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mercredi 14 décembre 2011

Clara Dupont-Monot : Nestor rend les armes



Nestor rend les armes de Clara Dupont-Monot est un livre surprenant par son sujet et ses personnages  qui ont une certaine marginalité. Chaque jour, Nestor se rend à l'hôpital et veille sur sa femme qui est dans le coma et proche de la mort. Alice, le médecin qui soigne la malade est touchée par cet amour et offre son soutien moral à cet homme qui lui semble accablé de chagrin. Nestor est obèse, la nourriture est devenue son seul plaisir et la couche de graisse qu'il entretient autour de lui est une carapace qui lui permet de se protéger. Mais protéger de quoi? C'est ce que nous allons apprendre peu à peu en ajoutant les bribes de l'histoire que nous livre l'écrivaine- comme des morceaux d'un puzzle qui se reconstituerait devant nous. Et ce que nous apprenons est d'une tristesse infinie. On devine un autre Nestor, un personnage qui a été amoureux, qui a cru  au bonheur et puis est survenu l'irréparable. Et Nestor s'enfonce dans l'obésité comme un homme qui se noie, comme un homme qui se suicide. La rencontre du médecin, charmante jeune femme, et de Nestor dont le physique ne suscite autour de lui que pitié ou moquerie, est d'abord assez improbable. Mais peu à peu nous comprenons ce qui relie de ces deux êtres, la détresse qui est la leur,  la solitude qui les ronge, qui les amène hors du monde :

Souvent il s'était demandé pourquoi la solitude n'avait pas son expression corporelle, au même titre que la migraine qui s'accompagne de nausée ou que la grippe avec ses frissons de fièvre".

Le thème de la solitude est associé à celui de l'immigration, au mal du pays, à la différence, ici doublement symbolisée par l'exil et l'obésité. Et puis il a aussi le deuil que l'on ne peut pas faire, qui règle le rythme de la vie de Nestor et le fait sombrer. Une belle histoire qui transforme notre regard car le personnage que l'on considère au départ comme un malade devient profondément humain et l'on se rend compte qu'il faut dépasser l'apparence pour atteindre la vérité de ceux qui nous entourent.

Le roman est porté par un style fluide, précis qui analyse, dissèque, interprète avec clarté et sans chercher à nous apitoyer. Comment peut se terminer un telle histoire? L'écrivain nous livre trois dénouements, à nous de choisir! C'est ce que j'ai fait en faisant mienne la première, une fin relativement optimiste tout au moins pour le personnage d'Alice, parce qu'enfin si quelque chose peut contrebalancer le désespoir c'est tout de même l'amour.

Merci à Jeneen

mardi 13 décembre 2011

Invitation au romantisme : Childe Harold en Italie Lord Byron

Lord Byron de Richard Westall


De temps en temps, je vous invite à aller voir des billets écrits dans le cadre du challenge romantique afin d'en découvrir les richesses et trésors et, bien sûr, ce sera chacune(e) son tour! Il ne s'agit pas d'un bilan mais d'une invitation  dans l'univers romantique de la blogosphère. Mardi dernier vous étiez invités dans plusieurs blogs pour aller à la rencontre de la musique romantique : ICI

Le blog de Tilia : Echos de mon grenier

Dans le beau blog de Tilia, consacré à la peinture, c'est à une promenade en Italie avec Byron à laquelle vous êtes invités et plus particulièrement à la lecture d'un billet qui allie poésie,  peinture et musique.
Childe Harold en Italie

Child Harold's Pilgrimage, poème de Lord Byron comportant quatre chants, fait partie des œuvres majeures du Romantisme qui ont eut une grande influence sur les Arts.
En poésie, "
Le dernier chant du pélérinage d'Harold"  a été composé par Lamartine en hommage à Byron en 1825, l'année suivant sa  disparition.
En peinture, "Child Harold's Pilgrimage" est un tableau de Turner dont le titre et la dédicace sont issus du quatrième chant de Childe Harold, celui que Byron a rédigé en Italie. L'œuvre entière de Byron à profondément influencé Turner, ce sera l'objet d'un billet à venir.
En musique, Berlioz a donné le titre "Harold en Italie" à sa symphonie avec alto principal, composée en 1834 à la demande de Paganin
i. Lire la suite

 Requiem pastoral

Un autre article est dédié au peintre romantique anglais Sir Edwin Henri Landseer pour son tableau :   le vieux berger pleuré par son chien
 
En ce 2 novembre, jour traditionnellement réservé au souvenir de nos disparus, le hasard a fait pencher la balance du choix de mon billet en faveur d'un tableau rattaché au Romantisme.
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Sir Edwin Henri Landseer, peintre animalier (1802-1873)





