugène est l'arrière-petit fils de Bernadotte. Il se coupa un peu de la famille royale en embrassant le métier de peintre. Il acheta Waldemarsudde sur l'île de Dujugarden pour se consacrer à son art et devint aussi un grand mécène; ce qui explique la richesse de sa collection. Les deux passions du Prince Eugène étaient la peinture et les fleurs. C'est ce que reflète sa demeure.  Dans les appartements du Prince sont exposées ses oeuvres et celles d'autres peintres suédois. Le musée Waldemarsudde donne chaque année des expositions temporaires. 

Stockholm : Prins Eugen Waldemarsudde : île de Djugarden
Prins Eugen Waldemarsudde : île de Djugarden  
Stockholm :  le palais-musée du Prince Eugène sur l'île de Djugarden
Prins Eugen Waldemarsudde : île de Djugarden

  Nils Gunnar Zander :  Territoire du Silence, de l'autre côté de vingt-cinq ans

Je commence par vous montrer des images de l'exposition qui m'a le plus plu :  un véritable coup de coeur pour ce peintre, né à Stockholm en 1944. Il partage sa vie entre Stockholm et Melbourne depuis 25 ans et il est très marqué par les couleurs et les formes des paysages australiens d'où le titre de l'exposition qui a lieu du 13 Juin au 20 Septembre 2015. Photographier étant interdit dans les expositions temporaires, je vous présente des images du site de Prins Eugen Waldemarsudde.
 
 
Stockholm exposition temporaire de Prins Eugen Waldemarsudde : Nils Gunnar Zander
Nils Gunnar Zander source
Stockholm : exposition temporaire du musée du Prince Eugene  :Nils Gunnar Zander (voir site du Waldermarsudde Prins Eugen)
Nils Gunnar Zander source
Stockholm : Nils Gunnar Zander exposition temporaire du 13 juin au 20 Spetembre de Prins Eugen Waldemarsudde
Nils Gunnar Zander : Source
 
 
Mon imagination se perd dans ces paysages de Nils Gunnar Zander qui semblent nous projeter au milieu des constellations, dans un incroyable Big Bang silencieux où la silhouette humaine semble se fondre, voire se dissoudre. J'aime ces teintes ocres et rouilles qui évoquent pour moi la couleur de la terre et les gris bleutés des espaces infinis.
 

Ruben Heleander : Changements de la nature

J'ai beaucoup aimé aussi ce peintre suédois qui peint les paysages d'Osterlens : arbres qui paraissent s'effacer dans la brume, petits matins bleutés où la lumière est diffuse, où l'eau et l'air semblent mêlés si étroitement que l'on ne peut les distinguer, teintes automnales, variations des saisons. L'arbre est peint sous toutes ces formes, un étalement du même  motif qui  est toujours, aussi, un paysage intérieur.

Stockholm exposition temporaire du 13 Juin au 20 Septembre  de Prins Eugen  Waldemarsudde  : Ruben Heleander Changements de la nature
Ruben Heleander : Changements de la nature (source)
Ruben Heleander : Changements de la nature (source)
Ruben Heleander : Changements de la nature (source)

 Emil Nolde

Emil Nolde : paysage
 
 
Emil Nolde est un peintre allemand expressionniste bien qu'il se dise libre par rapport au mouvement artistique. Si j'ai aimé ses paysages aux couleurs violentes, aux formes tourmentées, et les fleurs qu'il a peintes quand il s'est rapproché de la nature, j'ai  été choquée par l'antisémitisme  affirmé de certains de ses tableaux. Sa biographie nous apprend qu'il a adhéré au parti national-socialiste dont il partageait les idées. Il a été pourtant considéré par le parti nazi comme un artiste "dégénéré" et ses peintures ont été interdites ou brûlées.
 

Emil Nolde source



Emil Nolde source

 

La demeure du Prince Eugène : Intérieur

 

Waldemarsudde Prins Eugen: Interieur

 
 
A l'intérieur du palais du Prince Eugène, sur les murs du salon, de la bibliothèque... on peut découvrir des oeuvres du prince et d'autres artistes suédois. Ce n'est pas toujours facile d'aller voir de près ces tableaux, les pièces étant interdites d'accès par des cordons et c'est bien dommage!
 
 
Waldemarsudde Prins Eugen : Intérieur

 

Les jardins de Prins Eugen Waldemarsudde

Stockholm, Waldemarsudde Prins Eugen : Héraclès  bronze original de Antoine Bourdelle 1909
Héraclès de Antoine Bourdelle
Le parc, les jardins et les dépendances du musée qui domine l'entrée du port de Stockholm sont un véritable délice!  Encore une fois, c'est un endroit où il faut se donner le temps de flâner pour admirer les points de vue, la rive ombragée par des arbres romantiques dont les branches retombent au-dessus de l'eau où nagent des cygnes,  les magnifiques statues, les allées bordées de lilas fleuris,  une profusion de fleurs et de plantes et des dépendances pleines de charme, atelier-musée du peintre, orangeraie, "étable à voitures" (quand le mot garage n'existait pas), moulin...


Prins Eugen Waldemarsudde : île de Djugarden

Prins Eugen Waldemarsudde : île de Djugarden

Prins Eugen Waldemarsudde : île de Djugarden

Prins Eugen Waldemarsudde : île de Djugarden Le moulin

Prins Eugen Waldemarsudde : île de Djugarden la Victoire de Samothrace

Prins Eugen Waldemarsudde : île de Djugarden La gloriette

Prins Eugen Waldemarsudde : île de Djugarden Dépendance

Prins Eugen Waldemarsudde : île de Djugarden des allées fleuries seringa

Prins Eugen Waldemarsudde : île de Djugarden de magnifiques lilas

Prins Eugen Waldemarsudde : île de Djugarden Dépendances

Prins Eugen Waldemarsudde : île de Djugarden Statue de?

Prins Eugen Waldemarsudde : île de Djugarden Chêne séculaire

 

Promenade du Musée Waldemardusse à Thielska Galleriet

En suivant la rive, on peut aller du musée du prince Eugène à la Gallerie de Ernest Thiel  dont je vous ai parlé dans un billet précédent Ici. 

Musée Prince Eugène

Waldemarsudde prince Eugène
La tombe du Prince Eugène
Le jardin de Waldemarsudde


Promenade vers la Thielska Galleriet

Vers la Thielska Galleriet
De belles maisons sur la rive : vers la Thieska Galleriet

Du prins Eugen à Thielska Galleriet

Du prins Eugen à Thielska Galleriet : les jardins

Du prins Eugen à Thielska Galleriet
Du prins Eugen à Thielska Galleriet
Stockholm : Du Prins Eugen Waldemarsudde à la Thielska Galleriet île de Djugarden
Du Waldemarsudde vers la Thielska Galleriet
 Thielska Galleriet