lundi 12 décembre 2011

Stieg Larsson : Millenium


Parfois les anniversaires, c'est bien.. même ceux des autres. Le jour où mes filles ont offert les trois volumes de Millenium à leur père fut un grand jour... pour moi.
Ces livres qui hantaient tous les rayons des librairies me faisaient les yeux doux depuis un moment...
Ils sont beaux et donnent envie d'être lus! J'aime le format des éditions Actes Sud et les couleurs de cette collection Actes noirs, fond noir encadré de rouge et l'illustration de la couverture. Puis, il y a les titres si étranges, si poétiques qu'ils parlent à l'imagination et sont une promesse de mystère : Les hommes qui n'aimaient pas les filles ; La fille qui rêvait d'un bison d'essence et d'une allumette; La reine dans le palais des courants d'air. Enfin, l'engouement que tout le monde semble éprouver pour eux m'intriguait tout en me rendant méfiante : est-il possible que cela ne soit qu'une simple mode?
Mais quoi! On ne peut pas se jeter sur tous les romans tentateurs sous peine de trous dans le budget familial, de faillite, de banqueroute.  De plus, il faut reconnaître que les murs de l'appartement ne sont pas extensibles, que les livres y sont déjà en double file sur les étagères et puis que ... de temps en temps, il faut être raisonnable!  Ah! l'horrible mot!
Bref! le jour où mes filles ont offert... je les lui ai laissé lire en premier et oui, tout de même, et puis et je m'y suis jetée dessus.

 Un récit haletant et complexe

Millenium de Stieg Larsson Les hommes qui n'aimaient pas les femmes tome 1
Les hommes qui n'aimaient pas les femmes tome 1

Qu'est-ce qui fait le charme de ces bouquins? Pourquoi sont-ils responsables de nuits blanches car c'est vrai que l'on ne peut en arrêter la lecture quand on les commence.
Le récit, d'abord, est haletant et complexe.
Le volume 1, Les hommes qui n'aimaient pas les filles,  concerne la disparition de la nièce d'un riche industriel Henrik Vanger,  qui demande à Mikael Blomkvist, journaliste d'investigations sociales et économiques, de reprendre l'enquête abandonnée quarante ans auparavant. Depuis le vieil homme n'a cessé de recevoir pour chaque anniversaire un tableau composé de fleurs séchées semblable à celui offert par la jeune fille à son oncle avant sa disparition. Ce qui va amener Blomkvist à découvrir les secrets enfouis d'une grande famille d'industriels et à risquer sa vie  sur les traces de ces hommes qui n'aiment pas les femmes.
Parallèlement nous sommes intrigués par le mystère qui entoure Lisbeth Salander,  jeune femme qui aide Blomkvist dans son enquête. Elle a un physique d'enfant, est sous tutelle après avoir été enfermée dans un hôpital psychiâtrique. Asociale, révoltée, prompte à la violence, experte en sports de combat, elle a, de plus, une morale qui n'appartient qu'à elle et ne s'embarrasse pas de notions telles que la légalité, le respect des lois. Et pour cause! Nous comprendrons par la suite pourquoi. De plus, elle se révèle une surdouée de l'informatique dont l'absence de scrupules est un bienfait pour les enquêtes de Mikael.

Millenium de Stieg Larsson : La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette tome 2
La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette

L'histoire de Salander court sur les trois volumes doublant le récit policier qui dans le volume 2, La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette, présente une nouvelle enquête de Mikael Blomkvist sur des jeunes filles venues de l'est,  prostituées et assassinées dans l'indifférence générale, de la police à l'état.

Millenium de Stieg Larsson : La Reine dans le palais des courants d'air Tome 3
La Reine dans le palais des courants d'air

Le volume 3, La Reine dans le palais des courants d'air, résoudra le mystère de la vie de Lisbeth Salander liée à des secrets d'état et aux activités souterraines de membres de la Sapö, police de sûreté suédoise... Ainsi le livre de Stieg Larsson au-delà de l'intrigue policière est aussi une présentation de la Suède et une dénonciation du dysfonctionnement de la démocratie et des courants d'extrême droite qui agitent le pays.

Ensuite, les personnages!

Ils ont une telle force qu'ils finissent par empiéter sur la vie privée du lecteur.  Si l'on aime bien Mikael Blomkvist,  le journaliste sans peur et sans reproches,  c'est tout de même Salander qui tient le haut du pavé!  A force de faire référence à elle dans la vie de tous les jours, j'ai fini par lui aliéner la sympathie de mes proches! " Encore cette Lisbeth Salander!"
Et oui! elle est fascinante, cette Elizabeth Salander et même si ce n'est pas toujours crédible, il semble qu'elle ait sept vies comme les chats! Elle semble être née sous la plume de l'auteur pour venger les victimes féminines, les obscures, les faibles, de tous les gros dégueulasses, misogynes, violeurs, barbares, cruels, qui empoisonnent cette terre.
Et, encore une fois, même si ce n'est pas très vraisemblable, lorsque ce petit bout de  femme met à mal les Gros Bras, aplatit les machistes, et ben, oui, je l'avoue, c'est un plaisir que l'on n'a pas le droit de se refuser! Car, même si la "morale" de Salander est douteuse (il vaut mieux être de ses amis!), au moins, elle est guidée par un sentiment de justice! Ce qui n'est pas le cas pour ceux qui détiennent le pouvoir et l'apparence de l'honorabilité.  Et puis, après tout, on est dans un roman! Stieg larsson tient à nous le préciser, d'ailleurs, car Salander c'est Fifi Brin d'Acier, (Pippi Langstrump en suédois), l'héroïne célèbre d'un livre pour enfants écrit par Astrid Lindgren.
Et du coup l'on se rend compte que les titres sonnent comme ceux de contes de fées : la fille qui rêvait.. la reine, le palais...  Un conte de fées noir, dans un pays bien noir, où l'histoire finit... bien??
A lire: le compte rendu plein d'humour rédigé par Florence Aubenas à propos de Millenium.

http://bibliobs.nouvelobs.com/2008/02/14/comment-millenium-ma-envahie


Stieg Larsson, l'auteur de Millénium
Stieg Larsson

Stieg Larsson est né en 1954. Journaliste auquel on doit des essais sur l'économie et des reportages de guerre en Afrique, il  était le rédacteur en chef d'Expo, revue suédoise observatoire des manifestations ordinaires du fascisme. Il est décédé brutalement, en 2004, d'une crise cardiaque, juste après avoir remis à son éditeur les trois tomes de la trilogie Millénium.

Billet publié dans mon ancien blog le 22 septembre 2008

dimanche 11 décembre 2011

Emily Brontë : Les moors




 Dans les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë (Ici), le paysage reflet des âmes des personnages, joue un rôle à part entière. Nous somme dans le Yorkshire et Catherine et Heathcliff courent en toute liberté dans les moors, ces landes de bruyère et d'ajoncs, sauvages, déserts, où Emily  aimait tant à se promener. Charlotte nous l'apprend :
 Ma soeur Emily aimait les moors. Des fleurs plus éclatantes que la rose s’épanouissaient pour elle au plus noir de la lande ; d’un creux morne sur le versant d’une colline son esprit savait faire un Éden. Elle trouvait dans la solitude toutes sortes de délices dont le plus cher était sa liberté.

Dans son cahier de poésies, Emily Brontë chante la beauté mélancolique de ces moors.

Les moors, les moors où l’herbe rare
Étend son velours sous nos pas ;
Les moors, les moors où le ciel clair
Dessine au loin la haute passe ;
Les moors, où le tarin égrène
Son trille sur le granit nu,
Où l’alouette délirante
Exalte nos coeurs de son chant !
Quelle langue dira le trouble
Qui naquit en moi quand, au loin,
Au front d’une lande étrangère
Je vis une bruyère pâle ?
Elle était maigre, et sans couleur,
Elle murmura d’une voix faible :
« La prison et l’exil me tuent,
J’ai fleuri mon dernier été. »

                                                      Traduction Daniel Rops source : Emily Bronte, poésie et solitude 

 Dimanche poétique avec Bookworm

 Le tarin


Un livre, un Jeu : réponse à l'énigme n° 14 Emily Brontë, les hauts de Hurlevent




Les Hurlevents, c'est ainsi que nous avons appelé les oscarisés de la semaine : Aifelle, Keisha, Sabbio, Eeguab, Dasola, Lireau jardin, Pierrot Bâton, Asphodèle, Jeneen, Gwen, Dominique, Miriam. Bravo à tous!

 Les hauts de Hurlevent de Emily Brontë et de William  Willer


Le roman d'Emily Brontë Les hauts de Hurlevent paraît en 1847 la même année que Jane Eyre mais il obtient un succès moins retentissant que celui de sa soeur Charlotte. Les lecteurs  victoriens sont choqués par le manque de bienséance du roman et l'absence de morale des personnages. La critique juge qu'il s'agit d'un roman peu "chrétien".


Au retour d'un de ses voyages, Mr Earnshaw  ramène  dans son domaine un jeune garçon de six ans, Heathcliff,  qu'il a trouvé abandonné dans un rue de Liverpool. Hindley, son fils aîné n'apprécie pas la présence du nouvel  arrivant, tandis que Catherine la cadette se lie rapidement d'amitié avec Heathcliff. Le  temps passant l'amitié se transforme peu à peu en amour. A la mort de Mr Earnshaw, la propriété passe sous le contrôle de Hindley qui fait de Heathcliff un domestique et lui inflige des humiliations constantes. Hindley est marié mais son épouse meurt peu de temps après la naissance de son fils, Hareton. Quant à Catherine, malgré son lien indéfectible envers Heathcliff, elle est rebutée par le caractère frustre et les mauvaises manières. du jeune homme. Elle accepte la demande en mariage de son riche voisin Edgar Linton, pensant ainsi soustraire Heathcliff aux mauvais traitements de son frère. Heathcliff  s'enfuit. Lorsqu'il revient après avoir fait fortune, il est bien décidé à se venger.  Catherine et lui se revoient et s'avouent leur amour  mais la jeune femme meurt après avoir donné le jour à une fille, Cathy. Heathcliff désespéré met au point sa vengeance. Il ruine Hindley et s'empare des Hauts de Hurlevent, séduit la soeur d'Edgar  qu'il se plait à maltraiter. De ce triste mariage naît un fils, Linton. Une fois Edgar disparu, Heatcliff va continuer à exercer sa vengeance sur les enfants nés de ces unions malheureuses. 

Le roman dont l'action se déroule dans le décor réaliste du Yorkshire où vit la jeune écrivaine, dans ces landes, désertes et glacées, ces "moors" battues par le vent qu'elle affectionnait, est un récit qui s'apparente au romantisme par bien des aspects et d'abord par ce paysage désolé. Romantique aussi ce thème de l'amour passion, où la fusion entre deux êtres qui s'aiment est telle que Catherine peut affirmer : "Je suis Heathcliff", un amour plus fort que la mort, où le fantastique semble côtoyer la réalité. Cette présence de la vie après la mort qui hante Heathcliff après la disparition de Catherine et le pousse à exhumer le cadavre de sa bien-aimée a fait qualifier le roman de "gothique". Mais le récit en refuse toutes les facilités et tous les ressorts mélodramatiques. Certes, le jeune homme est un héros romantique qui semble porter le mal en soi. On pense à  Byron,  amant de sa demi-soeur, qui épouse une femme qu'il se plaît à faire souffrir. Mais la cruauté de Heathcliff s'explique par les brimades et les humiliations qu'il a subies et par la violence naturelle de son caractère. De victime, il devient bourreau. Si Heathcliff est cruel, démesuré dans sa passion, si ses actes peuvent  apparaître comme fous, il n'est pas un "démon" comme semble le penser ses ennemis. Il est habité par un désir de vengeance qu'il assouvira non seulement sur ceux qui lui ont fait du mal mais aussi sur ceux qui sont innocents et ne l'ont jamais humilié. Ainsi le roman n'est pas gothique et s'il est romantique, il est aussi bien autre chose, inclassable, unique, défiant les interprétations qui sont souvent multiples. Les Hauts de Hurlevent est une tragédie sauvage, féroce, habitée par la haine où l'amour est indissociable de la mort, cette mort qui s'est acharnée sur Emily lui enlevant sa mère, sa soeur Anne et son frère...  Elle-même meurt un an après la publication de son roman et son agonie, nous dit sa soeur Charlotte, fut terrible "consciente qu'elle était de sa fin, déchirée, haletante, ne voulant pas quitter une vie heureuse et cependant résolue". Catherine a la même réaction de révolte face à sa propre mort.

Comme il est terrible d'affronter la mort avec ces visages de glace (...) elle s'agita tellement que son égarement fébrile devint de la folie et qu'elle se mit à déchirer l'oreiller avec ses dents..."

La construction du roman est complexe puisqu'il y a plusieurs narrateurs :  Mr Lockwood qui a loué une maison à Heathcliff, nous donne une vision assez impressionnante des personnages  qu'il découvre quand, perdu dans la neige, il est contraint de rester une nuit aux Hauts de Hurlevent. Heathcliff y vit avec Cathy, Hareton, des êtres qui semblent unis par la haine, Nelly et Joseph.  Puis la servante Nelly  raconte par un long retour dans le passé, l'histoire tragique de Heathcliff et de Catherine. Nelly est le personnage clef du roman car elle seule a une vision complète de ce qui est arrivé et elle connaît tous les protagonistes de l'histoire; elle est la soeur de lait de Hindley et est rentré toute jeune au service la famille Earnshaw. Elle est souvent la confidente  de l'un ou de l'autre. Même Heathcliff se confie à elle par moments.
Complexe aussi la structure du roman qui met en parallèle deux couples semblables, Catherine et Heathcliff et Cathy et Hareton comme un reflet de la même histoire, les amoureux de la deuxième génération vont-ils reproduire ce qui est arrivé à  la première? Pourquoi cette symétrie qui crée un effet miroir? Emily Brontë veut-elle dire que la vie est un éternel recommencement? que l'on ne peut échapper à son destin? Certes le dénouement paraît heureux entre Cathy et Hareton mais il ne reflète aucun optimisme sur la nature humaine de la part d'Emily. Heathcliff abandonne ses idées de vengeance et laisse libres les jeunes gens non par bonté mais parce qu'il est las, il n'éprouve plus de joie à assister à la destruction des êtres qu'il asservit.

Un livre/Un film
Le film est une version simplifiée et écourtée du roman. Le réalisateur ne retient que l'histoire de la première génération. Il affadit le caractère de Heathcliff en insistant surtout sur son statut de victime pour le rendre plus sympathique, il adoucit la brutalité du personnage dont les crises de colère mettent en danger de mort Hindley ou Isabelle,  il occulte les scènes de nécrophilie impossibles à faire passer à l'écran à cette époque-là (1939). Le personnage de Nelly devient lisse, c'est une servante au grand coeur, plus âgée et qui a toujours servi et aimé sa maîtresse avec dévouement. Dans le roman elle a le même âge que Hindley, 14 ans à l'arrivée de Heathcliff qu'elle rejette, elle aussi. Elle dit à plusieurs reprises qu'elle n'aime pas Catherine. Là encore son attitude laisse place à de nombreuses interprétations.  Quant à la Catherine du film, il faut reconnaître que Merle Obéron est une interprète très convaincante, orgueilleuse, exaltée, partagée entre son amour pour Heathcliff et ses sentiments envers son mari. Laurence Olivier est un Heathcliff adulte plein de morgue et de ressentiment. S'il a gagné en distinction en revenant au pays après avoir fait fortune, il reste rude et replié sur lui-même. Le film n'a donc pas la complexité du roman mais Wyler a su y faire passer un souffle, celui d'une passion dévastatrice qui emporte tout sur son passage.




samedi 10 décembre 2011

Un livre, un film : Enigme N°14



Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même nous vous proposons, le samedi, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film.

Chez Wens ICI vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur.

Consignes :  Vous pouvez donner vos réponses par mail (que vous trouverez dans mon profil) : Qui êtes-vous? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs qui n'auront gagné que la gloire de participer (avouez que c'est beaucoup!) sera donnée le Dimanche.
 
Enigme 14
Ce passage est extrait d'un roman anglais du XIXème siècle qui conte une tragique histoire d'amour.
 
La neige commençait à tomber dur. Je saisissais la poignée du loquet pour faire un nouvel essai, quand une jeune homme sans veste, et portant une fourche sur l'épaule, apparut dans la cour derrière la maison. Il me héla en me faisant signe de le suivre et après avoir traversé une buanderie et une cour pavée contenant un magasin à charbon, une pompe et un pigeonnier, nous arrivâmes enfin dans la grande pièce, chaude et gaie, où j'avais déjà été reçu. Elle resplendissait délicieusement à la lueur  d'un immense feu de charbon, de tourbe et de bois ; près de la table mise pour un plantureux repas du soir, je fus charmé d'apercevoir "la maîtresse", personne dont je n'avais pas soupçonné l'existence. Je saluai et j'attendis, pensant qu'elle me prierait de prendre un siège. Elle me regarda en s'appuyant sur le dossier de la chaise, mais resta immobile et muette.


mercredi 7 décembre 2011

Les Romantiques anglais et russes : des pistes de lecture


Voici quelques pistes de lecture romantique anglais, russe. N'hésitez pas à compléter la liste, à laisser dans vos commentaires des titres, des noms d'écrivains à découvrir.


Littérature anglaise  

1) Préromantique


Robert Burns  : poète écossais (1759_1796)

William Blake (1757-1827) dessinateur, graveur, peintre, écrivain, poète

The Tyger ICI

Le roman gothique



Horace Walpole (1717_1797)
Le Château d' Otranto premier roman gothique

Ann Radcliffe :
Les Mystères de Udolfo (c'est de ce livre que se moque Jane Austen dans Northanger Abbey)

Mathew Gregory Lewis
 Le moine Chez Maggie ICI







2) Poètes romantiques première génération 


Samuel Taylor Coleridge (1772-1834)
The rythme of the ancien marin Le dit du Vieux marin



 William Wordworth (1770_1850)
Lyricals balads (1798)





 3) Romantiques seconde génération

George Gordon, Lord Byron (1788_1824)
Childe Harold
Dom Juan

Percy Bysshe Shelley (1792_1822) son oeuvre poétique
ses poèmes les plus connus The cloud, Ode to the west wind, to a skylark

John Keats (1795-1821)
Voir Bright Star et le film de Jane Campion ICI

Mary Shelley Frankeisten


Sir Walter Scott écrivain écossais

La mariée de Lammermoor
Ivanhoe Quentin Duward
Rob Roy  Voir Miriam ICI  et dans ma Librairie ICI

Waverley
The monastery





4) Le post romantisme dans le roman victorien

Charlotte Bronté :

Avec Jane Eyre qui la rend célèbre  Charlotte Bronté publie un  roman réaliste  mais très influencé par le gothique et la romance : le château,  la folle enfermée dans un grenier,  la passion amoureuse, donc encore influencé par le  romantisme

Emily Bronté
Les hauts de Hurlevent, conte réaliste qui échappe au réalisme par  la violence de la passion amoureuse, l'alliance de l'amour et de la mort,


Littérature russe 

 Alexandre Pouchkine, le "père" de la littérature russe

Alexandre Pouchkine
 
La fille du capitaine











contes fantastiques dont La dame de Pique











Eugène Onéguine










Rouslan et Ludmila









Vassili Joukovsky poésies et Les derniers instants de Pouchkine

Nicolas Gogol ; histoires fantastiques dont Le nez

Mikhail Lermontov : roman  : Un héros de notre temps poésie : le démon






mardi 6 décembre 2011

Invitation à la musique Romantique


George Sand et Frédéric Chopin


De temps en temps, je vous invite à aller voir des billets écrits dans le cadre du challenge romantique afin d'en découvrir les richesses et trésors et, bien sûr, ce sera chacune(e) son tour! Il ne s'agit pas d'un bilan mais d'une invitation  dans l'univers romantique de la blogosphère. Mardi dernier  vous étiez invités chez Eeguab   ICI.

Cette fois-ci, nous voyagerons en musique et en chansons dans plusieurs blogs!

La musique romantique

Gwenaelle dans son blog le Skriban nous convie à écouter ses musiciens romantiques préférés :  Place à la musique! avec Grieg, Schubert, Lalo...

Edvard  Grieg

Frantz Schubert

Edouard Lalo

Miriam a lu pour nous une biographie de Liszt : La vie de Liszt est un roman  Zsolt Harsanyi Actes Sud



Giuseppe Verdi

Chez Claudialucia, vous pouvez lire et écouter  La ballade du roi de Thulé  de Goethe mise en musique par Schubert et par Berlioz, traduite par Nerval : Goethe, Nerval, Berlioz, Schubert : Le roi de Thulé

 Hector Berlioz

Les Chansons

Chez Wens une parodie du Lac de lamartine : Julos Beaucarne : le lac


Chez Miriam : Le poème de Victor Hugo : Les Pauvres gens et la chanson Les neiges du Kilmandjaro  dans le film de Guediguian


Chez Eeguab : Hommage à Victor Hugo dans Guernesey de William Sheller



lundi 5 décembre 2011

Lecture commune, Polar scandinave : Leena Lehtolainen, Un coeur de cuivre

Leena Lehtolainen



Leena Lethloainen était présente au festival du polar scandinave de Villeneuve-lez-Avignon. C'est une écrivaine finlandaise qui a été lauréate de plusieurs prix dans son pays; Elle a créé un personnage de policier féminin, l'inspectrice Maria Kallio.
En commençant par Un Coeur de cuivre, j'ai pris la série en route puisqu'il s'agit du troisième roman dont Maria Kallio est l'héroïne. Bien sûr chaque épisode peut être lu séparément et est parfaitement compréhensible. Mais comme il est souvent fait allusion à des faits antérieurs, j'ai regretté de ne pas avoir commencé par le premier : Mon premier meurtre  puis le second : La poisse.

Titulaire d'une maîtrise de droit, Maria Kallio n'a plus de travail  après la mort de son patron dont le cabinet à fait faillite. Au chômage, elle se trouve bien heureuse d'accepter un remplacement de six mois dans sa ville natale, Arpikyla, comme chef de la police rurale. Elle s'était pourtant promis de ne jamais revenir dans cette ville laide et fermée comme toutes les cités qui ne vivent que d'une activité industrielle, ici  la mine de cuivre! Et comme, en plus, la mine a fermé, il ne reste plus qu'à  fuir si l'on ne l'a pas fait avant! Oui, mais six mois, ce n'est pas la mer à boire! Et puis le petit ami de Maria, Antti, est en stage à Chicago. Elle est toute seule. La voilà donc de retour à Arpikyla pour un travail de tout repos. Du moins le pense-t-elle!! Mais voilà, lors de la fête d'inauguration d'un centre touristique dans l'ancienne mine de cuivre, une femme se tue en tombant d'une tour. Suicide ou meurtre? La découverte d'un autre cadavre ne va plus laisser aucun doute.

L'enquête policière va être difficile pour Maria car elle va être amenée à interroger et aussi à soupçonner tout à tour sa meilleure amie, ses anciens camarades de classe et son amour de jeunesse, le beau Johnny, qui continue à la troubler. Les doutes de Maria sur ses sentiments, ses interrogations inquiètes sur son avenir professionnel mais aussi sur son mariage avec Antti vont  de pair avec ses investigations et sont les deux centres d'intérêt de l'intrigue. Le roman nous montre aussi ce qu'est la Finlande profonde, loin des dépliants touristiques, dans ces petites villes provinciales où règnent les passe-droits des élus, la corruption et le chômage avec comme arrière-plan la montée des idéaux d'extrême-droite et les affrontements meurtriers avec les immigrés.
Ce roman n'a pas été un coup de coeur pour moi mais il se lit agréablement et ne manque pas d'intérêt.

Lecture commune avec Lire au jardin Wens, Prune , Eeguab,

dimanche 4 décembre 2011

René-Guy Cadou : 30 Mai 1942

 Le vieil homme triste de Van Gogh
Le père de René Guy Cadou est mort en janvier 1940. Ce jour-là , le 30 Mai 1942, le poète pense à son père.
30 Mai 1942

Il n'y a plus que toi et moi dans la mansarde
Mon père
Les murs sont écroulés
La chair s'est écroulée
Des gravats de ciel bleu tombent de tous côtés
Je vois mieux ton visage
Tu pleures
Et cette nuit nous avons le même âge
Au bord des mains qu'elle a laissées

Dix heures
La pendule qui sonne
Et le sang qui recule
II n'y a plus personne
Maison fermée
Le vent qui pousse au loin une étoile avancée

Il n'y a plus personne
Et tu es là
Mon père
Et comme un liseron
Mon bras grimpe à ton bras
Tu effaces mes larmes
En te brûlant les doigts


Dimanche Poétique de Bookworm



Un livre, un Jeu : réponse à l'énigme n° 13 Madame de Lafayette : Mademoiselle de Montpensier



Les brillantes gagnantes  sont aujourd'hui :  Keisha, Aifelle, Maggie, Lireaujardin, Dasola, Miriam, Gwen, Jeneen,Pierrot Bâton, Sabbio... Bravo à toutes et merci pour votre participation.
 
Madame de lafayette:  Histoire de la princesse de Montpensier sous le règne de Charles X, roi de france
Bertrand Tavernier : La princesse de Montpensier voir chez WENS

Madame de La Fayette

De son nom complet Marie-Madeleine Pioche de la Vergne est plus connue sous le nom de madame de Lafayette qui est le nom de son mari, le comte François de la Fayette, noble désargenté à laquelle sa mère l'a mariée.
Demoiselle d'honneur de la reine Anne d'Autriche en 1650, elle prend  conscience des intrigues de la cour dont elle s'inspirera dans ses écrits. Elle se forme à la littérature dans les salons littéraires de madame de Rambouillet et de Mlle de Scudéry. Elle fréquente aussi le cercle janséniste de l'Hôtel de Nevers et se lie, vers 1660, au philosophe Arnaud et François de la Rochefoucault. Grâce à son amitié avec Henriette d'Angleterre qui épouse le frère du roi elle pénètre l'intimité de la cour.
En 1662, elle publie anonymement L'histoire de la Princesse de Montpensier, en 1670, Zaïde, et en 1678 le roman fondateur de la littérature française qui est considéré comme le premier roman moderne psychologique : La Princesse de Clèves (comme dit Keisha,  la copine de notre président!). Après la mort de son mari et de son ami La Rochefoucauld, elle écrit  Mémoires de la Cour de France pour les années 1688 et 1689 qui ne seront publiés qu'après sa mort  (résumé  de la biographie de Evènement)

Mademoiselle de Montpensier est un court roman (ou une nouvelle) qui raconte dans un style maîtrisé, simple et sobre, l'histoire de Marie de Mézières. D'une grande famille, celle-ci est promise dès l'enfance au duc du Maine, un  fils des Guise. Mais elle tombe amoureuse - et réciproquement- de Henri, le duc de Guise, qui sera dit plus tard Le Balafré, frère de du Maine. Son père décide, reniant sa promesse à la famille des Guise, de la marier au duc de Montpensier. Marie s'insurge mais elle doit céder à la pression familiale et épouser cet homme qu'elle ne connaît pas. Elle s'efforce alors d'être une bonne épouse, mène une vie studieuse en compagnie du vieil ami de son mari le comte de Chabannes qui lui sert de précepteur. Celui-ci, un huguenot qui a renié sa foi par amitié avec Montpensier et par rejet de la violence, tombe amoureux d'elle malgré la maîtrise qu'il croit exercer sur ses sentiments. Marie n'accorde aucun crédit à l'amour de ce subalterne. Mais lorsque Henri de Guise et elle-même se revoient, leur amour renaît. La rivalité de tous ces hommes amoureux d'elle, y compris du duc d'Anjou, frère du roi,  futur Henri III, excite la jalousie du mari et va mener au drame. Le récit se déroule sur un fond de guerre de religion et la mort, corollaire de l'amour, semble toujours peser sur les personnages à l'image de cette terrible guerre civile qui déchire le pays. D'ailleurs, le roman débute par cette si  belle phrase, d'une grande pureté stylistique, qui résume si bien l'intrigue et le sens du  roman :
Pendant que la guerre civile déchirait la France sous le règne de Charles IX, l'amour ne laissait pas de trouver sa place parmi tant de désordres, et d'en causer beaucoup dans son empire.
 Une des différences qui me frappent le plus entre le roman et le film mais qui est importante parce qu'elle traduit une réalité du XVI siècle, c'est la différence d'âge entre les héros du roman et ceux du film.  Dans le roman de madame Lafayette les personnages sont presque des enfants, reflets d'une époque où les filles nobles étaient mariées très jeunes pour  servir les intérêts familiaux et les jeunes gens de même, envoyés sur les champs de bataille avant même d'avoir vécu.  Dans la scène ou l'on voit Marie et Henri amoureux avant le mariage de Marie ils ont moins de quinze ans. Plus tard, au moment où se passe l'histoire, la princesse de Montpensier n'a pas plus de dix-sept. Le prince de Montpensier Henri du Guise, le duc d'Anjou sont des jeunes gens âgés de dix-huit ou dix-neuf ans. Vous imaginez donc quel âge a le "vieux" comte de Chabannes!
Même si Bertrand Tavernier a un profond respect et une grande admiration pour Madame de la Fayette et pour ce  roman, il est bien certain qu'il a dû mettre beaucoup de lui-même dans ce film. Comment, en effet, adapter un récit aussi court, dépouillé de tout détails, qui raconte les faits bruts, et en faire une oeuvre cinématographique développée, si ce n'est en interprétant, en allant au-delà de ce qui est écrit? Et c'est ce qu'a fait le réalisateur mais toujours dans le respect de l'oeuvre littéraire qui est analysée au mot près et aussi de l'Histoire, Bertrand Tavernier s'appuyant sur les connaissances d'un historien. Il a pourtant pris des libertés par rapport à l'oeuvre, guidé par son admiration pour le personnage de Marie, en allant plus loin que madame de Lafayette dans la revendication de la liberté de la femme et du féminisme. L'écrivaine écrivait, en effet, plutôt pour donner des leçons de prudence aux jeune filles,  mais comme dans toute oeuvre littéraire digne de ce nom, elle est dépassée par les possibilités de son personnage.

"Elle mourut peu de jours après, dans la fleur de son âge, une des plus belles princesses du monde et qui aurait été heureuse si la vertu et la prudence eussent conduit ses actions.

J'ai devant moi, la nouvelle de madame de Lafayette aux éditions Flammarion publié en même temps que le scénario du film. Faire cette lecture comparative est passionnant. Le livre est  précédé d'un avant-propos de Bertrand Tavernier qui explique les étapes de la construction du scénario. Je vous donne un exemple en le citant : 
je me suis arrêté sur une phrase de la nouvelle:
 Mlle de Mézières, tourmentée par ses parents, voyant qu'elle ne pouvait épouser M. de Guise et connaissant par sa vertu qu'il était dangereux d'avoir pour beau-frère un homme qu'elle souhaitait pour mari, se résolut à obéir à ses parents..."
Un mot en particulier m'a saisi : "tourmentée". Qu'entendait par là madame de Lafayette? Des historiens, notamment Didier Lefur, à qui j'ai posé la question, m'ont répondu que "tourmentée" signifiait "torturée" et qu'alors les lecteurs entendaient ce mot dans toute sa force et sa violence. Je me suis souvenu que ce terme est utilisé au Moyen-âge pour décrire les horreurs de l'Enfer. Marie avait donc pu être battue, frappée, menacée d'être enfermée dans une prison, ou plus sûrement dans un couvent. (..)Le mot "tourmentée" signifiait donc que Marie avait d'abord farouchement refusé ce projet de mariage.  Cette révélation m'a permis d'entrevoir la couleur, l'état d'esprit, la tessiture de Marie. J'allais bientôt saisir la tonalité, comme dans un morceau de musique. La jeune fille que décrit madame de Lafayette est prisonnière de sa caste, de traditions, de coutumes qui ne lui confèrent pas plus de droits, malgré son rang, que n'en a aujourd'hui une jeune fille née chez les mormons ou des protestants traditionnalistes américains, ou encore dans une famille religieuse fondamentaliste turque, yéménite ou hindoue.

Ce seul mot "tourmentée"  va donner lieu à un long développement, dans le film, qui ne couvrira pas moins de quatre scènes 24, 25, 26, 27. C'est un bel exemple de la démarche du cinéaste et de ses scénaristes-dialoguistes, Jean Cosmos et Olivier Rousseau, tout au cours de l'élaboration du scénario. Tavernier s'empare d'une phrase, d'une idée, d'une situation et se demande chaque fois comment il va le traduire en images en restant fidèle à l'époque historique et au caractère des héros.
Tavernier s'intéresse aussi beaucoup au comte de Chabannes qui avec Marie est le personnage principal et a inspiré à Madame de Lafayette un très beau portrait d'humaniste (qui refuse la guerre) et d'amoureux vieillissant prêt à mourir pour la femme qu'il aime.

Je râle parce que j'ai raté le visionnement du film et ne le connais que par le scénario. Voilà une lacune que je vais m'empresser de combler.


samedi 3 décembre 2011

RAPPEL : lecture commune d'un polar scandinave

Matisse : La lectrice soumise

Je vous rappelle notre rendez-vous scandinave pour le Lundi 5 Décembre.

Le but est de lire un roman policier scandinave au choix, celui que vous avez dans votre PAL,  par exemple, ou celui que vous rêvez de découvrir.
A Lundi peut-être pour ceux qui sont prêts!

Les inscrits  : Lire au jardin, Lystig, Wens , Claudialucia, Maggie, Eeguab, Océane.

Un livre, un film : Enigme N°13



Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même nous vous proposons, le samedi, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film.

Chez Wens ICI vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur.

Consignes :  Vous pouvez donner vos réponses par mail (que vous trouverez dans mon profil) : Qui êtes-vous? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs qui n'auront gagner que la gloire de participer (avouez que c'est beaucoup!) sera donnée le Dimanche.
 
Enigme n° 13
 
Cette nouvelle a été écrite au XVII siècle et raconte l'histoire d'une grande dame de la fin du XVI° siècle dont les amours sont contrariés. Le récit se déroule pendant la période des guerres de religion et de la Saint Barthélémy.

Pendant que la guerre civile déchirait la France sous le règne de Charles IX, l'amour ne laissait pas de trouver sa place parmi tant de désordres, et d'en causer beaucoup dans son empire. La fille unique du marquis de Mézières, héritière très considérable et par ses grands biens et par l'illustre maison d'Anjou dont elle était descendue, était comme accordée au duc de Maine, cadet du duc de Guise, que l'on appela depuis le Balafré. Ils étaient tous deux dans une extrême jeunesse et le duc de Guise, voyant souvent cette prétendue belle-sœur, en qui paraissaient déjà les commencements d'une grande beauté, en devint amoureux et en fut aimée.
 

vendredi 2 décembre 2011

Des mots une histoire : Pardon Baudelaire!

 Charles Baudelaire par Courbet

 Les mots imposés pour l’édition du jeu Des mots, une histoire dans le blog d'Olivia Désirs d'histoires sont  :
pilier – autocollant – mistral – défaillir – canot – photo – anthropomorphisme – gazelle – soupe-au-lait – sincère – assouvir – dormir – vent – souffler – bouilloire – désir – chaleur d’hiver – animalisme – douleur

La nature est un temple ou de vivants piliers
Laissent souvent passer de confuses paroles*

L'homme y passe, fantôme, errant et gémissant 
dans le vent froid soufflant la douleur des absents
Loin de là, sur la grève où la vague se cabre,
le mistral déchaînant sa fureur sur les flots
a brisé un canot, dispersé ses débris.
Mais lorsque la nature le berce dans ses bras
L'homme y peut assouvir son désir de dormir
Dans la chaleur d'hiver, la bouilloire gloussant,
Son chat au coin du feu, ronronnant doucement .
Sincère partisan d'un doux animalisme
il veut de la douleur prémunir la gazelle
sans antropomorphisme, avec amour, respect,
aimer les animaux, lui qui est soupe-au-lait
Se faire doux et humble ainsi qu'un nouveau-né
sourit sur la photo, béate insouciance.

* Pardon Baudelaire mais je n'ai pas réussi à placer autocollant!
Correspondances Les Fleurs du Mal